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lundi 19 juin 2023

RTE, la sobriété et les Français : une certaine hypocrisie...et des refus clairs

Très intéressant sondage sur la sobriété présentée lors de la conférence de presse RTE, 7 juin 2023, réalisé avec l’aide de la société IPSOS 

https://www.rte-france.com/actualites/comprendre-piloter-electrification-ici-2035-conditions-cles-relever-defis-transition 

 

Généralités  

 

- Les Français sont conscients du changement climatique et reconnaissent dans la grande majorité son origine humaine  

- La majorité d’entre eux estiment que des changements dans les modes de vie vont être nécessaires et y sont favorables sur le principe. 

- Ils estiment également que des mesures rapides et énergiques sont nécessaires quitte à ce que cela demande des sacrifices financiers. Cette déclaration de principe ne se confirme pas pleinement dans les questions thématiques au niveau individuel… 

 

Alors, voyons de plus prêt 

 

Certaines transformations sociétales paraissent acceptables : économies domestiques, électrification des véhicules privés, électrification du chauffage. 

 

-Assez clair pour les économies domestiques : le bilan de l’hiver 2022-2023 a mis en évidence une baisse de consommation des Français de l’ordre de 9%, à partir de l’automne. Ces efforts ont été semble-t-il assez bien accepté et pourraient être reproduit. 

Attention tout de même à la baisse de température des habitations : elle est clairement incompatible avec l’extension du télétravail. 

 




- C’est mitigé, mais considéré comme suffisant par RTE pour l’électrification de la voiture : s’ils devaient remplacer leur voiture, 59% des Français choisiraient un véhicule thermique, 37% un véhicule hybride ou 100% électrique, 4% GPL ou hydrogène. Attention cependant aux coûts et à la nécessité de développer les infrastructures de recharge.  

 

- Plutôt bon aussi pour l’électrification du chauffage avec une acceptation du développement du chauffage électrique





Certaines transformations sociétales paraissent très problématiques et sont largement refusées : usage de la voiture, taille des voitures, taille des logements  Le potentiel de réduction de l’usage de la voiture apparait limité, même si de nombreux Français seraient prêts à se tourner vers les mobilités douces et les transports collectifs à condition que l’offre de transports en commun et de pistes cyclables soit adaptée et enrichie. Cependant, 68% des Français considèrent qu’ils ont déjà réduits leur déplacement et trouveraient difficile de le faire davantage .




 

Réduction de la taille des voitures : massivement non ! Les Français ont dimensionné la taille de leur voiture à leurs besoins et ne semblent pas prêts à se tourner massivement vers des modèles plus petits malgré la vision négative répandue associée aux véhicules de grande taille. 



 

Réduction de la taille des logements : massivement non !  


Rénovation des habitations : beaucoup d’incertitudes, beaucoup de freins, insuffisants par rapport au nombre de rénovations annuelles espérées.  

 



94% des répondants mentionnent des freins économiques, 58% citent des freins liées au montant ou à ’obtention d’aides : coût, rentabilité incertaine de l’investissement, complexité des solutions et des aides, incertitude techniques… 

  

Certaines transformations sociétales sont en nette contradiction avec les aspirations des Français : renoncement au véhicule individuel, à la maison individuelle, partage des espaces collectifs...  

 

Renoncement total au véhicule individuel, diminution des distances parcourues : massivement non 



Bascule vers le logement collectif : massivement non, au contraire, l’aspiration à la maison individuelle reste très fort 

 

Partage des espaces de vie : très peu attractif : 63% des Français tiennent à leur intimité qu’ils jugeraient compromise, 33% ne font pas confiance à des inconnus, 21% n’ont pas envie de sympathiser avec des gens qu’ils ne connaissent pas. 

 


Conclusion : Les Français sont conscients du changement climatique et de ce qu’il implique en théorie sur leurs comportements mais ne voient pas les solutions techniques. E leur adhésion à des mesures de sobriété contraignantes  reste très faible.  

 

Pour la sobriété, fort contrastes des réponses selon le revenu et le lieu d’habitation, en particulier pour la rénovation thermique dont le coût, la complexité et le manque de clarté sur les mesures reste un frein. 

 

L’appétence pour la voiture et de la maison individuelles restent des marqueurs sociétaux forts. Elles ne diminuent pas, cela doit être considéré comme un fait. Pour Ipsos, cela n'a pas vraiment été une surprise, sauf pour son caractère massif de refus. A signaler également que la réduction de la taille des habitations entre en conflit avec l’aspiration au télétravail.  

 

Pour la production électrique, l’éolien terrestre et le solaire sont les seuls moyens d’accélérer l’électrification d’ici 2030.  L’éolien off shore, si on le décide aujourd’hui ne rentrera pas en service avant 2030. Accélération de l’éolien terrestre et PV d’ici 2030, de l’éolien off shore à partir de 2030 puis le nucléaire 

 

Chauffage électrique et pointe de puissance en 2030 : études en cours, pas de résultat de RTE avant septembre.  

 

Il faut maintenir les objectifs d'électrification du chauffage des bâtiments, c'est un levier important. Néanmoins, ce n'est pas la même chose d’électrifier un appartement de bonne qualité, ou une passoire thermique ( d’où l’importance d’une rénovation...qu’on ne sait pas bien faire. Le biogaz peut aussi jouer un rôle important, la répartition des rôles électricité/biogaz n'est pas claire. 

 

Pas de problème anticipé quant à la climatisation pour une pointe estivale. Entre 5 et 10 TWH,  même avec une augmentation de 50% . on est loin des ordres de grandeur de la pointe hivernale. 

 

Pas de problèmes anticipés non plus avec les data center ; dans le passé, il y a  eu peu d'influence observée sur la demande électrique. 

 

Enfin, le classement des sources d'énergie par les Français : il  reste quand même bien du travail à faire pour informer davantage sur les avantages et les inconvénients respectifs des sources d’énergie de base décarbonnées comme le nucléaire d'une part, et des énergies variables intermittentes comme l’éolien.  



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