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lundi 21 septembre 2020

Non à l’implantation des 60 éoliennes géantes flottantes au large de Groix et Belle-Ile (3) ! Un débat refusé !

NB :Suite des billets :

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/08/non-limplantation-des-60-eoliennes_22.html

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/08/non-limplantation-des-60-eoliennes.html

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/08/les-plans-delirants-dune-lunion.html

 Un débat biaisé pour un projet hors normes

 Dans lesquels je rappelais le scandale écologique, climatique et économique de ce projet géant dans l’un des plus beaux sites maritimes bretons ente Belle-Île et Groix ! Nous parlons d’une soixantaine d’éoliennes flottantes de plus de 200 mètres de hauteur entre Belle-Ile-en-Mer et Groix !

L’installation éolienne occupera une large ( !!!) zone s’étendant sur 1 330 m2, au sud de l’île de Groix et à l’ouest de Belle-Ile-en-Mer !

 « Il ne resterait rien de ce pays et de ses littoraux » commente Vent Libre » (@Fragren36) en parlant du programme éolien off shore en général.

 Un débat est actuellement ouvert sous l’égide de la CNDP auquel il est possible de particuper sur un site internet dédié

 https://participons.debatpublic.fr/processes/eolbretsud/f/98/

 Les conditions particulières du débat ont été énoncées (dénoncées ?) par M. Laurent Pavard, président de la commission particulière de débat public Bretagne sud :

 « Quelles sont les principales différences entre le débat public de Courseulles en Manche et celui sur l’éolien flottant en Bretagne sud que vous présidez ?

 Laurent Pavard – Le débat est placé sous l’égide de la loi « ESSOC » : le débat public se déroule désormais avant l’attribution du projet. Le maître de l’ouvrage n’est donc pas un opérateur industriel mais l’État et RTE, et l’on ne dispose donc pour le débat ni d’un projet étudié ni d’études d’impact comme c’était le cas pour Courseulles.

 Le dossier du projet AO5 se résume à une enveloppe de puissance pour les deux tranches (250 MW et 250 à 500 MW) et une « macrozone » de 1330 km2 à l’intérieur de laquelle le ministère attend la localisation d’une zone de 600 kmpour l’implantation des deux tranches projetées.

 De ce fait les choix du public sont beaucoup plus ouverts, mais les éléments portés à sa connaissance sont en revanche beaucoup plus généraux et fragmentaires, en particulier s’agissant de l’état initial des milieux. !!!

 Et c’est à peu près tout ce qu’on a, donc on a un débat où on a assez peu d’éléments concrets à donner au public ! »

 Donc, les nouvelles règles du débat pour l’éolien sont les suivantes placé sous l’égide de la nouvelle loi « ESSOC »: on débat avant l’attribution du projet, pour lequel on ne dispose ni d’un projet étudié, ni d’études d’impacts, avec des éléments avec des éléments généraux et fragmentaires »

 Alors de quoi au juste peut-on débattre ? De l’économie générale de l’éolien ? Eh bien, même pas !

 Du débat biaisé au débat refusé ! Sauvons Le Climat interdit de débat !

 Ainsi, le 17 septembre, à Lorient avait lieu un débat au cours de laquelle l’association Sauvons Le Climat devait intervenir.

Eh bien intervention refusée !

Compte rendu du Télégramme :« Lorient : Déprogrammée, « Sauvons le climat » dénonce la « mascarade » du débat éolien

 Deux membres de Sauvons le climat devaient intervenir lors du débat public sur le projet d’éoliennes flottantes au large de Groix et Belle-Ile-en-Mer. Ils ont été décommandés. L’association s’en offusque.

Fin juin, Sauvons le climat était invitée, par la Commission particulière du débat public sur les « éoliennes flottantes au Sud Bretagne », à intervenir lors de réunions du débat public. Une demande dont se réjouissait l’association. Deux interventions de ses membres étaient programmées. Mais l’organisateur du débat a fait volte-face, annulant tour à tour leur prise de parole. Une tribune d’un des intervenants portant un point de vue contraire à celui du gouvernement sur les conditions d’arrêt de la centrale de Fessenheim est notamment mal passée.

 « Nos positions ne sont pas considérées comme souhaitables »

 L’association dénonce « la mascarade des débats publics qui ne sont donc que de grands barnums manipulés et sans valeur ». « Officiellement, on nous explique que les deux réunions ont été réorientées. La réalité, c’est que les positions de notre association ne sont pas considérées comme souhaitables », pense Éric Maucort, président de Sauvons le climat.

Son association se montre, en effet, très critique sur le déploiement de l’éolien offshore. « Nous ne sommes pas des anti-éolien primaires. Nous avons des positions critiques sur le sujet de la sécurité et du rôle des énergies intermittentes ainsi que sur le modèle économique de l’éolien offshore. Tout cela est parfaitement argumenté. Ce ne sont pas des slogans militants mais des convictions démontrées avec des études extrêmement fouillées et ouvertes à contradiction », développe Éric Maucort.

Leurs écrits montrent notamment « les limites » du système électrique avec des modes de production intermittent. « Aujourd’hui, l’électricité ne se stocke pas dans des volumes et dimensions importantes. Or, quand le vent s’arrête, il faut compenser cette source d’énergie intermittente. C’est faisable dans certaines proportions mais quand on nous parle de volume de 20 à 40 % de l’énergie produite, cela ne fonctionne pas. On a un problème technique ». Pour l’association, le coût de production présenté de cette électricité est « biaisé » et reste « très onéreux »

 A cela, l’organisateur du débat a répondu : «La commission n’a subi aucune pression. Nous restons neutres. Il n’y a aucune censure. Un débat n’est pas un débat sans contradictoire. Je compte bien assurer la diversité des échanges. »

 Ben voyons, c’est beaucoup mieux lorsque l’organisateur « neutre » du débat assure lui-même sa propre contradiction plutôt que de laisser la parole aux vrais contradicteurs !

 L’un des représentants de Sauvons Le Climat qui devait intervenir est Jean-Pierre Perves, Ancien Directeur du Centre d’Etudes de Saclay du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives, Membre du Conseil Scientifique de Sauvons le Climat .

C’est dire qu’il aurait pu apporter des éléments très intéressants et importants sur l’économie de l’éolien off shore !

Eh bien, privé de débat !

Surtout que des éléments nouveaux dont le moins qu"on puisse dire est que le gouvernement français et et la Commission européenne lui font une publicité réduite ont été  publiés en plein été 2019 par la remarquable association Gardez les caps !

https://www.actu-environnement.com/ae/news/montant-tarif-achat-eolien-francais-33988.php4

http://gardezlescaps.org/baie-de-st-brieuc-lelectricite-la-plus-chere-deurope/

 Il s’agit de rien moins que le détail  des tarifs d'achat des futurs parcs éoliens  français off shore :

 Le 23 août 2019 , la Commission européenne a publié une décision prise le 26 juillet par laquelle elle valide les tarifs d'achat de l'électricité produite par les futurs parcs éoliens français en mer. Le document, signalé par l'association opposée à l'éolien offshore Gardez les caps, fait apparaître des tarifs d'achat compris entre 131 et 155 euros par mégawattheure (MWh). Pour comparaison, le dernier parc attribué à Dunkerque vendra son électricité au tarif de 44 euros par MWh.

 

Plus précisément, le parc de Dieppe-Le Tréport bénéficiera d'un tarif de 131 euros par MWh, celui de Fécamp d'un tarif de 135,2 euros, celui des Iles d'Yeu et de Noirmoutier d'un tarif de 137 euros, celui de Courseulles-sur-Mer d'un tarif de 138,7 euros, celui de Saint-Nazaire d'un tarif de 143,6 et celui de Saint-Brieuc d'un tarif de 155 euros. A titre de comparaison, les pouvoirs publics estiment à 51 euros par MWh le prix de marché de l'électricité sur la durée du contrat d'achat (20 ans). Au total, les opérateurs de parcs, dont la mise en service n'est pas attendue avant 2022 (selon le document de la Commission), toucheront une aide pouvant atteindre entre 3,03 milliards d'euros (pour le parc de Courseulles-sur-Mer) et 4,69 milliards d'euros (pour Saint-Brieuc) »

 

C’est proprement ahurissant !

 « Ce soutien élevé par rapport à ceux pratiqués en mer du Nord ou en Baltique se justifient par deux particularités des côtes françaises, explique la Commission : des vents plus faibles et une nature de sol plus complexe (sols rocheux carbonatés au lieu de sols sableux ou argileux). »

 Eh ben, si les côtes françaises ne sont pas adaptées à l’éolien off shore, ce que nous ne cessons de dire, eh ben, il ne faut pas en faire !!


Gardez les caps critique tout particulièrement le soutien accordé au futur parc de la baie de Saint-Brieuc. "ce montant extravagant interroge sur les coulisses d'une stratégie illisible",  de fait la Baie de St-Brieuc délivrera  l’électricité la plus chère d’Europe ! pour 4,7 milliards d’euros en 20 ans ! 4 fois plus coûteux que le prix du marché (40€ /MWh). A ce montant extravagant, qui interroge sur les coulisses d’une stratégie illisible, il faut ajouter : 300 millions d’euros pour le raccordement électrique à terre désormais pris en charge par RTE, ainsi que les surcoûts imposés au réseau, 50 millions d’euros pour l’exonération de la taxe d’occupation de 103 km2 du domaine public maritime pendant 40 ans,

Des clauses d’indemnisation outrageusement favorables au promoteur

 Une addition particulièrement salée pour une efficacité du projet qui reste à démontrer tant sur le plan énergétique que sur sa contribution à réduire les gaz à effet de serre (GES). Aucune réduction des émissions de GES n’est même à attendre avec la nécessité de disposer de centrales au gaz émettrices de GES pour se substituer aux 25% de diminution du parc nucléaire qui se substitue actuellement à l’irrégularité de la production éolienne intermittente !

On comprend mieux désormais pourquoi les Ministères de l’Écologie successifs ont caché ce tarif à la société civile pendant 7 ans, pourquoi la France a mis 5 ans à le déclarer à la Commission européenne (sous la contrainte de la plainte déposée par le collectif PULSE), pourquoi la Commission européenne a mis plus de 2 ans à l’approuver….

Toutes ces aides aux promoteurs, illégalement octroyées avant leur notification à la Commission européenne (sauf Dunkerque), sont financées par le budget de l’État. Plus précisément, elles seront financées à partir du compte d’affectation spéciale « Transition Énergétique », qui est alimenté par une partie des recettes des taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). »

 Arrêter et indemniser la seule solution raisonnable !

 « Aujourd’hui, le bon sens, comme la raison d’État, voudraient que les projets des appels d’offres de 2012 (Fécamp, Courseulles, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire) et 2014 (Le Tréport, Yeu-Noirmoutier) soient abandonnés le plus rapidement possible en indemnisant les promoteurs. L’addition serait plus légère pour les Français qui vont tous devoir payer alors que pouvoir d’achat et chômage sont en tête de leurs priorités.

Le 3 juillet dernier, à l’audience du Conseil d’État examinant le projet de Saint-Brieuc, l’avocat du promoteur Ailes Marines (Iberdrola-RES) a spontanément cité la somme de 100 millions d’euros d’investissements et de dépenses depuis 2012.

Il est donc toujours possible  (et très rentable !!!)d’abandonner ces projets qui vont coûter plus de 25 milliards d’euros d’argent public en contrepartie d’une maigre production électrique intermittente, et dans le même temps, qui vont dévaster la biodiversité marine, chasser les pêcheurs artisans de leur zone de pêche, ruiner une filière économique vitale gérée de manière responsable par les Comités des Pêches depuis 40 ans. »

Rappelons les commentaires de Jean-Marc Jancovici ( Fondation Nicolas Hulot, X-environnement, Shift Project, Haut Conseil pour le Climat…). sur l’éolien off shore  devant la Commission Aubert :

 :« L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards d’euros vous avez de quoi payer 6000 euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre millions de ménages français qui sont chauffés au fuel, qui sont souvent des ruraux, souvent précaires. Qu’on augmente mon taux d’imposition pour ça, moi je veux bien ! Mais qu’on me prélève un centime de plus pour payer l’éolien offshore, ce truc de Shadock…il faut arrêter tout cela !

En nous ne parlons là que d’éolien off shore classique. L’éolien flottant, en termes de coûts, ce sera encore bien pire !

L’éolien, off shore, flottant ou pas est donc en France une aberration  écologique, climatique, économique qui pénalise les populations littorales et coûte un pognon de dingue pour une production ridicule ! Il faut arrêter tout cela d’urgence !

 



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