L’inénarrable Cahuc
et la hausse du SMIC
Tribune libre de Cahuc (co-auteur
avec André Zylberberg du très contestable et méprisant Négationnisme
économique) à propos du débat entre hausse du Smic et hausse de la prime d’activité
suite aux revendications des Gilets Jaunes : Extraits
« La
question du salaire minimum est totémique en France. L’intuition première est
qu’augmenter le smic est le meilleur moyen d’accroître le pouvoir d’achat des
travailleurs pauvres. Une littérature économique maintenant abondante a montré
que cette intuition n’est pas toujours vraie. Depuis sa création, en 2008, le
Groupe des experts sur le smic s’appuie sur ce constat pour recommander
d’utiliser des dispositifs comme la prime d’activité afin d’améliorer le
pouvoir d’achat des travailleurs pauvres, plutôt que des coups de pouce au
smic. Ces analyses, épaulées par les contributions des services de l’Etat
(Insee, ministère du travail, Direction du Trésor), dont la compétence et le
professionnalisme sont reconnus par tous, sont présentées chaque année dans un
rapport accessible à tous.
Dans
ce contexte, on ne peut que regretter que soient encore énoncées des
contre-vérités pour fustiger les analyses des experts sur le smic, accusés
d’appartenir à une même école de pensée et de délibérer dans un suspect
entre-soi.
Et
Cahuc, dans la suite logique de son Négationnisme
économique de terminer par un couplet navré sur l’inculture économique des
Français !
Ah
oui ! Sauf que les Gilets Jaunes, en matière de SMIC, ils s’y connaissent
visiblement plus que Cahuc. Et qu’ils ont bien compris qu’une augmentation de
la prime d’activité, contrairement à une hausse du SMIC est réversible à
volonté (du gouvernement ou du patronat) et qu’elle n'ouvre pas davantage de
droits à la retraite, par exemple. Sauf
qu’une hausse de la prime d’activité pour les smicards, c’est tintin pour les autres salariés, ce qui ne serait pas le
cas avec une hausse du Smic, car dans les plupart des conventions collectives -vous
connaissez ce mot, Cahuc ? la hausse du Smic a pour conséquence la hausse
de tous les salaires. Sauf encore que 1,2 million de personnes qui sont au Smic
en France mais qui ont un conjoint qui gagne davantage ne sont pas concernés…
Sauf
qu’en Espagne, Pedro Sanchez a annoncé une hausse de 22 % du salaire plancher..
Les Espagnols non plus ne comprennent rien à l’économie !
Dans
la même veine, et de la même secte libérale, Jean Tirole défend mordicus la
taxe carbone : « la taxe carbone est "une bonne taxe", qui,
appliquée au niveau international, est susceptible de faire "changer nos
comportements, orienter les choix vers des circuits courts, renoncer au
charbon, isoler nos maisons, acheter des voitures moins polluantes", et,
conclut-il, "de léguer à nos enfants une planète viable". L'hostilité
des Français à cette taxe, estime M. Tirole dans le Journal du Dimanche,
provient du fait, que bien qu'instituée en 2014, "les Français ne l'ont
découverte qu'en 2018, perdant ainsi quatre années dans l'adaptation de leurs
décisions au nouveau contexte".
Ben
oui, mais exit la taxe carbone, parce que stupide et inapplicable. Socialement !
( Connaissez ce mot là, Tirole ? Il existe quelque chose comme la société !
) Parce que, les Gilets Jaunes, l’ont bien compris, la taxe carbone frappera injustement
ceux qui n’ont pas la possibilité de « changer de comportement », qui
n’ont pas la chance d’habiter les grandes villes et de prendre des transports
en commun qui n’existent pas, qui ne peuvent changer de voiture et doivent
garder leur vieux Diesel que l’Etat les a fortement inciter à acheter, parce
que le Diesel, ça réduisait la note pétrolière de la France, et ceux qui la
ressentent le plus fortement, car ils sont,
comme par hasard, aussi les moins aisés…
Et
Tirole, comme compère Cahuc, de plaider pour une hausse de la prime d’activité.
Une hausse qui ne coutera rien aux entreprises, comme l’annonce benoitement
Macron. Ben oui, c’est la classe moyenne qui la financera, celle qui paie
encore des impôts, pas assez pauvre pour ne pas en payer et toucher des aides,
pas assez riche pour pouvoir s’en exonérer ou s’en aller.
Tiens,
si au contraire, on revenait un peu sur le calendrier dément et le double
cadeau aux entreprises du CIPE pour 2019 ? Parce que, Remember cette loi
sociologique : à toute époque, en tous lieux, l’écrasement des classes
moyennes produit des monstres politiques !
Alors oui,
ces « élites » commencent à sérieusement me chauffer. Dans la Chine
qui n’était pas encore capitaliste léniniste, tiens, on les aurait un peu
envoyé au champs ou dans les ateliers, pour une petite paire d’année. On
pourrait aussi se contenter de les condamner à apprendre par cœur les textes d’Auguste
Comte sur le statut très contestable scientifiquement de l’économie politique.
Le
tribunal de Troyes contre le plafonnement des indemnités de licenciement
Dans
un jugement daté du 13 décembre 2018, le conseil de prud'hommes de la ville a
pris la décision de passer outre le montant limite fixé par les ordonnances
pour les dommages et intérêts que peuvent réclamer des salariés qui
entameraient une procédure aux prud'hommes pour licenciement abusif.
Dans
son jugement, le conseil de prud'hommes de Troyes estime
que ce plafonnement est contraire non
seulement à la charte sociale européenne, mais aussi à la convention de
l'Organisation internationale du travail (OIT). Ce plafonnement est
pourtant l'un des points principaux des ordonnances mises en place par Muriel
Pénicaud et le gouvernement en 2017. Il doit pouvoir permettre aux employeurs
de davantage prévoir le coût des licenciements. Mais la mesure fait aussi
partie des plus controversées : ses détracteurs sont d'avis qu'elle retire au
juge sa liberté souveraine d'interprétation, indique le Figaro.
Selon
les ordonnances de la réforme du Code du travail, dans le cas d'un licenciement
sans réelle cause, les dommages et intérêts perçus par les salariés ne peuvent
être supérieurs à 20 mois de salaire brut. Peu importe ce que pense le juge,
lui ne peut plus fixer le montant de ces indemnités. Celles-ci peuvent dépasser
le plafond prévu par les ordonnances dans des cas très précis : discrimination,
harcèlement, violation des libertés fondamentales.
Le
conseil des prud'hommes de Troyes conteste ces limites : « Ce plafonnement
ne permet pas aux juges d'apprécier les situations individuelles des salariés
injustement licenciés dans leur globalité et de réparer de manière juste le
préjudice qu'ils ont subi ». Et de noter que, selon eux, "ces barèmes
ne permettent pas d'être dissuasifs pour les employeurs qui souhaiteraient
licencier sans cause réelle et sérieuse un salarié. Leur conclusion est sans
appel : Ces barèmes sécurisent davantage
les fautifs que les victimes et sont donc inéquitables. Dans l'affaire en
question, le conseil des prud'hommes a au final adjugé le double des indemnités
prévues initialement par les ordonnances.
En
réponse dans une tribune publiée par Le
Monde, le ministère du Travail affirmait que par ces jugements, ce n’est pas la légalité de la grille qui
est interrogée mais plutôt « la formation juridique des conseillers prud’hommaux
».
Ben
voyons ; les petits juges de proximité ne comprennent rien aux subtilité
juridiques, il faut les rééduquer ! Vivent nos élites et leur morgue !
Aux champs, à l’atelier, à l’usine, les élites !
Pas
décodé à se laisser ainsi taper sur ses doigts de mauvais élève, le tribunal de
prudhommes de Troyes a rétorqué : « Mettre en cause notre
autorité, notre compétence, et le principe de la séparation des pouvoirs, qui
constitue pourtant l’un des fondements de notre démocratie, est scandaleux et
porte atteinte à l’autorité de la justice et à son indépendance. ». Suite
au prochain épisode - le Conseil d’Etat, qui, on n’en doute guère, est d’ordinaire
très élitiste, mais peut réserver des surprises comme dans le cas des tarifs
réglementés d’EDF, où il a résisté aux injonctions européennes !
L’inénarrable Le Gendre.
Déclaration
de Gilles Le Gendre, chef de l’obèse groupe En Marche à l’Assemblée Nationale, sur
Public Senat. « Je pense que nous
avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Nous nous donnons beaucoup
de mal mais il faut le faire mieux, plus, en étant plus proche de ce que les
Français attendent
Deuxième
erreur, dont nous portons tous la responsabilité – moi y compris, je ne me pose
pas en censeur : c'est le fait d'avoir probablement été trop intelligents, trop
subtils, trop techniques dans les mesures de pouvoir d'achat. »
Là
, ça décourage même toute réponse. Aux champs, à l’atelier, à l’usine, les
élites !
Les
Français, et surtout les classes moyennes, ne comprennent pas les mesures
du gouvernement (le gouvernement les comprend-il lui-même, pas sûr vu la
cacophonie et la panique avant et après les annonces de Macron ?) Mais ils
comprennent très bien comment ils sont b.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.