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mardi 7 décembre 2021

Emplois, nucléaire et énergies renouvelables

 Source : étude SFEN https://new.sfen.org/wp-content/uploads/2021/11/Avis-emploi.pdf

Données historiques : le rapport de 2011 de PWC : 2 Emplois temps plein/MW pour le nucléaire

Dans son rapport de 2011, « Le poids socio-économique de l’électronucléaire en France », PWC totalisait 125 000 emplois directs dédiés à l’électronucléaire en France. Rapportés à la capacité de 63,1 GW, cela donnait près de 2 ETP/MW, dont la part d’exploitant (EDF), avec 47 000 ETP, représentait 0,744 ETP/MW. Pour comparaison aux Etats-Unis, cette part d’exploitant, avec 598 ETP par unité, atteignait en moyenne 0,932 ETP/MW5.  

L’Agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE (NEA) proposait donc un ratio de 1 ETP/MW pour le nucléaire. La valeur de 2 ETP/MW de PWC intègre l’ensemble de la chaîne de production et traduit l’existence d’une filière intégrée en France, où l’essentiel de la valeur ajoutée est généré par des opérateurs français sur le territoire national.

Données historiques : Etude SFEN 2017

Donc, 2 emplois directs /MW pour le nucléaire, 3.8 emplois direct/indirect/MW. Beaucoup plus que le photovoltaïque et kif kif l’éolien. Seulement attention, il y a là une difficulté méthodologique : ces chiffres correspondent à une phase d’installation intense d’éolien, or c’est justement dans l’éolien la phase de loin la plus utilisatrice de main d’œuvre.

Une difficulté méthodologique Les projets ENR et Nucléaires ont des profils d’emplois très différents :

Par exemple, pour un projet de centrales nucléaire la phase d’exploitation et maintenance (O&M), de loin la plus longue, concerne le plus d’emplois directs – en particulier de l’ordre de deux fois plus que la phase d’installation. Par contraste, un projet de solaire PV dont la durée d’O&M est relativement plus faible présente des chiffres d’emplois directs similaires entre la phase d’installation et la phase d’O&M.

L’intensité en emplois direct n’est pas homogène entre les différentes phases ; d’autre part le ratio de durée entre ces différentes phases n’est homogène non plus. Sommer les ETP et rapporter ce total au nombre de MW, c’est supposer une certaine homogénéité i.e. introduire un biais dans les indicateurs. Dans les faits, ce biais dessert la compétitivité en emplois des filières biomasse, hydraulique et nucléaire en particulier pour ces deux dernières dont la phase d’O&M est relativement plus longue.


Conclusion 1 : Un moyen de s’en affranchir est de autant que faire se peut, donner  le ratio ETP/MW en moyenne pondérée annuellement sur l’ensemble du cycle de vie de l’installation 𝐄𝐓𝐏/MW/an

Conclusion 2 : Les emplois dans les ENR et le nucléaire sont de natures très différentes. Alors toute comparaison honnête implique non seulement la comparaison des chiffres, mais également une étude qualitative sur la nature des emplois, leur pérennité, le niveau de compétence, le salaire, les évolutions possibles etc.

Etude SFEN/PWC 2020 1- Le poids du nucléaire dans l’emploi

La filière nucléaire est la troisième filière industrielle française derrière l’aéronautique et l’automobile, forte de 220 000 professionnels, répartis dans plus de 3 000 entreprises dont 85 % de TPE/PME.

La filière nucléaire compte pour 70 % des emplois directs toutes filières confondues et génère, par MW de capacité installée, deux fois plus d’emplois directs en moyenne par rapport aux filières EnR, en particulier les filières éolienne et solaire photovoltaïque.

Les profils d’emplois sont très différents entre les filières : pour l’éolien terrestre, les emplois se situent lors des phases amont (études, fabrication, distribution) ; pour le solaire photovoltaïque, les emplois se situent lors de la phase d’installation et celle d’exploitation-maintenance ; pour le nucléaire, les emplois se situent lors de la phase d’exploitation-maintenance

La valeur corrigée pour tenir compte des cycle de vie et des profils d’emplois différents : 𝐄𝐓𝐏/MW/an pour le nucléaire, l’éolien terrestre et le solaire en 2018.

Sur l’ensemble du cycle de vie du projet de l’infrastructure en moyenne par an, par capacité installée, la filière nucléaire génère non pas 2 mais 3 fois plus d’emplois directs que les filières éoliennes terrestres ou solaires.

L’investissement dans le nucléaire génère sur l’ensemble du cycle de vie 3 fois plus d’emplois que dans les ENR .

C’est assez attendu : la contribution en emplois des phases en amont de l’O&M est relativement plus élevée pour les EnRi. Or ces phases sont de fait bien plus courtes que la phase d’O&M. Au contraire, pour la filière nucléaire, la phase d’O&M est d’une part bien plus longue et d’autre part plus intense en emploi d’un facteur 2 que les phases amont.

Extrapolation à 2030 :

Pour les capacités installées, PWC a extrapolé la projection de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE 2019, version avril 2020)1jusqu’en 2030 (figure 11), ce qui donne le tableau 7, avec les deux scénarios bas (A) et haut (B) de la PPE.

Pour en déduire les emplois directs, PWC applique une règle simple de proportionnalité en emplois/MW pour l’O&M, et en emplois par MW installés pendant l’année pour le poste installation. Rien n’est précisé pour le poste Etudes ni pour la fabrication et la distribution des équipements, qu’on considérera ici comme proportionnelle au rythme d’installation sans tenir compte d’éventuels décalages dans le temps. En revanche PWC indique que des progrès de productivité sont pris en compte sur les filières éolien et solaire PV entre 2018 et 2030.

Bilan : Scénario A, soit un gain de 34 000 emplois directs (83 000 – 49 000). 

Scénario B, soit un gain de 66 000 emplois directs (115 000 – 49 000).

Pour le nucléaire, la fermeture de 8 réacteurs entre 2018 et 2030 ferait perdre 6000 emplois directs. Soit 0,75 emplois/MW en appliquant le ratio relatif à l’exploitant seul. Il en resterait donc 123 000.

Soit Total EnR + nucléaire 2018 = 49 000 + 129 000 = 178 000 emplois directs

Total EnR + nucléaire 2030 = 83 000 + 123 000 = 206 000 emplois directs

À horizon 2030 les emplois dans le nucléaire représenteront encore 60 % des emplois toutes filières électrogènes confondues, sans prendre en compte le lancement des nouveaux chantiers. Et cela malgré les fermetures de huit réacteurs et le doublement de la capacité d’EnR installée prévu par la programmation pluriannuelle de l’énergie.

La hausse des emplois dans les EnR est portée par une filière française d’éolienne offshore en très forte croissance….mais les données sur le contenu en emploi ne sont pas comparables en termes de robustesse et invite à des précautions : d’un côté la filière nucléaire est mature. Elle présente des chiffres largement étayés et éprouvés par la littérature ; de l’autre côté, les chiffres sur l’éolien offshore, filière industrielle, à construire en France, donne des extrapolations qui restent à confronter au réel

Extrapolation à l’horizon 2050 :

Scénario RTE M23 ( ENR maximal, nucléaire résiduel) :   Le scénario M23 « EnR grands parcs » se caractérise par : - Un parc nucléaire résiduel réduit à 16 GW en 2050 - La massification du développement des renouvelables via de grands parcs éoliens sur terre (72 GW) et en mer (60 GW) et de grandes centrales solaires (125 GW).



L’éolien offshore compte en 2050 pour 66 % (figure 12) des emplois directs générés par le secteur de production d’électricité. En 2018, le nucléaire générait 72 % (annexe 1) des emplois directs selon PWC.

Avec une hypothèse raisonnable de gains de productivité dans l'éolien, cela donne ceci , qui est le scenario privilégié par PWC 




Par ailleurs, la filière offshore comptera, pour une même puissance installée (environ 60 GW), de l’ordre de 100 000 emplois supplémentaires par rapport à la filière nucléaire en 2018. Cette importance prise par l’éolien offshore invite à d’autant plus de précautions que la filière industrielle n’est pas mature à date : «Toutefois, contrairement aux pays de la mer du Nord, la plupart des côtes françaises sont marquées par des profondeurs qui augmentent rapidement avec l’éloignement des côtes. Par conséquent, sur certaines façades maritimes françaises […], le développement de l’éolien en mer ne pourra se faire qu’avec des parcs éoliens flottants. Cette technologie reste à un stade de maturité significativement moins avancé que pour l’éolien posé […]. »  Le nombre d’emplois directs extrapolés à l’horizon 2050 dans ce scénario M23 reposant pour très grande partie sur une filière qu’il reste à développer, une étude de sensibilité des hypothèses d’ETP/MW est nécessaire d’un point de vue méthodologique.

Avec toutes les réserves sur les hypothèses et l’homogénéité des calculs, l’intensité en emploi du scénario M23 est de 1,05 ETP/MW

Scénario RTE N03 (nucléaire 50%) : Dans ce scénario, le mix de production repose à parts égales sur les renouvelables et le nucléaire à l’horizon 2050. Il suppose un fonctionnement étendu des réacteurs actuels tant qu’ils respectent les normes de sûreté, et la construction de nouveaux réacteurs selon un rythme volontariste avec diversification des technologies de troisième génération de grande taille (EPR2), mais aussi des réacteurs de taille réduite (SMR).



Le niveau d’emplois directs serait inférieur de 60 000 ETP par rapport au scénario précédent, soit un écart de 20 % environ, pour une capacité totale installée en renouvelables (éoliens et PV) pratiquement divisée par deux. La part emploi de l’éolien offshore reste encore très importante (25 % du total), le nucléaire reste majoritaire.

L'intensité en emploi du scénario N03  est plus élevé : de l’ordre de 1,18 ETP/MW ; à consommation fixée, cela traduit d’une plus grande efficacité de ce mix.

D'où une première conclusion de la SFEN : sur le long terme, le nombre d’emplois toutes filières électrogène confondues ne varie pas significativement entre les différents scénarios de mix électrique. Par ailleurs, ces résultats restent largement tributaires des hypothèses faites sur la filière de l’éolien en mer

Dans le cas d’un scénario avec une part majoritaire de renouvelable (scénario M23 de RTE) la composition des emplois directs dans le secteur de la production électrique serait renversée en 2050 : la capacité totale d’EnR aurait été multipliée par un facteur six ainsi que les emplois directs associés, mais 109 000 emplois directs seraient perdus dans la filière nucléaire. L’éolien offshore compterait pour 64 % des emplois directs en France (avec un gros avertissement : cette filière n’étant pas techniquement mature et les prévisions sont peu stables)

Dans le cadre d’un scénario avec une part importante de nucléaire (scénario N03 de RTE), il y a moins de capacité à installer, le nombre ETP serait alors légèrement plus faible. En tenant compte des emplois directs et indirects cet écart serait réduit. Par ailleurs, l’intensité emplois du scénario N03 est plus élevée, ce qui traduit d’une plus grande efficacité économique.

D’où la conclusion quelque peu alambiquée de la SFEN :  « la Sfen conclut que l’emploi n’est pas un critère discriminant, dans un sens comme dans l’autre, dans le choix du mix électrique sur le long terme. Celui-ci devra inclure d’autres éléments tels que la robustesse des trajectoires permettant l’atteinte des objectifs de décarbonation, de sécurité d’approvisionnement et de réindustrialisation. »

Commentaire 1) : ce que je comprends ainsi  (raisonnement à la hache) : un euro investit dans le nucléaire génère trois fois plus d’emploi qu’un euro investi dans le photovoltaïque ou l’éolien . Sauf que comme il faut investir trois-quatre fois plus dans les ENR que dans le nucléaire, finalement  pour l’emploi  c’est kif/kif quand on considère un scénario entier.

Commentaire 2) : Donc, toutes les déclarations proclament que les ENR génèreront plus d’emplois que le nucléaire, c’est du pipeau ( mais bon, de la part de Jadot…)

Par contre, pas quand on considère les coûts ! cf scenarios RTE :  20 milliards de plus par ans, à supposer qu’un scénario à fort % ENR soit techniquement possible)


Conclusions : Autres données Emplois directs/  indirects :

Pour le nucléaire, (directs + indirects) = 1,9 x directs : ETPi/MW = 1,9 x ETP/MW –

 Pour le solaire PV, (directs + indirects) = 1,4 x directs : ETPi/MW = 1,4 x ETP/MW –

Pour l’éolien terrestre, le facteur 1,7 estimé en Allemagne n’est pas applicable en France où la part de valeur ajoutée nationale est plus faible, nous retiendrons une valeur intermédiaire : ETPi/MW = 1,5 x ETP/MW

Pour l’éolien en mer, une étude détaillée de 2020 au Danemark analyse les gains de productivité depuis 2010 et obtient un contenu de 4,9 ETP/MW et 10,1 ETPi/MW en 2022 , c’est-à-dire un facteur estimé de 2, proche du nucléaire. La filière offshore n’est pas développé au même niveau que la filière nucléaire dans sa chaîne de fabrication. Aussi nous prendrons un facteur de 1,7 pour la France.

NB : La réalisation de 6 nouveaux EPR2 mobilisera plus de 30 000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction dans toute la filière. Il assurera également plus de 10 000 emplois pendant toute la phase d’exploitation, jusqu’au début du prochain siècle. L’enjeu en termes de formation et d’intégration est considérable. 

Rappel sur les mensonges des margoulins de l’éolien et des politiciens qui les soutiennent ou en sont dupes

Les professionnels de la filière photovoltaïque promettaient en 2007 100.000 emplois d’ici 2020. Il y a eu moins de 4.000. Parce que la France n’a pas développé d’industrie, on achète nos modules en Chine… On se souvient des 230.000 jobs promis en 2007 au moment du Grenelle de l’environnement. On le sait aujourd'hui : il y en a eu 10 fois moins…

Dans son rapport sur les ENR de 2018, la Cour des Comptes taclait sévèrement l’Ademe  qui estimait à 79 000 le nombre d’emplois directs liés aux marchés des EnR hors biocarburants sur le territoire national en 2016. Soit une hausse de 30 % par rapport à l’année 2006. Le problème ; seuls 15 % (12 000) relèvent toutefois de la fabrication d’équipements et de l’assemblage et peuvent ainsi être considérés comme des emplois industriels. Le reste relève essentiellement de la maintenance-exploitation (35 à 45 %) et de l’installation (25 à 30 %)”, précise de son côté la Cour des comptes. Elle ajoute que “les projections du nombre d’emplois attendus du développement des énergies renouvelables sont très variables”. D’autres sources estiment que la moitié des emplois que ventent les margoulins de l’éolien sont aussi intermittents que les éoliennes eux-mêmes, car liés aux phases de construction, d’installation des systèmes, qui par définition, ne vont pas durer.

Cela fait longtemps que les syndicats alertent aussi sur les mirifiques promesses des ENR en matière d’emploi. En 2018,  la FNME-CGT a rappélé que,  selon l’Ademe, une capacité de production éolienne de 15 GW (celle actuellement installée en France) génère moins de 4 000 emplois, soit moitié moins que l’actuelle production d’électricité dans les centrales à charbon. Ce chiffre,  montre à quel point le développement des énergies renouvelables n’est pas le gigantesque gisement d’emplois souvent évoqué. Surtout, ces emplois sont très subventionnés : 71 milliards d’euros sur la durée de la PPE selon les chiffrages de FO Énergie et Mines (et donc, comme en Allemagne, ce sont emplois que vent emporte quand le vent des subventions change). De FO également ce commentaire :  « En attendant, la réalité du marché français de 2015 est plutôt celle-ci  : on trouve davantage d’offres d’emplois dans la pose de climatiseurs que dans les projets d’énergie « verte » ou de transport en commun « propre » de Véolia Environnement. Quant aux panneaux solaires, le marché est dominé par les industriels et les emplois chinois…Des demi-emplois pour de demi-garanties sociales en quelque sorte. Les emplois y seraient donc aussi « intermittents » que les éoliennes sont sujettes aux rafales du mistral ou de la tramontane. Un constat doit être établi. Dans l’analyse de l’impact des mutations en cours, les études manquent de rigueur, les chiffres sont approximatifs et pour tout dire, l’objectivité n’est pas toujours au rendez-vous ».

Pour sa part, une syndicaliste  de l’alliance UNSA/CFE-CGC (Mme Autissier), insistait sur les pertes d’emplois dans le nucléaire (Le Monde , 25 novembre 2018 Non, tout le monde n’est pas d’accord pour réduire la part du nucléaire). Citations : « Pour réduire la part du nucléaire à 50 % de la production totale à l’horizon de 2030, Ampère préconise la fermeture de 16 réacteurs entre 2020 et 2030, réduisant le parc nucléaire de 63 gigawatts (GW) à environ 50 GW. Pour arriver à 50 % d’électricité nucléaire en 2035, Volt préconise pour sa part la fermeture de 9 réacteurs et un parc nucléaire de 55 GW. De tels scénarios conduiront inéluctablement à des arrêts d’activité dans nos régions et généreront des pertes d’emplois – avec leurs conséquences sur la vie locale. Le scénario Ampère entraînera la suppression de 70 000 à 120 000 emplois directs, indirects et induits, tandis que le scénario Volt ferait perdre entre 35 000 et 65 000 emplois

Quant aux politiques… En mai 2015, Ségolène Royal annonce la création de 100 000 emplois sur 3 ans dans les filières « vertes « ; Certains organismes, proches du pouvoir politique, sans étayer leurs prévisions, s’enflamment. L’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) pronostique « la création de 330 000 emplois en 2030 et 825 000 en 2050 ». Selon Benoit Hamon  et Julien Bayou, le porte-parole d'Europe Ecologie les Verts, le renouvelable permet de créer 4 à 6 fois plus d'emplois que le nucléaire ( soit 220000 donc allez, 1 millions d’emplois !!!)

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/01/petits-problemes-avec-leolien-10-gros.html

Mise à jour 28 mars 2023 : Energie : l'éolien et le solaire font encore miroiter leurs emplois ( Le monde)

"La question vaut pour l'éolien, mais aussi pour le solaire : dans quelle mesure le déploiement des énergies renouvelables s'accompagnera-t-il, sur la durée, de créations de postes en France ? Faute de prospectives plus récentes, le Syndicat des énergies renouvelables renvoie à une étude commandée en 2020 auprès du cabinet d'audit EY. Selon cette organisation patronale, l'ensemble du secteur (dont l'hydroélectricité, le bois, le biogaz…) pourrait passer de 166 000 équivalents temps plein en 2019, directs et indirects, à 264 000 en 2028. A condition de respecter la feuille de route gouvernementale, ce qui est encore loin d'être le cas. Une progression est déjà perceptible entre 2006 et 2020, relève l'Agence de la transition écologique (Ademe). Selon son baromètre publié en 2022, le nombre d'emplois directs a déjà presque doublé pour l'éolien terrestre, et a presque été multiplié par neuf dans le solaire photovoltaïque : respectivement 12 680 et 12 160 en 2020. 

« Ces filières accusent un retard important par rapport aux objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie et, in fine, un marché et des emplois en deçà des niveaux espérés » , convient pourtant l'établissement public. Si on leur ajoute les 12 040 postes liés à l'hydroélectricité (et même avec les quelque 6 500 postes recensés par la suite, en 2021, pour l'éolien en mer), les filières électriques représentent un volume inférieur à un domaine moins médiatisé. La chaleur renouvelable pour les particuliers – par exemple grâce aux pompes à chaleur – mobilisait près d'un emploi sur deux dans le secteur des énergies renouvelables et de récupération, en 2020 : 55 860 équivalents temps plein sur 112 930. Dans le monde, la Chine domine encore très largement sur la plupart des tableaux, grâce à son marché intérieur et ses exportations. Elle pèse 63 % des 4,3 millions d'emplois recensés en 2021 dans la filière des panneaux solaires photovoltaïques. Mais aussi 48 % des 1,4 million d'emplois dans l'éolien, terrestre ou en mer, selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), établie aux Emirats arabes unis

Conclusion : faire de la chaleur renouvelable plutôt que des éoliennes !

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