Débat raté,
mais vraie question…Dommage !
Reportage bilan sur la campagne de Marine Le Pen dimanche 15 juin sur
la 5 avec Bruce Toussaint et sur le
grand débat qu’elle a en partie raté contre Emmanuel Macron- même si, comme
cela se produit assez régulièrement (cf Fabius contre Chirac en 1985) un ratage
se transforme au film du temps et des commentaires en déroute, puis en
naufrage, puis en catastrophe. Manque de travail et de préparation, fatigue et
rythme délirant de campagne imposé par Philippot et manque de repos, migraine
ophtalmique, stratégie très agressive suggérée par Philippot et amplifiée alors
même qu’elle ne fonctionnait pas, changement de position sur l’euro au dernier
moment du à l’alliance avec Dupont-Aignant, manque de compétence
économique ??? Et aussi le fait que Macron, sur un petit nuage était
imprenable- d’autres que Marine Le Pen s’y sont cassé les dents.
Un moment emblématique : celui où Marine Le Pen veut l’attaquer
sur l’affaire Alstom, la vente d’Alstom à General Electric mais se trompe et
parle d’Alcatel- ce qui permit à Macron d’ironiser et d’éviter de répondre.
Mais Marine Le Pen ne s’était pas trompé sur le fond et sur la gravité de ce
qui constitue un véritable scandale, et plus, une trahison gravissime pour
l’intérêt national, comme le met en évidence la Commission d’enquête
Parlementaire réclamée par Les Républicains et dont les résultats sont
accablants.
Le scandale
Alstom : l’extraterritorialité américaine comme arme de destruction
massive des concurrents
En fait, la Commission d’enquête ne fait que confirmer, en l’aggravant
encore, ce qu’avait dénoncé le journaliste Jean-Michel Quatrepoint dans son livre Alstom, une affaire
d’Etat. Rappel des faits : En
2015, le groupe français Alstom a vendu sa division énergie, qui représente
70 % de l’entreprise, a son concurrent américain General Electric (GE). Ce
jour-là, les turbines qui équipent nos centrales nucléaires sont passées sous
contrôle américain. Au même moment, Alstom était visé par une enquête aux
États-Unis pour des faits de corruption. Des cadres dirigeants de l’entreprise
étaient incarcérés. Cette concomitance alimente un soupçon : le groupe Alstom aurait-il
vendu sous la pression, pour tenter d’échapper à une condamnation ?.Laréponse
est maintenant et clairement oui, et il s’agit d’une politique américaine très
élaborée basée sur l’extraterritorialité extravagante de la loi américaine.
Explication : Alcatel, Alstom, Technip, Total, la
Société Générale, BNP Paribas… Toutes ces entreprises françaises se sont
retrouvées, ces dernières années, poursuivies par la justice américaine pour
des affaires de corruption ou de contournement d’embargos et même d’embargo
purement américain, contre Cuba, contre l’Iran, sans accord de l’ONU. Elles ont été poursuivies sur la base de ce
qu’on appelle « l’extraterritorialité du droit américain. Ce sont des lois qui
permettent de poursuivre des entreprises non américaines à l’étranger, à
condition qu’elles aient un lien avec les Etats-Unis. Sauf que ce lien est
extrêmement large, puisqu’il suffit que les entreprises effectuent une
transaction en dollars ou qu’elles utilisent une technologie américaine pour
que des poursuites puissent être engagées. «
Il suffit d’utiliser une puce électronique, un iPhone, un hébergeur ou un
serveur américain pour vous retrouver sous le coup de la loi américaine,
explique l’économiste Hervé Juvin. C’est un piège dans lequel de nombreuses entreprises
sont tombées. » Pour collecter ces informations, tous les services américains
sont mobilisés. « C’est une stratégie
délibérée des Etats-Unis qui consiste à mettre en réseau leurs agences de
renseignements et leur justice afin de mener une véritable guerre économique à
leur concurrents »
La trahison de
Patrick Kron
Arnaud Montebourg l’avait dit, la commission d’enquête le
confirme : le PDG d’Alstom, Patrick Kron a subi la pression des autorités
américaines. Pendant 4 ans, de 2010 à 2014, dans un secret quasi absolu, des
dizaines d’enquêteurs du FBI, ont enquêté sur Alstom, pour des affaires de
corruption (en Indonésie, en Arabie Saoudite, aux Bahamas, ou encore en
Egypte). Sous la pression, l’entreprise a alors capitulé, elle a accepté au
mois de décembre 2014 de plaider coupable, et elle s’est vue infliger une
énorme amende de 772 millions de
dollars. Le règlement de cette affaire est intervenu au courant de
l’année 2014, au moment où la trésorerie de l’entreprise était dans le rouge.
Tout indique que les autorités fiscales américaines et
General Electrique ont travaillé mano in la mano
1) General
Electric a participé au règlement de cette affaire avec la justice américaine,
alors que la vente d’Alstom n’était pas encore conclue. Dans l’accord, il est
stipulé que "la Compagnie General Electric qui a l’intention d’acquérir
Alstom s’est engagée à mettre en place un programme de conformité aux règles
juridiques, et de le soumettre à son contrôle interne dans un temps raisonnable
après l’acquisition ".
2) Quand l’amende est fixée, Alstom ne peut pas la
régler. La société demande alors des
délais de paiements aux américains dans l’attente de son rachat… par
l’américain General Electric. Un document de juin 2015 l’atteste.
Plusieurs cadres ou anciens cadres de haut niveau
d’Alstom nous ont confié leur amertume. Selon un dirigeant qui tient à rester
anonyme : "Au sein de l’état-major d’Alstom, tout le monde sait
parfaitement que les poursuites judiciaires engagées aux Etats-Unis contre
Alstom ont joué un rôle déterminant dans le choix de vendre la branche énergie.
Ces poursuites expliquent tout. C’est un secret de polichinelle".
Patrick Kron pour cette vente devrait toucher un bonus de
4 millions d’euros. « Il a présidé à la destruction de fleurons de notre
industrie française », l’avait accusé le député (LR) Pierre Lellouche. Son
audition par la Commission a confirmé les députés dans l’idée qu’il a agit sous
pression américaine et qu’il a délibérément menti aux autorités françaises en
particulier à Arnaud Montebourg en niant les discussions avec General electric
jusuq’à le placer devant le fait accompli. Il s’agit d’une véritable trahison.
Le rôle
d’Emmanuel Macron. La mise au point d’Arnaud Montebourg
Emmanuel Macron connaît bien Alstom. Alors ministre de
l’économie, c’est lui qui avait autorisé, en novembre 2014, la vente des
activités énergie du groupe français à l’américain General Electric (GE),
dossier qu’il avait également suivi à l’Elysée lorsqu’il conseillait François
Hollande. La déposition d’Arnaud Montebourg devant la Commission d’enquête (8
septembre2017) est terrible pour Macron. Lorsqu’il apprend la trahison de Kron,
Arnaud Montebourg régit rapidement et propose une solution : « À
Bercy, dans mon bureau, le patron de Siemens, Joe Kaeser, (...), avait dessiné
sa proposition sur une page A4 divisée en deux colonnes: Vous nous vendez
l’énergie sauf le nucléaire que vous gardez et, en contrepartie, je vous vends
le ferroviaire et la signalisation. Nous faisons deux Airbus de taille mondiale,
l’un dans le ferroviaire à direction française, l’autre dans l’énergie à
direction allemande", indique l’ex-ministre. Arnaud Montebourg aurait
alors soumis cette proposition à François Hollande et Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Élysée. Ce
dernier aurait balayé l’hypothèse d’un revers de main en déclarant: "On
n’est quand même pas au Venezuela !"
Et Arnaud Montebourg de conclure, à propos de Hollande et
Macron : « Ils ont vendu nos
turbines, pièces industrielles stratégiques pour notre indépendance
énergétique, nucléaire et militaire. Il ne s’est pas trouvé un président ou
un Premier ministre pour m’autoriser à bloquer cette manœuvre, alors que mon
équipe et moi avions forgé les armes pour précisément pouvoir dire non".
Pourtant, Macron ne pouvait pas ignorer la stratégie
agressive américaine de l’extraterritorialité juridique. Un rapport de l’intelligence
économique placée sous l’autorité du Premier ministre dénonce clairement les
risques que font peser les poursuites américaines sur les sociétés françaises :
« La pratique des "deals of justice" par les autorités
américaines laisse les entreprises françaises très démunies, elle pose de très
sérieuses questions. Ces "deals of justice" se traduisent en effet
par des atteintes économiques qui peuvent être graves. On ne peut exclure le
risque d’instrumentalisation des procédures pour, en amont, affaiblir une
entreprise avant un rachat, ou pour, en aval de la procédure, s’approprier
certaines informations, voire lui interdire certains marchés « . En
effet !
Une décision
dramatique
« La vente d’Alstom à
General Electric nous prive d’autonomie stratégique sur deux points essentiels
: les turbines pour les sous-marins nucléaires, les navires de surface, le
porte-avion Charles de Gaulle, ainsi que sur les centrales nucléaires civiles,
explique le directeur le directeur du Centre français de recherche sur le
renseignement, Eric Denécé, qui a enquêté sur cette affaire. Il y a eu une
vraie trahison des élites françaises. ». Mentionnant encore des systèmes de positionnement par satelllite
« équipant l’armée ainsi que des entreprises du secteur de la défense et
de l’espace tombés dans le giron de General Electric. ». Les fameux turbo-alternateurs Arabelle équipent plus de 50% des
centrales nucléaires de la planète ! Bref, avec Alstom passé sous contrôle
de General Electric, nous ne pouvons plus espérer vendre une centrale nucléaire,
un sous-marin, un navire sans l’accord des USA. Et qui nous en achètera,
sachant qu’à tout moment, les USA pourront refuser de livrer des pièces
détachées pour réparation !
Il y a
donc une véritable trahison, trahison consciente dans le cas de M. Kron
vraisemblablement par peur ou intérêt, trahison par naïveté vis-à-vis des USA,
ignorance, incompétence d’Emmanuel Macron,
trahison par bêtise et mépris de
tous ceux qui ne partagent pas la doxa de la secte libérale au pouvoir à
Bruxelles et maintenant en France, trahison de celui qui mérite le surnom de
Macron l’Américain.
Il est vraiment dommage que
ce débat n’ait pas pu avoir lieu en temps utile. Et il est assez amusant de
voir les députés En Marche membres de la Commission d’Enquête s’effarer… des
décisions prises par Emmanuel Macron.
Dernière minute Et bim ! alors que certains parlementaires même En Marche de la Commission d' enquête, se déclaraient vraiment troublés, le rapport final conclut que tout va bien, que malgré les graves accusations de M. Montebourg, c'est pas si grave, qu'il n'y a rien à reprocher aux Américains, ni à craindre pour notre indépendance. Tout au plus conviendra-t-il à l'avenir de surveiller un peu plus les investissements étrangers, éventuellement de créer des golden shares pour l'Etat dans certaines indsutries et d'élargir le décret Montebourg (le décret vénézuelien selon M. Macron) à de nombreux secteur...un petit hommage, tout de même. Quant aux critiques contre M. Macron, elles ne relèveraient que de la volonté mauvaise de M. Vauquiez et d'autres .
Ce que c'est bien quand même d'avoir un parti de croquenots à sa botte et une démocratie illibérale qui fonctionne bien gentiment pour le Président.
Dernière minute Et bim ! alors que certains parlementaires même En Marche de la Commission d' enquête, se déclaraient vraiment troublés, le rapport final conclut que tout va bien, que malgré les graves accusations de M. Montebourg, c'est pas si grave, qu'il n'y a rien à reprocher aux Américains, ni à craindre pour notre indépendance. Tout au plus conviendra-t-il à l'avenir de surveiller un peu plus les investissements étrangers, éventuellement de créer des golden shares pour l'Etat dans certaines indsutries et d'élargir le décret Montebourg (le décret vénézuelien selon M. Macron) à de nombreux secteur...un petit hommage, tout de même. Quant aux critiques contre M. Macron, elles ne relèveraient que de la volonté mauvaise de M. Vauquiez et d'autres .
Ce que c'est bien quand même d'avoir un parti de croquenots à sa botte et une démocratie illibérale qui fonctionne bien gentiment pour le Président.
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