Une invasion
biblique de criquets pèlerins menace la sécurité alimentaire en Afrique de
l’Est
Alors là, on ne rit plus, c’est la grosse
catastrophe style plaie d’Egypte qui arrive. Depuis plusieurs semaines, d’épais nuages de criquets affamés se sont
répandus depuis l’Éthiopie et la Somalie jusqu’au Kenya et l’Ouganda,
dévastant de larges zones de cette région. L’ONU a fait part, lundi, de sa vive
inquiétude.
Ce sont des essaims de criquets d’une ampleur
historique, totalisant plusieurs milliards d’insectes qui se sont répandus
depuis l’Éthiopie et la Somalie jusqu’au Kenya et l’Ouganda depuis dimanche 9
février. Pour donner un ordre de grandeur, l’Agence des Nations unies pour
l’agriculture et l’alimentation (FAO) a estimé qu’un seul de ces essaims couvrait une surface de 2.400 km2, la taille du
Luxembourg. Cet essaim contiendrait
quelque 200 milliards de criquets -
et chacun dévore chaque jour l’équivalent de son propre poids (deux grammes),
soit un total de 400.000 tonnes de
nourriture. Il est capable de parcourir 150 kilomètres par jour.
L’Éthiopie et la Somalie - où les autorités ont
décrété l’urgence nationale - n’avaient pas vu d’essaims de criquets pèlerins
d’une telle ampleur depuis 25 ans, et le
Kenya n’avait pas eu à affronter de menace acridienne d’une telle force depuis
70 ans, selon la FAO. Au Kenya,ce sont
les éleveurs qui sont frappés de plein fouet par une invasion qui
détruit les moyens de subsistance de leurs animaux – un impact d’autant plus
élevé que les éleveurs venaient de subir trois années de sécheresse et qu’il
faut habituellement jusqu’à cinq ans pour se remettre d’une telle épreuve.
Selon l’ONG Acted, 65% de la production agricole
dans le comté de Madera, au Kenya, est affectée par cette invasion. En Somalie,
dans la région de Gedo, «entre 35% et 60% des zones de productions agricoles
ont été endommagées depuis le début de cette crise». Acted rappelle que ce
nouveau fléau «pourrait aggraver la faim et la malnutrition dans une région où 25,5 millions de personnes sont déjà en
situation de grave insécurité alimentaire». Le secrétaire général adjoint
pour les Affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock, a aussi fait part de sa
vive inquiétude : « Il y a 13 millions de personnes dans ces pays
concernés qui ont des difficultés d’accès à la nourriture. Dix millions de ces
personnes résident dans des zones touchées par les criquets». En précisant
avoir débloqué récemment en urgence 10 millions de dollars pour cette calamité,
le responsable de l’ONU a averti que «si une réponse rapide» n’intervenait pas,
la communauté internationale allait être confrontée à «un énorme problème plus
tard dans l’année».
Fenitrothion
et pyrifos- les héros de la lutte anti
criquet, des molécules qui sauvent les hommes !
Laissez-moi alors vous présenter fénitrothion et
chlorpyrifos-ethyl. Bon, pour n’importe quel chimiste, ils se ressemblent
comme deux gouttes d’eau, et ils n’ont pas l’air très sympa (de fait, ils sont
toxiques mais….
Le fénitrothion est très
efficace contre les criquets, à condition d’être utilisé assez tôt.. Il tue les
criquets dans les quarante minutes à six heures de pulvérisation, à condition
d’être utilisé assez tôt. Les effets du fénitrothion
varient de 85 à 74% sur P. tschadensis respectivement aux phases I (1-12
jours) et II (16-24 jours) et de 76 à 65 % sur P. grandis mixta aux mêmes
intervalles de temps. Avec le chlorpyrifos éthyle, ces effets ont fluctué
de 85 à 76% sur P. tschadensis (de la phase I à la phase II) et de 69 à
79% sur P. grandis mixta (phase I à phase II). Après, chacun a ses charmes en
termes d’inconvénients. Il semble que le fénitrothion soit un peu moins
persistant dans les sols (disparition en en quelques jours), et moins soluble
dans l’eau. Cependant, il est hautement écotoxique pour les abeilles, mortel
par contact au μg/litre pour les invertébrés aquatiques, et à partir d'une
centaine de μg/L pour les poissons.
Donc la seule solution pour éviter une
gigantesque famine en Afrique, c’est de les pulvériser, et vite. Chaque jour,
quelques (cinq actuellement) avions
sillonnent le ciel, en larguant des centaines de litres, y compris sur les
zones habitées : pour les autorités, la fin justifie les moyens. En quelques
heures, les pesticides peuvent tuer les criquets de la zone ciblée. En deux
semaines, les réserves du Kenya ont été épuisées.
Heureusement,
le gouvernement kenyan a pu acheter en
urgence du fénitrothion au Japon.
Pourquoi au
Japon ? Ben, c’est qu’il est interdit en Europe, comme maintenant le
pyrifos. Notons que ça n’a pas toujours
été le cas et que, par exemple, en 1988, la Commission Européenne se vantait d
avoir décidé l'envoi de fénitrothion au
Niger, au Tchad et au Soudan (30.000 litres environ pour chaque pays) à
partir d'un stock d'urgence constitué dans la Communauté, une intervention
représentant une contribution de l'ordre d'environ 500.000 Ecus.
Ben oui,
mais depuis la bonne conscience écolo est passé par là, st s’il n’en tenait
qu’aux écolos bobos, à EELV, à Greenpeace et à leurs complices, s’il n’en
tenait qu’à l’Europe…Eh bien, les Africains pourraient bien crever ! En
masse. Heureusement, il y a le Japon (et sans doute la Chine, mais en ce
moment, elle a ses propres problèmes)
Des campagnes
irresponsables- le cas du chlorpyrifos
En 2016, suite à un reportage
du magazine télévisé alarmiste Cash Investigation, le Ministère de
l'Agriculture envisage l'interdiction du Chlorpyriphos. Cette interdiction
devient effective, sauf pour la culture de l'épinard (NB, j’ai toujours su
qu’il fallait se méfier des épinards, mais surtout des brocolis…qu’est-ce qu’on
met sur les brocolis, dîtes- moi, Cash investigation ?)
Ensuite, le chlorpyrifos va
être interdit dans l’Union européenne à partir de 2020. Une évaluation de
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait conclu, début août,
qu’il présentait « des risques pour la santé » (exact). Les
réglementations entérinant la décision devraient être formellement adoptées en
janvier 2020, selon la Commission. Les Etats membres interdiront alors les
produits contenant les substances au niveau national, cette action relevant de
leur compétence. Ils pourront accorder un « délai de grâce » de trois mois pour
apurer les stocks. A la suite de quoi les produits ne pourront plus ni être mis
sur le marché ni être utilisés dans l’UE.
Les ONG écolos bigots ont salué
« une victoire pour les générations futures ». « L'Europe
démontre (enfin) son leadership sur les questions de santé publique, afin
de prouver aux citoyens qu'elle peut les protéger, qu'elle peut défendre leurs
droits face à l'avidité morbide de quelques multinationale.
Un
compromis a cependant été imposé par le Sénat : il est possible que
l’interdiction soit décalée à 2025 et de proposer des dérogations, sans date limite, aux
entreprises qui engagent, dans un délai de six mois après la publication de la
loi, des investissements dans des solutions de substitution, notamment dans le
biocontrôle et la recherche.
Le président de l'UIPP (Union des industries de protection
des plantes) Nicolas Kerfant, a souligné
« Nous avons absolument besoin d'une définition européenne du
biocontrôle" et d'une "vision claire" de ce que le gouvernement veut faire en matière d'agroécologie, a-t-il
prévenu, sinon "nous ne pourrons pas lancer de programmes de recherche
engageant nos entreprises sur 15 ans ».
Commentaire : Ben, je dirais que c’est le bon sens
même !
Un
autre amendement a provoqué un vif débat : la France devrait pouvoir continuer, pour au moins trois ans, de
fabriquer sur son sol des pesticides interdits dans l'Union Européenne qu'elle
pourra ensuite exporter dans les pays étrangers.
Commentaires scandalisés
des écolos bigots. On distinguera Brune Poirson : « C'est une
décision qui s'explique mais c'est une décision que je regrette…Ça m'énerve
parce que c'est encore ce point noir là que toutes nos oppositions vont
utiliser pour faire croire qu'on ne fait rien sur les questions climatiques en
France. (...) Nous sommes le gouvernement qui est (sur le) pied de guerre sur
la question climatique et nos oppositions utilisent des petites choses pour
faire un écran de fumée »
???? M’enfin, quel est le
lien avec la transition Climatique ? Décidément, entre Elisabeth borne,
Emmanuelle Wargon, Brune Poirosn, ce ministère, c’est le grand concours du
n’importe quoi et de la Fake science.
Et quand même, la situation africaine devrait les faire
réfléchir. Et il n’y a pas que la situation africaine..
Pour freiner l'épidémie de chikungunya à
la Réunion de 2000 à 2006, le
fenitrothion a été utilisé à très grande
échelle (264 kg de matière active
importés à La Réunion rien qu'en 2003) en mobilisant d'importants moyens
militaires (40 brigades d’intervention actives du 23 janvier au 15 février 2006)
Bref, à
force d’ignorance, de propagande, de fanatisme écolo bigots, on peut se donner
bonne conscience en interdisant des molécules. Sauf qu’interdire, c’est ignorer
que certains pays peuvent avoir un besoin urgent et vital de ces produits
tant qu’on n’a pas mieux !
Et c’est comme cela qu’en toute bonne conscience, on peut
condamner à mort des milliers d’hommes.
Cela ne signifie pas
qu’il ne faut rien faire. On peut diminuer et surtout rationaliser l’usage de
ces molécules. On peut, et on doit aussi encourage la recherche de nouveaux
composés aussi efficaces mais moins toxiques… mais cela supposerait d’arrêter cet immonde agrobashing contre les
industries agroalimentaires - comment pourraient-ils investir dans des
recherches qui peuvent durer de dix à quinze ans si la démagogie écolo veut
leur disparition ?
On trouvera aussi une discussion intéressante sur le sujet dans Europe’s
anti-science plague descends on Africa, https://www.europeanscientist.com/en/features/europes-anti-science-plague-descends-on-africa/James Njoroge
Extrait :
« L’Europe est assez riche pour
décimer sa propre agriculture et devenir encore un plus grand importateur net
de produits alimentaires qu’elle ne l’est déjà. Pour les Africains sans un tel
luxe, c’est une question de vie ou de mort.
L’Europe
a été paralysée par des affirmations fantaisistes et sans fait d’ONG militantes
qui font avancer les agendas politiques. Il faut qu’elle se réveille… Le monde
naturel et organique sans pesticides ni OGM qu’ils promeuvent est arrivé en
Afrique. C’est un nuage de destruction. Le reste du monde doit prendre des
mesures pour éviter que cette crise ne devienne la pire forme de tragédie, une
crise qui aurait pu être évitée. »
Ben,
non, ni l’Europe, ni la France n’ont pas
les moyens de devenir antiscience, et l’Afrique encore moins. Ce serait un vrai
crime contre l’esprit et l’Humanité.
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