Le SER, un lobby efficae à l’œuvre
« Cette année, j’ai confié au groupe de travail « bouquet énergétique », placé sous la présidence d’Hugh BAILEY, Directeur général de General Electric France, et de Marc LAFOSSE, Président d’Énergie de la Lune et Président de la Commission Énergies marines du SER, la difficile mission d’éclairer l’avenir de la filière énergies marines française » (Jean-François CARENCO)
Commentaire : qu’on demande une expertise à des scientifiques travaillant pour les ENR, O.K à condition qu’elle soit contradictoire ; mais que la CRE demande à l’un des principaux dirigeant du lobby des ENR de codiriger un groupe de travail…, c’est un peu embêtant.
« Ce rapport, qui se veut accessible à tous les publics – y compris aux non spécialistes du secteur de l’énergie –, a pour ambition de nourrir le débat public, en s’appuyant sur l’analyse des principaux acteurs, privés, publics et parapublics, de l’énergie en France. Il est rédigé sous la seule responsabilité des deux co-présidents, Hugh BAILEY et Marc LAFOSSE »
Commentaire : donc, on est bien d’accord, il engage pas la CRE !
Parmi les participants et intervenants, que des partisans des ENR, donc pas un bémol ne sera exprimé. Amusant : on trouve notamment quatre représentants de Naval Energies
Commentaire : Décembre 2020 : « Naval Energies ambitionne de devenir un acteur industriel de référence au niveau mondial de l’éolien flottant. Le dynamisme du marché français permet à Naval Energies de se projeter ambitieusement sur les marchés export »
Février 2021 : Naval Group cède sa filiale Naval
Energies, mettant en avant « l'immaturité du marché des énergies marines
renouvelables » : « L'éolien
flottant représente des investissements considérables pour une rentabilité
incertaine, voire inatteignable »
Bon ben si les côtes françaises ne sont pas adaptées à
l’éolien off shore, faut pas en faire…
Le groupe de travail recommande également la simplification des procédures
d’autorisation administratives, ainsi qu’une unification des différents
essais en mer : - Proposition n°9 : généraliser
le modèle de l’autorisation unique mis en place pour les projets d’EMR en
Zone économique exclusive (ZEE) à l’ensemble des projets, y compris ceux dans
le domaine public maritime. »
Autrement dit, pousse-toi de là que je m’y mette ! l’éolien off shore aura priorité et on enverra valdinguer protection des paysages, conservatoires du littoral et les autres activités, telles la pêche, le tourisme, la plaisance, les nécessités militaires.
« Enfin, l’ultime proposition vise à répondre à l’enjeu du stockage de la surproduction d’électricité des EMR : - Proposition n°11 : coupler la question du développement des EMR avec celle de l’hydrogène »
Commentaire : on sait déjà que cette production éolienne offshore sera excédentaire et lorsque le vent souffle en Europe, l’électricité générée ne vaudra rien, et même moins que rien : elle aura un prix négatif. Et par anticyclone d’hiver et d’été…ben, il faudra trouver autre chose. Alors, du coup, on vous propose de se servir de l’éolien offshore pour générer l’hydrogène de la façon la plus chère qui soit.
« L’éolien en mer posé est la technologie la plus aboutie et la plus compétitive. À ce stade, les pays les plus avancés sur les EMR ont axé leur développement sur les éoliennes en mer posées… L’éolien en mer flottant est en pleine expansion, mais pose encore certaines questions. Le premier parc d’éoliennes flottantes en mer, le projet Hywind, a été inauguré en Ecosse en 2017 par les sociétés Statoil et Masdar. Sa capacité de production est de 30 MW. Un autre parc éolien flottant, WindFloat Atlantic, a été mis en service fin juillet 2020 au Portugal. Ses trois éoliennes sont composées des plus grandes turbines au monde sur plate-forme flottante, et ont une capacité installée totale de 25 MW.”
Commentaire : merci de cet aveu ! Car justement, en France, il faut, compte-tenu des côtes, quasi-exclusivement de l’éolien flottant…On est donc pas si en retard…Et il reste effectivement beaucoup de questions
« Trois principales raisons expliquent le niveau élevé de risque des projets d’EMR : - à l’exception de l’éolien en mer posé, le niveau de maturité des différentes technologies n’est pas encore optimal, ce qui se traduit à la fois par des incertitudes sur la réussite des projets et par des coûts de production élevés (malgré un coût en baisse pour l’éolien notamment posé) ; - tous les types de projets ont été touchés par des sinistres importants ; - le retour sur expérience est encore faible ce qui limite les possibilités de modélisation et se traduit par la prise de marges plus importantes par les financeurs et les assureurs…Les assureurs considèrent les projets d’EMR comme des projets à « risques aggravés ».
Commentaire : encore une fois, merci de cet aveu…On comprendra que vous aurez besoin de l’aide de l’Etat, pour vos projets si merveilleux… De beaucoup d’aide..
Pour mémoire, JMJ, soit Jancovici ( Fondation Nicolas Hulot,
X-environnement, Shift Project, Haut Conseil pour le Climat…). Extrait de son
exposé devant la Commission Aubert :
« L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards d’euros vous avez de quoi payer 6000 euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre millions de ménages français qui sont chauffés au fuel, qui sont souvent des ruraux, souvent précaires. Qu’on augmente mon taux d’imposition pour ça, moi je veux bien ! Mais qu’on me prélève un centime de plus pour payer l’éolien offshore, ce truc de Shadock »
« La part du raccordement dans le coût complet des projets éoliens en mer va augmenter. Aujourd’hui, concernant le raccordement, le volume d’investissements en portefeuille en phase de réalisation s’élève à 1,2 milliards d’euros, montant équivalent à celui du volume d’investissements en portefeuille en phase de développement. À l’avenir, les projets vont changer d’échelle et passer d’une moyenne de 500 à 600 MW à 1 GW. Par ailleurs, les parcs éoliens en mer ont tendance à s’éloigner de plus en plus des côtes. La zone maritime retenue pour le 4ème appel d’offres se situe à 70 kilomètres des côtes alors que pour les projets précédents elle était plutôt à 30 kilomètres. La combinaison de ces deux éléments entraînera une hausse du coût du raccordement. Actuellement, le raccordement représente entre 15 et 20 % du coût d’un parc. Les premiers raccordements sur le 1er et le 2nd appel d’offres coûtent un peu moins de 550 k€/MW, sans la plateforme et près de 800 k€/MW avec la plateforme. Pour le 4ème appel d’offres, le coût du raccordement s’élèvera à environ 1 milliards d’euros et le renforcement terrestre nécessaire représentera entre 50 et 100 milliards d’euros »
Commentaire : ah ben dites, ça tombe bien que le gouvernement ait justement récemment décidé de prendre ces frais de raccordement à sa charge, c’est-à-dire à celle du contribuable, au mlieu de la laisser à l’exploitant, comme c’était le cas auparavant.
« L’acceptabilité des énergies marines renouvelables fait encore débat notamment pour les riverains, les défenseurs de la biodiversité et les pêcheurs »
Commentaire : ben oui ! d’où de discrètes avancées législatives comme la loi du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique (dite loi « ASAP ») qui permet notamment d’autoriser le ministre chargé de l’énergie à lancer la procédure de mise en concurrence avant la fin du débat public ou de la concertation préalable.
Décidément, le lobby des margoulins de l’éolien est très efficace. Merci à la CRE de lui avoir prêté la main !
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