Donc, après le balsa https://vivrelarecherche.blogspot.com/2022/10/du-balsa-dans-les-eoliennes-oui-et-pas.html, le SF6
Le SF6, un tueur climatique…utilisé dans les éoliennes
Le SF6 (hexafluorure de soufre ) a été découvert en 1901 par les chimistes français Henri Moissant et Paul Lebeau. C’est un excellent isolant électrique, stable chimiquement et thermiquement, facilement manipulable, non toxique ; pour cette raison, il a été et reste employé dans nombre d’appareils électriques, principalement les disjoncteurs à haute tension et les postes électriques sous enveloppe métallique.
Son seul probléme : c’est un gaz à très fort effet de serre, avec un potentiel de réchauffement global (PRG) à cent ans 23 500 fois supérieur à celui du CO2. Et sa durée de vie est longue : une fois que le SF6 entre dans l'atmosphère, il faut plus de 3 000 ans pour qu'il se décompose. Néanmoins, vu ses faibles concentrations dans l’atmosphère, sa contribution au réchauffement climatique global était considérée comme faible (0,002 ppbv, 0,01% du RC)
Sauf que, alors que le SF6 commence à être interdit par de nombreux secteurs manufacturiers, il est encore largement utilisé dans les éoliennes, principalement dans les tableaux de distribution électroniques. Lorsque l'espace disponible est limité, comme c'est le cas à l'intérieur des éoliennes, ce gaz offre une excellente isolation tout en laissant un espace supplémentaire pour les machines et les pièces vitales. La quantité est faible (environ 2 kg de gaz) par éolienne, mais avec environ 30 000 éoliennes), ce n’est plus du tout négligeable.
Et ça se voit !
Les mesures de l'air au-dessus de l'Allemagne ont déjà identifié le pays comme le pire contrevenant en Europe en ce qui concerne la substance hautement dangereuse qu'est l'hexafluorure de soufre (SF6). Il est utilisé dans la fabrication des éoliennes et s'échappe dans l'environnement. L'Allemagne étant le leader de l'utilisation des éoliennes en Europe, les scientifiques affirment que c'est le principal facteur expliquant les niveaux exceptionnellement élevés de SF6 relevés en Allemagne.
Avec les 30.000 éoliennes allemandes, l´effet du SF6 qui s´en échappe est plus important que celui du trafic aérien intérieur de l´Allemagne. Autre élément de comparaison : cela représente émettent environ 20 fois + de CO2e que le SF6 émis par le parc nucléaire français et souvent pointé par les écologistes (https://twitter.com/grunblatt/status/1561787055398686733?t=c8tBIUEP_De2LbPd6p1QXg&s=09 )
Un comportement délictueux :
Dès 1997, le protocole de Kyoto stipulait que les émissions de SF6 devaient être limitées. L'industrie s'est engagée volontairement à réduire l’utilisation de SF6, à l'utiliser dans des systèmes fermés, et à le recycler et le neutraliser à la fin de son utilisation pratique. L'engagement de 1998 stipulait également que les entreprises devaient enregistrer et communiquer les quantités utilisées et recyclées.
Or, ce n'est pas le cas. En fait, l'Allemagne viole cette disposition à grande échelle, et les données atmosphériques le prouvent. Selon le Taggeschau, les niveaux de SF6 sont 50 % plus élevés que ce que suggèrent les données d'émission actuelles fournies par l'industrie !
https://www.tagesschau.de/wirtschaft/technologie/erneuerbare-energien-windkraft-treibhausgas-sf6-101.htmlLorsque le magazine économique Plusminus a
interrogé les 2 plus grands fabricants d'éoliennes sur les niveaux élevés de
SF6, Nordex et Vestas ont répondu qu'il n'y avait pas d'alternative. Ils
affirment que seules de petites quantités de SF6 s'échappent dans l'air et
veillent à ce que le produit chimique soit éliminé de manière appropriée à la
fin de la durée de vie de l'éolienne. L'engagement de 1998 stipulait également
que les entreprises devaient enregistrer et communiquer les quantités utilisées
et recyclées.
Oui mais, comme pour le démantèlement, ce ne sont pas les fabricants, mais les propriétaires d’une éolienne à démanteler qui doivent s’occuper eux -même de l’élimination et du recyclage du SF6. Et en cas de doute, il est plus facile de laisser la substance s’échapper dans l’environnement. Il n’y a aucun contrôle. Le mur de démantèlement des éoliennes générera des montagnes de pales et des nuages de SF6 !
Des alternatives…mais un moratoire soutenu par les écolos !
Il existe des solutions alternatives développées notamment par Schneider Electric et Siemens qui utilisent simplement le vide comme isolant. Divers fournisseurs d’interrupteurs haute tension l’intègrent déjà, ou des systèmes similaires, dans les équipements dédiés à la distribution de l’électricité et cela devrait être généralisé.
Siemens a développé ce système pour les éoliennes de sa filiale Gamesa, mais la plupart des fabricants d’éoliennes considèrent que cela représente un coût supplémentaire qui obère leur compétitivité.
En conséquence, l’Union Européenne ne prévoit pas d'interdire ce gaz dans les dispositifs électriques avant 2030, soit une période de transition de huit ans supplémentaires par rapport à ce qui était prévu. Un moratoire très demandé par l’industrie allemande soutenu par les Verts dont le leader au parlement européen , Baas Eickhout a déclaré : « Vous avez fait pression avec succès et fait valoir que la transition énergétique ne devrait pas être entravée et que le SF6 est nécessaire pour cela ».
On les a connu plus combattifs
vis-à-vis des lobbys industriels polluants…alors qu’il existe déjà des
solutions.
Sujet déjà abordé par G.
Grunblatt
https://twitter.com/grunblatt/status/1562010956481404928
https://rmx.news/article/wind-turbines-emit-highly-dangerous-climate-destroying-gas-with-germany-the-worst-polluter-in-europe/
Mise à jour_1erjuin2023: Le SF6 monte, monte, monte
Un seul kilogramme de SF6 a le
même effet sur le réchauffement terrestre
que 24 personnes voyageant de
Londres à New York. Comme nous installons de plus en plus de turbines, et des
turbines de plus en plus puissantes, les quantités de SF6 utilisées augmentent,
en particulier à cause des éoliennes off shore. Une éolienne off shore contient
typiquement 5 kg de SF6, ce qui est l’équivalent d’environ 117 tonnes de
dioxyde de carbone.
Une étude de l’Université de
Cardiff a montré que sur tous les
réseaux de transport et de distribution au Royaume-Uni, la quantité de SF6 utilisée augmentait de 30 à 40 tonnes par an. Cette
hausse s’est également reflétée dans toute l’Europe, les émissions totales des
28 États membres en 2017 équivalant à 6,73 millions de tonnes de CO2. Soit l’équivalent
des émissions de 1,3 million de voitures supplémentaires pendant un an.
Nous effectuons des mesures de SF6 dans l’atmosphère», a déclaré le Dr Matt Rigby, lecteur en chimie atmosphérique à Bristol. « Ce que nous avons vu, c’est que les niveaux ont considérablement augmenté, et nous avons vu presque doubler la concentration atmosphérique au cours des deux dernières décennies. » Le moyen le plus important par lequel le SF6 pénètre dans l’atmosphère provient des fuites dans l’industrie de l’électricité.
https://www.bbc.com/news/science-environment-49567197?s=09 Climate change: Electrical industry's 'dirty secret' boosts warming
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