L’Espagne, qui a le même problème vis-à-vis de l’éolien en mer que la France (des côtes pentues et rocheuses ) a beaucoup mieux négocié avec la Commission Européenne que la France puisqu’elle n’envisage pas plus de 3 GW d’éolien en mer soit 7,5 % de ce que prévoit la France (40 GW)
N’empéche que les Espagnols se battent contre leurs 3 GW et que cela fait quelque bruit
1) Des scientifiques de l’Université de Girona considèrent que la préservation des aires protégées et de leurs zones tampons est incompatible avec le développement de projets éoliens offshore
« Les
scientifiques sont arrivé à des
conclusions et des recommandations importantes pour les gestionnaires et les
planificateurs maritimes. La première est qu’il est essentiel d’appliquer le
principe de précaution jusqu’à ce que des informations solides sur l’impact de
l’éolien offshore flottant soient disponibles. Pour cette raison, ils
considèrent que cette technologie et ses essais pilotes ne devraient pas être
développés dans des zones de grande valeur pour la biodiversité. C’est-à-dire
que l’éolien offshore doit être exclu des zones protégées et de leurs zones
tampons »
« Les aires marines protégées doivent être considérées comme des solutions fondées sur la nature pour atténuer les effets du changement climatique », c’est pourquoi « l’équilibre entre les bénéfices (réduction du dioxyde de carbone) et les risques pour la biodiversité doit être bien analysé » avant de prendre des décisions sur l’éolien offshore..
2)
La Fondation Cousteau met en garde contre l’éolien offshore en raison de son
impact négatif sur la biodiversité et de son équilibre difficile avec le
tourisme durable et la pêche artisanal
« l’énergie éolienne marine n’est pas exempte d’impacts négatifs sur l’environnement » . Avec l’augmentation de ce type de projets depuis les années 90 en Europe du Nord , on ne peut plus ignorer que les études d’impact environnemental sur ces macrostructures font ressortir , entre autres problèmes, des pertes possibles de biodiversité, la destruction des habitats, l’émission de polluants et la prolifération d’espèces envahissantes pendant les phases de construction, d’exploitation et de démantèlement des parcs éoliens offshore. »
« De plus, le bruit associé à la construction, au déclassement et à l’exploitation des éoliennes peut dépasser 200 dB et affecter considérablement pratiquement toutes les espèces marines à distance de marche de la source de perturbation. Ainsi, la communication, le choix des routes migratoires et des habitats et le stress physique et physiologique peuvent être sérieusement impactés par la pollution sonore chez d’innombrables organismes de faune marine présents de façon permanente ou saisonnière, outre les cétacés, les poissons et les tortues marines courent le risque d’entrer en collision avec les navires en charge des opérations de construction et de maintenance de ces projets. »
3) WWF, Greenpeace, Amis de la Terre : un exercice d’écoblanchiment sans
précédent !
https://www.rebeldes.info/2023/09/seo-birdlife-y-wwf-sobrepasan-todas-las-lineas-rojas-del-ecol
"Le dernier rapport des auditeurs de la Cour des comptes de l'UE estime que "les effets environnementaux et socio-économiques de l'expansion rapide prévue" de cette technologie "n'ont pas été évalués de manière adéquate" et craint que l'expansion de l'éolien en mer en Europe "soit préjudiciable à l'environnement marin, tant au-dessous qu'au-dessus du niveau de la mer".
"La réaction des employeurs du secteur de l'énergie éolienne ne s'est pas fait attendre et a pris la forme d'un exercice d'écoblanchiment sans précédent par le biais du groupe appelé "Offshore Coalition for Energy and Nature-Mediterranean Sea (Med OCEaN)", dans lequel 15 organisations ont signé un accord visant à promouvoir le développement "durable" de l'éolien offshore en Méditerranée et dans l'Atlantique et à faire connaître leur engagement à "préserver la santé des écosystèmes marins et à prévenir la perte de la biodiversité".
"Ainsi, aux côtés de l'Asociación Empresarial Eólica (AEE) et d'entreprises comme Bluefloat Energy, promoteur du controversé Parc Tramuntana, des organisations environnementales comme SEO/Birdlife et WWF, qui ont vu il y a quelques mois leurs conseils d'administration dénoncés publiquement par plus de 200 groupes environnementauxs de toute l'Espagne pour leur manque d'implication dans les abus commis par les grandes entreprises dans ce type de projet.
Ces groupes ont rappelé aux dirigeants de ces ONG et d'autres grandes ONG telles que Greenpeace, Ecologists in Action et les Amis de la Terre que "la crise de la biodiversité est une menace aussi importante que le changement climatique et que l'on ne peut atténuer l'une en exacerbant l'autre »
Eric Sartori pour PiEBîEM
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