La fréquentation des ressources parlementaires réserve quelquefois des bonnes surprises. Ainsi pour cette question écrite posée par la sénatrice Anne-Catherine Loisier le 11/05/2023 : Émissions réellement évitées par les énergies renouvelables électriques.
Le thème en est le suivant :
« Pour produire de l'électricité, les émissions de la combustion du gaz,
ainsi que celles du fioul ou du charbon, sont directement corrélées au
rendement de l'unité de production concernée. Or il apparaît que la production
évitée par les énergies renouvelables se traduit généralement par une
modulation de la puissance de ces unités qui affecte directement leur
rendement, interdisant ainsi, dans la pratique, des réductions théoriques
d'émission qu'elles sont réputées permettre.
Des études, notamment de General
Electric, suggèrent même que les émissions de GES des turbines à gaz peuvent
augmenter lors d'une baisse supérieure à 50 % de leur régime de fonctionnement. »
Posons le problème plus clairement :
un système électrique éolien 40% gaz 60% est probablement autant voir plus émetteur
de gaz à effet de serre qu’un système électrique 100% gaz en raison d’un
phénomène bien connu des thermiciens : une centrale à gaz utilisée de
façon partielle et non optimale émet beaucoup plus de gaz à effet à de serre et
de polluants qu’utilisée de façon optimale.
Donc le ministère de la transition
écologique dispose-t-il d’une étude d’impact estimant , dans le contexte français, les émissions
réellement évitées par les énergies renouvelables électriques ?
Le ministère a pris
son temps pour répondre – 6 mois… et il n’apporte aucune réponse. Il se contente
de rappeler les émissions de CO2 par source d’énergie (48gCO2/kWh pour le
photovoltaïque, 18gCO2/kWh pour la biomasse, 14,8g CO2/kWh pour l'éolien en
mer, 12,7g CO2/kWh pour l'éolien terrestre et 4g CO2/kWh pour
l'hydroélectricité, contre 1001g CO2/kWh pour le charbon, 840g CO2/kWh pour le
pétrole et 469g CO2/kWh pour le gaz), d’ailleurs sans mentionner le nucléaire (
4g CO2/kWh), pourtant la première source d’électricité décarbonée en France.
Ce qui ne répond
absolument pas à la question : en tenant compte de l’intermittence éolienne,
de combien sont les émissions réellement évitées par les énergies
renouvelables électriques ?
Donc, on décide, au nom du défi climatique, de se
lancer dans 45 GW d'éolien en mer (90 parcs
de Saint-Nazaire Guérande) pour 2050 (et 100GW de terrestre)… et le ministère
est incapable de sortir une seule étude d'impact en chiffrant le bénéfice éventuel en termes d’émissions
de gaz à effets de serre.
0, nada, il n'y en a pas !
https://www.senat.fr/questions/base/2023/qSEQ230506667.html
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