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jeudi 16 avril 2015

Pollution à Paris_ Les Franciliens veulent savoir


Clin d’œil évidemment à un tic prêté à un journaliste bien connu, mais enfin, c’est agaçant. Cette année, comme déjà l’année précédente au mois de mars-avril, la France fait face à un pic de pollution aux particules fines et notamment à Paris. C’est pourquoi la maire a annoncé pour le lundi 23 mars la circulation alternée dans l’ïle de France. Mais d’où vient cette pollution ?

Les polluants sont bien connus et cinq posent problème dans la région parisienne, à des degrés divers : le dioxyde d’azote, les particules (PM10 et PM2, 5), l’ozone et le benzène. Les deux premiers, en particulier, franchissent régulièrement les seuils d’alerte. Le dioxyde d’azote a un effet irritant pour les bronches à court terme. Les particules, qui pénètrent  dans l’appareil respiratoire, ont un effet à moyen terme : elles sont classées cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les coupables potentiels sont aussi bien répertoriés : trafic routier, notamment diesel, les feux de cheminées, l’épandage agricole intense au mois de mars et une météo favorable au déplacement des particules fines. Et l’industrie ?

Selon Céline Léger, ingénieur d'études à Air Normand (Le Figaro, 20/03/2015), les particules fines peuvent voyager sur de très longues distances. Portées par un vent du nord, de l'est ou du nord-est, les masses d'air se chargent en particules fines et vont s'ajouter à la pollution locale. Résultats, nous récupérons des particules fines venues de chez nos voisins européens comme la Belgique, le Luxembourg ou encore la Pologne. »

Ah ? Et pourquoi pas l’Allemagne dont on sait, depuis qu’elle a abandonné son programme nucléaire, qu’elle a considérablement accru sa pollution et son bilan carbone en remettant notamment en fonctionnement des centrales à gaz et à charbon. La respoansbilité de l’Allemagne avait déjà été mentionnée en 2014 par le journaliste Gilles Dauxerre. : « on polémique sur la pollution automobile à Paris mais les particules viennent des centrales à charbon allemandes… ». A l’appui de ses propos, il ùmentionnait une carte avec, à l'appui de ces accusations, une carte extraite du site  Prev’air qui semblait montrer, beaucoup plus clairement qu’ AirParif, une origine allemande

En ce qui concerne l’épisode de cette année (2015), la directrice d’Air Parif évoquait bien une pollution importée, mais semblait noyer le poisson ( ou plutôt les polluants) dans des considérations très politiquement correctes :

« Pour cet épisode, d'où provenait cette pollution importée ? De toute l'Europe, notamment du Benelux et de l'Allemagne du Nord. Nous avons subi un flux d'air venu du Nord-Est, qui a circulé pendant 4-5 jours. Chaque pays apportait sa pollution, qui enrichissait la masse d'air. Mais nous y avons aussi participé. Même quand la pollution est importée dans la région, on l'enrichit puis elle va ailleurs. C'est pour ça qu'il y a toujours intérêt à tenter de la limiter avec la circulation alternée par exemple » ((Francetv info)

 Même si la pollution à Paris a diminué entre 2002 et 2012, grâce à des actions nationales et européennes sur le trafic, le chauffage et les industries ; même si les alertes sont plus nombreuses en partie parce qu’en 2011, les seuils d’alerte ont été abaissés de 120 mg/m3, il n’en demeure pas moins que la qualité de l’air reste "problématique", et largement au-dessus des seuils réglementaires européens, ainsi que le rappelle AirParif. En 2013, plus de trois millions de Franciliens ont ainsi été potentiellement exposés à des niveaux de pollution supérieurs à la norme : et cela se sent et se ressent : des nefants que l’on oit empêcher de sortir en récréations, des irritations et picotements pour les adultes et de vraies gênes respiratoires pour les asthmatiques..

 Alors il ne serait pas indifférent qu’AIrparif et les scientifiques indiquent vraiment l’origine des pollutions ; c’est une exigence minimale de transparence, c’est aussi une nécessité pour l’acceptation des mesures nécessaires ; car, comme l’a bien senti Ségolène Royal, les franciliens risquent de ne pas très longtemps garder leur calme face à l’alternative entre les risques pour leur santé et l’accumulation des journées de circulation alternée. Quant à l’Allemagne, si sa responsabilité est en cause, il faudra en discuter sérieusement ; car enfin, la décision démagogique de l’arrêt du nucléaire doit être assumée, d’autant qu’Angela Merckel se permet de donner des leçons aux Japonais qui veulent  redémarrer leurs centrales nucléaires.
 
 
 

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