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mercredi 9 janvier 2019

Raisons de détester l’Eurokom-19 : Une certaine arrogance !


Europe et Eurokom

Dans un de mes précédents blogs, je m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.

Florilège de l’arrogance :

S’il y a un mot qui vient spontanément à ceux qui ont fréquentés de près ou de loin petits ou très grands fonctionnaires européens, c’est celui d’arrogance. Florilège public :

Un récidiviste : Günther Oettinger, actuel commissaire européen au budget, à propos du vote en Italie ayant conduit au pouvoir une coalition « populiste » Ligue du Nord, Cinque stella rejetant le corset d’austérité : « Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter. »
Le même, parlant du refus de la Wallonie d'avaliser la signature du CETA (accord de libre échange avec le Canada) sans clarification,  « il est inacceptable qu' une micro-Région gérée par des communistes bloque toute l'Europe ».

Janusz Lewandowski, Commissaire au budget : « Les Etats membres sont par conséquent de plus en plus otages des réflexes xénophobes de l'extrême droite. Les partis d'extrême droite sont actuellement « les plus véhéments au Parlement européen  où ils commençent à  imposer leurs lubies à l'ensemble de l’Europe ». (Quel élégant moyen de disqualifier toute opposition à la politique européenne !)
Pierre Moscovici, Commissaire aux Affaires économiques et financières, fiscalité et douanes, également à propos du Ceta : « si un État ne ratifie pas le Ceta, le traité s'appliquera quand même puisqu’il est déjà en vigueur de façon provisoire »

Le même Pierre Moscovici a été qualifié par le journal danois Handelsblatt de « Champion européen de la paresse». C’est ne fait peut-être même pire, comme l’illustre ce fait rapporté par Handelsblatt :
« Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem aurait d'abord «lutté» pour se faire entendre. «Pierre, pouvez-vous dire quelque chose à ce sujet ?», a-t-il demandé au commissaire aux Affaires économiques de l'Union européenne, dans des propos relayés par Handelsblatt. Le sujet en question était l'approbation ou non de la prochaine tranche de crédit pour la Grèce. A trois reprises, Jeroen Dijsselbloem s'adressera en vain à Pierre Moscovici, d'après le quotidien. Enfin, Declan Costello, représentant de la Commission européenne dans les négociations entre les créanciers et la Grèce, a envoyé une «antisèche» au Français. Pierre Moscovici «apparemment sans méfiance», lisait tout ce qui était écrit dessus : la question de Jeroen Dijsselbloem et la réponse à apporter. Le malaise s'installant, le reste de l'Eurogroupe serait resté silencieux. »

Michel Barnier, Vice-Président de la Commission, à propos du Brexit : « il serait nécessaire d’expliquer aux citoyens britanniques les conséquences extrêmement sérieuses d’une sortie du marché unique. Nous devons leur enseigner cela ».

Viviane Reding, Commissaire à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté, également à propos du Brexit : « Les britanniques sont  trop ignorants  au sujet de l’Europe pour que l’on organise un référendum sur le sujet »
La même, à propos des expulsions de Roms décidés par le président Sarkozy : « nous avons de sinistre mémoire les déportations pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors recommencer cela. Ce serait la fin de l’Europe. Je dis non et en tant que gardienne des traités, je m’y oppose! ». Réponse de Pierre Lellouche, alors secrétaire d'Etat français aux affaires européennes, Pierre Lellouche ! « Ce n'est pas comme cela que l'on s'adresse à un grand Etat ». Ben si !

Tiens, un autre récidiviste, assez gratiné, Karel De Gucht, Commissaire européen au Commerce, à propos du probable rejet massif du traité d'Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) par le Parlement européen : « Si vous décidez d’un vote négatif avant que La Cour européenne ne statue, laissez-moi vous dire que la Commission continuera cependant à poursuivre la procédure actuelle devant la Cour de Justice, comme nous y sommes engagés. Un vote négatif ne stoppera pas la procédure devant la Cour de Justice. »

Le même fut à l'origine d'un incident diplomatique avec les Pays-Bas, lorsqu'il décrivit le Premier ministre Jan Peter Balkenende comme « un mélange entre Harry Potter et un bourgeois rigide sans charisme »
Et encore ceci : « le lobby juif au Capitole ne doit pas être sous-estimé… Ne sous-estimez pas non plus l’avis du juif moyen en dehors d’Israël », chez qui il existe « la croyance d’avoir raison », « Il n’est pas facile, même avec un juif modéré, d’avoir une conversation rationnelle ». Face au tollé, le Président de la Commission Européenne (Barroso)…refusa toute sanction.

Tiens, justement Barroso, ancien Président de la Commission, à propos de son passage chez Goldmann Sachs : « Barroso  estime « sans fondement et complètement imméritées » les critiques qui ont suivi son recrutement par Goldman Sachs. Pour lui, les décisions de la Commission de le traiter comme un simple lobbyiste, et non comme un ancien président, ainsi que de saisir le comité d’éthique « sont discriminatoires à mon égard et contre Goldman Sachs »
Ou quand l’arrogance le dispute au cynisme…

Pratique de l’arrogance : le Selmayr-gate
En février 2018, Juncker décide de promouvoir Martin Selmayr, son chef de cabinet, au poste de secrétaire général (SG), le poste administratif le plus important de l’Europe. Simple conseiller principal, sa fonction dans l’administration, il s’est d’abord porté candidat à un poste de secrétaire général adjoint (SGA), qu’il a fait opportunément libérer fin janvier en promouvant sa titulaire. Une procédure taillée sur mesure pour lui. Puis Juncker annonce que le secrétaire général sortant, le Néerlandais Italianer prend sa retraite (à 61 ans), après trois ans seulement à son poste. Dans le même mouvement, il nomme Selmayr à sa place, sans qu’aucun des 27 commissaires ne proteste. Deux promotions en une minute, une procédure de recrutement bidonnée, le passage par l’étape SGA étant nécessaire pour être nommé SG, aucun appel à candidatures pour le poste de SG afin d’éviter la concurrence….
Pour la première fois dans l’histoire communautaire, la nomination d’un fonctionnaire est mise en cause par le Parlement – la seule instance élue, qui vote une résolution affirmant  que cette nomination a réussi l’exploit de «susciter l’irritation et la désapprobation de vastes pans de l’opinion publique» jusqu’à entacher «la réputation» de l’Union et demandant que la Commission reconnaisse publiquement que le «Selmayrgate» a «été préjudiciable à sa réputation».
Réponse du Commissaire chargé de la fonction publique Oettinger : la « nomination du nouveau secrétaire général de la Commission ne peut être révoquée et elle ne le sera pas puisque la Commission a respecté tant l’esprit que la lettre de toutes les règles» : les eurodéputés n’ont pas examiné «les choses de manière sereine, objective et lucide». Et Juncker menace de démissionner si Selmayr n’est pas confirmé.
On savait que Juncker a parfois besoin d’un  tuteur pour ne pas se ramasser dans le ruisseau et d’un ventriloque lorsqu’il a l’élocution par trop vaseuse. Mais tout de même !
Pratique de l’arrogance : les rémunérations des fonctionnaires européens.
Invité sur France Info mercredi 28 janvier, Pierre Moscovici, récemment nommé commissaire européen aux affaires économiques et financières, a montré une certaine gêne au moment où sa rémunération a été abordée. Quand le chroniqueur Guy Birenbaum évoque sa «  très confortable indemnité de commissaire européen, pas loin de 24 000 euros mensuels », M. Moscovici botte en touche : « Je paye des impôts et beaucoup d'impôts. Je ne m'en plains pas. J'ai un travail, un bon salaire, mais pas celui que vous dites. (...) Vous êtes franchement dans une exagération, je pourrai vous donner ma feuille de paye, elle est déjà très confortable. »

Toute enquête faite, M. Moscovici perçoit une rémunération mensuelle brute de 24 565,15 euros. Le chroniqueur de France Info avait donc visé juste, quoi qu'en dise l'ancien ministre socialiste. A ce total, on peut ajouter les remboursements des frais de déplacement vers Bruxelles et quelques indemnités exceptionnelles dont peut bénéficier chaque commissaire. Au moment de l'installation dans la capitale belge, qui fait suite à la nomination en tant que commissaire, une indemnité de deux mois de salaire de base est versée, soit 41 665 euros. . C'était alors largement plus que François Hollande, qui gagne environ 15 000 euros mensuels (il a diminué cette rémunération de 30 %, son prédécesseur émargeait à 21 300 euros).

Le toujours excellent ( mais parfois partial…dans le sens pro-européen) Jean Quatremer, a publié sur son blog un article détaillant les salaires des fonctionnaires européens. Il y dénonce "des secrétaires mieux payées que des profs de fac". "Les salaires vont de 2 600 à 4 400 euros brut pour le personnel d’exécution (secrétaires, assistants) et de 4 400 à 18 400 euros brut pour les agents de «conception», les rémunérations les plus élevées étant réservées à une poignée de hauts fonctionnaires (la moyenne salariale tourne autour de 7 000 euros). Si l’on y ajoute une prime d’expatriation de 16% et des allocations familiales de 365 euros par enfant, on comprend que beaucoup de citoyens européens s’étranglent à l’heure des coupes sombres dans les pays membres. Et pourtant, "les 56 000 «eurocrates» se sentent mal aimés" en général et à Bruxelles en particulier.

Les reproches adressés à l’eurocratie - arrogance, irresponsabilité - ne sont pas infondés. « Depuis la crise de la zone euro, nous avons des pouvoirs importants dans le domaine des politiques économiques et budgétaires nationales, raconte un haut fonctionnaire belge de la Commission. J’ai assisté à une rencontre entre nos agents et la direction du Trésor français. C’était hallucinant : ils se comportaient comme un maître d’école expliquant à un mauvais élève ce qu’il devait faire. 

J’ai été très admiratif du directeur du Trésor qui a gardé son calme. On ne parle pas ainsi à un gouvernement démocratiquement élu : à force d’être irresponsables, nos fonctionnaires ont perdu tout sens politique.» Il faut aussi voir comment se comportent les représentants de l’institution bruxelloise dans les troïkas (Commission, Banque centrale européenne et FMI) chargées de concocter des programmes de rigueur dans les pays de la zone euro en difficulté : «Le FMI semble gauchiste à côté de nous tellement nous sommes coupés des réalités», se désespère un fonctionnaire roumain.
Et savez-vous quoi : chez ces fonctionnaires européens, les cas d’alcoolisme et de dépression, sans compter le harcélement moral (environ 150 agents portent plainte chaque année !)

Un début de culpabilité ?

Cette phrase de l’ancien dissident soviétique  Vladimir Boukovski, à propos de la Communauté Européenne : « L’Union européenne, comme l’URSS, ne peut pas se démocratiser. J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché »

Il faut sortir de cet Eurokom !




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