L’Angleterre constate qu’elle a besoin de nouveau nucléaire !
D’abord, rappel du blog précédent ! https://vivrelarecherche.blogspot.com/2020/05/une-sortie-de-crise-climatique-et-post.html
Partant d’une situation
analogue à celle de l’Allemagne concernant le charbon et la production
électrique, l’Angleterre est en quelques années parvenue à sortir du charbon
avec un développement important de l’éolien et du gaz. Sauf que cette situation
a conduit à plusieurs avertissements graves puis à un vrai black-out. Ironiquement, le vendredi 9 août, à 16 h 16, le gestionnaire
du système électrique britannique communiquait fièrement que le part de
l’éolien dans le mix énergétique britannique atteignait près de 50 %, une
demi-heure plus tard : black-out : Londres et le sud de l’Angleterre, du
Lincolnshire, à l’est, aux Cornouailles, à l’ouest, sont touchés par une panne
d’électricité géante et près d’un million de britanniques ont été privés de
courant ! D’autres catastrophes ont été évitées de justesse.
D’autre part, depuis le
coronavirus, l’Angleterre se trouve directement confrontée au problème de
l’intermittence des ENR dont l’intermittence ne peut plus être régulée dans une
situation de faible consommation conduisant à un risque accru de black out et à
des situations absurdes ; ainsi, le 24 Mai, le Royaume-Uni payait 39
£/MWh à ses voisins européens pour écouler son surplus d'électricité éolienne….
Et payait également pour importer de l'électricité française, belge ou
hollandaise quand le vent ne soufflait pas . Fiasco de l'électricité non
pilotable.
A laquelle l’Angleterre va
remédier par la construction de nouveaux nucléaire, notamment des EPR- Deux supplémentaires
à EPR à Sizewell C en Angleterre, pour lesquels EDF-Energte va
soumissionner .
Lord
West : « A moins que notre nation ne s’unisse autour d’un nouveau
programme nucléaire, l’avenir sera sombre !
Il est intéressant de reprendre
dans ce contexte une tribune du très respectable Lord West (Alan William John
West, Baron West of Spithead, amiral en retraite de la Royal Navy, ex First
Sea Lord et Chef des Forces Navales Britanniques Sous-Secrétaire d’Etat au Home
Office entre 2007 et 2020, sous Gordon Brown). Oui, un Lord travailliste
(Labour) pur jus,
Tribune publiée sous https://www.politicshome.com/thehouse/article/nuclear-power-is-essential-to-delivering-our-netzero-targets
Extraits : “Nous devons commencer à nous attaquer à la crise dans
l’approvisionnement énergétique futur du Royaume-Uni - le nucléaire et les énergies renouvelables peuvent fournir un système
sûr et à faible émission de carbone et répondre à la demande croissante
d’électricité. Le gouvernement semble inactif et ne s’attaque pas à la
crise de l’approvisionnement énergétique futur qui pèse sur notre pays. Alors
que les anciennes centrales nucléaires arrivent à la fin de leur vie et que les
centrales au charbon seront fermées, dans moins d’une décennie, la crise sera à
nos portes. Le plan selon lequel un
tiers des besoins énergétiques serait comblé par le nucléaire est clairement
en plein désarroi et il doit y avoir un réel doute quant à savoir si les
énergies renouvelables peuvent combler le vide.
« Il
est regrettable que les gouvernements successifs aient gaspillé les atouts que
nous avions dans la production d’énergie
nucléaire civile et qui faisaient de nous un chef de file mondial ;
aujourd’hui notre pays ne peut même pas
construire une grande centrale nucléaire sans l’expertise étrangère. Il est
difficile de se rappeler que nos plus grandes exportations vers le Japon depuis
un certain nombre d’années étaient reliés au secteur nucléaire nucléaires,
notamment équipement et propriété
intellectuelle. Maintenant, trois des nouvelles centrales nucléaires prévues à
Moorside, Wylfa et Oldbury semblent avoir été abandonnées après désistement de Toshiba et Hitachi.
Hinkley Point C dans le Somerset , qui sera
construit en utilisant expertises et capitaux français et chinois est la
première nouvelle centrale nucléaire du Royaume-Uni en une génération. Il aura
une capacité de 3,2 GW, produisant de l’électricité à faible émission de
carbone pour répondre à 7% des besoins
du Royaume-Uni - assez pour alimenter 6 millions de foyers. Malgré les
inquiétudes concernant les coûts et les retards, il semblerait que le plan de
début de l’exploitation en 2025 demeure inchangé. »
Commentaire : Le
secteur nucléaire civil britannique, l’un des premiers et des plus développés
au monde a été rayé de la carte. C’est la même chose qui a failli arriver au
puissant secteur nucléaire français (encore 220 emplois, tout de même), qui a
assuré à la France une certaine indépendance énergétique après le choc
pétrolier, une énergié abondante, à bas coût et décarbonée, de par la lâcheté
et les accords électoraux irresponsables de certains forces politiques, le militantisme
des écolos khmer verts, bigots, irrationnels et scientifiquement ignares-cf. le
rapport Folz.
Extraits « Le nucléaire est la seule source d’électricité fiable à faible
émission de carbone. De nouvelles
centrales nucléaires, aux côtés des énergies renouvelables, seront essentielles
pour atteindre notre objectif Net Zero et décarboner notre économie d’une
manière supportable pour les consommateurs. Le parc nucléaire existant évite
20 millions de tonnes d’émissions de carbone chaque année.
Le nucléaire produit de l’électricité à faible
émission de carbone toujours disponible». En raison de la stabilité de
l’énergie nucléaire fournit, il peut être utilisé pour compléter l’électricité
produite par les énergies renouvelables. Ensemble,
le nucléaire et les énergies renouvelables peuvent fournir un système sûr et à
faible émission de carbone où les risques d’intermittence sont réduits au
minimum. Il n’est pas étonnant que la
commission du changement climatique ait identifié le nucléaire en
conjonction avec les énergies renouvelables comme le moyen de répondre à
l’exigence inévitable de quadrupler la production d’électricité à faible
émission de carbone du Royaume-Uni.
Commentaire :
Eh ben, ils en ont dela chance, nos amis british, d’avoir une cpmmission
du changement climatique intelligente ! Pour avis à Elisabeth Borne !
« En 2018, le parc opérationnel de huit
centrales nucléaires du Royaume-Uni a fourni 65 TWh d’électricité, soit 20,1 %
de l’électricité produite en Grande-Bretagne et 19,5 % de l’électricité
produite au Royaume-Uni. Les besoins énergétiques annuels totaux pour 2032
devraient atteindre 1 000 TWh. Les prévisions du gouvernement montrent
également que les besoins en électricité seront beaucoup plus élevés. D’ici 2032, il est possible que les seules
centrales nucléaires fournissant de l’électricité au réseau soient Hinkley
Point C, Sizewell B et Sizewell C (toujours pas finalement approuvées).
Sizewell C sera une quasi-réplique de Hinkley Point C et utilisera la même
conception. Par conséquent, le coût sera plus faible en raison de la réduction
du risque de construction du deuxième projet dans une série. Cela devrait
signifier que Sizewell est comparable au
coût d’autres projets à faible émission de carbone »
“L’entreprise nucléaire d’État chinoise CGN
finance un tiers de Hinkley en échange de la possibilité de construire sa
propre conception de réacteur à Bradwell avec le soutien d’EDF…
Notre nation
n’a pas une politique énergétique future cohérente et notre programme nucléaire
civil est en plein désarroi. L’énergie
nucléaire est un « projet d’infrastructure » que nous devons faire. Notre
nation doit réintégrer la course et reprendre la tête qui a été si
désastreusement jetée par les gouvernements successifs. L’accord de 200
millions d’euros sur le secteur nucléaire l’an dernier, qui comprend le soutien
aux technologies nucléaires de pointe, est un petit pas dans la bonne
direction. Nous devrions former plus
d’ingénieurs nucléaires et nous concentrer sur de nouvelles recherches.
L’efficacité des petits réacteurs modulaires construits au Royaume-Uni devrait être
étudiée ainsi que l’utilisation du grand stock de plutonium de Sellafield pour
produire de l’énergie.
À moins que notre nation ne s’unisse sur cette question, l’avenir sera sombre !
Le coût de Hinkley Point :
L’EPR est –il cher ?
Reprise avec des éléments nouveaux d’une tribune de Joris Van Dorp,
répondant à des attaques de media hollandais sur le cout du nouveau nucléiaire
Un plan de 16000 MW de
nouvelles centrales nucléaires
Extraits :
« Deux réacteurs nucléaires de type «EPR» (European Pressurized
Reactor) sont en cours de construction à Hinkley Point. La conception a été
développée par un consortium de la société française Framatome et de l'allemand
Siemens. (NB 2 x 1600 MW)
Ces deux
réacteurs sont la première partie d'un plan national, lancé en 2008, pour
construire 16000 MW de nouvelles centrales nucléaires en Angleterre pour
soutenir la transition énergétique du Royaume-Uni vers un système énergétique
propre, fiable et abordable, avec des émissions de CO2 considérablement plus faibles. »
« Par rapport aux conceptions antérieures, l'EPR comprend de
nouvelles fonctionnalités pour répondre aux exigences de sécurité strictes du
gouvernement allemand en particulier . Par exemple, il y a une double enveloppe
de bâtiment en béton pour se protéger contre les impacts potentiels des avions,
et il n'y a pas moins de quatre types différents de systèmes de refroidissement
indépendants fournis. Ces systèmes de refroidissement sont là pour prévenir les
dommages accidentels au cœur du réacteur (et donc le risque de fuite de
matières radioactives dans l'environnement) en cas de catastrophe naturelle, de
panne d'équipement ou d'erreur humaine. »
L’EPR n’est pas cher !
Pour savoir si le HPC à 25 milliards d'euros est
vraiment cher, il faut comparer les coûts avec les bénéfices. Le HPC se compose
de deux EPR d'une capacité nette combinée de 3200 mégawatts. Sur une base
annuelle, ils fourniront ensemble 26 milliards de kWh au réseau électrique
britannique. C'est assez d'énergie pour
près de 9 millions de foyers. (Aux Pays-Bas, le HPC pourrait donc fournir à
tous les ménages une électricité sans CO2.) Le HPC a une durée de vie de 60
ans, avec la possibilité de l'étendre à
au moins 80 ans. HPC fournira plus
de 1500 milliards de kWh d'électricité pendant 60 ans. Cela donne un coût
de construction par kWh de 1,6 cent.
Les coûts d'exploitation après la mise en
service de l'usine sont estimés entre 1,5 et 2,5 cents / kWh . Cela comprend
tous les frais de fonctionnement pendant l'exploitation, y compris les frais de
personnel, les frais de combustible, les permis, l'assurance, l'entretien, les
taxes et les primes du fonds de déclassement et du traitement et, surtout,
l'élimination finale des déchets nucléaires.
Les coûts de construction et les coûts
d'exploitation ensemble sont donc au maximum de 4,1 cents / kWh. Ce n'est en aucun
cas le prix d'exercice du CfD de 11,3 cents que le propriétaire de HPC
obtiendra. Qu'advient-il de la différence de 7,2 cents / kWh? Eh bien, cela
sera payé sous forme de prime (intérêts, dividendes ou autres formes de
distribution des bénéfices) aux investisseurs et prêteurs de HPC, à savoir les
fonds (de pension) et les participations (étatiques) de la France et de la
Chine qui sont les propriétaires du projet . (Le gouvernement britannique
s'était interdit de participer aux investissements dans l'énergie nucléaire
pour des raisons politiques antinucléaires, bien que cette politique semble
s'être adoucie ces dernières années, comme indiqué dans le rapport NAO sur le
HPC, que nous verrons ci-dessous.)
Si le prix de 11,3 cents continue d'être réalisé
même après l'expiration du CfD de 35 ans, les propriétaires gagneront encore
100 milliards d'euros (7,2 cents x 1500 milliards de kWh) sur la durée de vie
de 60 ans de HPC, en plus de la récupération de l'investissement initial de 25
milliards d'euros et des coûts de fonctionnement sur 60 ans. Ces 100 milliards
représentent la compensation du risque que les investisseurs prennent pour
financer et faire fonctionner HPC pendant 60 ans.
Pourtant, malgré le coût de construction
relativement élevé, le coût total par kWh pour les investisseurs reste faible.
Ces 4,1 cents / kWh sont comparables aux coûts d'une centrale électrique
fossile et bien inférieurs aux coûts de
la combinaison équivalente (stable, indépendante) la moins chère de panneaux
solaires et d'éoliennes plus un stockage avec des batteries et de l'hydrogène,
dont les coûts peuvent fonctionner jusqu'à 50 cent / kWh .
Par rapport
à d'autres options - en particulier d'autres options stables à zéro carbone -
le HPC est «terriblement bon marché».
Cher pour les consommateurs, mais bon marché
pour la société: tel était l'essentiel de la conclusion du National Audit
Office (NAO ) du Royaume-Uni . Dans son
audit du projet HPC, le NAO a conclu que jusqu'à six (!) HPC auraient pu être
construits pour les 11 cents / kWh du HPC CfD, si l'État britannique avait
financé le projet lui-même avec des obligations d'État bon marché.
« Le HPC est donc
avantageux pour la prospérité nationale, malgré la grande taille de
l'investissement et le prix élevé du CFD. Cela explique pourquoi le
gouvernement britannique souhaite utiliser l'énergie nucléaire dans le cadre de
son climat / énergie. De plus, les Britanniques bénéficient d'une électricité à
faible coût, stable et zéro carbone, sans pollution de l'air. »
Les États membres d'Europe
orientale souhaitent également utiliser l'énergie nucléaire pour cette raison
et s'opposent donc aux tentatives de l'Allemagne, de l'Autriche et des Verts
d'exclure l'énergie nucléaire de la politique climatique / énergétique
européenne.
L’avenir européen et mondial du nucléaire
Le gouvernement britannique sait que - malgré la
taille de l'investissement initial - chaque centrale nucléaire deviendra tôt ou
tard une énorme vache à lait et que la réalisation d'une société sans fossiles et sans énergie
nucléaire n'est pas crédible . C'est pourquoi il voudra probablement
s'appuyer sur l'expérience du HPC et veiller à ce que le capital humain et les
chaînes d'approvisionnement industriel qui se construisent finalement ne soient
pas perdus à nouveau, mais seront développés et utilisés…
De nombreux coûts pour HPC
- mise en place des chaînes d'approvisionnement requises et formation d'une
nouvelle génération de techniciens et d'ingénieurs - sont uniques. Plus il y a de centrales construites, plus
les coûts diminuent, tout comme c'était le cas lors de la construction de la
première vague de centrales nucléaires dans les années 60 et 70, et comme
pour toutes les activités industrielles que l'humanité développe… tant qu'elles
sont pas sabotées
Un modeste programme de
construction européen visant à utiliser les réacteurs EPR pour remplacer le
parc actuel de réacteurs nucléaires suffirait - selon la Commission européenne
- à diviser par deux les coûts de
construction moyens des centrales par rapport au prix global du HPC, à
savoir moins de 4 milliards par GW.
Dans son rapport d'audit
pour HPC, le NAO a également émis des suggestions sur la manière dont le
gouvernement pourrait procéder pour transférer davantage des avantages des
futurs projets d'énergie nucléaire des investisseurs aux consommateurs. Par
exemple, le prix de l'électricité peut être abaissé en transférant une partie
du risque du projet de l'entrepreneur à la société, ce qui entraîne une baisse
des coûts en capital (intérêts et dividendes). Étant donné que le risque du
projet pour la construction de nouvelles centrales nucléaires est
principalement politique, il ne serait pas illogique de transférer davantage de
ce risque au public, dans l'esprit du «pollueur-payeur»….
Tout comme ailleurs en
Europe, la controverse et la confusion concernant la politique climatique et
énergétique prévalent également au Royaume-Uni. Il est à noter que l'industrie des fossiles travaille avec le mouvement
environnemental par intérêt financier pour contrecarrer le développement de
l'énergie nucléaire. Après tout, tant que les militants du climat
continuent de se concentrer sur le vent et le soleil, refusant de tenir compte
des institutions scientifiques publiques qui soutiennent qu'une expansion de
l'utilisation de l'énergie nucléaire est nécessaire pour éviter un coût de
l'énergie considérablement plus élevé à l'avenir, la construction de nouvelles
centrales nucléaires les centrales électriques en Europe seront encore plus
gênées.
En conséquence,
l'industrie des fossiles et le mouvement environnemental sont satisfaits du
chaos dans le secteur nucléaire occidental, ainsi que de la fermeture et du
remplacement en cours des centrales nucléaires en exploitation par des
centrales à combustibles fossiles subventionnées et de l'énergie verte.
Et les succès du
développement nucléaire en Russie et en Chine sont complètement ignorés.
Les techniciens
travaillent sur le réacteur surgénérateur rapide de «quatrième génération» de
type BN-800 en Russie qui a été mis en service en 2016. D'une capacité de 880
MW, ce réacteur fournit près de deux
fois plus d'électricité que la centrale nucléaire de Borssele, mais avec seulement
un centième de la consommation d'uranium et avec des performances de sécurité
(encore) supérieures.
Pourtant, tôt ou tard, l'énergie nucléaire sera à
nouveau adoptée en Europe. Outre l'impact favorable
sur les émissions de CO2, les autres avantages environnementaux et économiques
de la technologie moderne de l'énergie nucléaire sont tout simplement trop
importants pour être ignorés.
Le reste du monde ne les
ignorera certainement pas, car ce n'est qu'avec l'aide de la technologie de
l'énergie nucléaire qu'il sera possible de produire de l'électricité, de la
chaleur et des combustibles synthétiques sans fossiles et sans émissions, moins
chers (sans subventions) que leurs versions fossiles. »
Commentaire : « et dire que les Anglais ont quitté l’Union
Européenne… Ils seront libres de développer le nucléaire.
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