Le contexte : l’ensemble des Français s’affirme de plus en plus favorables à l’énergie nucléaire. Selon certains sondages, ce serait même le cas de plus de 50% des électeurs EELV, de plus en plus influencés par une approche plus scientifique des problèmes climatiques et écologiques notamment exemplifiée par M.Jancovici. Or, pour l’establishment EELV, l’anti-nucléaire semble une caractéristique existentielle : « les écologistes entendent réinvestir la bataille culturelle et appellent à l'organisation d'une Convention citoyenne sur le nucléaire… On repart au combat, affirme la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. On va faire cette proposition de Convention citoyenne. »
Dans cette nouvelle bataille « culturelle »,
les écologistes mobilisent principalement trois fake news qu’ils martellent
dans les media
I)La consommation d’eau par le
nucléaire
"Nous entendons toutes sortes de
mensonges ou de contrevérités sur la consommation d'eau du nucléaire",
regrette-t-elle, avant d'assurer que dans notre pays, « près d’un tiers de
l'eau consommée" sert au refroidissement des centrales. (Marine Tondelier)…. Mais c'est aussi, avec les quelques centrales thermiques restantes et
selon EELV: 31% de l'eau CONSOMMÉE dans tout le pays soit le 2ème poste de
consommation après l'agriculture
Alors une fois pour toutes disons-le, simplement et
fermement : à ce rythme il n’y aura bientôt plus assez d’eau dans nos fleuves
pour refroidir les centrales nucléaires !
https://twitter.com/marinetondelier/status/1633171620129849345?t=gG-WLXMqoAqYBK1YRQALyw&s=09
https://twitter.com/marinetondelier/status/1633171622193426434
Réponse : c’est une confusion
soigneusement entretenue entre consommation et prélèvement : Le #nucléaire
PRÉLÈVE l’#eau d’un fleuve ou de la mer pour son refroidissement.
➡️ 98% de cette eau est
restituée à la source
➡️ 2% sont « consommés
« par évaporation atmosphérique. ( donc restituée un peu plus trad sous
forme de pluie.
Contrairement à ce que certains écolos semblent
croire, l’eau n’est pas consommée et transformée, en quoi ? en
tritium ?
II) La compatibilité du
nucléaire avec le réchauffement climatique
"La compatibilité du nucléaire avec le
réchauffement climatique est une vraie interrogation", souligne @laernoes,
"aujourd'hui, 50% de l'eau en France, 26 milliards de mètres cubes d'eau
sont nécessaires pour refroidir le parc actuel".
Laernoes,
https://twitter.com/LCP/status/1631014782366109705
La question du refroidissement des centrales
nucléaires par temps de canicule ou réchauffement climatique n‘est pas un
problème de sécurité, mais de préservation de la biodiversité : l’eau rejetée
ne doit pas dépasser soit une certaine valeurs absolue ( qui changera avec le
réchauffement climatique), soit une certaine différence (3°C généralement) avec l’eau puisée
Quel impact du réchauffement climatique sur le
nucléaire? Pas grand chose sauf pour Chooz, même dans un scénario de
réchauffement à +4°C : cela joue surtout sur le production mais pas sur la
sûreté, qui plus est dans des périodes de chaud où le besoin en électricité est
faible
En bord de mer, les réacteurs nucléaires n'ont pas
besoin d'aéroréfrigérant et les canicules ne sont pas un sujet. Vous avez ici
par exemple une photo des 6 réacteurs de Gravelines (sans aéro). A noter qu'un
pays comme la Chine n'a pour le moment que des réacteurs en bord de mer
Pour les réacteurs en bord de fleuve, les effets de
la centrale sur le débit et la température du fleuve sont contrôlés,
principalement pour des raisons d'environnement et de biodiversité. C'est très
différent pour chaque réacteur selon le fleuve et son emplacement sur le fleuve.
( Par exemple, au Blayais, avec la proximité de l’estuaire de la Garonne, c’est
plus souple.)
Dans son rapport sur 2050, Rte avait simulé et
chiffré les indisponibilités du nucléaire avec plusieurs scénarios de
réchauffement climatique. L'impact existe mais il est limité (et là encore,
c'est une question de réglementation et d'environnement, pas de sûreté) :
conclusion : il y a une possibilité de perte de qqs % de production dans
des périodes où généralement la demande n’est pas forte.
Donc : pas d'impact sur la sûreté et des effets
qui peuvent s'anticiper à la conception. Flamanville, Penly et Gravelines étant
en bord de mer, la question ne se posera pas pour les 1er EPR là-bas.
Et rappelons qu’on peut faire parfaitement
fonctionner une centrale nucléaire en plein désert, comme celle de Pheonix en
Atrzone, refroidie par les eaux usées de la ville…
III) Centrales nucléaires et leucémies
"Habiter à côté d'une centrale nucléaire, ça
ne fait pas rêver", a déclaré Aymeric Caron en commission des affaires
économiques à l'Assemblée nationale jeudi 2 mars. "Ça se comprend",
continue le député Révolution écologique pour le vivant (REV) en donnant
plusieurs raisons dont celle-ci : "Si on a lu cette étude de l'Inserm de
2012 qui évoque un nombre de leucémies infantiles supérieur à la moyenne
nationale dans un rayon de 5 km autour des centrales."
Ceci repose sur une publication de l’INSERM (Geocap
studies) de 2012 qui a trouvé entre 2002 et 2007, 14 enfants avec une leucémie
vivaient à moins de cinq kilomètres d'une centrale nucléaire, alors qu'il
aurait dû y en avoir sept, selon leurs estimations.
1) Ce sont des chiffres extrêmement faibles et un
cluster dû au hasard n’est pas improbable ( faible significativité). Il y a
de plus des biais d’études, il est très facile de créer ce genre de fausses
corrélations.
Comme l’a noté un commentaire tweeter, “voila
comment on crée ce genre de corrélations: j'affirme qu'habiter dans une zone de
15 km autour de la maison d'Aymeric Caron cause des problèmes de santé. Je vais
donc recenser les cancers de différents types, les naissances avec
malformation, l'espérance de vie de différentes catégories de la
population,...les troubles psy . Et toute déviation à la moyenne nationale, je
vais l'attribuer à cette proximité. Ah tiens? Vivre dans cette zone double le
cancer des poumons chez les hommes et les troubles cardio-vasculaires chez les
femmes enceintes? Boum, j'ai ma corrélation.
On taiera au
passage les "bienfaits" (tout aussi spécieux) que pourraient révéler
une corrélation inverse. "Ah tiens, moins de dépression chez les ados? et
moins d'obésité chez les femmes de plus de 65 ans", ça doit être ça aussi!
“
2) Selon les auteurs de l’étude, le lien avec les
très faibles radiations ionisantes émises par les centrales en fonctionnement
normal ne peut pas être établi”
De fait, en 2021, l'Institut de radioprotection et
de sûreté nucléaire (IRSN) publiait un rapport à ce sujet, portant sur les
années 2014 à 2019 et ses observations sont claires : on est bien davantage
exposé à des rayonnements ionisants en passant une radio ou un scanner qu'en
vivant à côté d'une centrale.
"La dose reçue peut varier d’environ 0,1
millisievert (mSv) pour une radio pulmonaire à 15 mSv pour un scanner
abdomino-pelvien ou un TEP-scanner", peut-on y lire, alors que "pour
les personnes résidant dans un rayon de 10 km autour [d'une installation
nucléaire], une dose de 1 à 10 µSv/an (soit 0,001 à 0,01 mSv/an) est retenue
suivant le site". Une simple radio des poumons équivaut à dix ans de vie à
côté d'une centrale nucléaire, si on prend les estimations maximales (0,01
mSv/an), une radio des lombaires équivaut à 100 ans, un scanner du thorax à 1
000 ans.”
3) Dès 2013, cette étude était contredite
En France
“Les enquêtes sanitaires effectuées auprès des
populations habitant à proximité des installations nucléaires se suivent et se
ressemblent : elles ne montrent, parmi ces populations riveraines, aucun excès
de cancers ou de leucémies attribuables à la centrale nucléaire ou à l’usine
située dans le voisinage. La dernière en date de ces études a été menée en
2013, à l’initiative des Commissions Locales d’Information du département de la
Manche – qui compte sur son territoire l’usine de retraitement de La Hague, la
centrale nucléaire de Flamanville, le centre de stockage de déchets radioactifs
CSM et l’arsenal de Cherbourg spécialisé dans la construction et la maintenance
des sous–marins nucléaires. … Publiés et diffusés fin 2013, les résultats de
cette étude sont résumés ainsi dans le document de synthèse : « l’incidence des
cancers masculins dans la Manche est équivalente à celle estimée en France »
tandis que « l’incidence des cancers chez la femme est inférieure de 1,5% à
celle estimée en France ». En d’autres
termes, les installations nucléaires du Cotentin ne causent pas de dommages à
la santé des populations riveraines.”
Et à l’étranger
“Au plan
international, l’étude la plus récente venant corroborer ces constats a été
réalisée en 2013 au Royaume-Uni sur 10 000 enfants de moins de 5 ans
diagnostiqués avec la leucémie ou d’autres cancers entre 1962 et 2007. Elle
a été conduite par le Centre de recherche britannique sur les cancers de
l’enfance, se demandant si les tout jeunes enfants vivant à proximité immédiate
des centrales nucléaires n’ont pas un risque accru de développer une leucémie
ou un cancer. La réponse est négative. Le Dr John Bithell, qui a dirigé
l’étude, a apporté sur ce point les précisions suivantes : « notre étude
cas-témoins a examiné les dossiers de naissance pour presque tous les cas de
leucémie infantile nés en Grande- Bretagne et les conclusions de ces analyses
sont rassurantes. Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre le développement
de cette maladie et la proximité des installations nucléaires ». Notons que
cette conclusion apporte un nouveau démenti aux rumeurs complaisamment
entretenues par certains militants anti-nucléaires attribuant à l’usine de
Sellafield un taux de leucémies infantiles plus élevé dans la région que dans
le reste du pays.
En fait, personne ne peut sérieusement remettre en
cause ce constat fondamental vérifié depuis des années autour de 200 sites
nucléaires en France et dans le monde : les installations nucléaires
correctement exploitées ne sont pas un problème de santé publique. La raison en
est simple : leurs rejets radioactifs sont limités à des niveaux très faibles,
se confondant avec le bruit de fond de la radioactivité naturelle.”
https://www.sfen.org/rgn/manche-impact-installations-nucleaires-sante/
Leukaemia in
young children in the vicinity of British nuclear power plants: a case–control
study,
https://www.nature.com/articles/bjc2013560.pdf
L’industrie
nucléaire et le risque de cancers dans le département de la Manche ».
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