Trois exemples de mesures avancées récemment par le gouvernement
Macron vont toujours dans le même sens : l’écrasement des classes moyennes
au profit d’une minorité de très très aisés et de ‘un filet de sécurité de plus
en plus maigre pour de plus en plus de gens laissés de côté.
Les pensions
de réversion : les pensions féminines sont en moyenne inférieures de 26%
à celles des hommes, soit un écart de supérieur à celui des salaires - 24%.
Mais les réversions couvrent à elles-seules 15% d’écarts des pensions et de
droits familiaux, et donc, sans elles, l’écart serait de 41%. ! C’est dire
que l’idée de supprimer ces pensions de
réversion ou de les limiter à un minimum vital conditionné à l’inexistence d’autres
ressources ajoute de l’injustice aux injustices.
Les
retraites des cadres menacées : dans un régime par
point, les cadres perdront beaucoup car les progrès au cours de leur carrière
ne seront plus pris en compte (carrières ascendantes) : plus de règles des
26 meilleures années, ou pour la fonction publique, des 6 derniers mois. A cela
s’ajoute le projet d’un plafonnement du régime Agirc-Arcco.
A cela s’ajoute un hold-up annoncé sur les caisses de retraite du
régime Agirc-Arcco dont les réserves seraient basculées dans les caisses du
nouveau régime universel et compenseraient ainsi les déficits d’autres régimes. Or les salariés
cotisants à ce régime ont fait ces dernières années de douloureux efforts pour
assurer son équilibre et sa durabilité et ont accumulé 71 milliards d’euros de réserves,
soit un an de pensions. Et ceci dans le cadre d’une gestion paritaire avec le
Medef, qui ne coûte rien à l’Etat,
puisque, en cas de pépins, ce régime ne peut pas compter sur l’Etat pour le
renflouer. Alors, c’est dire que si l’Etat met la main sur ces réserves, c’est
purement et simplement du vol.
L’indemnisation
du chômage des cadres
Le gouvernement a confirmé envisager une
réduction progressive du plafond de l’allocation chômage pour les cadres, mais
aussi à une réduction de leur durée d’indemnisation. lLe député LaREM Aurélien
Taché a suggéré une dégressivité à partir de six mois» des allocations chômage
pour les hauts cadres et également évoqué un plafonnement « à hauteur de 3000 euros par mois»,
La CEF CGC, qui n’est tout de même pas le plus révolutionnaire des
syndicats, a fait savoir au patronat et
au gouvernement qu’il y aura une ligne blanche à ne pas franchir, à savoir le plafonnement d’indemnisation des cadres. Il
faut en effet rappeler que la partie ncadre est bénéficiaire et rapporte de l’argent
à l’assurance chômage ! S’attaquer à nos populations - encadrement et cadres -
ne serait dès lors que pure démagogie...
Les propositions de la CFE-CGC consistent en le déplafonnement des
cotisations et la création d’une contribution exceptionnelle sur les très hauts
revenus. La Centrale rappelle que le
déséquilibre dont souffre le régime vient notamment de l’utilisation excessive
que les entreprises font des CDD et de l’intérim et proposer la mise en place
d’un système de bonus-malus pour limiter les recours aux contrats courts.
Toutes ces réformes ajoutent encore au matraquage des classes
moyennes et des retraités, deux catégories électorales dont le pouvoir est
tellement sûr qu’ils ne voteront pour ses adversaires qu’il se permet de les
traiter ainsi. Mais l’histoire a ses leçons et elles sont assez claires :
la démocratie est liée à l’existence d’une classe moyenne fortes et l’évolution
de la société française, avec une classe moyenne en diminution, de plus en plus
fragilisée et qui craint le déclassement et une polarisation entre une petite
minorité hyperiche qui accumule les privilèges et ceux qui ne sont pas premiers
de cordée, cette situation n’est pas
saine.
L’écrasement des classes
moyennes crée des monstres politiques.
Autre élément : toutes ces réformes ont en commun de
substituer à un système d’assurance profitant à l’ensemble du pays un système
de filet de sécurité très minimal. C’est conforme à l’idéologie de la secte
libérale au pouvoir, et c'est très intéressant pour ceux qui veulent promouvoir des assurances privées ce n’est pas conforme à une saine compréhension du
fonctionnement des sociétés, c’est contraire à la façon dont nous avons bâti l’Etat
social en France, basé sur le paritarisme et un système assurentiel qui est un
placement différé. Cette conception est contraire aux principes du système de
protection sociale à la fois le plus efficace, le plus juste et le mieux adapté
aux sociétés européennes, le modèle suédois.
Ce sera l’objet du prochain blog, Le modèle suédois, une
protection sociale inclusive.
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