Les crimes de l’armée américaine en Irak et en
Afghanistan
Après 2487 jours -2487- dans une chambre de 18 m2 de l Ambassade d’Equateur
à Londres, Julian Assange a été livré aux autorités britanniques après un changement de régime en Equateur (
arrivée au pouvoir du « libéral » Lenin Moreno) .. et une aide
bienvenue de dix millards de dollars du FMI. Cette arrestation par les britanniques
ouvre la voie à une extradition vers les USA. Les États-Unis demandent
l’extradition de Julian Assange pour être jugé pour piratage informatique. Sous
l’administration Obama, les États-Unis ont fait de son arrestation une «
priorité », quand Hillary Clinton était secrétaire d'État.
Le principal grief des USA consiste en l’aide que Julian Assange a fourni
en tant que principal animateur de Wikileaks à Chelsea Manning dans la
divulgation en avril 2010 des documents classifiés sur la guerre d’Irak et
notamment la vidéo Collateral murder, et bien d’autres dénonçant les atrocités commises
en Irak et la connaissance qu’en aveint les autorités américaines. L’ensemble
de ces documents concernerait la mort de 109 000 civils en Irak !
WikiLeaks a mis en ligne 391 832 documents secrets sur la guerre en Irak,
portant sur une période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2009, et révélant,
notamment, que la guerre avait fait environ 110 000 morts pour cette période, dont
66 000 civils, et indiquant que les troupes américaines auraient
livré plusieurs milliers d'Irakiens à des centres de détention pratiquant la
torture. Chelsea Manning a été condamnée pour espionnage, en 2013, à 35 ans
de prison. Les autorités des États-Unis commencent à enquêter sur WikiLeaks et
Assange en vertu de la loi sur l'Espionnage, ce que confirme en novembre 2010
le ministre de la Justice américain, Eric Holder. Un grand jury est constitué à
Alexandrie en Virginie. En janvier 2015, le site de WikiLeaks rapporte que
trois de ses membres ont reçu un avis de Google les informant que cette
entreprise avait dû, en avril 2012, remettre à la justice fédérale leur e-mails
et métadonnées, du fait d'un mandat émis pour espionnage, complot en vue de
commettre de l'espionnage, vol ou soustraction de biens appartenant au
gouvernement des États-unis, violation du Computer fraud and Abuse Act, et
conspiration générale — chefs d'accusation pouvant valoir jusqu'à 45 ans de
prison.
Pourquoi Julian
Assange a-t-il été menacé d’arrestation en Angleterre ?
En aout 2010, Wikileaks publie 77 000 documents confidentiels de
l'armée américaine sur la guerre en Afghanistan, déclenchant la « fureur du
Pentagone », puis annonce, le 15 août 2010, vouloir en publier 15 000 nouveaux.
Le 21 août 2010, la justice suédoise révèle suspecter Julian Assange de
délits sexuels à l'encontre de deux femmes suédoises. Les deux femmes, amies,
ont fait une déposition commune auprès du commissariat local quelques jours
après avoir eu des relations sexuelles séparées et répétées avec Julian Assange.
Quelques heures après l'émission du communiqué de presse, le Parquet lève
l'avis de recherche « estimant qu'en fait M. Assange « n'était pas suspect de
viol ». En revanche, l'enquête pour agression se poursuit. » Julian Assange nie
formellement les faits, et reconnaît avoir eu une relation sexuelle, consentie,
avec les deux femmes. Ces dernières ne nient pas que la relation était
initialement consentie, mais affirment qu'Assange aurait retiré son préservatif
sans qu'elles l'y aient autorisé. Le refus d’arrêter immédiatement les ébats
après la rupture d'un préservatif est un acte condamnable en droit suédois.
Il n’y a pas besoin d’être le Canard Enchainé pour suspecter fortement un
coup tordu des services, à l'ancienne ».
Poursuivi par la justice britannique du fait d'un mandat suédois, Julian
Assange est entré dans l’ambassade d’Equateur le 19 juin 2012 pour y déposer
une demande d'asile politique. Le ministre équatorien des Affaires étrangères,
Ricardo Patiño, confirme alors la demande, déclare que son gouvernement va
l'étudier et qu'en attendant Julian Assange peut rester à l'intérieur de
l'ambassade.Le Metropolitan Police Service de Londres explique que Julian
Assange a violé les obligations de sa liberté conditionnelle, et qu'il sera
arrêté dès que possible.
Et c’est ainsi que Julian Assange a passé 2487 jours -2487 ! reclus
dans une ambassade d’Equateur constamment surveillée par Scotland Yard ( 65 000
€ par jour pour surveiller le pâté de maisons à l'aide de deux camionnettes et
50 hommes, dont plusieurs à l'intérieur du bâtiment). Mentionnons également qu’à
plusieurs reprises, il s’est vu refuser des soins médicaux par les autorités
britanniques.
Au fait, le 19 mai 2017, le parquet suédois annonce abandonner les
poursuites pour viol contre Julian Assange et l'affaire est classée sans suite
en raison de la longueur de la procédure…
Honni par la
droite et la gauche caviar
Honni par la droite américaine et tous les atlantistes et complices des
crimes de guerre US en Irak, Julian Assange ne l’est pas moins par une certaine
gauche depuis que Wikileaks a rendu
public le 4 juillet 2016, durant l'élection primaire du parti Démocrate, le
contenu des courriels envoyés et reçus sur le serveur personnel de Clinton
lorsqu'elle était secrétaire d'État ; puis le 22 juillet 2016, WikiLeaks
publie des courriels et des documents du Comité national démocrate qui,
révélant des biais contre le candidat Bernie Sanders, conduisent à la démission
du président du parti Debbie Wasserman Schultz. Le 7 octobre 2016, sur
WikiLeaks, Assange publie un communiqué de presse accompagnant plus de 2 000
courriels de John Podesta, le président de la campagne démocrate soutenant Hillary Clinton. Ces courriels, datant de 2007
à 2016, révèlent des extraits d'une conférence, payée par Goldman Sachs, de
Clinton en 2013105, explicitant sa relation à Wall Street et la mettant en
difficulté vis-à-vis de son électorat populaire.
Bref une certaine gauche ne pardonne pas à Julian Assange d’avoir révélé
à quel point la campagne d’Hillary Clinton avait été soutenue par le Big Money
de Wall Street, et les magouilles de l’Etat Major démocrate pour empêcher la
candidature de Bernie Sanders. Rappelons que celui-ci a gagné le vote des
militants avant que se prononce les élus. Mme Clinton a bonne mine lorsqu’elle
accuse Donald Trump d’avoir volé son élection car elle aurait eu plus de
voix que lui !
Hillary Clinton s’est déclarée satisfaite de l’extradition de l’ambassade
d’Equateur et de l’arrestation de Julian Assange. Malhonnête et rancunière !
Rappelons que Julian Assange, s’il a critiqué vertement Hillary Clinton,
n’a jamais soutenu Trump : « J’ai
des années d'expérience dans le suivi d'Hillary Clinton et j'ai lu des milliers
de ses courriels. Hillary manque de jugement et poussera les États-Unis dans
des guerres stupides et sans fin, qui propageront le terrorisme. » Cependant il
ne soutient pas son adversaire Trump , disant qu'entre elle et lui, c'est comme
choisir entre le choléra et la gonorrhée.
Qui est Julian
Assange ?
En 1993, Assange (né en 1971) participe au lancement de l'un des premiers
fournisseurs de services Internet grand public en Australie,. À partir de 1994,
il exerce des activités en tant que programmeur et développeur de logiciels
libres.. En 1996, il contribue à l’écriture de plusieurs correctifs pour le
projet PostgreSQL16. Assange a participé à la rédaction du livre Underground:
Tales of Hacking, Madness and Obsession on the Electronic Frontier (en) (« Dans
la clandestinité : contes du piratage, de la folie et de l’obsession à la
frontière électronique ») (1997), qui relate ce qu'il a vécu avec le groupe des
International Subversives. Il co-invente, à partir de 1997, le système de
chiffrement niable Rubberhose, un concept de cryptographie élaboré dans un
progiciel pour GNU/Linux et conçu pour fournir un déni plausible contre la
cryptanalyse du tuyau de caoutchouc (en). À l’origine, dans l’esprit d'Assange,
ce système devait constituer « un outil au service des personnes œuvrant en faveur
des droits de l’homme, et qui avaient besoin de protéger des données sensibles
dans ce domaine ».
Julian Assange a une philosophie crypto-anarchiste qui constate une
asymétrie d'information entre les pouvoirs publics et les citoyens et que cette
asymétrie profite essentiellement aux États. Cela signifie que les États sont,
d’une part, en mesure de contrôler une grande partie des communications de
leurs citoyens, et qu’ils tentent, d’autre part, de garder secrets de larges
pans de l'information dont ils disposent. Partant de ce constat, Assange estime
que les innovations techniques proposées par Internet offrent désormais la
possibilité d'inverser l'asymétrie observée en déployant une stratégie reposant
sur deux axes essentiels.
Le premier de ces axes vise à protéger les informations à caractère
personnel des citoyens par des moyens cryptographiques, moyens cryptographiques
au développement desquels Assange a d’ailleurs déjà contribué activement et
qu’il s’est attaché à diffuser gratuitement (voir supra). De tels moyens sont
susceptibles de restreindre très fortement l'influence et le contrôle
qu’exercent les États sur leurs citoyens. Le second axe vise, lui, à organiser
la publication-divulgation systématique des connaissances dont disposent les
États et leurs dirigeants. Partant du constat que les guerres du xxe siècle
sont souvent parties de diffusion d'informations maîtrisées par les dirigeants
qui voulaient la guerre, Assange déclare : « cela signifie que les populations
n’aiment pas les guerres et qu’il faut leur mentir. Cela signifie que la vérité
peut nous emmener vers la paix. ».
L'asymétrie d'information constatée entre les autorités publiques et les
citoyens constitue une grille de lecture que Julian Assange entend, dans le
sillage d'un nombre croissant d'économistes, appliquer également à la
compréhension du mode de fonctionnement des entreprises ; l'objectif final
restant néanmoins pour Assange de corriger les défauts d'une telle asymétrie
et, ce faisant, de mettre éventuellement à nu le cynisme susceptible d'en
découler. (notice wikipedia)
Et ce fut Wikileaks, et la publication de plusieurs millions de documents
confidentiels relatifs aux modes opératoires de l'armée américaine en Irak. Il
a également dénoncé les circuits de corruption des dictateurs africains ou de
certaines compagnies russes offshore.
En 2010, Julian Assange est nommé
personnage de l’année par The Times. Parmi
les autres exploits de Wikileaks : En juillet 2013, l'organisation aide
Edward Snowden à sortir de Hong-Kong et à obtenir l'asile politique en
Russie. Le 28 novembre 2010, WikiLeaks commence la révélation de
télégrammes de la diplomatie américaine. Par cette opération baptisée « Cablegate
» par les médias anglo-saxons, plus de 250 000 documents sont révélés. Leurs
publications sont relayées par cinq grands journaux partenaires du site, dont
Le Monde. Selon le New York Times, ces notes « offrent un panorama inédit des
négociations d'arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers
le monde. Rudolf Elmer, un ancien banquier suisse qui a été pendant huit ans le
responsable de la banque helvétique Julius Bär aux Îles Caïmans, l'un
des paradis fiscaux des Caraïbes, a livré à WikiLeaks, le 17 janvier 2011 des
informations sur deux mille comptes en banques domiciliés dans des paradis
fiscaux et appartenant à des riches personnalités, des entreprises et des
personnages politiques. Cette révélation fait suite à une précédente affaire
concernant la même banque en janvier 2008.
Le 25 avril 2011, WikiLeaks publie les dossiers détaillés de 779
détenus du camp de Guantánamo. Ils contiennent de nombreux détails inédits,
révélant entre autres le contenu d'interrogatoires, des photos, des rapports
médicaux et des mémos. Selon les informations publiées, plus de 150 innocents
d'origine afghane et pakistanaise ont été détenus des années sans être accusés.
Le public y apprend également l'âge du plus jeune détenu, 14 ans, et celui du
plus âgé, 89 ans.
Le 23 juin 2015, Wikileaks annonce que trois présidents français, Jacques
Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été écoutés par la NSA. À
la suite de ces écoutes, la classe politique française est scandalisée alors
qu'il a eu, ce jour ci, le vote de la loi sur le renseignement. À la suite de
ces annonces, Julian Assange prévient que ce n'est que le début d'une longue
série et que la classe politique française a été visée, notamment, pour des
raisons économiques. Wikileaks diffuse le 29 juin 2015 à 20 h 00 par le biais
de Mediapart et de Libération de nouveaux documents sur l'espionnage
d'entreprise du CAC40 par la NSA.
Et ce n’est pas tout Wikileaks a fait école, avec des consortiums internationaux
de journalistes se constituant pour susciter et exploiter des fuites dans
divers domaines : Panama Papers, Bahamas Leaks pour la fraude fiscale, LuxLeaks
révélant le contenu de plusieurs centaines d'accords fiscaux très avantageux
conclus par des cabinets d'audit avec l'administration fiscale luxembourgeoise
pour le compte de nombreux clients internationaux ; Implant Files, dénonçant
le manque de contrôle et les fraudes sur les prothèses.
Oui, vraiment Julian Assange et Wikileaks ont fait énormément pour la
démocratie et la liberté dans le monde ! C’est dire que la manière dont il
a été traité est inique et inacceptable,
un vrai défi à la liberté d’informer, à la démocratie, au pouvoir des peuples.
Oui, la France se serait honorée en accordant l’asile politique à Julian
Assange ! Trop tard ôur cela, à la
honte de François Hollande.
Oui, cet homme
qu’on dit aujourd’hui détruit, et il
aurait bien des raisons de l’être mérite largement le Prix Nobel de la Paix.
NB : article de l’impeccable Jack Dion dans Marianne 19 avril
2019 ‘https://www.marianne.net/debattons/editos/ah-si-julian-assange-avait-ete-russe) : « Le drame de Julian
Assange, c'est d'être australien et non pas russe. S'il avait été poursuivi par
le Kremlin, le fondateur de WikiLeaks serait considéré en Occident comme un
esprit indépendant, un courageux dissident refusant de plier face à la raison
d'Etat, le successeur de Soljenitsyne, le descendant des refuzniks, le symbole
de la liberté persécutée. Il serait fêté par les télévisions, encensé par les
éditorialistes. On chanterait sa gloire, on pétitionnerait en son nom, on
déclamerait son combat. Bernard-Henri Lévy s'installerait dans une suite d'un
palace de Moscou pour crier sa solidarité pleine et entière. Raphaël Glucksmann
rebaptiserait sa liste pour les européennes du nom de ce nouveau héros. Les
gouvernements se disputeraient l'honneur de lui offrir le droit d'asile. Son
visage serait affiché sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris et Anne
Hidalgo mettrait la tour Eiffel en berne jusqu'au jour de sa libération.
Seulement voilà, Julian Assange n'est pas russe. Il est poursuivi de sa
vindicte par l'empire américain. Il est donc suspect et soudain oublié de tous,
y compris des journaux qui, voici peu, se nourrissaient de ses révélations. En
décembre 2010, il était élu « personnalité de l'année » par le magazine Time,
tandis que le Monde le sacrait « homme de l'année »
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