L’éolien en
crise grave en Allemagne
Pilier de la transition énergétique allemande, l'éolien voit plonger les investissements et affronte l'hostilité croissante des riverains, poussant le gouvernement d'Angela Merkel à organiser jeudi une réunion de crise.
Après des années de hausse de ses capacités, le
secteur assure désormais un cinquième de la production allemande d'électricité,
mais subit une crise ouverte aux ramifications sociales et politiques.
Le nombre de nouvelles turbines installées en
Allemagne depuis le début de l'année est en recul de 82% sur un an, indique la
fédération allemande du secteur (EBW). En 2018, l'Allemagne s'est dotée d'une
capacité supplémentaire de production inférieure de moitié à celle de
2017.
Les appels d'offres pour attribuer de nouvelles capacités de production ne trouvent pas preneurs, une tendance jugée "inquiétante" par l'agence fédérale des réseaux.
Les appels d'offres pour attribuer de nouvelles capacités de production ne trouvent pas preneurs, une tendance jugée "inquiétante" par l'agence fédérale des réseaux.
Le
retournement s’est produit en 2016, lorsque le gouvernement, jugeant le
secteur arrivé à maturité et les subventions trop lourdes pour le contribuable,
a modifié ses aides. L'amendement à la loi énergétique allemande (EEG) a
supprimé les revenus garantis, et favorisé la mise en concurrence via des
appels d'offres. Il faut dire qu’auparavant, depuis l’adoption de la loi sur les énergies renouvelables, en 2000, les
exploitants d’éoliennes profitent d’un soutien leur assurant vingt ans de
revenus garantis…
Commentaire : c’est quand même curieux ces énergies soit disant super
compétitives qui s’effondrent dès qu’elles ne sont plus massivement
subventionnées !
Parmi les gros disparus du secteur, signalons
Senvion, entreprise de 4.400 salariés,
installée près de Hambourg, qui a annoncé fin août mettre la clé sous la porte,
touchée de plein de fouet par l'effondrement du marché allemand en 2016, qui
représentait 60% de ses revenus. Il y avait déjà eu la faillite en 2014 du
fabricant d’éoliennes Prokon qui était financé par des « participations
citoyennes ». Cette entreprise avait la particularité d’avoir été financé par
75 000 petits investisseurs privés. Elle les avait alléchés avec un
investissement présenté comme « éthique », et accompagné d’intérêts élevés (de
6 % à 8 %). Ce dépôt de bilan s’est soldé par de très grosses pertes pour de
nombreux petits épargnants et a poussé le gouvernement allemand à demander aux
autorités des marchés financiers (Bafin) un contrôle plus strict de ce type
d’investissement.
Dans les mois qui ont suivi, 26.000 emplois ont été supprimés
dans ce secteur en Allemagne, soit plus que dans le charbon, selon les chiffres récemment publiés par le Bundestag à la
demande du parti de gauche Die Linke
Commentaire : 1) Il n’y a
pas qu’en France que sévissent les margoulins de l’éolien. 2) Ces créations
d’emplois massives que les partisans de l’éolien nous promettent, ils omettent
de dire combien elles sont fragiles et… essentiellement non durables car liées
aux installations. Rien à voir avec les emplois du nucléaire !
Cette crise de l'éolien "remet en cause le succès de la transition
énergétique en Allemagne ( ???)", déplore Hermann Albers,
président de la fédération allemande de l'énergie éolienne (BWE), dans un
entretien à l'AFP. L'Allemagne compte fermer sa dernière centrale nucléaire en
2022 et se débarrasser du très polluant charbon d'ici 2038. Les énergies
renouvelables, éolien et solaire en tête, doivent pour cela poursuivre leur
montée en puissance pour représenter 65% de la production d'électricité en 2030,
contre 40% aujourd'hui.
Commentaire : 1) Oh, le
truand ! Il n’y a pas de succès de la transition énergétique en Allemagne,
il y a un ratage massif et
catastrophique, un échec total écologique et économique. Malgré ses 29 000 éoliennes, malgré un soutien total pour
les énergies renouvelables en Allemagne qui a atteint 680 milliards d'euros,
l’Allemagne n’a pas diminué d’un iota
ses émission de carbone ( eh oui, l’éolien intermittent
(« fatal »), il faut l’adosser au MW près, par une production
pilotable ( gaz ou pire charbon). Dans le premier cas, on a la dépendance à la
Russie en plus, dans le second, la pollution. L’Allemagne ne baisse pas ses
émissions de CO2 par habitant qui restent supérieures d’un tiers à celles de la
France et ceux-ci payent pourtant leur électricité 70% plus cher qu’en France.
2) remplacer le
nucléaire par de l’éolien, c’est augmenter les émission de gaz à effet de
serre, pas les diminuer !!
La décision de
sortie très, très tardive du charbon est dans ces conditions peut-être une
nécessité économique pour l’Allemagne, mais un double crime écologique, pour la
lutte contre le dérèglement climatique, et pour la pollution, dont incidemment
une part non négligeable vient abréger la vie des Français. Merci pour le
climat, merci pour la pollution.
Ce n’est donc pas l’éolien qu’il faut continuer à
subventionner, mais toute l’Energiewende qui est à jeter
!
Autres problèmes pour l’éolien : obsolescence,
pointes ingérables de productions, nuisances
D’autant que
l’éolien rencontre d’autres problèmes. Tout d’abord, l’Allemagne, va devoir (eh
oui déjà !) démanteler plus de 5 000 éoliennes anciennes difficilement
recyclables- la durée de vie d’une éolienne n’est pas celle d’une centrale
nucléaire ! Et il est fort à parier que les paysans qui les ont accueilli sur
leurs champs resteront avec leur bloc de béton de 20 mètres enterré dans leurs
terres. Ensuite, pour une production décentralisée comme les éoliennes, les
coûts en terme de raccordement sont réseau sont très importants et plusieurs
milliers d’éoliennes ne sont même pas raccordées !
Et puis, le fait
que.., peu ou prou , toutes les éoliennes d’Europe, en tous cas d’Europe du
Nord, tournent en même temps, lors de
l’arrivée des perturbations transatlantiques, produisant alors en abondance une
électricité… dont personne n‘a besoin et qui ne vaut rien.
Or, en raison de
l'insuffisance du réseau allemand de très haute
tension (THT) pour transporter l'électricité éolienne du nord vers les centres
de consommation du sud, cette électricité éolienne en provenance du nord du
pays doit emprunter les réseaux polonais et tchèque, exportant ainsi le
trop-plein d'énergie intermittente ; en 2011, cette situation a failli
entraîner la saturation du réseau électrique tchèque, déclenchant depuis une
réelle tension entre les deux pays. Pour éviter le risque d'un
« blackout », la République tchèque a averti qu'elle envisageait de
pouvoir bloquer tout nouvel afflux d'électricité renouvelable qui ferait courir
le risque d'une panne à son réseau ; pour ce faire, l’opérateur du
réseau tchèque a décidé la construction d'un transformateur géant près de la
frontière, destiné à ne laisser entrer que la quantité de courant que le réseau
national peut supporter ; ce transformateur doit entrer en service d'ici
2017 ; la Pologne compte faire de même et installer des transformateurs
à la frontière avec
l’Allemagne, ; le gouvernement allemand a nommé un ambassadeur chargé de
ce seul dossier.
Et encore, les nuisances ; et donc la multiplication des plaintes qui allongent
considérablement les délais et renchérissent les projets, se plaignent les
margoulins de l’éolien. Ces plaintes émanent le plus souvent de défenseurs de
l’environnement et des oiseaux, ou des riverains qui souhaitent instaurer une
distance minimale par rapport aux habitations afin d’éviter les nuisances.
« Protégeons nos paysages, les hommes et les animaux »: l’AfD a fait
de la lutte contre l'éolien l'un de ses principaux thèmes de campagne lors des
élections régionales. (Rappelons qu’aux Pays-Bas, la tension est telle que les
autorités ont classé comme terroristes des mouvements écologistes hostiles aux
éoliennes). Plus de 600 initiatives citoyennes ont fleuri
contre les nouvelles installations d'éoliennes et dans l'Est
Quelles solutions ?
Eh bien, pour les autorités allemandes, il
semble que ce soit de céder aux demandes des margoulins de l’éolien :
diminuer les contraintes réglementaires, et notamment les distances imposées aux éoliennes par rapport aux
habitations ; rétablir la garantie de revenus ; faciliter la mise à
disposition de terrains pour l’installation de parcs éoliens et accélérer les
octrois de permis. Les autorités devront œuvrer à renforcer l’acceptation des
éoliennes par les citoyens….
Ben voyons ! En leur envoyant des brigades
vertes ?
L’Allemagne s’enfonce dans l’irrationnel et
c’est très inquiétant ! Son
Energiewende absurde est un crime climatique, un crime contre l’Humanité,
spécialité dans laquelle l’Allemagne possédait naguère quelques compétences
spéciales.
Tiens, en passant, pour fixer les idées, avec 680 milliards d'euros jetés au vent,
l’Allemagne aurait pu construire 61
centrales nucléaires d'Olkiluoto-3 (EPR). Bon,
pour le fun, parce qu’en fait une dizaine aurait suffit à leur fournir une
électricité abondante, économique, non polluante et décarbonnée. Ecologique et
économique. Pendant 70 ans !
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