Dans le cadre du débat Façade CNDP ( La Mer_enDebat), Le SER (Syndicat des Energies Renouvelables) et France Renouvelable ( ex-France Energie Eolienne qui n’ose plus dire son nom ) viennent de présenter leur quatre scenarios pour le développement de l’éolien en mer. Ces scenarios sont accssibles sur le Les trois premiers scenarios sont des scenarios d’étude maximisant trois enjeux différents et plus ou moins exclusifs : 1) minimisation des coûts pour la collectivité; 2) Hors zone de protection réglementaire privilégiant la localisation des capacités en dehors de toute zone de protection de l’environnement ; 3) planification des parcs “très loin des côtes”
Chaque scénario ne tient compte que
d’un seul enjeu, afin d’en montrer les conséquences sur la répartition spatiale des capacités mais
aussi d’en pointer les limites. Selon France
Renouvelables et le SER, cette approche montre que la répartition des 45
GW annoncés par le gouvernement à horizon 2050 est possible mais implique des conséquences
fortes sur d’autres enjeux, comme des
déséquilibres dans la répartition entre les façades maritimes, ainsi qu’en matière de coûts pour le système
électrique, ou encore de retombées industrielles et de cohabitation des usages.
Un quatrième scénario de synthèse, dit
“Équilibre”, complète la proposition du SER et constitue donc à date sa
proposition favorite.
Preuve est ainsi faite qu’il est impossible
de concilier l’éloignement des côtes (donc les atteintes paysagères et la
minimisation des conflits d’intérêt, la protection réglementaire de la vie marine et de sa biodiversité et un coût
acceptable donnant ainsi raison au CNPN dans son autosaisine de 2021 :
« L’adéquation des objectifs éoliens offshore avec l’objectif de zéro
perte nette de biodiversité inscrit aux articles L. 110- 1 et L. 163-1 du code
de l’environnement paraît difficile voire impossible à atteindre »
A PIEBÎEM, nous sommes attachés à la vision de la mer libre, de cet infini
horizontal, et à son accés, à la préservation du littoral de ses paysages, de
sa biodiversité – ce programme éolien de 45GW annihilerait cent ans d’efoorts
de protection du littoral. Nous sommes aussi attachés à la rationalité
scientifique et technique, et pour une transition énergétique soutenable
économiquement et socialement.
Nous rappellons donc
notre opposition à un programme éolien
insensé qui verrait s’installer une soixantaine de zones éoliennes marines
équivalent à celle de Saint-Nazaire-Guérande le long des côtes bretonnes ( et
90 pour la France), d’intérêt climatique nul dans le contexte français,
dangereux pour la sécurité d‘alimentation électrique, économiquement et
socialement insoutenable, avec des promesses fallacieuses d’emploi et de fortes
dépendances étrangères, mettant en péril des activités comme la pêche côtière
artisanale et ravageur pour nos paysages littoraux et leur biodiversité unique.
Lien vers le document du SER https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2024-02/MED-actu-SER-29022024.pdf
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1) Scénario dit « Minimisation des
coûts pour la collectivité
» : plus d’éolien posé, tous les littoraux sacrifiés, surtout la Manche !
Ce scénario vise à limiter le coût
final de l’électricité pour la collectivité en minimisant les coûts de
construction et d’exploitation des parcs et de leur raccordement. Pour cela, la
filière a donc privilégié les zones proches des côtes présentant les meilleurs
gisements de vent. La technologie de l’éolien posé est aujourd’hui et à moyen
terme moins coûteuse que l’éolien flottant, car plus mature. Dans ce scénario,
l’éolien posé est donc privilégié avec pour conséquence des parcs plus proches
des côtes en Atlantique, et un nombre accru de parcs en Manche !
MANCHE EST - MER DU NORD Ce
scénario compétitif, en privilégiant fortement le posé, conduit à une
concentration plus élevée de parcs en Manche (11 parcs). Il présente des
enjeux de co-visibilité pour la façade, de même que des enjeux d’interaction
avec les co-usagers de l’espace maritime (pêche, tourisme) et la biodiversité
locale, en raison de la concentration de parcs.
NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce
scénario propose une implantation équilibrée de 5 parcs éoliens flottants en
Nord Bretagne et 6 parcs éoliens posés en Atlantique.
SUD ATLANTIQUE Le scénario, en
privilégiant le posé, conduit à implanter 5 parcs éoliens posés sur la façade,
au large des côtes vendéennes et de la Charente-Maritime.
MÉDITERRANÉE Dans ce scénario, 6
parcs éoliens flottants sont envisagés, dont 5 au-delà de 12 milles nautiques
2) Scénario dit « Hors zones de
protection réglementaire de l’environnement », NAMO sacrifié, 14
parcs éoliens flottants au-delà de 12 milles nautiques pour la façade
NAMO !
Ce scénario propose une
implantation des parcs excluant toute implantation en zone réglementaire de
protection de l’environnement à savoir : les sites Natura 2000 (zones de
protection spéciale (ZPS) et sites classés au titre de la directive Habitats)
et les Parcs naturels marins. Il convient ici de rappeler que ces zones
réglementaires de protection de l’environnement ne sont pas incompatibles avec
le développement de projets éoliens en mer. L’exclusion de toute zone
réglementairement protégée, mais également des zones d’exclusion réglementaires
et des servitudes militaires et aériennes, conduit à privilégier une
implantation des parcs au-delà de 12 milles nautiques (>22 km) des côtes.
MANCHE EST - MER DU NORD Ce
scénario conduit à privilégier l’implantation dans la façade de parcs éoliens
posés (9) par rapport aux parcs éoliens flottants (0). Les zones à fort
potentiel éolien sont valorisées. Les sites Natura 2000 et sites classés par
les directives « Habitats – Faune – Flore » et « Oiseaux » sont évitées, de
même que le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale.
NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce
scénario conduit à une concentration importante de parcs éoliens flottants sur
la façade NAMO, avec 14 parcs éoliens flottants au-delà de 12 Milles nautiques ,
dont 10 entre le large de Belle-Île et le large de la Vendée. Cette
concentration présente des enjeux d’effets cumulés pour la façade et ne permet
pas d’optimiser les gisements de vent à l’échelle du territoire (effet de
sillage). Enfin, les infrastructures limitées du réseau électrique présentent
des difficultés techniques de raccordement à court terme.
Bref c’est étrange : qu’on m‘explique
comment un scénario protection maximale conduit à une telle concentration de
parcs sur la façade NAMO, avec ses corridors de migrations intercontinentales
d’oiseaux et de cétacés !
SUD ATLANTIQUE Ce scénario conduit
à une concentration de parcs éoliens flottants sur la façade Sud-Atlantique,
notamment au large de la Charente-Maritime avec 10 parcs éoliens flottants
envisagés au large des îles de Ré et d’Oléron. Cette concentration présente des
risques d’effets cumulés pour la façade.
MÉDITERRANÉE Ce scénario exclut
toute implantation de parcs éoliens en Méditerranée, l’ensemble de la zone
étant classée au titre de l’environnement ou de servitudes aériennes et
militaires. Au-delà des 20 à 24 milles nautiques
3) Scénario «Très loin des côtes » propose une
implantation des parcs excluant toute implantation de parc éolien en mer à
moins de 20 milles nautiques (37 km env.). Cette hypothèse vise à minimiser
la co-visibilité de l’éolien en mer avec le littoral métropolitain et à éviter
les usages côtiers
MANCHE EST - MER DU NORD Ce
scénario conduit au développement de 4 parcs éoliens posés et 4 parcs éoliens
flottants, à volumes équilibrés vis-à-vis des autres façades. Toutefois, le
rail inter DST (Dispositif de séparation du trafic) transManche présente des
contraintes réglementaires fortes pour le développement des parcs éoliens
au-delà des 12 milles nautiques.
NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce
scénario conduit à implanter 9 parcs éoliens flottants sur la façade,
majoritairement au large des Pays de la Loire. En raison de la limite que
présente le couloir maritime inter DST dans la Manche au-delà des 20 milles nautiques,
ce scénario limite le développement de parcs au large du nord de la Bretagne.
SUD ATLANTIQUE Ce scénario conduit
à une concentration de parcs éoliens flottants sur la façade Sud-Atlantique,
avec 13 parcs éoliens flottants envisagés. Cette concentration présente des
risques d’effets cumulés pour la façade et les co-usagers de l’espace maritime
(secteur de la pêche, biodiversité, etc.)
MÉDITERRANÉE Ce scénario prévoit un
développement très modéré de l’éolien en mer sur la façade méditerranéenne avec
l’implantation de 3 parcs éoliens flottants au-delà de 12 milles nautiques au
large des côtes d’Améthyste et camarguaise.
4)Scenario équilibre ! Celui
qui sacrifie tout pour rien !
Les commentaires sont ceux du
SER ; pour notre part, nous laissons chacun, enfin confronté à des
propositions concrètes, méditer sur ce
tsunami éolien
et les désastres inutiles qu’il entraîne : c’est tout simplement
l’annihilation de cent ans d’efforts de protection du littoral et la
transformation généralisée de nos côtes en zones industrielles.
« Les trois scenarios
« minimisation des coûts pour la collectivité », « Hors zones de
protection réglementaire de l’environnement » et « Très loin des côtes »
démontrent qu’il convient d’adopter une démarche plus équilibrée de
planification à l’échelle nationale, en adoptant une approche multi-enjeux.
Pour ce faire, la filière a construit un scénario dit « Équilibre », qui
propose une implantation possible des parcs privilégiant un déploiement mixte
des scénarios précédents. Ce scénario n’est pas unique et ne représente pas, à
ce stade, la proposition définitive de la filière éolienne en mer dans le cadre
du débat public en cours.
Façade Mer du Nord
« Ce scénario propose
d’implanter 8 nouveaux parcs éoliens dont 1 seul parc posé au large de la
Bretagne et des Pays de la Loire et à des distances majoritairement supérieures
à 20 milles nautiques (>37 km) afin de minimiser la visibilité depuis la
côte. »
Façade Sud Atlantique
« Ce scénario propose de
développer 4 nouveaux parcs éoliens sur la façade à plus de 20 milles nautiques
(>37 km), dont 3 parcs éoliens flottants. Le Parc naturel marin de la
Gironde est évité et la visibilité depuis la côte est réduite. »
Façade Méditerranée
« 5 nouveaux parcs éoliens flottants sont implantés en Méditerranée à plus de 12 milles nautiques selon ce scénario, et ce afin de valoriser les zones présentant le meilleur potentiel éolien sur la façade. La visibilité depuis la côte est réduite. »
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