Nuages noirs sur l’Europe
Dans la foulée du blog précédent
(https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/08/greenpeace-hiroshima-et-le-nucleaire.html),
le résumé d’un rapport très intéressant Europ’s
dark cloud ; how coal-burning countries are making their neighbours sick
(Nuage noir sur l’Europe, comment les pays charbonniers rendent leurs voisins
malades), étude organisée par quatre ONG écologistes, le Climate Action Network
(CAN) Europe, le WWF, Health and Environment Alliance (Heal) et Sandbag et publiée en 2016. Et passée très, très
injustement inaperçue !
Si les victimes du charbon se comptent principalement en Chine – une
estimation évoque le nombre de 366 000 morts prématurées annuellement –, les
Européens ne sont pas à l’abri. En 2013, plus de 22 900 décès prématurés et des dizaines de milliers de problèmes de
santé étaient imputables aux pollutions qu’entraîne l’exploitation de cette
énergie fossile en Europe.
Les
pays européens qui paient le plus lourd tribu à la pollution au charbon sont
l'Allemagne (3630 morts), le Royaume-Uni (2 100), la Pologne (1 860), l'Italie
(1 610) et la France, avec 1 380 décès par an. Le charbon dégagé par les
centrales électriques est également responsable de nombreuses maladies. Et il n’
y a pas que la mortalité, il y aussi la morbidité. Ainsi, en Europe et en 2013,
date des derniers chiffres disponibles, 11
800 cas de bronchite chronique et 21 000 admissions à l'hôpital auraient eu
pour cause la pollution liée aux centrales à charbon, plus de 538
000 crises d’asthme chez les enfants sur tout le continent. Les impacts
sanitaires du charbon ont aussi engendré en 2013 «un coût global de 32,4 milliards
à 62,3 milliards d’euros», estime le rapport. Ajoutons que ces coûts pharamineux ne sont pas
pris en charge par l’industrie charbonnière, ils sont à la charge des budgets
nationaux de santé, des malades, des autres secteurs économiques impactés.
Le
rapport des ONG ne se contente pas de démontrer les effets de la pollution au
charbon sur les habitants des pays qui accueillent les centrales. Il analyse
également l'impact de cette pollution sur les habitants des pays voisins, ce
qui est beaucoup plus original.
L’Europe compte 280 centrales à charbon, responsables de 18 % des émissions
totales de gaz à effet de serre du continent. Dans le classement des pays dont les centrales ont le
plus d'effets dangereux sur les habitants des pays voisins, la Pologne arrive
en tête, avec 4690 morts prématurés
en dehors de ses frontières. Elle est suivie par l'Allemagne (2490), la Roumanie (1660), la Bulgarie
(1390) et le Royaume-Uni (1350).
Et c'est la France
qui arrive en tête des pays touchés par cette pollution venue d'autres pays.
Une pollution au charbon qui provient majoritairement d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Espagne, de Pologne ou encore de République tchèque, et qui serait responsable, en France, de 1 200 décès prématurés par an, la majorité provenant d’Allemagne ! Et ce alors que ne sont plus exploitées en France que quatre centrales au charbon !
Une pollution au charbon qui provient majoritairement d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Espagne, de Pologne ou encore de République tchèque, et qui serait responsable, en France, de 1 200 décès prématurés par an, la majorité provenant d’Allemagne ! Et ce alors que ne sont plus exploitées en France que quatre centrales au charbon !
Ces
chiffres sont cohérents avec ceux d’une
étude de l’université de Stuttgart montrent
que les émissions toxiques des centrales électriques européennes utilisant le
charbon ou le lignite comme combustibles sont responsables de 22 000 décès
annuels prématurés en Europe. Si rien n’est fait, il y aura 770 000 décès
prématurés d’ici à 2050 , le pire, en terme de pollution et de santé étant de
loin le lignite, exclusivité allemande !
Les trente salopes, et
comment l’Allemagne se fiche de nous et nous empoisonne !
Trente centrales, rebaptisées « les 30 toxiques », ont été identifiées
comme les plus meurtrières d’Europe par les ONG, dont neuf au Royaume-Uni, six
en Allemagne, cinq en Pologne ou encore cinq en Roumanie. Elles sont
responsables de la moitié des morts prématurées en Europe, et devraient être immédiatement fermées.
Et il y aussi l’impact climatique :
En 2014, les 280 centrales au charbon de l’Union européenne ont émis 755 millions de tonnes de CO2, ce qui
représente environ 18 % des gaz à effet
de serre de l’UE. Et là-dessus, près de la moitié, 367 millions tonnes - ont été libérées par
les 30 plus toxiques, les 30 salopes.
Re : elles doivent être immédiatement fermées.
Huit de ces trente salopes se situent en Allemagne, six en Pologne et cinq
au Royaume-Uni. On va leur faire un peu de publicité, elles méritent d’être plus
connues.
Boxberg : dans les années 1990, elle a été la plus grande au lignite avec une capacité
de 3 520 mégawatts (MW) avec 12 unités de 210 MW et deux de 500 unités de MW. Depuis 2000, les
douze unités ont ont été remplacées par
une unité hautement efficace de 900 MW..
En 2012, une nouvelle unité de 675 MW a
été mise en service et la capacité de production de Boxberg reste actuellement
de 2 575 MW.
Bon, vous avez compris ? Vu les investissements récents, ils sont pas
près de l’arrêter, l’une des plus grandes centrales de lignite au monde !
Jänschwalde : 6 unités de 500 MW, 80,000 tonnes
de lignite brûlées par jours. Rachetés à Vattenfall par EPH en 2016 (La firme
de Daniel Křetínský, grand charbonnier devant l’éternel- il faudra que je lui
consacre un article) et grand investisseur dans le presse française (Le Monde, Marianne, Elle)
Niederaussem : neuf unités, entre
1963 et 2003, capacité totale de 3 864 MW. Niederaussem est la
troisième pire centrale en Europe en ce qui concerne les émissions de CO2 par
énergie produite et le deuxième pire en termes d’émissions de mercure en raison
du lignite utilisé.
Neurath : 7 unités (3
x 300 MW, 2 x 600 MW, 2 x 1,100 MW). Ces deux dernières,
les plus puissantes ont été mises en service en 2012.
Lippendorf : 2 unités de 934 MW. Trois centrales se sont
succédé sur le site : la centrale Böhlen, opérationnelle de 1926 à 1990,
épaulée en 1969 par la vieille centrale de Lippendorf. Celle-ci est arrêtée en 2000, lorsque la nouvelle centrale de
Lippendorf est mise en route. La construction de cette dernière a commencé
en 1995, et a coûté 2,3 milliards d'Euros, soit le plus gros investissement privé jamais réalisé en Saxe. Pas prêt de
s’arrêter non plus !
Parmi toutes ces « trente toxiques » ainsi que les nomme le
rapport, et que j‘ai pris la liberté d’aggraver en trente salopes, il n’y en n’a
pas beaucoup en voie de fermeture. Et surtout pas les allemandes !
«Le charbon est la plus grande menace pour notre civilisation et pour toute
vie sur notre planète.» C’est ainsi que commence le rapport le Nuage noir de l’Europe du WWF,
l’Alliance pour la santé et l’environnement (Heal), le Réseau Action Climat
Europe (CAN Europe) et le think thank Sandbag, Tiens, des écolos un peu conséquents : le charbon, pas le
nucléaire !
Rappelons encore ceci : En Allemagne, la commission « croissance,
changement structurel et emploi » a remis un rapport le 26 janvier. Elle y
propose que la production d’électricité à partir du charbon soit arrêtée d’ici
à fin 2038 !!! Et ces recommandations n’ont aucun pouvoir contraignant! En
2018, le charbon (lignite et houille réunis) a compté pour près de 38% de la production allemande d’électricité !
A partir d’une
situation similaire, le Royaume-Uni est sorti de la production électrique à
partir du charbon en quatre ans. Donc c’est possible… à condition de mettre en place une taxe carbone et
d’investir dans le nucléaire.
Donc, oui no chers amis allemands se moquent de nous et du monde. Avec leur
energiewende, ils continuent et persistent dans une de leurs spécialités, le
crime contre l’humanité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.