Le vendredi noir londonien
-9 août 2019
Allez, un peu de Schadenfreude !
Vendredi 9 août, 16 h 16. Le gestionnaire du
système électrique britannique communique fièrement : Ce matin, la part de l’éolien dans le mix énergétique britannique
atteignait près de 50 %, la proportion la plus élevée jamais
enregistrée, peut-on lire sur le compte Twitter du National Grid. Entre
le soleil et le vent qui caractérisent la météo du jour, les énergies
renouvelables assurent près des deux tiers de la production, précise
l’hebdomadaire The Spectator.
Une demi-heure plus tard : black-out. Londres et le sud de
l’Angleterre, du Lincolnshire, à l’est, aux Cornouailles, à l’ouest, sont
touchés par une panne d’électricité géante !
Près d’un million de britanniques ont été privés de courant. King’s Cross à
Londres, l’une des gares les plus fréquentées de Grande-Bretagne, a dû être
évacuée, provoquant une véritable marée humaine en surface, pendant que des
milliers de navetteurs se sont retrouvés coincés dans des trains bloqués. La
panne a également affecté la circulation routière, mettant hors services des
feux de signalisation à Londres, ainsi que très brièvement l’aéroport de
Newcastle et, plus dramatique, l’hôpital d’ Ipswich, dont les générateurs de
secours n’ont pas fonctionné, forçant les chirurgiens à terminer en catastrophe
des opérations à la lueur de téléphones portables. Environ 300 000 personnes
ont été touchées à Londres et dans le sud-est de l’Angleterre, selon UK Power
Networks, et 500 000 autres dans les Midlands, le sud-ouest de l’Angleterre et
le Pays de Galles, d’après Western Power Distribution. Dans le Yorkshire et le
nord-est de l’Angleterre, ce sont 110 000 personnes qui ont été privées
d’électricité, a indiqué Northern Powergrid, tandis qu’au moins 26 000 l’ont
été dans le nord-ouest, d’après Electricity North West.
Donc,
un vrai black out systémique provoqué par l’arrêt brutal simultané de deux
installations, une centrale à gaz dans le Bedfordshire et une installation
éolienne off-shore de la Mer du Nord.
Droit dans ses bottes, le National Grid (l’équivalent de
notre RTE) a affirmé que « le système avait vraiment bien fonctionné »,
et que ce black out résultait d’une situation exceptionnelle due à la météo, ce
qui a suscité l’ironie mais surtout la colère des Anglais.
Et il y a de quoi, car le National Grid se moque vraiment d’eux.
D’abord, en période de fort vent, il n’ y a rien d’extraordinaire à ce qu’une
ferme éolienne déclare forfait, ces petites bêtes étant extrêmement sensibles à
la vitesse du vent, pas assez, ça fonctionne pas, trop, ça doit être débranché,
sinon ça grille. Ensuite, et surtout , au cours du dernier trimestre, National
grid avait déjà connu trois alertes majeures. La fréquence normale du réseau
est de 50Hz et l’effondrement du 9 août
s’est produit lorsque la fréquence est tombé à 48,88 Hz. Or, déjà en juin,
après que la centrale à gaz de West Burton se soit arrêtée, la fréquence était
tombée au seuol de décrochage de 49.5 Hz. Autres incidents récents : le 9 mai, la fréquence
de la grille est tombée à 49,55 Hz et le 11 juillet à 49,58 Hz.
Le black out du 9 août n’avait donc rien d’inattendu, le
miracle aurait été qu’il ne se produise pas. Et des experts ont prévenu que les
Anglais doivent s’attendre à ce que des incidents analogues se reproduisent de
plus en plus souvent, la raison en étant la trop grande proportion de
renouvelables, qui, par nature, ne sont pas pilotables, telles le solaire et surtout
l’éolien (énergies dites fatales).
Au moins les Anglais peuvent-ils se dirent qu’à plus moyen terme,
le problème sera réglé par la construction des EPR d’Hinkley Point, puisque eux
ont eu le courage et le bon sens de faire construire de nouveaux réacteurs
nucléaire. Un peu tardivement, apparemment, mais c’est mieux que d’autres…
Le ait qu’il est impossible de faire fonctionner un réseau
électrique avec un pourcentage trop important de renouvelables non pilotables,
assez évident, a pourtant été aussi démontré par l’Australie du Sud.
Australie-la foudre s'abat sur les énergies
renouvelables
C’est ce titre assez drôle qu’ont utilisé nombre de
journaux pour relater des événements qui ne le sont pas du tout, des pannes
gravissimes à répétition qui ont provoqué un effondrement du réseau en
Australie du Sud. Pas une fois, pas deux fois, trois fois !
L'Australie du Sud (capitale Adélaïde, 1,6 million
d'habitants) a connu un premier black-out général le 1er novembre 2015,
suite à une panne de vent. Le 30 sept. 2016, panne géante, l’une
des plus grande de l’époque moderne ; suite à un violent orage, la totalité des
habitants d'Australie-Méridionale ont été privés d'électricité pendant
plusieurs heures. Une nouvelle panne de vent a frappé l'Australie du Sud le
premier décembre 2017 vers 22H et 200,000 foyers ont vu leur fourniture
électrique coupée. Outre les dangers que cela représente, le coût de ces pannes
est gigantesque ; ainsi, lors d’un incident en octobre 2016, les consommateurs
d'électricité d'Australie du Sud ont été assommés par un surcoût de 4,5
millions de dollars pour une seule journée, pour stabiliser le réseau.
Pourquoi ? L'Australie du Sud est un des champions
mondiaux des énergies renouvelables. Cet état dépend pour 45% de l'éolien, dont
la production dispose d'une priorité et est subventionnée. Le reste de la
production était assuré par des centrales classiques (charbon, fuel, gaz).
Comme elles ne fonctionnent plus assez, elles ne sont plus rentables et
ferment. Malheureusement, il semble difficile d'assurer la stabilité du
système électrique avec des sources dont la production n'est pas contrôlable et
au stade de plus de 40% d’énergie renouvelable, c’est mission impossible.
The Australian (9octobre 2017) qualifiait le développement
des éoliennes et panneaux photovoltaïques est la « plus
grande escroquerie mondiale ».
De fait le bilan de ces énergies renouvelables à plus de
40% pour la fourniture d’électricité est catstrophique sur tous les plans :
écologique, économique, social.
- des régions entières plongées dans le noir à
plusieurs reprises. La stabilisation du réseau électrique est devenue un
cauchemar.
- Le prix de l'électricité facturé aux particuliers a
quadruplé et les consommateurs pauvres ne peuvent plus payer leurs factures.
Les consommateurs d’énergie d'Australie du Sud avaient la dette moyenne
d’électricité la plus élevée du pays. Ils étaient plus susceptibles qu'ailleurs
en Australie d’être sur un programme d'aide aux nécessiteux et plus susceptibles
d’avoir leur électricité coupée pour cause de non paiement.
- Les emplois verts ne sont pas au rendez-vous. Le
nombre d’Australiens du Sud employées dans le secteur des énergies renouvelables
a chuté ces dernières années. Le secteur de l'énergie solaire est le principal
contributeur à cette baisse, après un pic à 2010 personnes employées en 2011-12
puis une chute à 470 l'an dernier. Les emplois créés le sont principalement en
Chine, ou baissent lorsque les subventions diminuent.
Résultat des courses : une réaction du gouvernement
face à l’opinion publique qui s’indigne : Et donc, l’Australie a relancé ses
centrales à charbon, pour pouvoir équilibrer son réseau !!!!! et tant pis pour
le climat. Ou les énergies renouvelables, ou le climat, il faut
choisir !
Et avis aux
dirigeants politiques : Elections fédérales du 18 mai 2019. La coalition du Parti Libéral au
pouvoir de Tony Morrisson était donnée perdante par tous les sondages qui
prédisaient une large victoire du Travailliste Bill Shorten… qui a
finalement perdu.
La raison :
Bill Shorten ambitionnait de faire de l’île une « superpuissance des énergies
renouvelables… Les Australiens ont compris
Conclusion pour
la France : En hiver, et maintenant en été, les pointes de consommations se
font de plus en plus importantes et proches de la limite de production. Fermer
Fessenheim, sur des critères, non pas de sécurité, mais politiques et
démagogiques est déjà une gigantesque, périlleuse et coûteuse erreur, mais sur
laquelle il parait maintenant difficile de revenir ! Alors, il faut
construire 2,4,6 EPR !
Maintenant !
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