Dans
un premier blog, je me suis efforcé de relater les conditions, les méthodes et
les résultats du débat organisé par la Commission Nationale du débat public
(CNDP) sur le Plan National de Gestion des déchets radioactifs (PNGMDR). Ont
été présentés également des techniques relativement innovantes pour permettre
malgré la présence d’anti-nucléaires très militants de tirer de cette
consultation des enseignements utiles, au moins quant à la compréhension par
l’opinion des enjeux : clarification des controverses, groupe miroir, l’atelier de la relève.
Ceux
qui le souhaitaient ont pu se référer à des documents assez complets sur
l’historique de Cigéo :
Cigéo, un projet de long terme
qui qui vient de loin…
2006
: loi relative à la gestion durable des matières et des déchets radioactifs . La
loi du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et
des déchets radioactifs complète la loi du 30 décembre 1991. Sur la base des résultats des 15 années de
recherche, de leur examen par les différents évaluateurs et du débat public
de 2005-2006, la loi de 2006 a précisé que les trois voies de recherche prévues
par la loi « Bataille » étaient complémentaires mais a considéré que le stockage réversible en formation géologique profonde
était la solution de référence pour la gestion à long terme des déchets HA
et MA-VL. Il est également précisé que le coût de la solution de stockage
réversible en couche géologique profonde est arrêté par le ministre chargé de
l’énergie, sur la base d’une proposition réalisée par l’Andra, des observations
des producteurs de déchets radioactifs et de l’avis de l’ASN. Le coût du projet a été fixé, par arrêté du
15 janvier 2016, à 25 milliards d'euros aux conditions économiques du 31
décembre 2011. Il est également prévu que ce
coût soit actualisé régulièrement. : « Le coût fixé (…) est mis à jour
régulièrement et a minima aux étapes clés du développement du projet (autorisation de création, mise en service,
fin de la "phase industrielle pilote", réexamens de sûreté),
conformément à l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire. »
Enfin, cette loi prévoit que la demande d’autorisation de
création du centre de stockage soit précédée par l’organisation d’un débat public. 2013 : débat public sur le projet
Cigéo, centre de stockage géologique profond. Le débat s’est tenu du 15 mai
2013 au 15 décembre 2013 dans un contexte tendu. Le débat a notamment été
prolongé de deux mois suite au blocage des réunions publiques, qui n’ont pu se
tenir, par des opposants au projet. Le blocage des réunions publiques a
également conduit la CNDP à définir de nouvelles modalités de participation du
public : débats contradictoires sur Internet, partenariats avec la presse
locale, permanences, ainsi que l’organisation d’une conférence de citoyens
entre décembre 2013 et février 2014. L’organisation de cette conférence de
citoyens correspondait à la volonté de la CNDP de recueillir un avis informé du
public, et ce, malgré l’annulation des réunions publiques initialement
programmées.
Arrêté
du 15 janvier 2016. Pour tenir compte des avis et attentes exprimés pendant
le débat public et pour conserver l’approche par étapes initiée par la loi de
1991, le maître d’ouvrage du débat public (l’Andra) a proposé les éléments
suivants : intégrer quatre évolutions du projet suite au débat public: une phase industrielle pilote au démarrage de
l’installation; la mise en place
d’un plan directeur pour l’exploitation du stockage régulièrement révisé ; l’aménagement du calendrier; l’implication de la société civile dans le
projet;. L'exploitation du centre débute par une phase industrielle pilote
permettant de conforter le caractère réversible et la démonstration de sûreté
de l'installation, notamment par un programme d'essais in situ. Tous les colis
de déchets doivent rester aisément récupérables durant cette phase. La phase
industrielle pilote comprend des essais de récupération de colis de déchets ».
La demande d’autorisation de création ne pourra être délivrée que par un décret
en Conseil d’État qui devra fixer le
délai de réversibilité, ce délai ne pouvant être inférieur à 100 ans.
2016
à 2018: instruction du dossier d’options de sûreté. Le décret du 23 février 2017 est venu préciser
la notion des inventaires (de référence et de réserve) des déchets destinés à
Cigéo.
11
janvier 2018 : L’ASN a rendu son avis, elle estime que le projet
Cigéo a atteint dans son ensemble une maturité technique satisfaisante au stade
du dossier d’options de sûreté. Elle estime aussi que le dossier d’options de
sûreté est documenté et étayé et constitue une avancée significative par
rapport aux précédents dossiers ayant fait l’objet d’avis de l’ASN. Des
compléments ont toutefois été demandés et devront être apportés pour la demande
d’autorisation de création.
Les principales échéances à venir: 2020 : dépôt par l’Andra de la demande d’autorisation de création
de l’installation de stockage réversible en couche géologique profonde. L’autorisation du projet n’interviendra pas
avant 2023, et au moins 3 ans d’instruction, et sera délivrée par décret en
Conseil d’État dans les conditions mentionnées supra. Le décret d’autorisation
de création couvrira l'ensemble du projet, et permettra le commencement des
travaux de construction. 2025 :
démarrage de l’installation de stockage réversible profond par une phase
industrielle pilote. La phase
industrielle pilote sera mise en œuvre avec, dans un premier temps, la
réalisation d’essais en « inactif », c’est-à-dire avec des colis représentatifs
des futurs colis mais non radioactifs. Ensuite, et préalablement à la première
mise en œuvre de substances radioactives, l’Andra devra obtenir l’autorisation
de mise en service partielle de l’installation auprès de l’ASN. Après
délivrance par l’ASN d’une autorisation de mise en service partielle, des
essais en « actif » (avec mise en œuvre de substances radioactives dans
l’installation) seront réalisés toujours couverts par la phase industrielle
pilote.
Un travail impressionnant effectué, avec cette étape très positive de
l’avis de l’ASN de 2018, et encore beaucoup à faire, un projet mené avec
sérieux, sans précipitation sans brûler les étapes. Avec ce résultat :
« Le projet de stockage géologique
profond Cigéo est depuis 2006 la solution officiellement de référence pour la
gestion des déchets ultimes de moyenne et haute activité à vie longue ».
Oui, sauf que cette solution de référence peine à
convaincre…Et que le mérite de ce Grand Débat de la CNDP aura été de permettre
la mise en évidence des réticences, des arguments, des doutes et des peurs,
parfois irrationnelles et parfois manipulées auxquels il faudra répondre…
Les
problèmes évoqués.
La
sécurité : « La sûreté du stockage, et avec lui le
risque potentiel pour les habitants et leur territoire, a été évoquée
explicitement, notamment à Bordeaux, Rennes et Tours, avec un focus sur le
risque d’incendie en milieu souterrain (doutes sur la capacité à maîtriser son
développement), les risques d’explosion liés au stockage et la possibilité
effective de récupérer les colis stockés (le cas du projet Wipp aux États-Unis
ou de Stocamine en France apparaissent comme de sérieux contre-exemples). »
WIPP : Un
mot sur WIPP, stockage des déchets militaires américains, cité et recité par
les antinucléaires. Après 15 ans d’utilisation sans problèmes, ce centre a
connu en
février 2014 deux incidents ; un incendie déclenché par un camion
qui a pris feu en souterrain, dans une partie non radioactive ; puis, sans
lien, la fusion d’un fut de matériau radioactif avec dégagement de
radioactivité pendant une quinzaine d’heures, sans atteinte des valeurs
limites. La cause de cette fusion a été identifiée et est assez
incroyable : dans le conditionnement de ces déchets est utilisée une
argile qui sert aussi de litière minérale pour les chats, et elle a été
remplacée par une litière organique…qui a pris feu.
Aucun de ces incidents n’a eu d’effet sanitaire, même une
bourde aussi insensée que le second. Le fonctionnement du centre a été arrêté
pendant près de trois ans (14 février 2014 -8 décembre 2016) avant autorisation
de sa réouverture par l’administration Obama.
Le débat a amené Cigéo à répondre précisément à cette
interpellation (réponse très complète https://participons.debatpublic.fr/processes/pngmdr/f/41/questions/104?component_id=41&locale=fr&participatory_process_slug=pngmdr). Brièvement, pour le premier
cas, pas de moteurs thermiques dans Cigéo, véhicules électriques sur rail et
non sur pneus, dispositifs de détection et de combat anti incendie ; pour
le second, le conditionnement des déchets n’est pas le même : la
vitrification et un container acier pour les déchets de haute activité constitue
une sécurité vraiment importante qui rend impossible tout combustion ; les
déchets de moyenne activité à vie longue (MAVL) sont conditionnés dans un colis
en béton ou en acier avec une matrice en béton ou bitumineuse. Pour ce dernier
cas seulement, assez minoritaire, l’ASN a demandé des études supplémentaires.
Enfin, dernière leçon du Wipp : le contrôle qualité
des colis de déchets avant stockage constitue un facteur clé de sécurité.
L’ensemble de ces données montre que les risques mis en évidence par le WIPP (encore
une fois très différent par la nature des déchets et le site) ont été bien
anticipés.
La
mine d’Asse
Il est difficile de faire le silence sur les pratiques
des Allemands à Asse-2, ancienne mine de sel en Basse-Saxe qui a été utilisée
comme site de stockage des déchets de basse et moyenne activité (ne dégageant
pas de chaleur notable) de 1967 à 1978 en expérimentation puis
de 1978 à 1993, date à laquelle le projet a été arrêté assez brutalement
– et justement. Dans les mines de sel, pas d’étais ; on travaille de façon que les espaces
exploités soient disposés en sorte que le sel restant devient l'architecture de
la mine et supporte le terrain situé en surplomb. En raison du haut degré
d'exploitation, la déformation à Asse –II avait atteint une telle extension que
le sel sous tension perd peu à peu sa cohésion et des infiltrations importantes
et récurrentes d’eau se sont produites. Les mines de sel, et la saumure plus
encore sont fortement corrosives ; au début, les fûts métalliques dans
lesquels les déchets étaient livrés étaient considérés comme des fûts de
transport, jamais comme des barrières de
longue durée – en fait, leur durée de vie était estimée à trois ans ! En
1995, un point d'écoulement de saumure contaminée (principalement au Césium 137) est détectée,
mais il faudra attendre 2008 pour que les autorités soit averties…le scandale
est alors tel qu’il entraine rapidement la fermeture du centre.
Mines de sels instables et corrosives, dont même à
l’époque, et encore plus aujourd’hui aucun expert ne recommanderait de
l’utiliser pour le stockage de déchets radioactifs, déchets mal conditionnés, négligences
multiples et dissimulation des problèmes, présence de colis non déclarés, centre
de stockage considérée comme une véritable poubelle, tout y est. Signalons tout
de même que, pourtant, à aucun moment des concentrations radioactives
supérieures aux limites autorisées n’ont été enregistrées.
Là, j’avoue, je perds un peu mon calme; en des secteurs
très différents, depuis plus de trente ans, j’ai vu les Allemands travailler
comme des porcs, sans conscience
professionnelle et stupidement,
et pour moi la Deutsche Qualitât est devenu un slogan vraiment
mensonger. Dans plusieurs domaines.
Coût
du projet : « La rencontre de Paris dédiée à l’économie
a aussi abordé le coût du stockage et des alternatives, et incidemment la
dépendance économique du projet aux différents scénarios d’évolution des
politiques énergétiques. Introduit par une recommandation de la Cour des
comptes sur ce sujet, le débat a conduit rapidement à un quasi-consensus sur la
méthode d’évaluation du coût du projet hors norme qu’est Cigéo, sinon sur les
résultats futurs de cette méthode. Personne
ne s’est élevé contre l’idée que l’évaluation d’un tel projet ne pouvait que
résulter d’un processus de révision périodique, en fonction de scénarios ou
d’options de traitement voués à évoluer »
Entreposage
ou stockage ? « Il y a également une question qui est revenue et qui a
donné un débat assez virulent: le choix entre entreposage et stockage? L’idée
qui est revenue est que l’entreposage donne la main aux générations futures sur
les déchets radioactifs. Les déchets sont toujours là. Elles doivent s’en
occuper. Nous laissons une possibilité, si nous trouvons une nouvelle solution
scientifique, pour nous en occuper. Pour le stockage, nous installons les
déchets radioactifs quelque part. Nous nous débarrassons d’une charge pour les
générations futures. Nous fermons cependant la porte à toute solution future ».
C’est ici Greenpeace qui est à la manœuvre : « Ce projet présente de graves risques en termes de
sûreté, et quoi qu’en dise l’industrie du nucléaire, rien n’est prévu pour
assurer sa réversibilité. Les générations futures doivent être en mesure de
choisir comment disposer de ce fardeau que nous leur léguons. C’est pourquoi
Greenpeace préfère l’entreposage à sec en surface, une alternative pérenne et
passive, qui permettra de retirer les colis à tout moment et d’en disposer
autrement si on le souhaite. Dans tous les cas, cacher nos déchets n’est pas
une solution. »
(NB. Nous parlons ici des déchets à vie longue ou moyenne
et forte activité. Les déchets à vie très courte (<100 jours) ou courte (<31 ans) sont
entreposées en piscines ou en surface sans que cela pose problème sur ses
échelles de temps assez courtes. Mais le cas est totalement différent pour les
déchets de Haute et Moyenne activité à vie
longue.
Et Greenpeace joue ici sur du velours, la peur de prendre
une décision « définitive ». On peut (il faut) déconstruire leur
pseudo-argumentation, mais il sera difficile de lutter contre son arrière-plan
procrastinateur.
Graves
risque en termes de sécurité ? Lesquels ? Ce n‘est pas l’avis de l’ASN en
France. Ce n’est pas l’avis des experts nucléaires aux USA, en Chine, en
Russie, en Finlande, en Suisse, au Japon, au Canada qui se sont tous décidés en faveur de
l’enfouissement en formation géologique profonde des déchets HA et MA-VL. Et en
Australie (mais après la tenue d'une commission royale d'enquête, favorable au
projet en mai 2016, des citoyens australiens choisis au hasard se sont
prononcés massivement contre le projet en novembre 2016)
La
réversibilité : si, une période d’au moins cent ans est prévue
pour la réversibilité
L’entreposage
à sec en surface est-il sûr ? Bien sûr
que non. L’entreposage à sec en surface est sensible à tout ce qui peut
affecter la surface de la Terre ; inondations, tremblements de terres, risques
humains (manipulations maladroites, vols, terrorisme, intrusions diverses). Les
déchets restent accessibles pendant combien de temps ? Rappelons que nous parlons ici de déchets à
vie longue (10.000-15.000 ans). Pour le coup, personne ne peut prévoir ce qu’il
se passera sur terre. Au contraire, dans Cigeo, après la période
de validation, ces déchets seront confinés et
inaccessibles jusqu’à ce que leur radioactivité revienne au seuil
naturel. La géologie règlera un problème géologique, indépendamment de
toute intervention humaine. C’est donc au contraire l‘entreposage à sec soutenu
par Greenpeace qui est la solution de danger maximal.
Pourquoi cette incohérence alors ? Cette question
des déchets ultimes est la seule qui
reste à traiter, celle qui revient tout le temps, et qui préoccupe tous ceux
qui de bonne foi ou non s’inquiètent des inconvénients du nucléaire; qu’en
ferons nous, que lèguerons-nous aux générations futures. Alors l’explication la
plus probable est que Greenpeace, fanatiquement et idéologiquement et
irrationnellement opposé au nucléaire, ne veut surtout pas qu’il y ait une
solution pour les déchets nucléaires à vie longue ; ils y perdraient leur
principal fonds de commerce.
Retenons cette réponse de Jean-Yves Le Deaut (Docteur es
sciences, président très actif durant trois ans de l'Office parlementaire
d'évaluation des choix scientifiques et technologiques), qui a tenu
courageusement à déposer sa contribution au débat public sur les déchets sous
forme d’un cahier d’acteur (n°29) : « Aujourd’hui défendue par les
opposants au projet Cigéo, cette solution d’entreposage à long terme comporte
cependant des risques bien plus importants que le stockage en couches
profondes. … Passer par l’entreposage de
durée indéterminée aurait surtout pour conséquence de retarder la solution de
stockage qui s’imposera à terme. Cela reviendrait à se défausser de la gestion
des déchets sur les générations à venir. »
C’est exactement cela. C’est Greenpeace, en toute
hypocrisie, qui lègue le problème des déchets nucléaires aux générations
suivantes, et pas les partisans de Cigeo, qui, au contraire, apportent une
solution sûre et pérenne.
Les positions du groupe miroir
Plus intéressants que les petites manœuvres, manipulations et intimidations
de Greenpeace sont les réactions du groupe miroir, moyen pour la CNDP de capter
l’opinion de citoyens non militants sur le sujet. Extraits :
« Non à l’oubli organisé des déchets stockés en
couche géologique profonde.
Oui à la réversibilité des solutions envisagées
aujourd’hui pour ne pas décider à la place des générations futures et laisser
la porte ouverte à d’éventuels progrès technologiques.
Il faut garder la possibilité de faire d’autres choix,
selon les connaissances et compétences technologiques futures. La mémoire
collective doit être un moyen de ne pas tendre vers l’oubli et de garder
espoir: des alternatives à l’enfouissement définitif pourraient être trouvées.
Oui à une coopération internationale renforcée sur ce
sujet qui engage l’humanité au-delà des frontières nationales.
Il n’y a pas de meilleure solution, seulement une moins
pire que les autres, le principe de réversibilité a été largement approuvé
comme constituant un point d’équilibre relatif entre sûreté et flexibilité. Il
permet d’orienter la décision sans la confisquer aux générations à venir.
L’approche
dirigée (i.e. stockage géologique dédié avec période de réversibilité, puis
fermeture définitive du site) a été considérée comme moins vulnérable aux
perturbations liées aux activités humaines. Elle offre
la possibilité d’imaginer une stratégie cohérente, avec un terme. L’approche
ouverte (i.e. solution temporaire d’entreposage robuste en surface le temps de
développer un autre scénario de prise en charge satisfaisant), quant à elle,
présente plus d’incertitudes, mais pourrait résulter in fine sur une meilleure
prise en charge des déchets ultimes ; elle a été considérée comme plus à même
de recueillir la confiance du public.
L’entreposage de longue durée (de 100 à 300 ans) dans
l’attente d’une solution de transmutation efficace ne pose pas de difficulté
technique majeure nouvelle; sa sûreté et sa sécurité, comme celles de Cigéo
pendant la phase d’ouverture de l’ordre de 100 à 120 ans, nécessiteraient
toutefois des mesures particulières, inhabituelles sur de telles durées »
Deux conclusions me paraissent particulièrement
ressortir :
1) l’argument avancé par certains partisans de Cigéo
selon lequel « on enterre les
déchets, puis on les oublie », ou « il faut organiser l’oubli
progressif des installations souterraines », ça ne passe pas, mais
alors pas du tout !
2) le principe de
réversibilité (par des propositions d’allongement indéfini) a été perverti en
procrastination, en peur de prendre et d’assumer une décision pourtant rationnelle.
Il faut dire que le débat a été perturbé par une
intervention assez intempestive du récent Prix Nobel de Physique et spécialistes
des lasers Gérard Mourou sur la
possibilité d’utiliser le laser pour transmuter les déchets à vie longue en
déchets à vie plus courte. Lui-même a admis que rien ne permettait pour
l’instant de prévoir la moindre application industrielle à cette possibilité
théorique (le bilan énergétique est très très défavorable..s’il faut créer plus
de déchet qu’on peut en transmuter, ça le fait pas) et reste un partisan du
projet Cigéo : « La transmutation de déchets radioactifs et le
stockage Cigéo sont des solutions clairement complémentaires. C’est ce que
j’aime beaucoup, il n’y a pas d’affrontement » (https://www.andra.fr/la-transmutation-de-dechets-radioactifs-par-laser-de-haute-puissance-le-defi-de-gerard-mourou)
Sur cette peur des
responsabilités, une remarquable intervention de J. L. Salanave (ex Directeur des Technologies d'AREVA ,
professeur à Centrale, membres d’associations écologistes favorables au
nucléaire ) :
: «Finalement, la
réversibilité pour quoi faire? Par peur de se tromper? Ou pour satisfaire un
principe de précaution inscrit dans la Constitution?… Et pourtant, n’est-il pas plus important que Cigéo, dont la forme la
plus sûre est “non réversible”, soit pour nous et les générations futures notre
meilleure solution d’aujourd’hui et réponde parfaitement à l’objectif: isoler
définitivement de la biosphère des déchets hautement radioactifs le temps que
leur radio-toxicité décroisse et disparaisse naturellement? Perfectible ou
pas, Cigéo restera toujours un progrès, un risque moindre et un fardeau injuste
évité aux générations futures, par rapport à l’entreposage alternatif actuel en
surface à la Hague. » Cahier d’acteur n° 6,)
Et pour plus détail, allez sur le très bon site de l'Andra dédié à Cigéo ! : https://www.andra.fr/cigeo
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