Multiplier par 20 la production éolienne
offshore !
Le 22
juillet, la Commission européenne a lancé une consultation publique sur le
développement de l’énergie offshore. L’enjeu est de taille : l’UE et l’Agence
Européenne de l’Energie sont convaincues de l’énorme potentiel de l’énergie
offshore.
Le
président de la Commission Européenne, Kadri Simson, a été très clair : “Pour atteindre la neutralité climatique
d’ici 2050, nous devons multiplier par vingt la production d’énergie offshore
de l’Union Européenne. Cela signifie qu’il sera plus facile de construire des parcs
éoliens offshore à grande échelle d’une manière écologiquement durable.”
L’Union
Européenne compte donc développer l’énergie offshore à grande échelle. L’Agence
Européenne de l’Energie estime que l’énergie offshore pourrait devenir la
première source de production électrique à l’horizon 2040.
Une
conviction qui se retrouve dans les objectifs annoncés par la Commission
européenne dans son Green Deal. La Commission ambitionne d’atteindre en 2050
une production d’au moins 230 GW dans la tranche basse des estimations. Au
mieux, la production pourrait atteindre 450 GW. Une étude
réalisée par WindEurope propose un scénario de développement en deux phases :
d’abord installer 7 GW chaque année entre 2020 et 2030. Puis, augmenter la
puissance de 18 GW chaque année.
Commentaire :
a) pour
atteindre la neutralité climatique- Oh
le vilain mensonge ! Pas plus que l’éolien terrestre, l’éolien off
shore n’est pilotable, et pas plus que pour l’éolien terrestre, il n’y a pas de
foisonnement en Europe. Par conséquent, l’éolien off shore doit être adossé à
une énergie pilotable, probablement du gaz.
Donc l’éolien
off shore c’est en réalité au mieux 40% de vent et 60% d’autre chose. Si cet
autre chose c’est du gaz, eh bien, par rapport au nucléaire, on ne décarbonne
pas, au contraire, on recarbonne ! et la neutralité climatique, on l’oublie !
b) comme d’hab,
on parle là de la puissance nominale, pas de la production réelle.
c) A aucun moment, le coût n’est abordé dans
l’article… sans doute parce qu’il est faramineux ! (cf ci après)
L’Allemagne et Wind Europe à la manoeuvre
Cette année,
l’Allemagne, grand défenseur de l’énergie offshore, a les coudées franches pour
donner un coup d’accélérateur sur le sujet puisqu’elle assure la présidence de
l’Union Européenne pendant le deuxième semestre 2020. Dans le même temps, elle
préside cette année la Coopération énergétique des mers du Nord qui sont déjà
tombés d’accord sur un programme de développement de l’énergie éolienne
offshore. L’Allemagne affiche des objectifs très ambitieux. En 2020, le pays
compte déjà 1 469 éoliennes offshore, pour une production de 7,5 GW. D’ici
2030, l’Allemagne compte atteindre entre 15 à 20 GW en développant de nouveaux
parcs éoliens offshore. Sur le long terme, pour compenser la fin du charbon,
l’Allemagne ambitionne même d’atteindre 50 GW. Alors, c’est clair, l’Allemagne
veut piloter le projet européen d’énergie offshore.
Les éoliennes
offshore ne sont pas la seule source d’énergie qui intéresse l’UE. Kadri Simson:
“Nous devons également utiliser le potentiel d’autres sources renouvelables
telles que l’énergie solaire offshore ainsi que les nouvelles opportunités
d’énergie marémotrice et océanique.” D’abord développés dans les Maldives pour
répondre aux besoins énergétiques générés par le tourisme, le solaire offshore
connaît depuis un succès croissant. L’Union Européenne est bien décidée à
prendre la vague du solaire offshore le plus tôt possible.
Commentaire : le
solaire est déjà l’une des énergies les plus chères et ultrasubventionnées je
vous laisse imaginer le solaire off shore…Décidément, les Allemands et la
Commission Européenne en veulent à nos paysages côtiers.
Le casse-tête des zones maritimes : faire sauter
toutes les protections, l’énergie d’abord, les autres usagers ensuite.
Pour développer
l’énergie offshore en Europe, il va d’abord falloir trancher la question du
découpage des zones maritimes. L’espace maritime fait l’objet d’un découpage
par zones. Chaque zone est dévolue à un usage précis : réserves de pêche, zones
de protection de la nature, espaces militaires avec accès restreint. Les zones
maritimes qui peuvent accueillir des parcs éoliens ou solaires offshore sont
donc limitées.
Dans son étude
de novembre 2019, le lobby des industriels de l’éolien, WindEurope précisait
que l’espace maritime capable d’accueillir des éoliennes offshore était trop
petit. On ne pourrait installer que 112 GW quand il faudrait 450 GW. Giles
Dickson, le président de WindEurope, précisait alors : “Nous allons devoir approcher différemment la planification de l’espace
maritime. Les zones aquatiques doivent pouvoir faire l’objet d’usages
multiples.” Pour faciliter le développement des parcs offshore, la Commission
Européenne va donc devoir résoudre ce problème en priorité.
Commentaire :
l’éolien off shore, sponsorisée par le lobby gazier aura priorité et on enverra
valdinguer protection des paysages, conservatoires du littoral et les autres
activités, telles la pêche, le tourisme, la plaisance, les nécessités
militaires.
Décidément Wind
Europe aura bien travaillé ! Wind
Europe n’est pas une « gentille » ONG écologiste, mais le très puissant
et influent lobby des industriels de l'éolien.https://lenergeek.com/2020/07/23/lue-accelere-sur-lenergie-offshore/
Wind Europe, association des industriels de l'éolien, veut 57 GW d'éolien offshore le long des côtes françaises. Il ne
resterait rien de ce pays et de ses littoraux commente Vent Libre
(@Fragren36)
Selon Wind Europe, la France possède l’un des plus forts
potentiels de production d’énergie d’origine éolienne marine en Europe. Ce
serait l’un des pays les plus sollicités de l’Union européenne, après le
Royaume-Uni (80 GW) et les Pays-Bas (60 GW). Dans le schéma présenté par Wind
Europe, les cotes françaises
fourniraient 57 GW, : 40 GW, soit près de la moitié de la capacité
envisagée dans l’océan Atlantique et la Manche et 17 GW au large
des côtes méditerranéennes. L’Allemagne, les pays scandinaves et nordiques,
mais aussi la Pologne ou les pays baltes, seraient, quant à eux, mobilisés sur
la Mer du Nord pour 212 GW et la Mer Baltique pour 83 GW.
Cela représenterait 115
parcs de la taille de celui de la baie de Saint-Brieuc.
Faut-il se lancer dans l’eolien off shore ? La réponse
claire et nette de Jean-Marc Jancovici : Non !
Jean
Marc Jancovici, on ne le présente plus ( Fondation Nicolas Hulot,
X-environnement, Shift Project, Haut Conseil pour le Climat…). Extrait de son
exposé devant la Commission Aubert :
:«
L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans
ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un
truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards
d’euros vous avez de quoi payer 6000 euros de prime de conversion du fuel en
pompe à chaleur aux quatre millions de ménages français qui sont chauffés au
fuel, qui sont souvent des ruraux, souvent précaires. Qu’on augmente mon taux
d’imposition pour ça, moi je veux bien ! Mais qu’on me prélève un centime de
plus pour payer l’éolien offshore, ce truc de Shadock »….J’aurais fourni la
totalité de la pompe à 10 à 15 millions de ménages français. J’aurais sorti la
totalité du fioul et les deux tiers du gaz et gagné une partie de ma course
contre la montre. J’aurais évité 15 % des importations de pétrole, donc, selon
les années, de 3 à 6 milliards d’euros, voire 9 milliards d’euros. J’aurais
évité la moitié des importations de gaz, créées macroéconomiquement de l’emploi
et évité du CO2 »
Les
conditions de l’éolien en mer expliquent des coûts particulièrement élevés. Une
éolienne en mer doit résister non seulement au vent (ça il vaut mieux !) mais
aussi aux vagues, à la corrosion du sel, et donc il faut utiliser plus de
matériaux et plus de traitements à puissance installée égale, sans parler du
support immergé.
A
cause de ces raisons, et aussi de la zone d’implantation, la construction en
mer augmente la dépense en carburant par rapport à la construction à terre, et
augmente aussi la dépense en carburant pour la maintenance.
Il
résulte de ces « surcoûts » à la construction que l’éolien off-shore, malgré un
taux de charge augmenté (Vesta annonce de 30% à 50%, ce qui soit dit en passant
correspond peut-être au cas du Danemark mais pas au cas de la France, où les
meilleurs sites dépassent tout juste 35% de facteur de charge), fournit certes une énergie plus importante par éolienne
installée, mais avec un « contenu en carbone par kWh » qui reste à peu près
identique. Les éoliennes soient off-shore ou à terre, elles produisent
toujours de l’électricité intermittente. De
ce fait, dès qu’il y a 1 MW d’éolien installé quelque part, il faut
obligatoirement, pour assurer la continuité de la fourniture d’électricité,
installer un peu moins de 1 MW « d’autre chose » ailleurs. Installer 24 GW
d’éolien suppose donc d’avoir « ailleurs » pas loin de 20 GW de puissance de
pointe provenant d’une autre source pour pallier les variations du vent, et au
surplus cette « autre source » devra
fonctionner 70% à 80% du temps pendant que l’éolien assurera sur 20% à 30% du
temps. »
Des coûts gigantesques dénonciation de la Cours
des Comptes et petites manips très
douces pour les promoteurs
Pour
fixer les idées :
Nucléaire historique :33-40€/MWh
Photovoltaïque : 62-99€/MWh
Eolien : 60-65€/MWh
Eolien marin : 120 € -220 € /MWh (éolien posé) et entre 170 € -360 € /MWh (éolien flottant)
EPR: 70-80€/MWh
Ajoutons les subventions publiques: Eh oui, les
producteurs « alternatifs » les oublient souvent !
Nucléaire : 25€/MWh
Eolien: 476 €/MWh
Photovoltaïque :+500 €/MWh
Donc,
l’éolien off shore, ça coûte très très
cher ! Et c’était bien l’avis de la Cour des Comptes, avant même le délirant
plan allemand … :
La
Cour des Comptes estimait en 2018 (Rapport sur le coût des ENR) que
les six parcs d'ores et déjà attribués au large des côtes françaises devraient
coûter 2 milliards d'euros par an sur 20 ans, soit un montant total de 40,7
milliards, pour une part de 2% du mix énergétique !!!
Donc,
on était parti pour 40 milliards d’euros (Md€) ce qui élevait le coût de
production de l’électricité à 22 c€/kWh, alors que cette électricité est
vendue… 4 à 6 c€/kWh sur le marché.Ca faisait quand même un peu cher ( d’où
Jancovici : il faut arrêter tout cela),
Commentaire :
40 milliards, ça fait au moins 4 EPR bien construits, avec un peu d’entrainement !
Alors,
miracle et roulement de tambour : le président Macron a annoncé le 20 juin 2018
que, après négociations avec les promoteurs, leur coût a été ramené de 40 Md€ à
25 Md€ par miracle, sans qu’aucun des opérateurs ne se plaignent ou ne se
retirent des projets…
Un
miracle, on vous dit…Sauf que, changement : les raccordements des éoliennes off-shore au réseau d’électricité
seront à la charge de RTE, alors que ces opérations coûteuses sont normalement à la charge du producteur.
Donc,
le miracle n’est en fait qu’un vrai tour de passe passe qui en fait arrange
bien les producteurs. d’autant que ces coûts de raccordements sont assez peu
prédictibles, et que la France a des systèmes côtiers plus compliqués que les
sites peu profonds et souvent sableux de la Mer du Nord et de la Baltique. ..
Eh bien,
risque et coût seront pris en charge par le réseau et donc le contribuable,
selon la bonne recettte des affairistes et des margoulins de l’éolien : risque
publics, profits privés. C’est pas beau !
Risques accrus d’effondrement du réseau :
Et ça
c’était avant le programme dément que la Commission Européenne et l’Allemagne
veulent imposer à la France ! Du coup, un autre danger se profile :
celui de la déstabilisation du réseau. Si
l’éolien off shore représente en puissance nominale une fraction non négligeable ( voire même l’équivalent) de
la production nucléaire, alors celle-ci ne pourra plus compenser ses variations
brutales. Recettes pour une catastrophe assurée, l‘effondrement du
réseau !
La destruction des activités maritimes et
littorales : témoignages de pêcheurs devant la Commission Aubert :
« Un
port comme Le Tréport, c’est 200 marins, il est fréquenté par 75 navires de
pêche sur l’année et représente un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros.
Lorsqu’on nous a présenté le projet, nous avons tout de suite compris que s’ils
mettaient les éoliennes là, nous signions notre arrêt de mort. Uniquement avec
le chantier nous serions obligés d’arrêter de travailler pendant 2 ou 3 ans…
Nous avons organisé un voyage
dans un parc éolien en activité bénéficiant de conditions similaires aux
nôtres, avec une courantologie et des fonds marins comparables. En mars 2017, nous avons ainsi visité le parc
de Thannet sur proposition de l’Institut maritime de prévention (IMP)
et nous étions une dizaine de pêcheurs. Nous sommes revenus en pleurant : le port de pêche s’est vidé, il n’y a
plus que du fileyeur, nous n’avons vu aucun bateau de pêche en activité. »
( Olivier Becquet).
Quant au tourisme, il est assez
sûr, comme pour l’éolien terrestre, que la vue de champs d’éoliennes ne
constituera pas un facteur d’attraction.
Katherine
Poujol de « Gardez les Caps » conclut en se référant au rapport du député
Aubert : « pas d’éoliennes dans
les zones de pêches artisanales et une distance d’éloignement minimale de 50 km
en mer. »
Bref,
on a compris : « L’éolien off shore,
s’il y a un truc qu’il faut arrêter tout
de suite, c’est bien ça ! »
Eh ben
non, grâce à l’action résolue des lobbys comme Wind europe et à leur influence
sur une Commission européenne au surplus très pro allemande, on va accélérer !!!
Et les premiers sacrifiés sont connus : les
magnifiques plans d’eau entre Belle-Ile et Groix !
Une soixantaine d’éoliennes
flottantes de plus de 200 mètres de hauteur entre Belle-Ile-en-Mer et
Groix. !
Le massacre de ce plan d’eau magnifique avait
doucement commencé avec un projet piloté par EOLFI, CGN Europe Energy et la
Banque des Territoires, réunis au sein de la société Ferme Eolienne Flottante
de Groix. Il s’agissait de 4 puis 3 éoliennes fabriquées au Danemark pour une
puissance nominale de 24 MW. Elles devraient être raccordées par un câble dont
l’atterrage sera réalisé dans le secteur de Kerhillio sur la commune de Erdeven.
C’est RTE, donc le consommateur qui paiera, et les margoulins de l’éolien qui
empocheront les bénéfices ! (Pour raccorder les éoliennes flottantes de
Groix & Belle-Île au réseau existant, RTE va créer une liaison sous-marine
et souterraine de 63 000 volts)
L'emprise globale de la ferme pilote sera d'environ
11 km2 en incluant les lignes d'ancrages.
Tiens, juste un petit graphe pour se remettre les
ordres de grandeur en place et rappeler que l’éolien, ça prend beaucoup,
beaucoup plus de place que le nucléaire ! (variable, mais disons 30 fois plus
au mieux !)
Bon, mais là, on parle de tout à fait autre
chose !
Une soixantaine d’éoliennes flottantes de plus de 200 mètres de hauteur entre Belle-Ile-en-Mer et Groix !!!
Le projet est le premier du genre en France.
Il s’agit de
deux parcs éoliens commerciaux. Un premier de 250 MW d’une vingtaine
d’éoliennes, dont l’attribution est prévue en 2021, et un second pouvant aller
jusqu’à 500 MW, à l’horizon 2024. Pour la première fois en France, il s’agira
d’éoliennes flottantes et non posées au sol. Le raccordement mutualisé vers la
terre et le réseau public de transport d’électricité sera réalisé par RTE.
L’installation éolienne occupera une large ( !!!) zone s’étendant sur 1 330 m2, au sud de l’île de Groix et à l’ouest de Belle-Ile-en-Mer !
Un débat public a été lancé, sous l’égide de la Commission du Grand Debat, qui, pour un projet de cette importance, joue la transparence et la concertation « Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public. « Notre rôle est que tous les publics puissent s’exprimer : les pros comme les antis. Mais, au-delà de dire s’ils sont pour ou contre, on interroge l’opportunité du projet. En quoi cela va les impacter ? Quels sont les aspects négatifs pour eux ? Notre rôle est que tout soit sur la table. Il n’y a pas de questions taboues », explique Chantal Jouanno. Après le 30 novembre, la commission nationale rendra « une photographie des arguments du public mais pas un avis », des conclusions sur lesquelles l’État et les élus pourront s’appuyer pour « corriger le projet ou même y renoncer ».
Donc, si vous ne voulez pas que soit massacré un des plus beaux paysages maritimes français, une aire où la pêche, la plaisance, la croisière sont très actives (Est-ce que les navigateurs qui ont leur bases à Lorient ou la Trinité continueront à venir s’y entrainer , est ce que ces haut lieux du nautisme survivront ? Pas sûr du tout ( le Pole Course de Lorient, c’est 2300 navigateurs, les héritiers de Tabarly, les Armel Le Cléac'h, Thomas Coville, Sébastien Josse, Franck Cammas, Jérémie Beyou…)
Allez sur le site du débat Public et faites connaitre votre opposition ! ‘Faites comme Jean-Marc Jancovici !
D’autant que le débat prend parfois, du côté des
défenseurs de l’éolien, un assez vilain tour, sur le motif punitif : les
Bretons n’ont pas voulu de nucléaire, eh bien, ils auront les éoliennes. Ce
n’est pas du nucléaire dont les Bretons n’ont pas voulu (la Bretagne héberge la
plus ancienne centrale, aujourd’hui en cours de démantèlement- Brennilis), c’est du nucléaire à
Plogoff !
Simulation : vue de Port Locmaria Nord
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.