Europe et Eurokom
Dans un de mes précédents blogs, je
m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a
donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité
géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses
institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à
construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je
propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et
l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.
Dans ce précédent blog,
je citais déjà deux échecs majeurs, deux raisons de détester l’Eurokom :
la guerre en Yougoslavie (150.00 morts), le fiasco moral et politique du
tribunal international sur l’ex Yougoslavie. Pour continuer sur la politique
étrangère : trois échecs majeurs de l’Eurokom : envers la Russie,
envers l’ex Europe de l’Est, envers la Turquie
1)
L’échec Russe de l’Eurokom : la Russie passe en Orient
La Russie, durant la plus
grande partie de son histoire, a voulu appartenir et a appartenu au monde
occidental, sauf pendant deux périodes majeures la période mongole et la
période communiste. Aujourd’hui, constate Hélène Carrière d’Encausse, la Russie est poussée vers l’Asie et c’est un énorme problème. C’est le résultat
d’une défaillance majeure de l’Eurokom.
Il y avait un élan en 1990 un espoir formidable, la sortie de 75
ans de communisme. La Russie a été laissée seule, et s’est débrouillée comme
elle l’a pu en embauchant des bataillons de consultants américains
ultra-libéraux qui l’ont mené à une décomposition totale. Si l’Europe avait à
ce moment tendu les bras à la Russie, les choses auraient été différentes. Non
seulement l’Europe n’a pas aidé la Russie mais a profité de la fin du communisme
pour l’humilier et l’affaiblira. Lorsque Gorbatchev a déchiré le mur de Berlin,
il y avait un accord passé avec les Américains et les Européens : l’Otan ne
devait pas s’étendre à l’est.
Moyennant quoi, ce sont
la Hongrie, la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie qui ont rejoint l’Otan (qui
servait désormais à quoi ?). Puis l’on a parlé de l’Ukraine…Même au début
de son premier mandat, Poutine s’est tourné vers l’Europe en essayant de mettre
en place « la politique des 4 espaces » qui s’est heurté à l’intervention
des USA en Ukraine et surtout à la volonté des USA de devenir la seule
hyperpuissance, à leur intervention en Ukraine et surtout à l’incapacité de l’Eurocom de mener une
politique indépendante. La sortie du communisme a été ratée (Eh non, mettre en place des élections et
passer à l’économie de marché ne suffit pas à sortir du communisme, comme le
pense la secte libérale) ; Poutine a essayé d’aller vers l’Europe mais a
été repoussé. C’est un grave échec (cf l’émission Réplique d’Alain Finkielkraut,
La Russie d'aujourd'hui, 07/04/2018)
2)
L’ex Europe de l’est ; les espoirs déçus, faillite de l’Eurokom
Il y avait un élan en 1989 un espoir formidable, similaire au
printemps des peuples de 1848. L’Europe allait se réunifier, de vieilles
cultures, de vieilles nations renaitre et se rassembler, deux Europes allaient
se rejoindre. Avant 89 et après 89, pour les peuples de l’ex Europe de l’Est,
de l’autre côté du rideau de fer, l’Europe réunie était un aimant et s’annonçait
la joie d’une famille enfin réunie.
Aujourd’hui, quelle
déception, quelle trahison des espoirs des peuples ! Pour nombre de
citoyens de ces pays, majoritaires en Hongrie, en Pologne, en Tchèquie, l’Eurocom,
c’est le retour des Soviets, d’une institution répressive qui veut imposer une idéologie,
celle de la secte libérale au lieu de celle de la secte communiste, mais qui
ont pour point commun de vouloir la fin des nations, un modèle unique de
gouvernance, la destruction des sociétés et des modes de vie traditionnelles,
une immigration incontrolée…
Que l’on suive l’évolution d’un Viktor Orban, l’un
des opposants actifs au régime communiste, proche de Solidarnosc, qui étudia le
libéralisme en Angleterre à l’aide d’une bourse Soros ! Et maintenant, il
fait campagne (et gagne haut la main) avec le slogan Stop Bruxelles ! («
Une nouvelle ère frappe à la porte. Une nouvelle ère de la pensée politique,
car les gens veulent des sociétés démocratiques et non des sociétés ouvertes.»Viktor
Orbán, 28 janvier) (voir aussi l'émission Réplique d'Alain Finkielkraut, la fracture de l'Europe, 21 avril 2018)
3)
L’échec turc de l’Eurokom : la confortation d’un nouveau sultan bien inquiétant
Une promesse d’incorporation à l’Union Européenne, avait
été faite… bien avant que l’Union existe. Elle a été rappelée par nos très
chers amis américains, et c’est un petit piège tout de même assez simpliste :
ou la Turquie
entre dans l’Europe, et l’Europe n’est plus l’Europe, n’est plus un projet
politique, mais un simple marché unique ; ou l’Europe refuse cette entrée,
et se brouille avec la Turquie ,
au moment même où celle-ci ne s’aligne plus systématiquement sur les USA et
rejoint plutôt les positions françaises sur l’Irak, le Moyen Orient…
Face à ce genre de problèmes, nos vieilles nations d’un
vieux continent ont inventé un art politique, la diplomatie. Nous y étions en
France assez exercé, assez affûté, et depuis longtemps, avec la Turquie déjà, cf. la
fameuse alliance anti-impérialiste (contre
Charles Quint) de François Ier et du Grand Sultan.
Qu’a fait l’Eurokom ? En toute mauvaise fois, elle a
fait trainer des négociations dont elle ne voulait en réalité pas ; elle n’a
cessé d’hypocritement exiger des conditions puis d’autres et encore d’autres
sur la démocratie, au point d’arriver exactement à ce qu’il fallait éviter :
rejeter Erbakan vers le retour à un
sultanat autoritaire et de plus en plus inquiétant et à une politique ottomane aventuriste.
Et ceci alors, que lors de la seconde guerre d’Irak, pour la première fois, la
Turquie avait refusé d’être le fidèle
serviteur des USA et de l’Otan et s’était rapproché des positions européennes.
Quel gâchis !
aussi sur https://eurokomonaimepas.blogspot.com/2019/01/presentation-de-ce-blog-debattre-de.html
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