Réforme Macron, pour
les cadres, dégressivité de 30% après 6 mois pour tout salaire initial
supérieur à 4500 € brut!!!. Le taux d’indemnisation passera donc
pour cette population de 57% à 39,9 % !
Dès le 1er novembre 2019, tous les chômeurs qui percevaient plus de 4 500
€ brut de salaire mensuel verront leur indemnité réduite de 30 % à partir du
septième mois. Une mesure qui vise principalement les cadres seniors !
Cf. blog précédent- https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/06/non-la-degressivite-des-allocations.html
et
Pétition unitaire CFE-CGC
et CGT pour protester contre
la dégressivité de l’indemnisation chômage des cadres. Signer vite et nombreux, SVP) :
Non, les cadres
n’abusent pas de l’ assurance chômage !
Il faut se méfier des gens de LREM, ils font vraiment ce qu’ils disent,
surtout quand c’est idiot et injuste ! L’histoire a commencé, en août
2018, quand le député LREM, Aurélien Taché, a lancé l’idée de retoucher à
l’indemnisation chômage des hauts revenus. « La justice sociale, ce n’est pas
de couvrir pendant deux ans des gens qui ont de très hauts revenus et pourraient
retrouver un emploi » !!!
Et de citer l’exemple de quelques traders, mis au chômage en Angleterre
par la crise boursière, et qui reviendraient toucher des indemnités
exorbitantes en France !
Ah toujours cette exquise
méthode de désigner à la jalousie générale les privilégiés ( les cheminots et
leurs statuts spéciaux, EDF et ses tarifs agents..). Donc ici, les cadres aux indemnités
mirobolantes, et qui au lieu de chercher du travail, bronzeraient dans des îles
exotiques.
Réalité des
choses et Fake news : Seulement 900 personnes touchaient
l’allocation maximale (7 454 € brut par mois soit 6560€ net), cela
représente 0,03 % des bénéficiaires en 2017 ; les cadres ne représentaient que
7 % des allocataires indemnisés en 2016 ; 95 % des allocataires cadres perçoivent
une allocation de moins de 2 275 € brut par mois ;
Et pour en rajouter
une louche, une étude très bienvenue de Pole Emploi mise en avant par LREM comme donnant de nouveaux arguments au
gouvernement. Ils démontrent, en effet,
que la catégorie des demandeurs d'emploi percevant le niveau d'allocation le
plus élevée - soit plus de 5000 € mensuels - est aussi celle qui reste le plus
longtemps au chômage. En clair, d'après ces chiffres, les 15 609 chômeurs,
qui, en 2017, ont pu toucher une allocation de 5000 € et plus chaque mois sont
restés plus d'un an et demi au chômage.
Réalité des choses et Fake news : Il faut être singulièrement buse, ou
singulièrement de mauvaise foi pour manipuler les chiffres ainsi ! Car
l’évidence, c’est que la population en question sont des cadres senior de
relativement haut niveau. Constatation de François Hommeril, président de la
CFE/CGC : « Un cadre de haut niveau au chômage met plus de temps à
retrouver un emploi car le marché du travail auquel il s'adresse est plus
restreint et son niveau d'exigence plus élevé. C'est donc normal qu'il prenne
plus de temps et qu'il touche plus longtemps ces allocations. Constatant cet
état de fait, le gouvernement fait l'interprétation inverse : il prétend que
les cadres au chômage recherchent mollement du travail. En plus l'outil
utilisé, la dégressivité des allocations donc, est inefficace. Il existait
avant (NDLR : entre 1986 et 2001) et il a été abandonné justement par ce que ça
ne marche pas. Cela pousse les gens à accepter un emploi déqualifié par rapport
à leur niveau de compétence et ça dévalue l'ensemble de la pyramide des
activités et des demandeurs d'emploi. C'est une politique démagogique »
Il existe une vraie discrimination liée à l’âge, toute chose égale par ailleurs,
analyse Yannick L’Horty, professeur à l’université de Paris-Est et directeur de
la fédération de recherche « Travail, Emploi et Politiques
publiques ». Même à productivité et à rémunération identique, les seniors
ont plus de difficultés à retrouver un emploi. Et plus on avance en âge après
50 ans, plus c’est difficile. »
L’absence supposée de mobilité, la peur des managers d’embaucher un cadre plus âgé qu’eux qu’ils n’arriveraient pas à diriger, ou encore les préjugés concernant la réactivité et l’engagement sont autant d’idées reçues qui bloquent les recruteurs.
L’absence supposée de mobilité, la peur des managers d’embaucher un cadre plus âgé qu’eux qu’ils n’arriveraient pas à diriger, ou encore les préjugés concernant la réactivité et l’engagement sont autant d’idées reçues qui bloquent les recruteurs.
En 2012, la moitié des plus de 55 ans au chômage l’était depuis plus d’un
an, contre moins de 10 % chez les moins de 30 ans, relevait la dernière étude de l’Apec. Sur l’ensemble des chômeurs, seul 13 % des
seniors trouvent un emploi dans le trimestre…
Et senior, c’est pas 57 ans, ni même 50 ans. Statistiquement,
on est senior à partir de 50 ans, mais pour les recruteurs, c’est dès 45 ans !
»estime Jean-Paul Domergue, responsable dans l’association Solidarités
nouvelles face au chômage et ancien directeur des affaires juridiques à
l’Unédic. Une vision que confirme Annie Jolivet, chercheuse au Centre d’études
de l’emploi et du travail, qui dépend du Cnam : « La limite à partir de
laquelle on est "âgé" dépend du recruteur et du secteur d’activité,
certains candidats peuvent être perçus comme "âgés" avant 50 ans ». Un candidat de plus de 48 ans a trois fois
moins de chance de passer la première étape d’une embauche qu’un candidat d’une
trentaine d’années, chiffrait une étude de l’université Paris.
La dégressivité des allocations chômage est-elle
efficace ? Non !
En 1992, en pleine crise économique et face à
l'augmentation du déficit de l'assurance chômage, syndicats et patronat ont mis
en place une allocation dégressive. A l'époque, tous les chômeurs étaient
concernés et le montant de leur allocation baissait tous les quatre mois.
Dans une étude,
l'Insee a conclu que ce type de dégressivité (finalement supprimée en 2001) n'a
pas accéléré le retour à l'emploi. Sauf chez les chômeurs les mieux
indemnisés qui pouvaient voir leur allocation baisser jusqu'à neuf fois au
cours de leur période d'indemnisation. Seul bémol, l'étude n’a pas analysé la
qualité des emplois repris. La question étant de savoir si certains cadres ou
salariés à hauts revenus ont été contraints d'accepter un travail moins
qualifié et moins payé que ce qu'ils espéraient…pénalisant ainsi d’autres
catégories.
D'après
l'OFCE, une soixantaine d'études académiques a été menée dans plusieurs pays
sur les effets de la dégressivité des allocations chômage. 80% d'entre elles
concluent que le système le plus efficace pour stimuler la reprise d'emploi,
c'est celui des droits constants. C'est-à-dire quand un chômeur touche le même niveau d’allocations
tout au long de sa période d'indemnisation. Des études qui visiblement n'ont
pas convaincu le gouvernement.
Trois mois, pour
retrouver un poste pour un cadre senior, c’est juste le temps de commencer à
activer son réseau. Il est visible que M. Aurelien Taché et ses copains de LREM
qui ont voté cette mesure scélérate n’ont jamais été confronté au problème.
Savez-vous qu’être au chômage, c’est loin d’être au repos, que c’est même un
travail à plein temps, et même à plus que temps plein. Et que c’est en plus une
période pendant laquelle vous dépensez plus, parce que vous avez perdu les
avantages du salariat, que vous devez vous déplacer beaucoup, monter des
dossiers ou des présentations etc. sans aide logistique. Sans compter, que pour
beaucoup de cadres âgés, la seule solution est souvent de créer son emploi et
son entreprise… et que les indemnités
chômage servaient aussi à cela.
Non seulement la
dégressivité des allocations chômage est inefficace, elle constitue même une
entrave à la recherche d’un emploi.
Comment en est-on venu là ?
Et bien suite à une grande manip du gouvernement qui a imposé aux partenaires sociaux un cadrage de l’Unedic impossible et extrêmement injuste, puis qui, devant leur refus unanimes, syndicats salariés et patronaux, a prétendu qu’ils étaient incapables de gérer l’Unedic. Réponse de ce syndicat oh combien extrémiste qu’est la CFE-CGG : « On n'a aucune responsabilité dans la situation de l'Unédic. Le système d'assurance chômage, si on fait l'équilibre entre les cotisations et les allocations, est excédentaire. Et c'est comme ça depuis 20 ans. Si le système affiche de la dette, c'est parce que l'État fait peser sur lui d'autres engagements. Comme le financement de Pôle emploi, c'est 3,4 milliards d'euros prélevés chaque année sur les cotisations. Lors de la négociation de la dernière convention, le gouvernement était venu vers nous en imposant une lettre de cadrage pratiquement impossible à suivre. En reprenant la main, il a laissé libre cours à ses idées les plus néfastes. »
Un acte politique d’agression », dénonce François
Hommeril, président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres. L’ancien géologue
n’a pas de mots assez durs pour dénoncer « la violence », « le cynisme » et «
l’inconséquence » de l’exécutif. « Non seulement la réforme prive de leurs
droits ceux qui contribuent le plus, mais, cerise de l’indignité, elle prétend
le faire au nom de la justice sociale. »En 2017, rappelle-t-il, la
participation des cadres finançait le régime d’assurance-chômage à hauteur de
42 %, alors qu’ils ne recevaient que 15 % des allocations. « Inefficace », «
funeste », « néfaste », « démagogique »
C’est aussi « oublier » que les cadres étant peu au
chômage, leurs cotisations représentent 42% des ressources du régime et leurs
allocations comptent seulement pour 15% des dépenses. La dégressivité et le
plafonnement des allocations des cadres dégagera donc peu d’économies. Par
contre, les chiffrages de l’UNEDIC démontrent que mettre à contribution les
cadres dirigeants et instaurer des cotisations chômage sur la part des salaires
supérieurs à 13 500€ permettrait de dégager 700 millions d’euros de recettes
supplémentaires et concernerait d’abord les grandes entreprises qui concentrent
les plus hauts salaires.
Vers la destruction
de l’assurance chômage !
L’enjeu, c’est la conception même du régime d’assurance
chômage et cela concerne l’ensemble des salariés. En plafonnant les allocations, on passe d’un régime donnant droit au
maintien du niveau de vie des salariés à un système de filet de sécurité
minimum avec des indemnités plafonnées et conditionnées. Résultat : pour
maintenir leur niveau de vie, celles et ceux qui en ont en ont les moyens
financiers seront renvoyés vers les assureurs.D’où fin du paritarisme et
étatisation. Elle sera suivie, c’est annoncé, de la fin du système d’assurance chômage,
qui sera remplacé par un filet de sécurité à l’anglaise, un minimum vital
contraignant à reprendre le plus vite
possible n’importe quel emploi.
Il ne restera à ceux qui voudront une vraie assurance
chômage que de se tourner vers les assureurs privés qui commencent à se frotter
les mains. A noter que les Suédois, justement pour éviter l’atomisation de la
société, ont fait le choix contraire de sauver les assurances sociales en
gardant à bord les classes moyennes supérieures
C’est une agression
contre les cadres, et c’est assez simple à comprendre, c’est une catégorie
électorale que LREM et Macron considèrent comme quasiment captive, qui ne
votera jamais Marine Le Pen ou quelque autre opposant. Chiche ?
Vous n’entendez pas dans les campagnes, dans les villes,
dans les entreprises, contre Macron, la grande colère qui monte, qui monte
!
Attention, l’écrasement des classes moyennes provoque des monstres
politiques !
Pétition CFE-CGC et CGT :
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