Bienvenue
dans un monde sans glyphosate- intoxications au Datura
Le 9 mars 2019, des haricots verts très fins vendus
par la chaîne d’hypermarchés Leclerc ont fait l’objet d’un rappel. Deux jours
plus tard, c’est au tour de Carrefour, de Cuisine de France et D’aucy, de
rappeler des haricots verts très fins surgelés. Il est alors recommandé aux
personnes qui auraient acheté ces lots de produits de ne pas les consommer et
de les rapporter au point de vente. Quelques semaines auparavant, le 1er
février, la marque de plats préparés en livraison à domicile ‘Comme J’aime’
avait procédé au rappel de porc à la provençale et ses haricots plats. La raison de ces rappels de produits achetés
dans le commerce ou livrés à domicile ? Le fait qu’ils soient tous suspectés
d’être contaminés au Datura, une plante herbacée renfermant des substances
toxiques.
En janvier 2019, 35 personnes avaient été hospitalisées dans l’unité de toxicologie
clinique du CHU de Martinique. Parmi elles, 25 ont été intoxiquées au Datura.
Elles ont présenté des troubles digestifs, des hallucinations et des signes
cardiovasculaires, selon la Cire Antilles (Cellule d’Intervention en Région
de Santé publique France). Elles avaient consommé de la farine de sarrasin
complète bio, produite en Alsace. Parmi les patients intoxiqués, on note une
famille de sept personnes, dont un enfant de 4 ans.
En novembre 2018, le signalement de deux personnes
présentant des signes de « syndrome anticholinergique » (dont une
dilatation des pupilles) a été le point de départ d’une alerte liée à la
consommation de farine de sarrasin, contaminée par la Datura. Ces cas
concernaient des personnes intoxiquées trois jours plus tôt lors d’un repas. Elles avaient mangé des crêpes maison
préparées avec un paquet de farine bio, acheté en grande surface. La
recherche de cas similaires avait par la suite permis d’identifier une seconde
intoxication collective. Celle-ci concernait quatre personnes ayant également
présenté des signes anticholinergiques après avoir consommé des crêpes maison
confectionnées avec un paquet farine de la même marque et provenant du même
fournisseur. Il avait été également acheté en grande surface, mais dans une
région différente.
En décembre 2018, 11 cas présentant en commun un
« syndrome sec » (comportant une sécheresse buccale et des muqueuses)
ont été détectés. Quatre cas supplémentaires ont par la suite été rapidement
identifiés. Là encore, il s’agissait d’une intoxication à la farine de
sarrasin, qui a donné lieu à une alerte. Quatre jours plus tard, un nouveau
signal permettait de détecter six nouveaux cas d’intoxication par la même
farine, achetée dans un autre magasin.
Ces faits inquiétants ne sont cependant pas surprenants.
En effet, pouvant atteindre la même hauteur que le sarrasin, le datura, dont la
maturité se situe vers la fin du mois d’août, libère pour chaque plante au
moins 100 graines par fruit, qui peut ensuite contaminer
10 000 graines de sarrasin. Ce qui explique que la détection visuelle
ne suffit pas pour garantir un produit sain. Autre motif d’inquiétude, le
datura est en pleine expansion en France. « De par le
respect de ses procédures, la culture de type biologique du sarrasin expose la
farine qui en est produite à une contamination par les alcaloïdes de datura,
l’atropine et la scopolamine », note le Dr Baert, qui
précise que
« l’absence, dans la filière biologique, de traitement sélectif de la
culture de sarrasin, conduit du fait de la dimension des graines, à
l’inefficacité du tamisage en moulin »
Par ailleurs, on peut lire sur le site internet du
ministère de l’agriculture que la Direction générale de l’alimentation (DGAL)
procède habituellement à des contrôles chez les agriculteurs sur « tout le territoire national » et
que « tous les types de production sont concernés ». Ces
contrôles sont complétés par ceux réalisés par la DGCCRF lors de la
distribution de ces produits.
En juillet 2018, des pieds de Datura avaient été
repérés dans des parcelles de maïs en Poitou-Charentes. Les conditions
climatiques de ce printemps avaient été très favorables au développement de
cette herbe, très invasive, estimait le semencier suisse Syngenta. Selon
ce dernier, l’élimination de ces
parcelles contaminés était jugée incontournable.
Durant l’été 2017, les centres antipoisons avaient
alerté l’ANSES de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par
Datura, avec recrudescence de cas principalement en région Nouvelle-Aquitaine. Interrogés, les patients intoxiqués avaient
déclaré avoir trouvé la plante en zone urbaine, à proximité immédiate de leur
lieu d’habitation. Et l’ANSES de faire remarquer qu’une loi interdit à partir
du 1er janvier 2017 « aux personnes publiques d’utiliser/faire utiliser des
produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades
et voiries accessibles ou ouverts au public ». Il y a deux ans, suite à ce
signalement, une information avait été transmise par la Direction générale de
la santé (DGS) au ministère de l’intérieur « pour demander aux municipalités de
procéder à l’arrachage des datura, surtout dans les lieux fréquentés par les jeunes publics.
Datura stramonium est une une solanacée qui mesure
à maturité de 30 cm à 1 mètre de haut. Ses feuilles sont vert sombre,
dentelées. Cette plante ubiquitaire fleurit de juillet à octobre et produit de
grandes fleurs blanches en forme de trompette. Toutes les parties de la plante
sont toxiques car elles contiennent des substances (alcaloïdes) qui s’opposent
à l’action d’un neurotransmetteur, l’acétylcholine. Ces composés sont
l’atropine, la scopolamine, la hyoscyamine. Cette herbe peut contaminer
certaines récoltes et être à l’origine d’intoxications alimentaires aigües. En
France, entre 1999 et 2015, 1186 cas d’intoxication par Datura ont été
dénombrés, dont deux cas mortels.
Ce sont les graines de Datura qui renferment les
concentrations les plus élevées en alcaloïdes toxiques. Chez l’adulte, on
estime que la dose toxique est de 10 à 12 grammes de graines, chez l’enfant de
2 à 5 grammes de graines. La concentration d’atropine varie selon la saison.
Elle est maximale en été. Les médecins parlent de « syndrome anticholinergique
» pour décrire l’ensemble des symptômes liés au blocage des récepteurs de
l’acétylcholine par les alcaloïdes contenus dans la Datura. Les premiers
symptômes, qui apparaissent environ 30 minutes après l’ingestion de Datura
stramonium, sont une mydriase bilatérale (dilatation des pupilles), une
importante dilatation des vaisseaux cutanés (la personne devient rouge), une
sécheresse de la peau et de la bouche, une élévation de la température
corporelle (hyperthermie), une tachycardie, une hypertension artérielle pouvant
aller jusqu’à une détresse circulatoire et respiratoire.
Bienvenu dans un monde sans glyphosate, où les
rendements agricoles diminueront de 20% , où les prix des produits bio
augmenteront de 40% ( eh ben, le datura, il faudra se l’arracher à la main, ça
résiste salement cette bestiole, ou
perdre les récoltes…), et tout ça pour une nourriture peut-être bio, mais
beaucoup plus dangereuse. Un monde où nous verrons à nouveau des intoxications
massives dont nous avons même perdu la mémoire.
Et tout cela grâce à une propagande écolo fanatique,
incroyablement rétrograde, scientifiquement inepte- voir blogs suivants, une propagande
de bobos écolos citadins ignares ou de personnes idéologiquement opposées aux
OGM… Merci Stéphane Foucart, le datura vous remercie bien
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