Marjolaine
Meynier Millefert, (LREM), rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire
sur les énergies renouvelables et la transition énergétique présidée par le député
Julien Aubert (2019):
« Quand on a 80 % des gens qui
vous disent que le développement des ENR électriques en France soutient la
décarbonation et finalement la transition écologique en France, je pense que ce
n’est pas bon non plus parce que le jour où les gens vont vraiment comprendre
que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique vous
aurez une réaction de rejet de ces politiques en disant vous nous avez menti en
fait.… »
Un pognon de dingue
On commence par un petit extrait de
Jancovici, audition devant la Commission de l'assemblée nationale sur l'impact des
énergies renouvelables (Commission Aubert)
« L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir
dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a
un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça ! Avec ces 25 milliards
d’euros vous avez de quoi payer 6000
euros de prime de conversion du fuel en pompe à chaleur aux quatre millions de
ménages français qui sont chauffés au fuel, qui sont souvent des ruraux,
souvent précaires. Qu’on augmente mon taux d’imposition pour ça, moi je veux
bien ! Mais qu’on me prélève un centime de plus pour payer l’éolien offshore,
ce truc de Shadock ;. »
La Cour des Comptes estimait elle en 2018 (Rapport sur le coût des
ENR) que les six parcs
d'ores et déjà attribués au large des côtes françaises devraient coûter 2
milliards d'euros par an sur 20 ans, soit un montant total de 40,7 milliards,
pour une part de 2% du mix énergétique !!!
Si
l’éolien terrestre coûte cher, l’éolien en mer coûte un pognon de dingue. Soit
4 EPR. Tiens ben, justement, une comparaison
L’EPR de Flamanville coûtera 4 fois moins que
les éoliennes en mer
Si on compare ces 12 milliards au coût des six
champs d’éoliennes en mer qui démarrent en France, on voit que Flamanville, en
dépit des flops du chantier, reste une excellente affaire… La comparaison est compliquée par le
fait que le coût – le coût prévu – de ces éoliennes en mer est un secret d’Etat. Dans les dizaines d’articles dithyrambiques qui
chantent la louange de ces monstres marins trois fois plus hauts qu’une
centrale nucléaire, on cherche en vain une estimation du coût. Quand on aime,
on ne compte pas. On peut cependant tenter une estimation. Ce qui est sûr en
effet, c’est que l’Etat s’engage à faire
acheter toute la production d’électricité de ces éoliennes (un marché
garanti, de quoi faire baver d’envie tous les chefs d’entreprise), à un prix
d’environ 140 €/MWh. Comme on connaît la puissance de ces éoliennes (3 GW), le
nombre d’heures de fonctionnement par an (3200, c’est ce que l’on observe aux
Royaume-Uni, où il y a beaucoup d’éoliennes en mer, et plus de vent qu’en
France), et la durée de vie de ces éoliennes (généreusement estimée à 25 ans),
on peut calculer le montant qui va être empoché par les multinationales de
l’éolien : environ 34 milliards. Le coût de production de l’électricité
éolienne (et nucléaire d’ailleurs) est principalement, mais pas uniquement un
coût en capital. Soustrayons 20% du chiffre d’affaire pour le coût de
fonctionnement, et 10% pour la marge bénéficiaire des financiers promoteurs.
Cela nous fait un coût d’investissement
d’environ 24 milliards. Le double du coût de Flamanville.
Mais, dira-t-on, ces installations éoliennes
vont produire beaucoup plus d’électricité que la centrale de Flamanville ?
Pas du tout, elles vont au contraire en produire moins, beaucoup moins. Il est
facile de calculer que cet éolien en mer va fabriquer 240 TWh d’électricité (il
suffit de multiplier la puissance par le nombre d’heures de fonctionnement). De
son côté, Flamanville (d’une puissance de 1,65 GW, fonctionnant 7400 heures par
an, pendant 50 ans) va fabriquer 610 TWh d’électricité.
En simplifiant un peu, l’éolien en mer
c’est relativement à l’EPR de Flamanville : (i) un coût d’investissement
(et un coût tout court) deux fois plus élevé, (ii) deux fois plus de puissance,
(iii) deux fois moins d’heures de fonctionnement par an, et (iv) deux fois
moins d’années de vie, soit au total une électricité quatre fois plus coûteuse.
Et qui plus est, une électricité intermittente et imprévisible ; même en
mer, le vent souffle quand il veut, et pas nécessairement quand on a besoin
d’électricité. »
Un exemple instructif- Saint Brieuc- magouilles, secrets et gros
profits
Le parc éolien de la baie de Saint-Brieuc, dont la construction
est prévue entre 2021 et 2023, sera le plus cher de tous les parcs offshore
français. C’est ce que révèle un document publié par la Commission européenne,
le 12 août dernier. Elle a publié des données qui étaient restées confidentielles jusqu’alors : le prix d’achat de
l’électricité ainsi que les montants des aides publiques de l’État.
L’électricité produite par le promoteur Ailes Marines (détenu
par l’espagnol Iberdrola) sera vendue à la France 155 € le MWh. Pour les cinq
autres parcs éoliens offshore construits dans la Manche et l’Atlantique par EDF
et Engie, le prix d’achat oscille 131 € et 143,6 € le MWh. Ce tarif est celui
qui a été renégocié par l’État en 2018 en raison de la baisse des prix du
marché. Le gouvernement estime que le prix du marché est en moyenne de 51
€/MWh. La différence entre ce prix (51 €) et le prix d’achat par de
l’électricité à Ailes Marines (155 €) est considérée comme une aide publique de
l’État à l’industriel. Sur vingt ans,
cette aide est estimée à 4,7 milliards d’euros. Au-delà, Ailes Marines
vendra l’électricité au prix du marché.
Pas beaucoup mieux au Tréport où l’on prévoit un cout du mégawatt à 131 euros, soit entre 3 et 4 fois le prix du marché. A ce
tarif-là, les margoulins de l’éolien vont s’enrichir. Pour les autres
parcs (Courseulles, Fécamp, Saint-Nazaire, Yeu/Noirmoutier et Dieppe), l’aide
maximum ne dépasse pas les 3,7 milliards. Le document explique ces prix plus
chers que dans le reste de l’Europe par « les particularités de la côte
française : vents plus faibles et nature de sol plus complexe ». « L’addition
est particulièrement salée pour les Français, pour une efficacité du projet qui
reste à démontrer tant sur le plan énergétique que sur sa contribution à
réduire les gaz à effet de serre », a commenté, hier, l’association Gardez les
Caps.
On comprend mieux
pourquoi les Ministères de l’Écologie successifs ont caché ce tarif à la
société civile pendant 7 ans. »
Cerise sur le gâteau des margoulins de l’éolien ! : en
juillet, le conseil d’État a considéré que le gouvernement avait commis une
faute en sélectionnant Iberdrola sur un mauvais critère….
Alors, quand pour illustrer la compétitivité de la filière
offshore, France Energie Eolienne fait référence aux tarifs proposés dans le
cadre du dernier appel d'offres à Dunkerque, projet attribué pour « moins de 50
€/MWh » (soit moins cher que les 63 €/MWh pour les derniers appels d'offres
relatifs à l’éolien terrestre ???!!!), il faut quand même un peu se
méfier. Et, dans ce cas, pas de tarif garanti
mais un Contrat pour Différence à 44€/MWh. Ce contrat éolien offshore,
il est assez hors norme !
Tiens, bizarrement c'est
EDF NR qui pilote ! D'où un léger soupçon : EDF ne se serait pas un peu fait
forcé la main sur le mode racket de vache à lait ?
Un autre facteur est important, une petite modification : le
raccordement est a la charge RTE avec dédommagement en cas de retard. Estimé
0,8 G€/GW.
Eh oui, Mesdames et Messieurs, les margoulins de l’éolien ont
obtenu ceci : le raccordement du parc sera « financé par RTE et refacturé
à l’ensemble des consommateurs ». Or, ce
fut l’un des facteurs importants de coût (eh oui, l’énergie des éoliennes est
très peu concentrée, il faut beaucoup plus de câbles et les câbles surtout
sous-marins coûtent chers) et surtout de
dérapage imprévus des coûts importants en Allemagne. Les profits aux margoulins de l‘éolien, les risques au contribuable !
Nantes,
île d’Yeu, Noirmoutier, les éoliennes de la discorde : le refus des
éoliennes offshore
Petit récit d’une lutte en cours, l’Etat du côté des margoulins de l’éoliens contre les citoyens ! (cf. http://www.economiematin.fr/news-les-eoliennes-de-la-discorde)
Mépris
et violence de l’Etat : Comment se comporte la Cour administrative de
Nantes, désormais seul et unique recours concernant l’éolien offshore en France.
Le 6 décembre 2019, la cour administrative de Nantes déboutait une nouvelle fois les opposants
aux projets éoliens en mer. Le jugement concernait un recours visant à
annuler la concession d’utilisation du domaine public maritime accordée par
l’État à la société « Éoliennes en mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier éoliens en
mer.
Ce n’était pas la première fois que la cour de
Nantes rejetait une demande des associations environnementales, collectifs
citoyens et entreprises de pêche opposés aux éoliennes maritimes mais cette
fois, la pilule était plus difficile à avaler. En effet, le dérapage verbal de l’un des membres de la commission d’enquête
chargée d’évaluer le recours avait mis à mal son impartialité et menaçait donc
l’intégrité de toute la procédure. Ce dernier avait insulté par mail les
opposants au projet, les traitant de « personnes sans scrupules et au QI qui n’est pas celui du géranium ».
Une saillie a priori risible mais grave dans le cadre d’une procédure
judiciaire devant statuer sur le bien-fondé de la construction de 62 éoliennes
en mers près des côtes de l’île d’Yeu et de Noirmoutier.
Pour Jean-Louis Butré, président de la
Fédération Environnement Durable (FED), « l’enquêteur n’a pas été exclu et
la Cour a estimé que ce n’était pas grave. Pour nous, c’est un déni de
justice ». L’avocat des opposants, Maître Francis Monamy se dit stupéfait
: « On ne peut être plus partial que l’a été la commission d’enquête. En
effet, elle a ouvertement jeté son
mépris à la face de la population. La cour de Nantes a considéré qu’il ne
s’agissait que de « propos regrettables ». Je pense que nous sommes
bien au-delà du regrettable. Quand on injurie les citoyens avec une pareille
méchanceté, je ne vois pas comment on pourrait être regardé comme impartial. Il
fallait annuler la concession pour rappeler fermement l’administration à ses
obligations ». L’avocat a donc bon espoir de voir son pourvoi en Cassation
En France, le sujet des éoliennes maritimes est une affaire sensible.
Pour favoriser le développement de ces projets,
l’État a octroyé des subventions, facilité des autorisations et procédé à des
simplifications administratives au premier rang desquelles, l’organisation des
contentieux. Tous les contentieux
concernant les projets éoliens maritimes en France sont ainsi centralisés à la
cour administrative d’appel de Nantes avec la suppression d’un niveau de
juridiction, le tribunal administratif. Cette cour devenue exceptionnelle
ne permet pas de procédure en appel. En cas de rejet, la seule possibilité
offerte aux perdants est de porter leur recours devant le Conseil d’État qui
statue en dernière instance.
Depuis une dizaine d’année, les
opposants se battent contre tous les projets de parcs éoliens maritimes, à
Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Courseulles, Fécamp, les îles d’Yeu-Noirmoutier et
à Dieppe-Le Tréport. Ils ont au total déposé 18 recours. Ces recours concernent
les concessions d’occupation du domaine public maritime, les autorisations
d’exploiter, les autorisations de la loi sur l’eau, les arrêtés d’approbation
des concessions et les dérogations à la destruction des espèces protégées. Sur
les 18 recours, 10 n’ont pas abouti et 8 sont toujours en cours de jugement…
L’opposition
de la population, loin de s’émousser, semble au contraire s’amplifier. Jean-Louis Butré de la FED précise qu’il « ne
conteste pas la volonté de la France de développer une industrie performante
dans l’éolien. Mais ce n’est pas normal de tordre les lois pour contrer les
gens qui ont quelque chose à dire. Ils (l’État et les promoteurs) veulent
passer en force quelle que soit la contestation ».
Déni de justice ,
malgré des nuisances bien réelles- la survie des pêcheurs en cause
Pour les pêcheurs
artisans, le sujet est encore plus sérieux. C’est une question de survie. En effet, sur Dieppe-Le Tréport par exemple, la
construction des éoliennes est prévue au milieu de leur zone de pêche, sur une
surface de 110 km2, l’équivalent de la superficie de la ville de Paris. Le
port de pêche du Tréport est le premier port de poissons de Seine Maritime,
celui de Dieppe est le premier port pour les coquilles Saint Jacques. Olivier
Becquet porte-parole du collectif Pêcheurs Artisans, explique : « un port comme
Le Tréport, c’est 200 marins, il est fréquenté par 75 navires de pêche sur
l’année et représente un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. Lorsqu’on
nous a présenté le projet, nous avons tout de suite compris que s’ils mettaient
les éoliennes là, nous signions notre arrêt de mort. Uniquement avec le
chantier nous serions obligés d’arrêter de travailler pendant 2 ou 3 ans. »
Le problème est identique du côté de Saint-Brieuc comme l’explique Katherine Poujol présidente de l’association « Gardez les Caps » : « La pêche en baie de Saint-Brieuc, c’est 300 bateaux et plus de 1000 emplois directs. L’Europe donne des subventions à la pêche industrielle pendant que l’industrie éolienne chasse les pêcheurs artisans de leur zone alors qu’il s’agit de la pêche la plus respectueuse de la ressource et la mieux gérée qui soit. Il y a des quotas, les contrôles de l’Ifremer, les comités des pêches. Ce sont des petits bateaux, c’est une pêche côtière et on veut mettre des éoliennes au cœur de leur zone, c’est fou. »
Entre 2017 et 2018, devant les nombreuses impasses des
procédures engagées en France et l’absence de concertation effective, des pêcheurs concernés par les différents
projets éoliens sur les côtes françaises ont décidé de déposer des plaintes
auprès de la Commission européenne contre les aides publiques à ces
projets. Toutefois, ces plaintes sont, pour l’essentiel, non contraignantes
pour la Commission, notamment au niveau du calendrier de traitement.
Les associations se sont donc retrouvées devant un nouveau mur
administratif, cette fois au niveau européen. Comprenant le degré d’inertie auquel ils risquaient d’être une
nouvelle fois confrontés, le Collectif des Pêcheurs Artisans a décidé de donner
une résonance politique à sa démarche. Au mois de septembre 2019, le Collectif a déposé une pétition au Parlement européen afin que l’organe
législatif de l’Union se saisisse du sujet. Ce faisant, le Collectif des
Pêcheurs Artisans a été rejoint par d’autres associations de pêcheurs
portugais, belges, néerlandais et allemands également inquiétés par les
projets éoliens.
Devant cette révolte des pêcheurs, la commission pêche du
Parlement européen s’est saisi du sujet et a décidé d’examiner l’impact de
l’éolien en mer sur l’environnement et sur la pêche afin d’adopter une position
politique. Face au mécontentement, le Parlement organisera d’ailleurs un
colloque sous l’égide de cette commission parlementaire le 22 janvier prochain
réunissant des scientifiques, les principaux contestataires et les députés
sensibilisés au dossier.
Enfin, au mois de novembre 2019, des entreprises de pêche impactées par les différents projets éoliens
en préparation en France ont déposé un recours devant le Tribunal de la Cour de
justice de l’Union européenne contestant les aides octroyées par la France à la
production éolienne en mer. Le recours vise à l’annulation de la décision
de la Commission européenne du 26 juillet 2019 validant les aides du
gouvernement français aux projets éoliens de Fécamp, Courseulles-sur-Mer,
Saint-Brieuc, Saint-Nazaire, Dieppe-Le Tréport et Yeu-Noirmoutier. Si ce
recours aboutit, ce sont tous les projets éoliens maritimes qui pourraient être
remis en cause.
Selon maître Morvan Le Berre, avocat des Pêcheurs Artisans à
Bruxelles, « en France le plan de développement de l’éolien offshore annonce 30
projets supplémentaires sur la façade atlantique et en Méditerranée, ces
affaires vont donc durer. »
Pour le député Maquet (Les Republicains, Somme), « l’Europe doit
se saisir du dossier à la fois sur les restrictions des zones de pêche induites
par ces projets mais également sur les tarifs de rachat de l’électricité
produit, ils doivent être fixés avant que les concessions soient accordées. »
Olivier Bequet du collectif Pêcheurs Artisans ne voit aucune
conciliation possible : « en l’état, ces projets ne sont pas acceptables, la
seule solution envisageable est leur abandon. »
Katherine Poujol de « Gardez les Caps » conclut en se référant au rapport du député Aubert : « pas d’éoliennes dans les zones de pêches artisanales et une distance d’éloignement minimale de 50 km en mer. » Une distance qui, au demeurant, en ferait de vrais projets offshores.
Alors l’éolien offshore,
ce truc de shaddock qu’il faut arrêter tout de suite (Jancovici), ce truc
ruineux, sans intérêt pour la génération d’électricité, ce truc qui enlaidit
nos paysages maritimes, qui ruine les pêcheurs, qui ruine aussi les riverains (
combien un appartement ou une maison avec vue sur éolienne perd-elle de sa
valeur), ce truc de dingue pour lesquel les margoulins de l’éolien ont obtenu,
non seulement de grasses subventions, mais un traitement de faveur juridique
exorbitant..
Stop ou encore ?
Stop évidemment, Mme Borne !
Et quand est-ce qu’on les construit les 6 EPR ?
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