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vendredi 20 décembre 2019

Même avec Tchernobyl, le nucléaire est la plus sûre des énergies (1)


Le nucléaire est la plus sûre des énergies
 Oui , et pour commencer direct, ceci :



L'expérience acquise depuis plus d'un demi-siècle permet d'évaluer la probabilité d'accident mortel par kWh et de la comparer à celles des autres énergies : même en prenant en compte les évaluations les plus pessimistes sur les morts liées à Tchernobyl et Fukushima ainsi qu'aux mines d'uranium :

La mortalité due à l'électricité nucléaire est de 90 décès par billion (= mille milliards) de kWh
100 000 pour le charbon (toujours par billion de KWH.),
36 000 pour le pétrole,
4.000 pour le gaz naturel,
1 400 pour l'hydroélectricité,
440 décès pour le solaire photovoltaïque
150 décès pour l'éolien

Commentaire : Eh oui, si les déchets nucléaires, on peut les stocker dans des piscines en attendant le recyclage dans Astrid et l’enfouissement géologique profond avec Cigeo, les déchets du charbon, du gaz et du pétrole, ils finissent dans vos poumons…où ils ne font pas de bien, mais alors pas du tout. Quant à l’hydraulique, il a été marqué par des catastrophes majeures ( Morvi ; 15.000 morts ; Banquiao : 170.000 morts ; en France, Malpasset, 423 morts)

Ce chiffrage a fait l’objet d’une discussion et d’une confirmation poussées dans un thread de Kopecz https://twitter.com/Kopecz93/status/1168100595607199744?s=19 .

Les chiffres du charbon, du pétrole, du gaz naturel ne souffrent pas de contestations. Pour l’hydraulique, on pourrait choisir ppourquoi pas d’enlever les évènements extrêmes de Banqiao. (Chine 1975...) mais situé autour de 170000. Si on s'intéresse à une gestion plus... sérieuse de l'hydroélectricité, on obtient tout de suite beaucoup moins: 5 morts pour 1000 TWh produits (soit environ 2 ans de consommation électrique française) en ce qui concerne l'hydroélectricité US. Mais, à ce moment là, on pourrait aussi enlever Tchernobyl du nucléaire, et ne s’intéresser qu’ à une gestion…plus sérieuse du nucléaire ; ainsi, pour les USA seuls, donc sans Tchernobyl: 0.1 morts pour 1000 TWh.

On reste largement en dessous de toutes les autres énergies, et cela s‘explique par le dénominateur, la quantité énorme d’énergie générée par le nucléaire. Ainsi, comment le solaire et l'éolien peuvent atteindre plusieurs centaines de morts pour 1000 TWh, soit 2 à 4 fois plus que le nucléaire ( et  plusieurs milliers de fois plus que le nucléaire sans Tchernobyl !) ?

Hé bien c'est très simple: le solaire et éolien tuent très peu aussi... Mais produisent aussi beaucoup, beaucoup moins que le nucléaire ! Prenons le solaire par exemple: 440 morts pour 1000 TWh. On arrive donne donc à 440*0.1 = 44 morts minimum. La production solaire est tellement faible que même 1 seul mort aurait conduit à 10 morts pour 1000 TWh,
Bien entendu on peut faire pareil avec l'éolien. On est autour de 425 TWh au 1er janvier 2012. Soit, à raison de 150 morts/1000TWh, 64 victimes. Un montant qui s'atteint rapidement. Ah oui, car les margoulins de l’éolien maltraitent autant leurs employés qu’’ils mentent sur leurs activités. Un exemple ecossais, où l’on voit que les immigrés du sud de l’Europe, mal formés à ce métier et exercent des tâches hors de leurs qualification paient un lourd tribut.

Windfarm worker plunges to his death from turbine near Glasgow just weeks after tragedy at Ayrshire facility. The Spaniard's death at the windfarm in East Renfrewshire comes just two weeks after a Portuguese man was killed at a turbine in Ayrshire.

Et on va essayer d’un peu expliquer … encore une fois….Tellement de gens qui ne veulent pas comprendre, que ça dérange dans leurs opinions et leur fake science, tellement de mensonges, par intérêt ( gaziers, pétroliers) ou par idéologie (écolos bigots). En se focalisant sur Tchernobyl.


J’ai déjà abordé ce problèmes sur mon blog, cf. par exemple :

On pourra aussi utilement se reporte aux très remarquables videos du Réveilleur :
Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima... Les morts du nucléaire - Énergie#9, https://www.youtube.com/watch?v=utyT8Z4qEaA
[Résumé] Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima... Les morts du nucléaire - Énergie#9

Et aux rapports des agences spécialisées des Nations Unies (UNSCEAR, OMS), notamment :
Rapport de synthèse du Forum de Tchernobyl.

Ainsi qu’à ce thread twitter de Kopecz : https://twitter.com/Kopecz93/status/1168100595607199744?s=19

La radiotoxicité est un phénomène très bien connu !

L'unité utilisée pour mesurer l'activité d'une source radioactive est le Becquerel, qui mesure le nombre de désintégrations radioactives par seconde. Pour donner un exemple : le corps humain a une activité d’environ 8000 Bq. L’eau tritiée dénoncée par les écolos bigots idiots de l’Acro cet été 2019 était à 10 Bq/L…Une banane, chère à tous ceux qui l’utilise comme unité de rayonnement pour fixer les idées, c’est bananes atteint 130 becquerels par kg

Le Gray est l’unité de la dose de rayonnement absorbé par unité de masse : il représente l’énergie transmisse à un bloc de matière par une source de rayonnements ionisants (1 joule d’énergie absorbée par 1 kilogramme de matière)

Et pour en arriver à la toxicité, il faut encore une conversion en facteur de dose pour en arriver au Sievert. C’est l’unité qui permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante. Ainsi peut-on comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente à l'organisme entier, des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux rayonnements.
De 0 à 100 mSv, aucun effet sur la santé n’est observable. De 100 à 800 mSV on observe des effets dit stochastiques (augmentation de la probabilité d’occurrence d’un cancer qui croit de manière proportionnelle à la dose) ;
De 800 à 8000 mSv on observe des effets déterministes (c'est-à-dire,certains) commençant par des nausées et étant mortel à 8000 mSV (la DL50, dose à laquelle 50% de la population exposée meurt est de 4500 mSv). Les effets des irradiations aigues sont bien connus : Les tissus les plus radiosensibles sont les cellules de l’appareil digestif, des organes reproducteurs, de la moelle osseuse (formation des cellules sanguines ), le cristallin, la peau. Une irradiation cutanée localisée peut entraîner par exemple, selon les doses, un érythème, une ulcération ou une nécrose.
En cas d’irradiation globale du corps humain, le pronostic vital est lié à l’importance de l’atteinte des tissus (moelle osseuse, tube digestif, système nerveux central).

Quelques ordres de grandeur annuelles pour fixer les idées  :

Dose reçue en dormant à côté d’un être humain pendant 8 heures chaque nuit : 0.20 mSv
Dose reçue des rayonnements cosmiques au niveau de la mer: 0.24 mSv
Dose moyenne en France d’exposition naturelle au radon : 1.4 mSv
Exposition médicale moyenne en France : 1.6 mSv
Radioactivité des zones granitiques de Bretagne : 5 mSv
Personnel des vols New York-Tokyo: 9 mSv
Dose limite d’exposition pour les travailleurs du nucléaire : 20 mSv
Radioactivité naturelle au Kerala en Inde : 70 mSv
Dose en fumant 20 cigarettes par jour: 50 mSv

Au fait, ça va sans dire, mais encore mieux en le disant : radioactivité naturelle ou radioactivité artificielle, kif,kif : c’est seulement la dose qui fait le poison

Irradiation et cancers :

Une irradiation de 200 mSv entraine un risque supplémentaire de 1% de mortalité par cancer.
Egalement pour fixer les idées, parmi les 86 500 survivants de Hiroshima et Nagasaki, médicalement suivi depuis 40 ans, 7827 sont morts de cancer. Pour une population témoin de 86 500 japonais non soumise à radiation on attend statistiquement environ 7400 morts par cancer. L’excès est ici significatif mais ne représente que 421 cas supplémentaires sur 40 ans sur 86.000. Ce donc n’est pas l’hécatombe que la plupart imagine….

Aucun effet héréditaire radio-induit n’est observé parmi les descendant des populations survivantes d’ Hiroshima et Nagasaki, ni sur les liquidateursde Tchernobyl.

Pour terminer sur ces données fondamentales, cette remarque de l’Unscear : Après 100 ans d’études, les scientifiques en savent plus sur les effets sanitaires de la radioactivité que de la plupart des agents physiques et chimiques utilisés dans l’industrie ou l’agriculture !

Tchernobyl hors Tchernobyl : France et Finlande

Commençons par le plus facile : non le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à la frontière, ainsi que ne l’a jamais dit le Pr Pellerin, mais ce qu’il a dit exactement était et reste vrai : « l’augmentation de radioactivité est enregistrée sur l’ensemble du territoire sans aucun danger pour la santé. »
De fait, il y a eu des retombées parfaitement mesurables compte tenue de la sensibilité des moyens de détection ;  es activités surfaciques de quelques 100 à 10 000 Becquerels par m2 conduisent à des irradiation négligeables pour la population française ; les concentrations de 137Cs dans l'air ont atteint environ 1 Bq/m3 dans l'Est de la France ; L'enfant le plus exposé à l'Iode 131 aurait reçu une dose à lathyroïde inferieure à 16 mSv (<< 100 mSv)

En conséquence, huit pays européens , dont la France, la ont avancé recommandation explicite de ne prendre aucune mesure. En particulier, aucune étude, aucune enquête épidémiologique n’a mis en évidence, en France, des cancers de la thyroïde ou autres pathologies thyroïdiennes qui pourraient être attribués au nuage de Tchernobyl. Que ce soir sur le territoire métropolitain ou en Corse !

Ces estimations sont corroborées par l’étude finlandaise de A. Kurittio et al. (2006) portant sur 1 300 000 jeunes Finlandais âgés de 0 à 20 ans au moment de l’accident. Cette enquête, très approfondie, ne montre aucune augmentation des cancers de la thyroïde chez les individus les plus exposés au nuage par rapport aux individus les moins exposés. La conclusion, évidente, est que la contamination due à l’accident de Tchernobyl n’a pas eu de conséquence sur la santé de la population finlandaise. Ce constat est particulièrement significatif lorsqu’on sait que la Finlande a eu son territoire nettement plus atteint que la France par les retombées de l’accident.


Augmentation des cancers de la thyroïde une réalité…autre. Pour être complet, il est bien constaté une augmentation des cancers thyroïdiens depuis le début des années 1970, soit plus de 10 ans avant Tchernobyl, et sans accélération depuis. Cette augmentation est à l’œuvre partout dans le monde, dans les pays industrialisés, y compris ceux qui n’ont pas été touchés par le nuage de Tchernobyl, comme le Canada, les Etats-Unis, l’Australie. Elle affecte les adultes et non pas les enfants (ceux qui avaient entre 0 et 15 ans au moment de l’accident). C’est exactement le contraire que l’on constaterait si Tchernobyl était en cause, car la thyroïde des enfants est beaucoup plus sensible à la radioactivité que celle des adultes. Elle n’est pas plus marquée dans l’est de la France, région la plus touchée par les retombées de Tchernobyl que dans le reste du pays.  En fait l’augmentation statistique des cancers de la thyroïde constatée en France participe d’un phénomène mondial qui tient de toute évidence aux progrès du dépistage et notamment à l’essor de l’échographie Doppler. D’une manière plus générale, les spécialistes estiment que l’évolution des pratiques de diagnostic et de traitement des maladies de la thyroïde conduisent à mettre à jour des cancers que l’on ne décelait pas auparavant, d’où une assez spectaculaire augmentation statistique.
De tous les pays d’Europe occidentale, il n’y a qu’en France que se rencontre cette tendance quasi obsessionnelle d’attribuer à Tchernobyl tout cancer de la thyroïde apparu après le 30 avril 1986 !



Tchernobyl autour de Tchernobyl

L’accident qui s'est produit le 26 avril 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl est l'accident le plus grave que l'industrie nucléaire ait jamais connu ( cf  Three Miles Island (1979) : 0 victimes, Fukushima (2011) : 1 mort d’épuisement). Il est le seul qui, face à une suite d’erreurs opératoires et surtout avec un design vraiment peu satisfaisant de la centrale ait conduit à une explosion avec forte émission de matières radioactives.
L'accident de Tchernobyl a causé presque instantanément de graves irradiations. Sur les 600 travailleurs présents sur le site le matin du 26 avril 1986, 134 ont reçu de fortes doses (de 0,8 à 16 Gy) et été atteints du syndrome d'irradiation aiguë. Parmi eux, 28 sont décédés les trois premiers mois, et 19 autres sont décédés entre 1987 et 2004 de causes multiples qui n'étaient pas nécessairement liées à la radioexposition. En outre, selon le rapport de l'UNSCEAR pour 2008, la majorité des 530 000 personnes enregistrées qui ont participé aux opérations d'assainissement ont reçu des doses comprises entre 0,02 Gy et 0,5 Gy entre 1986 et 1990.
Les 87  patients qui ont survécu au syndrome d'irradiation aiguë ont mis des années pour se rétablir complètement. Nombre d'entre eux ont développé des cataractes radio-induites au cours des premières années suivant l'accident.
Les doses efficaces moyennes reçues par les personnes les plus exposées ont été évaluées à environ 120 mSv pour les 530 000 liquidateurs, 30 mSv pour les 115 000 personnes évacuées et 9 mSv pour les résidents des zones contaminées pendant les 20 premières années suivant l'accident. (À titre de comparaison, la dose reçue lors d'un examen tomodensitométrique est en moyenne de 9 mSv et la dose annuelle de rayonnement naturel est de 2,4 mSv).

Une étude menée sur les liquidateurs de Thernobyl (10.000 Baltes, 40.000 Belarus, 51.000 Russes) n’a mise en évidence que 115 cas de cancers de la thyroide. En ce qui concerne les personnes les plus exposées (>150mgy), le groupe d’experts mentionne un doublement de leucémies ; pour le liquidateur russes suivis, cela représente 35 cas)

Contaminations environnementales : Pendant les vingt ans qui ont suivi Tchernobyl, l’accent a été mis sur la recherche de liens entre l'exposition aux radionucléides libérés par l'accident et d'éventuels effets différés, en particulier les cancers de la thyroïde chez les enfants. Les doses reçues les premiers mois qui ont suivi l'accident ont été élevées chez les enfants et les adolescents qui vivaient au Bélarus, en Ukraine et dans les régions de Russie les plus affectées, et ont bu du lait présentant de fortes concentrations d'iode radioactif. Jusqu'en 2005, on a recensé plus de 6 000 cas de cancer de la thyroïde dans ce groupe. Comme maintenant bien établi par de multiples exemples en tous pays,  les campagnes de détection des cancers de la thyroïde multiplient environ par 3 son incidence ; concernant néanmoins des cancers chez des enfants jeunes, le taux basal est est très faible. Le nombre de cas de cancers de la thyroïde dus à Tcahrnobyl se situe donc entre 2000 et 6000. Ces cancers se soignent heureusement bien et la mortalité n’est que de 1%, donc entre 20 et 60 morts. Par ailleurs, les études menées ont mis en évidence l’effet bénéfique dans ce cas de la prise d’iode (antistrumine en Russie, médicament développé pour lutter contre le goître), qui diminue de 70% le risque de cancer.

Mis à part cette augmentation, il n'existait, 20 ans après l'accident, aucune preuve d'un impact majeur d'une exposition aux rayonnements sur la santé publique. Il n'existe aucune preuve scientifique d'une augmentation de l'incidence globale des cancers ou des taux de mortalité, ni des troubles bénins associés à une radioexposition. L'incidence des leucémies dans la population, l'une des principales sources de préoccupation en raison du temps de latence plus court que pour les cancers solides, ne semble pas avoir augmenté. Il n'existe pas non plus de preuve d'autres troubles bénins associés à une radioexposition Si les personnes les plus exposées ont aussi un risque plus élevé de souffrir des effets induits par l'irradiation, la grande majorité de la population ne devrait pas craindre de conséquences graves pour sa santé. Ceci est cohérent avec le niveau des irradiations relevées ; selon le groupe d’experts, dans les populations les plus exposées (hors liquidateurs), le maximum d’effets attendus sur la morbidité serait une augmentation de 1 à 1.5 % indétectable sur le bruit de fonds.

Le bilan constaté de Tchernobyl se monte donc à moins de  150 morts. Les prévisions finales de l’OMS sont de 4.000 à 5.000 morts en 2050. Les tendances actuellement constatées sont bien en-dessous. Cela s’explique par le choix par l’OMS d’un modèle surestimant largement les probabilités, dit linéaire sans seuil alors que, en particulier pour les faibles doses, il n’est pas du tout adapté t l’on sait maintenant que des modèles avec seuil, ou quadratiques sont mieux adaptés. A faible irradiation, il existe même un effet bénéfique prouvé (homéosis)

(N.B.Appliquer la Relation Linéaire Sans Seuil (RLSS) en dessous de 100 mSv, c'est un peu comme affirmer que si un individu boit 10 litres de vin et meurt, alors si 100 individus boivent 10 cl, l'un d'entre eux va mourir.)



Contrairement à ce que l’on croit généralement, le bilan de Tchernobyl a fait l’objet d’études nationales et internationales nombreuses et précises et des cohortes impressionnantes de personnes concernées ont été suivies. Les estimations finales sont cohérentes avec les irradiations subies et la très bonne connaissance de la radio toxicité. Les estimations supérieures ne s’appuient sur aucune donnée validée, sur aucune connaissance scientifique sérieuse, sur aucun précédent, en particulier celui beaucoup plus violent, d’Hiroshima.

Dernier point : lorsqu’on parle de radiotoxicité et de Tchernobyl, Fukushima ou autres, il serait bon  dans les media, il serait bon d’inviter des médecins spécialistes ( il n’en manque pas) plutôt que des militants anti nucléaires

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