Conditions hivernales
attention !
On
va commencer par un petit tweet de ceux qu‘affectionnent l’excellent Benjamin
Laredo, graphe tiré tiré du site de suivi de RTE et commentaires
afférents :
Premier pic à plus de 80 GW de la
saison 2019-2020, on importe comme des porcs, on brûle du charbon, et l'éolien,
ben ça se passe de commentaires...
Et il est où l’éolien, il sert à
rien ?
Et il est où le solaire ? Il
est par terre ?
Et on est encore loin des 50% de
nucléaire que la loi nous impose en 2025...
Bon, si vous commencez à comprendre
la problème de la pointe, bravo, vous êtes plus avancé qu’Elisabeth Borne et sa
PPE bornée, et, pour en rajouter son scénario 100% ENR
Les
avertissements sérieux de RTE – vers le black out !
16 février 2017 : « Cet hiver, on s'est fait un peu
peur. » L'aveu hier de François Brottes, patron de Réseau de transport
d'électricité (RTE), filiale d'EDF chargée de l'équilibre entre la production
et la consommation d'électricité sur les lignes à haute tension, fait... froid
dans le dos. Car oui, cet hiver, la France a échappé de peu, sinon au black-out
général, du moins à de sérieuses coupures d'électricité.
7 octobre 2019 : RTE a baissé le courant
d'une vingtaine de sites industriels énergivores lundi 7 octobre dans la
soirée. C'est la deuxième fois que ce dispositif d'urgence anti black-out est
activé depuis sa création dans le cadre de loi NOME de 2011. L 'incident a été
discret et rapidement circonscrit, mais ce lundi 7 octobre le système
électrique français a été mis à l'épreuve. Faute de production suffisante,
le gestionnaire du réseau de transport
d'électricité (RTE) − qui doit assurer un équilibre permanent entre l'offre et
la demande −, a dû réduire la consommation en urgence de 22 sites de production
industriels aux alentours de 21 heures.
(NB
il s’agit d’un arrêt brutal, qui est censé se produire sans trop de dégats,
l’industiel étant censé avoir pris les précautions nécessaires, moyennant
quelques indemnités)
Fin 2019 : Bilan
prévisionnel RTE 2022-2023 : Une sécurité d’approvisionnement sous vigilance
La
fermeture des moyens de production thermiques se poursuit avec l’arrêt des
dernières centrales au charbon. En complément, le parc nucléaire connaît un
programme chargé de visites décennales, entamant sa disponibilité.
De
nombreux pays européens réalisent, dans le même temps, la fermeture de moyens
de production thermiques à flamme et nucléaires.
Si
le développement des énergies renouvelables se poursuit durant cette période,
en l’absence de mise en service de l’EPR de Flamanville, il ne suffit pas à
compenser les fermetures réalisées.
Donc
pour la première fois, le RTE et le très politique François Brottes, d’habitude
très langue de bois PPE préviennent : en 2022, ça ne passe plus ! Et,
soit dit en passant, l’EPR de Flamanville étant ce qu’il est ( un prototype qui
a rencontré certaines difficultés), c’est moins le retard de Flamanville qui
est en cause que la fermeture de Fessenheim qui elle n’a rien d’une obligation
ou d’une impossibilité technique, mais est purement politique. E qui nous
obligera à garder d cvharbon, génail les écolos, c’est bon pour le
réchauffement climatique…
François
Brottes, président de RTE, complète : «
La sécurité de l’approvisionnement est un enjeu majeur. Cela nécessite des
réseaux et la flexibilité des usages »
Verstand ?
Cette fois-ci, ce ne seront plus quelques industriels mais tout le monde. Vous
et moi !
Et
ceci encore : au détour du Schéma décennal de développement du réseau Edition 2019, RTE
nous annonce une drôle de chose, une surprise. RTE prévoit une très forte augmentation de la production électrique à
2035 (640 TWh) contre 548,6 TWh en 2018,
ce qui est tout à fait à l'opposé des prévisions de consommations faites par RTE au moment de la PPE ... qui voyait une réduction dans 3 de ses 4 scenarios et
un stabilité dans le 4ème (sans parler de l'ADEME et de son scénario 100% renouvelable issu des
délires assez effarants de Negawatt)
Donc on rentre dans le sérieux, et soyons clair, RTE ne croit plus à une
baisse forte de la consommation énergétique, ni électrique
Et
si vous voulez vous faire encore plus peur, mais attention, une vraie peur, bien
réelle, bien rationnelle, lisez Michel Negynas :
Électricité : vers un
black out général en Europe en 2035 ?
Personne n’est en mesure actuellement de prévoir ce qui peut se passer en cas
de problème sur un réseau européen à majorité d’énergies renouvelables
aléatoires et diffuses.,
Pourquoi on ne passera plus la pointe .
L’étrange alliance des ultra libéraux et des ultra écolos
Explications
tirées d’un thread de l‘excellent lui aussi J.F. Raux :
Extraits : « 10 Md€ investis chaque année dans les EnR et les réseaux et malgré
cela, la pointe électrique est moins couverte chaque année, le CO2 augmente,
sans parler qu’on nous dit qu’il faut moins consommer ,donc l’équation
économique n’est pas là»
Comment
se fait-il ?
On
entend souvent dire que telle nouvelle production d'ENR va produire les KWh nécessaires à alimenter
telle ville. C'est bien sûr une image simpliste, mais surtout fausse. En effet, un raisonnement en moyenne en énergie
(KWh) n'est pas valable en électricité. Puisque les ENR ne produisent pas
toujours quand on en a besoin.
Le
soir, en hiver, moment de grosse consommation, il n'y a pas de soleil. Donc pas
d'électricité solaire. Quand il fait très froid, cela est souvent lié à la
présence d'un anticyclone important, donc absence de vent également.
C'est
pourquoi, le principe de base en électricité est qu'à tout instant
"t" la puissance (MW) appelée par les consommateurs doit être
équilibrée par la puissance des usines de production (centrale, barrage,...) en
ligne : c'est la notion de puissance garantie, fondamentale. Si il y a un
défaut de puissance garantie face à la puissance appelée par les consommateurs,
il y a black-out. Le système s'effondre.
Par
définition, la puissance des ENR n'est
pas garantie. Elle dépend des caprices du vent et du soleil. Il faut donc
pouvoir pallier à leur insuffisance par des centrales (Charbon, gaz,
nucléaire...) dites de backup. Par exemple, pour l'éolien terrestre, 100MW
installés (construits) donnent 20MW utiles en moyenne, mais non garantis : on n'est pas sûr qu'ils
soient là quand on en a besoin, c'est tout bête.
Entre
parenthèse, ne pas compter ces centrales de backup dans les coûts de revient
des ENRI et leur bilan carbone est une escroquerie intellectuelle. Il en ira de
même pour le coût des moyens de stockage demain ou après demain s’ils émergent.
Donc, l’équation économique n y est pas
Mais
ne peut-on pas jouer sur la flexibilité de la puissance appelée par les
consommateurs ? En théorie, oui….
Sauf
que depuis
la mise en place du marché de l'électricité, on a perdu 8GW d'effacements
(clients qui diminuent la puissance appelée) soit l'équivalent de 5 centrales
Fessenheim, car le marché ne rémunère
plus les effacements suffisamment…
Le
système électrique est un système technico-economique "dual" : sa
tarification a pour object d'ajuster la demande en puissance à la production en
puissance et réciproquement. C'est ce qu'avait inventé Marcel Boiteux. Le
principe économique en est qu'un système électrique de dimensionne (nombre et
taille des centrales à puissance garantie à construire, de système
d'effacements garantis à mettre en place) par la puissance et s'optimise en
exploitation par l'energie (on met en route les centrales par ordre de coût de
production croissant).
Or,
la mise en place du marché de
l'électricité basé uniquement sur le prix de l'énergie "moyen" sur la
plaque européennes avec des pays qui ont des profils de production/consommation
différents, a détruit cette construction tarifaire, très performante en France.
Depuis, on rame et on
nage en pleine pensée magique car le marché ne remplit aucun de ses deux rôles
fondamentaux : investir (aucune centrale nouvelle ne peut vivre du marché) -
optimiser (les prix de points sont nettement trop bas).
En
plus, la production aléatoire des ENR a foutu le bazar sur ce marché : par
exemple, quand il y a beaucoup de vent et peu de demande, on a des prix
négatifs. On paye pour consommer. La black Friday est une plaisanterie à coté !
Il
faudrait et inciter les politiques et l'Europe à revenir à un système rationnel
qui colle aux fondamentaux du système électrique actuel ; mais cela c'est une
autre paire de manche ! »
Pas
mieux !
Chauffage électrique
ou pas ? Le monde enchanté (plutôt terrifiant en fait) de negaWatt
Dans
un communiqué du 11 juin 2019, negaWatt a trouvé la solution du problème de la
pointe et vise le chauffage électrique : Réduire la pointe électrique en
France : une action nécessaire et bénéfique.
« En
France, la pointe de consommation électrique est 55 % plus élevée que dans les autres pays
européens. En cause, le développement massif du chauffage électrique depuis les
années 1970 et bien d’autres usages tout aussi dispendieux…
Le
chauffage électrique, exception française : Conséquence du programme
nucléaire, la France s’est progressivement dotée d’un parc important de
convecteurs électriques permettant de chauffer logements et bureaux. La
consommation électrique française est de ce fait très sensible à la température
extérieure : en hiver, chaque degré en moins entraîne une hausse de 2400 MW de
la consommation d’électricité ; autant que dans tout le reste de l’Europe. La
réduction de la pointe électrique passe donc aant tout par un programme de
rénovation thermique performante des logements les plus énergivores équipés de
convecteurs électriques, et par un remplacement de ces appareils par des pompes
à chaleur performantes. La rénovation performante des seuls logements classés F
ou G (avec remplacement des convecteurs par des pompes à chaleur) engendrerait
une baisse de 13 GW de la puissance électrique appelée en période de grand
froid (-13 %).
Si
elle est indispensable, cette mesure est loin d’être la seule permettant de
réduire la pointe électrique. »
Commentaire : en effet ! Sur la
prétendue efficacité et rentabilité de la rénovation énergétique, cf. l’article
de Gaël Blaise et Mathieu Glachan, chercheurs à Mines -Paritech
1.000
euros de travaux ne diminuerait en moyenne la facture énergétique que de 8,4
euros par an. Pour un investissement moyen de l'enquête, cela correspond à une
diminution de 2,7% de la facture. Le nombre d'années nécessaires pour récupérer
le coût de l'investissement initial, est de 120 ans
Chauffage électrique
ou pas ? La réalité par Brice Lalonde
En fait, ce qui se
passe c’est que le chauffage électrique est de plus en plus remplacé par le
chauffage au gaz, et que dans un pays où l’électricité est fortement décarbonée
grâce au nucléaire, c’est une hérésie climatique ! Ceci a été très bien expliqué par Brice Lalonde,
qui, l’âge et la raison aidant, est devenu un partisan du nucléaire.
M.
Dupont possède une maison chauffée à l’électricité. Elle est correctement
isolée, combles étanches et doubles vitrages. Il a choisi des radiateurs
connectés de nouvelle génération. Il a souscrit des contrats de fourniture
d’électricité verte, d’origine renouvelable ! Soucieux de contribuer à la
transition énergétique, il a fait réaliser un diagnostic de performance
énergétique (DPE). Surprise, sa maison est classée F, c’est-à-dire que sa
performance est jugée médiocre. Comment l’améliorer ?
C’est
simple lui répond-on : « Passez au gaz ».Car la même maison, chauffée au gaz,
pourra sauter deux grades et être classée D !
Pourquoi ?
C’est grâce au facteur de conversion de l’électricité en énergie primaire »qui
atteint un maximum européen de 2.58 en France (contre, par exemple, 1.6 en
Suède), ce qui favorise excessivement le gaz par rapport au nucléaire.
Conséquence : M. Dupont possède une
maison chauffée à l’électricité. Elle est correctement isolée, combles étanches
et doubles vitrages. Il a choisi des radiateurs connectés de nouvelle
génération. Il a souscrit des contrats de fourniture d’électricité verte,
d’origine renouvelable ! Soucieux de contribuer à la transition énergétique, il
a fait réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Surprise, sa
maison est classée F, c’est-à-dire que sa performance est jugée médiocre.
Comment l’améliorer ?
C’est
simple lui répond-on : « Passez au gaz ».Car
la même maison, chauffée au gaz, pourra sauter deux grades et être classée D !
Le résultat, c’est
que 75 % des logements collectifs neufs installent un chauffage au gaz.
Et
ceci grâce à l’action efficace des
lobbys du gaz, avec la complicité des soi-disant écolos, mais surtout
antinucléaires !
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