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mardi 10 décembre 2019

RTE : vers le black out : Survivre à la pointe électrique !


Conditions hivernales attention !

On va commencer par un petit tweet de ceux qu‘affectionnent l’excellent Benjamin Laredo, graphe tiré tiré du site de suivi de RTE et commentaires afférents :




Premier pic à plus de 80 GW de la saison 2019-2020, on importe comme des porcs, on brûle du charbon, et l'éolien, ben ça se passe de commentaires...
Et il est où l’éolien, il sert à rien ?
Et il est où le solaire ? Il est par terre ?
Et on est encore loin des 50% de nucléaire que la loi nous impose en 2025...

Bon, si vous commencez à comprendre la problème de la pointe, bravo, vous êtes plus avancé qu’Elisabeth Borne et sa PPE bornée, et, pour en rajouter son scénario 100% ENR

Les avertissements sérieux de RTE – vers le black out !

16 février 2017 : « Cet hiver, on s'est fait un peu peur. » L'aveu hier de François Brottes, patron de Réseau de transport d'électricité (RTE), filiale d'EDF chargée de l'équilibre entre la production et la consommation d'électricité sur les lignes à haute tension, fait... froid dans le dos. Car oui, cet hiver, la France a échappé de peu, sinon au black-out général, du moins à de sérieuses coupures d'électricité.

7 octobre 2019 : RTE a baissé le courant d'une vingtaine de sites industriels énergivores lundi 7 octobre dans la soirée. C'est la deuxième fois que ce dispositif d'urgence anti black-out est activé depuis sa création dans le cadre de loi NOME de 2011. L 'incident a été discret et rapidement circonscrit, mais ce lundi 7 octobre le système électrique français a été mis à l'épreuve. Faute de production suffisante, le  gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) − qui doit assurer un équilibre permanent entre l'offre et la demande −, a dû réduire la consommation en urgence de 22 sites de production industriels aux alentours de 21 heures.
(NB il s’agit d’un arrêt brutal, qui est censé se produire sans trop de dégats, l’industiel étant censé avoir pris les précautions nécessaires, moyennant quelques indemnités)

Fin 2019 : Bilan prévisionnel RTE 2022-2023 : Une sécurité d’approvisionnement sous vigilance

La fermeture des moyens de production thermiques se poursuit avec l’arrêt des dernières centrales au charbon. En complément, le parc nucléaire connaît un programme chargé de visites décennales, entamant sa disponibilité.
De nombreux pays européens réalisent, dans le même temps, la fermeture de moyens de production thermiques à flamme et nucléaires.
Si le développement des énergies renouvelables se poursuit durant cette période, en l’absence de mise en service de l’EPR de Flamanville, il ne suffit pas à compenser les fermetures réalisées.

Donc pour la première fois, le RTE et le très politique François Brottes, d’habitude très langue de bois PPE préviennent : en 2022, ça ne passe plus ! Et, soit dit en passant, l’EPR de Flamanville étant ce qu’il est ( un prototype qui a rencontré certaines difficultés), c’est moins le retard de Flamanville qui est en cause que la fermeture de Fessenheim qui elle n’a rien d’une obligation ou d’une impossibilité technique, mais est purement politique. E qui nous obligera à garder d cvharbon, génail les écolos, c’est bon pour le réchauffement climatique…

François Brottes, président de RTE, complète : « La sécurité de l’approvisionnement est un enjeu majeur. Cela nécessite des réseaux et la flexibilité des usages »

Verstand ? Cette fois-ci, ce ne seront plus quelques industriels mais tout le monde. Vous et moi !

Et ceci encore : au détour du Schéma décennal de développement du réseau Edition 2019, RTE nous annonce une drôle de chose, une surprise. RTE prévoit une très forte augmentation de la production électrique à 2035 (640 TWh) contre 548,6 TWh en 2018,  ce qui est tout à fait à l'opposé des prévisions de consommations  faites par RTE au moment de la PPE ... qui voyait une réduction dans 3 de ses 4 scenarios et un stabilité dans le 4ème (sans parler de l'ADEME et de son scénario 100% renouvelable issu des délires assez effarants de Negawatt)

Donc on rentre dans le sérieux, et soyons clair, RTE ne croit plus à une baisse forte de la consommation énergétique, ni électrique

Et si vous voulez vous faire encore plus peur, mais attention, une vraie peur, bien réelle, bien rationnelle, lisez Michel Negynas :

Électricité : vers un black out général en Europe en 2035 ? 

Personne n’est en mesure actuellement de prévoir ce qui peut se passer en cas de problème sur un réseau européen à majorité d’énergies renouvelables aléatoires et diffuses.,

Pourquoi on ne passera plus la pointe . L’étrange alliance des ultra libéraux et des ultra écolos

Explications tirées d’un thread de l‘excellent lui aussi J.F. Raux :

Extraits : « 10 Md€ investis chaque année dans les EnR et les réseaux et malgré cela, la pointe électrique est moins couverte chaque année, le CO2 augmente, sans parler qu’on nous dit qu’il faut moins consommer ,donc l’équation économique n’est pas là»

Comment se fait-il ?

On entend souvent dire que telle nouvelle production d'ENR  va produire les KWh nécessaires à alimenter telle ville. C'est bien sûr une image simpliste, mais surtout fausse.  En effet, un raisonnement en moyenne en énergie (KWh) n'est pas valable en électricité. Puisque les ENR ne produisent pas toujours quand on en a besoin.
Le soir, en hiver, moment de grosse consommation, il n'y a pas de soleil. Donc pas d'électricité solaire. Quand il fait très froid, cela est souvent lié à la présence d'un anticyclone important, donc absence de vent également.
C'est pourquoi, le principe de base en électricité est qu'à tout instant "t" la puissance (MW) appelée par les consommateurs doit être équilibrée par la puissance des usines de production (centrale, barrage,...) en ligne : c'est la notion de puissance garantie, fondamentale. Si il y a un défaut de puissance garantie face à la puissance appelée par les consommateurs, il y a black-out. Le système s'effondre.

Par définition, la puissance des ENR n'est pas garantie. Elle dépend des caprices du vent et du soleil. Il faut donc pouvoir pallier à leur insuffisance par des centrales (Charbon, gaz, nucléaire...) dites de backup. Par exemple, pour l'éolien terrestre, 100MW installés (construits) donnent 20MW utiles en moyenne, mais non garantis : on n'est pas sûr qu'ils soient là quand on en a besoin, c'est tout bête.

Entre parenthèse, ne pas compter ces centrales de backup dans les coûts de revient des ENRI et leur bilan carbone est une escroquerie intellectuelle. Il en ira de même pour le coût des moyens de stockage demain ou après demain s’ils émergent. Donc, l’équation économique n y est pas

Mais ne peut-on pas jouer sur la flexibilité de la puissance appelée par les consommateurs ? En théorie, oui….

Sauf que  depuis la mise en place du marché de l'électricité, on a perdu 8GW d'effacements (clients qui diminuent la puissance appelée) soit l'équivalent de 5 centrales Fessenheim, car le marché ne rémunère plus les effacements suffisamment

Le système électrique est un système technico-economique "dual" : sa tarification a pour object d'ajuster la demande en puissance à la production en puissance et réciproquement. C'est ce qu'avait inventé Marcel Boiteux. Le principe économique en est qu'un système électrique de dimensionne (nombre et taille des centrales à puissance garantie à construire, de système d'effacements garantis à mettre en place) par la puissance et s'optimise en exploitation par l'energie (on met en route les centrales par ordre de coût de production croissant).
Or, la mise en place du marché de l'électricité basé uniquement sur le prix de l'énergie "moyen" sur la plaque européennes avec des pays qui ont des profils de production/consommation différents, a détruit cette construction tarifaire, très performante en France.

Depuis, on rame et on nage en pleine pensée magique car le marché ne remplit aucun de ses deux rôles fondamentaux : investir (aucune centrale nouvelle ne peut vivre du marché) - optimiser (les prix de points sont nettement trop bas).
En plus, la production aléatoire des ENR a foutu le bazar sur ce marché : par exemple, quand il y a beaucoup de vent et peu de demande, on a des prix négatifs. On paye pour consommer. La black Friday est une plaisanterie à coté !

Il faudrait et inciter les politiques et l'Europe à revenir à un système rationnel qui colle aux fondamentaux du système électrique actuel ; mais cela c'est une autre paire de manche ! »
Pas mieux !

Chauffage électrique ou pas ? Le monde enchanté (plutôt terrifiant en fait) de negaWatt

Dans un communiqué du 11 juin 2019, negaWatt a trouvé la solution du problème de la pointe et vise le chauffage électrique : Réduire la pointe électrique en France : une action nécessaire et bénéfique.
« En France, la pointe de consommation électrique  est 55 % plus élevée que dans les autres pays européens. En cause, le développement massif du chauffage électrique depuis les années 1970 et bien d’autres usages tout aussi dispendieux…
Le chauffage électrique, exception française : Conséquence du programme nucléaire, la France s’est progressivement dotée d’un parc important de convecteurs électriques permettant de chauffer logements et bureaux. La consommation électrique française est de ce fait très sensible à la température extérieure : en hiver, chaque degré en moins entraîne une hausse de 2400 MW de la consommation d’électricité ; autant que dans tout le reste de l’Europe. La réduction de la pointe électrique passe donc aant tout par un programme de rénovation thermique performante des logements les plus énergivores équipés de convecteurs électriques, et par un remplacement de ces appareils par des pompes à chaleur performantes. La rénovation performante des seuls logements classés F ou G (avec remplacement des convecteurs par des pompes à chaleur) engendrerait une baisse de 13 GW de la puissance électrique appelée en période de grand froid (-13 %).
Si elle est indispensable, cette mesure est loin d’être la seule permettant de réduire la pointe électrique. »

Commentaire : en effet ! Sur la prétendue efficacité et rentabilité de la rénovation énergétique, cf. l’article de Gaël Blaise et Mathieu Glachan, chercheurs à Mines -Paritech

1.000 euros de travaux ne diminuerait en moyenne la facture énergétique que de 8,4 euros par an. Pour un investissement moyen de l'enquête, cela correspond à une diminution de 2,7% de la facture. Le nombre d'années nécessaires pour récupérer le coût de l'investissement initial, est de 120 ans

Chauffage électrique ou pas ? La réalité par Brice Lalonde

En fait, ce qui se passe c’est que le chauffage électrique est de plus en plus remplacé par le chauffage au gaz, et que dans un pays où l’électricité est fortement décarbonée grâce au nucléaire, c’est une hérésie climatique ! Ceci  a été très bien expliqué par Brice Lalonde, qui, l’âge et la raison aidant, est devenu un partisan du nucléaire.

M. Dupont possède une maison chauffée à l’électricité. Elle est correctement isolée, combles étanches et doubles vitrages. Il a choisi des radiateurs connectés de nouvelle génération. Il a souscrit des contrats de fourniture d’électricité verte, d’origine renouvelable ! Soucieux de contribuer à la transition énergétique, il a fait réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Surprise, sa maison est classée F, c’est-à-dire que sa performance est jugée médiocre. Comment l’améliorer ?
C’est simple lui répond-on : « Passez au gaz ».Car la même maison, chauffée au gaz, pourra sauter deux grades et être classée D !
Pourquoi ? C’est grâce au facteur de conversion de l’électricité en énergie primaire »qui atteint un maximum européen de 2.58 en France (contre, par exemple, 1.6 en Suède), ce qui favorise excessivement le gaz par rapport au nucléaire.

Conséquence : M. Dupont possède une maison chauffée à l’électricité. Elle est correctement isolée, combles étanches et doubles vitrages. Il a choisi des radiateurs connectés de nouvelle génération. Il a souscrit des contrats de fourniture d’électricité verte, d’origine renouvelable ! Soucieux de contribuer à la transition énergétique, il a fait réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Surprise, sa maison est classée F, c’est-à-dire que sa performance est jugée médiocre. Comment l’améliorer ?
C’est simple lui répond-on : « Passez au gaz ».Car la même maison, chauffée au gaz, pourra sauter deux grades et être classée D !

Le résultat, c’est que 75 % des logements collectifs neufs installent un chauffage au gaz.
Et ceci grâce à l’action efficace  des lobbys du gaz, avec la complicité des soi-disant écolos, mais surtout antinucléaires !

https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/09/transition-energetique-et-grandes.html

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