La fin des laboratoires Fournier
Le géant pharmaceutique américain Abbott a annoncé jeudi son désengagement de toutes les activités des Laboratoires Fournier. Suite à cette annonce, ce sont 300 salariés qui vont perdre leur poste ;
La recherche des laboratoires Fournier, autrefois fleuron de l’industrie pharmaceutique française, va disparaître. Fournier, groupe familial, notamment été l’inventeur du Lipanthyl ( fénofibrate), l’un des médicaments contre le cholestérol le plus prescrit au monde, et qui représente plus d’un milliard de dollar de chiffre d’affaire. Les Laboratoires Fournier ont aussi inventé et développé les produits Urgo
Fournier, fondé en 1880, vendu à Solvay en 2005 par l’un des derniers héritiers de la famille fondatrice suit avec un retard d’un an le sort de Solvay racheté et détruit par Abbott en 2010.
Est-il besoin de dire qu’ Abbot, avec un chiffre d’affaire supérieur à 35 milliards de dollars et un bénéfice estimé à 3.7 milliards, n’est nullement dans la nécessité d’arrêter la recherche de Fournier ?
Pourtant Abbot va fermer le centre de recherches de Dijon, où travaillent actuellement plus de trois cent personnes. Ce sont des emplois hautement qualifiés qui vont disparaître, et c’est une tragédie pour la région et les personnes touchées. Une société formée par trois cadres de Fournier, Inventiva, tentera de sauver une centaine d’emplois en recherche, avec un financement (et probablement, compte-tenu des expériences antérieures, une durée de vie) garantie sur trois ans.
Là comme pour UPSA racheté par BMS, Lafont par Cephalon, Jouveinal par Pfizer, Novexel par Astra Zeneca, des prédateurs américains rachètent les pépites d’une recherche fructueuse menée en France et ferment les centres de recherche français.
La recherche pharmaceutique française et l’industrie pharmaceutique française sont en train de disparaître, avec une conséquence prévisible : les médicaments de demain seront inventés ailleurs, et il faudra les payer très cher ou y renoncer.
Il est temps de mettre fin à ce véritable pillage de la recherche thérapeutique française ; ce n'est pas en renonçant à agir, en se réfugiant derrière les faux principes d'un libéralisme que nous sommes les seuls à pratiquer naïvement qu'on favorisera le redressement industriel de la France . Temps aussi de mener une véritable politique du médicament dont le rapport Marmot avait jeté les bases.
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