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dimanche 10 mars 2013

Séralini, suite et fin

Fin (en tant qu’autorité scientifique) du  Pr Séralini, et de ses photos en gros plans de rats rendus difformes par de gigantesques tumeurs, prétendument provoquées par le maïs transgénique résistant au round-up – glyphosate ? Ce devrait être le cas après ces aveux publiés par Marianne (9 février 2013): « Aucune équipe de biologistes ne peut dépenser autant que nous… Nous devions absolument publier, sous peine de devoir rembourser les crédits alloués par nos partenaires »
Donc 3 millions d’euros dépensés en vain dans une étude mal conçue dès le départ et qui n’a apporté, et ne pouvait apporter aucun résultat scientifiquement fondé. Mais il fallait que Carrefour, Auchan, Biocoop, Naturalia et le CRIIGEN de Corinne Lepage en aient pour leur argent. Ainsi s’explique la divulgation spectaculaire à des medias généralistes, avec embargo, pour le moins inédite et sujette à caution, en violation – et pour cause- de toute bonne pratique scientifique.
Honte à ceux (le Nouvel Obs, notamment) qui se sont prêtés à ce jeu à but lucratif – la promotion d’un livre et d’un film étant, en plus du financement de l’étude- en jeu. Et honneur à ceux ( Le Monde, Marianne par exemple) qui ont fait leur travail, et malgré les difficultés, les injures, les mises en cause ont mis en évidence les doutes scientifiques sérieux qui invalidaient la pseudo-étude de Séralini. (j’ai en mémoire Stéphane Foucart, du Monde, pris à partie par Corinne Lepage lors d’un débat sur France-Inter, lui rappelant que « Le Monde faisait campagne en faveur des gaz de schistes », ce qui apparemment le discréditait pour parler de l’étude séralinienne.
Une leçon : les experts honnêtes, sinon indépendants, ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et il est inacceptable que dans ce genre de débat, et de manière récurrente, les experts qui émettent la moindre réserve se font systématiquement suspecter de malhonnêteté, de parti-pris en faveur des lobbies, et qu’on cherche à les discréditer. Ce n’est pas ainsi que l’on crée les conditions d’un débat utile, indispensable même.

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