Le RTE (réseau de
transport électrique) a prévenu : en 2016,
le réseau approchera de la congestion et des régions entières pourraient
être plongées dans le noir et le chaos.(cf. Le Monde 19 novembre 2013)
Eole, c’est du vent !
Une des raisons
principales en est l’absurde politique éolienne : la production éolienne
ultra subventionnée et prioritaire sur le réseau, cette énergie produite lorsque
le vent le veut bien et non lorsqu’on en a besoin, ne permet absolument pas de
faire face aux demandes électriques. Plus il y a d’éoliennes, plus il faut de
centrales à gaz –génial pour le bilan climatique, et les centrales à gaz, nous
les avions fermées. Ajoutons à cela l’existence d’un véritable lobby
écolo-affairiste, nourris aux tarifs subventionnés et aux niches fiscales, se
ruant sur les maries rurales auxquelles ils font miroiter le nouveau pactole
dans le vent, entraînant une multitude de prises illégales d’intérêts de
certains élus (Jean-Louis Butré, Fédération environnement durable Marianne, 30
novembre 2013). Une autre raison ; le frein mis en France à la
construction nucléaire – et bientôt ; nous serons incapable de construire
une centrale sans les Chinois, qui, eux avancent à grands pas. De plus,
l’énergie éolienne est chère, et entraîne une véritable écotaxe électrique,
géante à côté de la trop fameuse écotaxe routière, qui se chiffrera par plus
d’une centaine d’euros par an pour chaque consommateur. Enfin l’abandon par l’
Allemagne du nucléaire a été catastrophique, et a déséquilibré le système
européen, entraînant même le remplacement des très utiles centrales à gaz par
des centrales à charbon, moins chères, mais plus polluantes.
La politique Européenne
Cette politique a
été bien caractérisée (et exécutée) par Claude Mandil, directeur de l’agence
internationale de l »énergie de 2003 à 2007 : « la Commission
Européenne, obsédée par le marché, a failli sur la question de la sécurité d’approvisionnement.
La marché intérieur a été progressivement bâti depuis vingt ans, sous forte
pression idéologique, avec la conviction que l’on se porterait d’autant mieux
qu’on confierait plus aux marchés et moins au politique. Résultat : il ne
permet plus bien entre autres de prendre en compte les investissements de
sécurité, de développer des marchés de capacité pour faire face à l’explosion
des énergies renouvelables intermittentes. Une réforme en profondeur
s’impose »
Pourtant, une
saine compréhension des lois économiques
de base indique qu’il existe des monopoles de faits ( par la géographie, la
technique, l’intensité capitalistique, le service public) ; et de nombreux
et catastrophiques exemples ont montré que chaque fois que par idéologie, on veut
imposer le marché et la concurrence, le remplacement de ces monopoles étatiques
par des oligopoles privés conduit tout simplement à la pénurie, les nouveaux
gérants n’ayant aucun intérêt à réaliser les investissements massifs
nécessaires et se contentent de voir monter le prix d’une ressource qu’ils
raréfient jusqu’à la pénurie. La privatisation de l’électricité en Californie,
celle des transports ferroviaires en Angleterre l’a prouvé à l’envie.
Stop à la privatisation de l’hydroélectrique !
Pourtant, les ayatollah
libéraux de la Commission ne l’ont toujours pas compris, au point qu’ils
veulent encore imposer la concurrence sur l’énergie hydroélectrique, et cela se
joue en ce moment, et c’est extrêmement grave ! Là aussi, 1) c’est un
marché naturellement monopolistique – on ne peut pas construire autant de
barrages que l’on veut. 2) C’est une industrie où la sécurité est primordiale
et le profit ne peut être le seul moteur – les barrages ont tué plus que le
nucléaires. 3) C’est un secteur qui a été relativement négligé ces dernières
années et qui nécessite de gros investissements, pour la sécurité et aussi pour
augmenter la productivité, et évidemment les opérateurs privés ne les feront
pas. 4) Enfin, l’énergie hydroélectrique constitue une énergie durable et écologique
au plus haut point, et une énergie d’appoint mobilisable à volonté lorsqu’une
pénurie menace, justement ce dont nous avons le plus grand besoin !
Toujours, partout,
un monopole public remplacé par un oligopole privé, c’est la pénurie et
l’explosion des prix assurées! On ne peut se permettre cela pour cette
ressource précieuse qu’est l’énergie hydroélectrique
A noter que les
Allemands ont gentiment expliqué à la Commission que leurs monopoles régionaux
équivalent à une concurrence au niveau national, et que donc, ils ne feraient
rien ; que les Portugais se sont dépêchés de faire passer leurs
concessions de service public sur l’hydroélectrique à cent ans etc ; et
nous nous n’avons rien fait !
Au contraire même,
la Cour des Comptes a cru bon d’appuyer la demande européenne de mise en concurrence
des barrages hydroélectriques ; ils connaissent tellement bien le sujet
qu’il a d’ailleurs fallu leur expliquer gentiment que la concession, pour des
raisons techniques évidentes, ne pouvait se faire barrage par barrage, mais par
vallées entières. (La Cour des Comptes, qui a pourtant un immense travail de
comptable, de vérification des comptes publics à accomplir a trop tendance ces
derniers temps à se mêler de tout, voire de stratégie industrielle et de
recherche, et les chercheurs qui ont eu l’immense bonheur de voir ses auditeurs
débarquer dans leurs instituts en ont généralement gardé un immense dégoût devant
tant d’incompétence et de morgue). A-t-on jamais vu des comptables décider
d’une stratégie industrielle ou d’une politique de recherche ?)
Pas d’industrie sans électricité !
Face à la menace
imminente de pénurie d’électricité, le Ministère du redressement productif doit
d’urgence s’occuper du dossier : pas
d’industrie sans électricité ! Il faut stopper immédiatement la mise
en concurrence sur l’hydroélectrique, définir une politique énergétique
européenne qui tienne compte des modes de consommation et de production propres
à chaque pays, renforcer les interactions internationales, engager de nouvelles
unités de production, notamment nucléaires.
Et préparer la
transition énergétique du siècle prochain, qui reposera sur la seule énergie
massivement durable, le solaire !
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