Europe et Eurokom
Dans un de mes précédents blogs, je
m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a
donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité
géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses
institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à
construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je
propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et
l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.
L’Europe stupide - La
crise des réfugiés de 2015- la désunion européenne
Dans les années 2010, un grand nombre de migrants — certains étant des
réfugiés — arrivent dans l'Union européenne via la mer Méditerranée et les
Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud. L'Europe fait
alors face à l'une des plus importantes crises migratoires de son histoire
contemporaine. En 2015, la chancelière allemande, Mme Merkel, annonce fièrement
qu’elle compte accueillir de 800 000 à 1 millions de migrants – Wir
shaffen das- nous y arriverons ! (31 août 2015).
Cette démarche semble obéir à deux motifs principaux : 1)
l’effondrement démographique de l’Allemagne[ : si rien n'est fait, la population
allemande va décliner passant de 81,1 millions d'habitants mi-2015 à 76
millions d'habitants en 2050. À cette date, la population française devrait
atteindre 77 millions. La baisse de la population aurait, selon Jean-Louis
Thiériot, deux grandes conséquences économiques : des problèmes de financement
des retraites et un moindre dynamisme économique ; un motif
économique : d’ores et déjà, le patronat allemand estime manquer de main
d’œuvre- entendre de main d’œuvre bien corvéable, qui ne réclame pas
d’augmentation de salaire.
Rapidement, l’Allemagne se trouve submergée. Puisque Merkel veut des
réfugiés, l’Autriche et la Hongrie, qui sont débordés par les migrants arrivés
via la route des Balkans, vont lui en donner. Dans les gares centrales de
Vienne et de Budapest, où ils s’entassent, ils sont encouragés à prendre le
train pour l’Allemagne. Merkel, courageusement laisse à son ministre de
l’intérieur le soin d’annoncer le rétablissement provisoire des contrôles à ses
frontières avec l’Autriche- l’Autriche et la Hongrie se débrouilleront avec les
migrants dont ils ne voulaient pas.
Et Angela Merkel, qui avait violemment critiqué les pays de l’Est, la
Hongrie pour avoir établi une barrière
avec la Serbie, la Bulgarie pour avoir établi une barrière avec la Turquie, qui
avait répété plusieurs fois dans son discours devant le Parlement Européen Wir
schaffen das- eh bien non l’Allemagne n’ y arrive pas. L’Allemagne, l’Allemagne
seule avait décidé pour toute l’Europe
d’accueillir massivement les migrants, en fonction de ses seuls intérêts- c’est
une catastrophe.
Et
quand l’Allemagne, l’Allemagne seule voudra décider pour les autres pays
de leur fixer des quotas de migrants… eh bien peut-on s’étonner qu’un certain
nombre d’entre eux l’envoient promener, et pas très poliment
L’Europe indigne -La
catastrophe politique devient une catastrophe humanitaire
La route des Balkans étant
efficacement fermée grâce aux barrières
bulgares, hongroises, autrichiennes et grecques avec la Turquie ( comme quoi, les
barrières frontalières sont efficaces, pour peu qu’on ait la volonté de les
tenir) et à un accord avec le peu agréable sultan turc qui n’hésite pas à nous
faire chanter, la brillante aventure lybienne de Nicolas Sarkozy et Bernard
Henri Levy ayant laissé ce pays dans l’état que l’on sait, c‘est la route
mortelle de la méditerranée que les migrants prennent en masse.
D'après l'Organisation internationale pour les migrations, environ 3 072
personnes sont mortes ou ont disparu en mer Méditerranée en 2014 en tentant
d'immigrer en Europe24. Le 3 octobre 2013, une embarcation transportant quelque
500 migrants clandestins africains fait naufrage près de Lampedusa. Cette
catastrophe fait 366 morts. Les accidents les plus graves ont lieu en avril
2015, avec la mort d'environ 1 200 personnes. Le premier naufrage se produit le
13 avril, suivi de plusieurs autres naufrages les 16, 19 (le plus meurtrier) et
20 avril. Beaucoup de ces navires de migrants voyageaient depuis la Libye vers
l'île de Lampedusa, ou le port d'Augusta (Italie) bien que les incidents du 20
avril se produisirent au large de l'île de Rhodes, dans l'est de la
Méditerranée
Le Wir Shaffen das, de bêtise politique est devenu bêtise
criminelle, en encourageant les pauvres de toute l’Afrique à tenter leur chance
à travers la Méditerranée. De généreuses initiatives de sauvetage en mer se
sont transformée en complicité d’immigration clandestine et même de
meurtre…puisqu’en fait elles entretiennent l‘immonde trafic des passeurs
auxquelles elles sont censées remédier- tant et si bien qu’il est à peu près certain
que davantage de migrants meurent en mer que si elles n‘existaient pas, et que
bien des rafiots précaires des trafiquants d’hommes ne se risqueraient pas en mer,
si les bateaux dits humanitaires n’étaient pas là. Des bateaux humanitaires
allemands (et français) qui viennent débarquer leur triste cargaison, pas en
Allemagne, pas en France, mais en Italie.
L’Italie, confrontée à une immigration massive inédite
qu’elle est seule à supporter, au moins en première ligne, devant faire face à
l’irresponsabilité de l’Allemagne, au cynisme, aux leçons de morale et
maintenant aux injures de l’Allemagne et de la France, s’accrochant à l‘hypocrisie
du traité de Dublin, l’Italie refuse maintenant de jouer le jeu dont elle est
la seule perdante ; et c’est la triste odyssée de l’Aquarius et autres bateaux errants à
travers la Méditerranée (juin 2018). Une Italie souffrant aussi de la crise
économique qui s’éternise, avec une explosion de la pauvreté
Il est temps de
mettre fin à ce cirque tragique par l’égoïsme et l’irresponsabilité des
Allemands et l’impuissance une fois de plus amplement démontrée de l’Europe.
L’Europe qui ment et
trompe : Junker a menti !
Au beau milieu de la crise migratoire, les institutions
européennes ont tenté de minimiser la situation et ont sciemment menti. Selon
le site Politico, le chef de cabinet de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, a
falsifié dans un mail adressé aux dirigeants de l'UE les chiffres du nombre de
migrants illégaux entrés dans l'UE par la Turquie en décembre 2015, parlant
d'une baisse de 52249 migrants à fin octobre, contre 9 093 à mi-décembre. Le
chiffre réel serait du triple, soit 27 069 migrants. Selon Politico, le but de
cette communication, s'appuyant sur des documents inexacts fournis par Frontex,
est de donner une image efficace du rôle d'État-tampon que joue la Turquie dans
l'arrêt des migrations illégales, en vue de convaincre les États membres
d’adopter le plan Juncker pour accueillir les migrants au sein de l'Union
européenne. Comment les pays européens, en particulier de l’Est pourraient-ils avoir
confiance et se laisser dicter leur politique en matière d’immigration ?
Le grand remplacement, ça ne marche pas !
Le Wir Schaffen das s’avère aussi une catastrophe économique,
sociale et nationale. Si l’Allemagne était tentée d’encourager l’immigration
pour remédier à sa démographie catastrophique, c’est raté. Les Allemands
auraient dû déjà être échaudés par les difficultés grandissantes de l’assimilation
des Turcs, et surtout de la deuxième génération, très efficacement organisée par
les réseaux du néo-sultan turc.
Le 21 septembre 2015, le quotidien allemand de gauche Die
Tageszeitung écrit : « Étant donné l’afflux massif de réfugiés, la société
allemande arrive à sa limite maximale d’accueil ». Après les agressions
sexuelles du Nouvel An 2016 en Allemagne, dont les assauts sont coordonnés et
commis par des groupes de 2 à 40 hommes, décrits comme nord-africains ou arabes
et dont les suspects sont principalement des demandeurs d’asile ou des immigrés
en situation illégale selon la police, Angela Merkel annonce vouloir faciliter
les expulsions d'immigrés coupables d'agression.
Après une période de déclarations euphoriques des
représentants du grand patronat allemand concernant les avantages économiques
que représenteraient l'arrivée en masse de nouvelles forces de travail, ceux-ci
commencent à reconnaître en 2016 que l'intégration des migrants sera beaucoup
plus longue et difficile que prévu : ainsi 80 % d'entre eux n'ont pas le niveau
d'un simple ouvrier spécialisé allemand. Ils ne parlent pas la langue locale,
ni ne connaissent l'alphabet latin et un nombre non négligeable d'entre eux
sont analphabètes. Selon un institut de recherche économique allemand, « il
faut cinq à sept ans à un réfugié pour produire plus qu'il ne coûte à l'État ».
En février 2016, un sondage réalisé auprès de 220
économistes en Allemagne révèle qu'une majorité des professeurs allemands
d'économie voit l'afflux actuel des demandeurs d'asile de manière critique. 40
% attendent de la venue des immigrés plutôt des inconvénients pour l'Allemagne,
contre 23 % des avantages, le reste demeurant indécis. Dans l'ensemble, la
plupart des économistes jugent de façon critique la politique d'asile
allemande, à la différence de celle du Canada et de l'Australie, ces deux pays
ayant une forte sélection selon le niveau de qualification des immigrants. D'une
manière générale, il existe un consensus chez les économistes allemands
concernant « la piètre employabilité des "réfugiés" », ce qui se
traduit par un sous-emploi qui devrait perdurer un certain nombre d’années
L’Europe,
un continent d’immigration malgré ses peuples
L’Europe est devenue l’une des premières destinations migratoires du monde
depuis ces vingt dernières années. La demande d’asile a explosé dans les années
1990, dans des proportions inconues jusque-là (Afrique des grands lacs,
Balkans, Proche et Moyen-Orient, Amérique caraïbe), atteignant plus de
500 000 demandes par an avant de connaître une relative décrue depuis les
années 2000. Quant aux installés, dans l’Europe des 27, sur 450 millions
d’habitants, on compte environ 25 millions d’étrangers, dont un quart
d’Européens communautaires. Ces étrangers sont inégalement répartis dans les
pays d’accueil : ainsi l’Allemagne est le premier pays d’immigration, avec
7,5 millions d’étrangers, 9 % de sa population totale, suivie par la
France (3,5 millions, 6 % de la population totale), l’Espagne (passée
d’1,5 million en 2002 à plus de 4 millions aujourd’hui) et le Royaume-Uni (2,8
millions, 4 % de la population totale), la Suisse (1,4 million, près de
20 % de la population), l’Italie (1,5 million d’étrangers, 2,4 % de
la population) et la Grèce (800 000 étrangers, 8 % de la population
totale). Mais la proportion d’étrangers n’est pas toujours liée à leur poids
numérique (Luxembourg, 30 % d’étrangers, Autriche 10 %, Finlande
2 %). Malgré la mondialisation, chaque pays a un peu « ses »
étrangers. Et surtout, ces chiffres ne tiennent pas comppte des naturalisations.
Avec Schengen, la maitrise des frontières est devenue une compétence
européenne. A l’évidence, c’est un échec total. Au surplus, c’est un déni de
démocratie de plus. Qui et comment a-t-il été décidé que l’Europe devait devenir
une terre d’immigration majeure ? Et au nom de quoi ? Les peuples
ont-ils été consultés, ont-ils donné leur accord ? Et l’immigration selon
quelles modalités ? Au Canada, en Australie, terres d’immigrations il
existe une véritable politique, par nationalité, par degré de formation, par
compétences. En Europe rien, c’est l’arbitraire et le harcèlement administratif
pour les immigrés qui tentent de suivre
les règles et quasiment aucun risque d’expulsion pour les illégaux.
En matière d’immigration l’Europe
est littéralement folle, avec une personnalité hautement dissociée entre le culte ultra libéral qui exige un nouveau
prolétariat plus corvéable et nos traditions de protection sociale, entre les
impératifs étatiques devenus européens de maîtrise des frontières et les lois
du marché, entre l’affichage des droits de l’homme et les difficultés de la
lutte contre l’immigration clandestine ; tout ceci étant entretenu par un pervertissement
du vocabulaire, ainsi que l’a fait remarquer Hubert Vedrine la confusion entre
les termes réfugiés, migrants, clandestins, a pour finalité d'éviter de
reconnaître la spécificité du droit d'asile et est entretenue par ceux qui pensent qu'il faut accueillir
tout le monde. A ce jeu, là, c’est le vrai droit d’asile qui risque d’être
perdant.
Les idéologues du grand remplacement feraient bien de réfléchir : et
disons que des articles comme ceux du
Monde du 27.06.2018 s’indignant de découvrir une plage polonaise uniquement
peuplée de blancs, eh bien ce racisme à rebours me fait vomir, et pas seulement
moi.
Démographie européenne :
une pente suicidaire
Au 1er janvier 2017, la population
de l'Union européenne (UE) est estimée à 511,8 millions d'habitants par
Eurostat1. Elle se classe derrière la Chine (1 384 millions) et l'Inde (1 318
millions) mais devant les États-Unis (325 millions). L'État membre le plus
peuplé est l'Allemagne (82 millions) et le moins peuplé est Malte (0,4
million). Le taux de croissance de la
population européenne est l'un des plus faibles du monde mais c'est aussi
dans l'UE que les habitants vivent le plus longtemps (mis à part dans quelques
régions d'Asie : Japon, Singapour et Hong Kong).
Aucun des pays européens n’atteint le taux de remplacement de ses
générations. La France, avec 1.96 en est le plus proche, suivie par l’Irlande (1.92),
la Suède (1.85), le Royaume Uni (1.8), la Belgique (1.70). Après , ça
plonge carrément pour arriver à ce qu’il faut bien appeler un quasi-suicide
démographique : l’Italie, l’Espagne et la Pologne sont autours de 1.30, l’Allemagne
à 1.5 !
En 2016 pour la première fois, en
Europe, le nombre de cercueils a dépassé celui des berceaux. Il est intéressant
de relever que c’est le cas en Allemagne depuis 1971, de l’Italie depuis 1991,
de l’Espagne depuis 2016, de la Russie depuis 1991.
En 2018, un rapport français s’est inquiété de la situation démographique
européenne, pas d’un point de vue culturel, ethnique, social, non, cela est
tabou, mais, puisque c’est le seul langage que l’Eurokom comprenne d’un point
de vue économique.
Citations : « L'Europe va voir décliner sa population d'ici 2050
avec un impact direct sur sa productivité et sa croissance, ce qui devrait
alerter les responsables politiques, selon une étude économique. L'Europe se dépeuple dans l'indifférence de
sa classe politique perdant ainsi en croissance, en influence et en
débouchés commerciaux, tandis que d'autres continents, comme le continent
américain, maintiennent leur prospérité grâce à la croissance de leur
population. Le constat qualifié de « suicide démographique " par les deux
économistes qui en souligne les dangers se base sur les projections de l'ONU.
Contrairement à l'Amérique du Nord qui verrait
sa population augmenter de 75 millions d'habitants d'ici 2050, l'Europe
pourrait stagner autour de 500 millions d'habitants et perdre 49 millions de
personnes en âge de travailler dans la tranche des 20-64 ans ", écrivent
Jean-Michel Boussemart de l'institut COE-Rexecode et Michel Godet, ancien
professeur au CNAM. Comme pour convaincre les décideurs européens de s'atteler
sérieusement à cette question démographique et à « investir dans une politique
familiale ", l'étude met en lien direct la hausse de la démographie dans
l'histoire récente et celle de la croissance économique. Au cours des décennies
80 et 90, « la croissance du PIB des Etats-Unis est supérieure d'environ un
point à celle de l'Europe. L'explication est pour plus de la moitié
démographique », assurent les auteurs qui rappellent que la progression de la
population est « de l'ordre de 1 % par an aux Etats-Unis, soit deux à trois
fois plus élevée qu'en Europe ».
L’Europe est incapable de résister à
une immigration envahissante et coûteuse, elle a été incapable de mettre en
place une politique familiale qui évite sa transformation en une zone de dépeuplement, de basse pression
démographique – une politique familiale qui aujourd’hui passe évidemment par
une plus grande égalité homme-femmes – le redressement de la natalité en Suède
est à cet égard encourageant. L’Europe meurt de ses institutions.
Oui, il est vraiment temps de quitter cette Europe-là, cet Eurokom !