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mardi 5 mars 2024

Débat Façade, Eolien en Mer : Ce que le SER et France « Renouvelable » nous préparent

 Dans le cadre du débat Façade CNDP ( La Mer_enDebat), Le SER (Syndicat  des Energies Renouvelables) et France Renouvelable ( ex-France Energie Eolienne qui n’ose plus dire son nom ) viennent de présenter leur quatre scenarios pour le développement de l’éolien en mer. Ces scenarios sont accssibles sur le Les trois premiers scenarios sont des scenarios d’étude           maximisant trois enjeux différents et plus ou moins exclusifs :  1) minimisation des coûts pour la collectivité;  2) Hors zone de protection réglementaire privilégiant la localisation des capacités en dehors de toute zone de protection de  l’environnement            ; 3) planification des parcs “très loin des côtes”

Chaque scénario ne tient compte que d’un seul enjeu, afin d’en montrer les conséquences sur  la répartition spatiale des capacités mais aussi d’en pointer les limites. Selon France  Renouvelables et le SER, cette approche montre que la répartition des 45 GW annoncés par le gouvernement à horizon 2050  est possible mais implique des conséquences fortes sur  d’autres enjeux, comme des déséquilibres dans la répartition entre les façades maritimes,  ainsi qu’en matière de coûts pour le système électrique, ou encore de retombées industrielles  et de cohabitation des usages.

 Un quatrième scénario de synthèse, dit “Équilibre”, complète la proposition du SER et constitue donc à date sa proposition favorite.

Preuve est ainsi faite qu’il est impossible de concilier l’éloignement des côtes (donc les atteintes paysagères et la minimisation des conflits d’intérêt, la protection réglementaire de la  vie marine et de sa biodiversité et un coût acceptable donnant ainsi raison au CNPN dans son autosaisine de 2021 : « L’adéquation des objectifs éoliens offshore avec l’objectif de zéro perte nette de biodiversité inscrit aux articles L. 110- 1 et L. 163-1 du code de l’environnement paraît difficile voire impossible à atteindre »

A PIEBÎEM, nous sommes attachés  à la vision de la mer libre, de cet infini horizontal, et à son accés, à la préservation du littoral de ses paysages, de sa biodiversité – ce programme éolien de 45GW annihilerait cent ans d’efoorts de protection du littoral. Nous sommes aussi attachés à la rationalité scientifique et technique, et pour une transition énergétique soutenable économiquement et socialement. 

Nous  rappellons donc notre  opposition à un programme éolien insensé qui verrait s’installer une soixantaine de zones éoliennes marines équivalent à celle de Saint-Nazaire-Guérande le long des côtes bretonnes ( et 90 pour la France), d’intérêt climatique nul dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d‘alimentation électrique, économiquement et socialement insoutenable, avec des promesses fallacieuses d’emploi et de fortes dépendances étrangères, mettant en péril des activités comme la pêche côtière artisanale et ravageur pour nos paysages littoraux et leur  biodiversité unique.

Lien vers le document du SER https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2024-02/MED-actu-SER-29022024.pdf

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1) Scénario dit « Minimisation des coûts pour la collectivité » : plus d’éolien posé, tous les littoraux sacrifiés, surtout la Manche !

Ce scénario vise à limiter le coût final de l’électricité pour la collectivité en minimisant les coûts de construction et d’exploitation des parcs et de leur raccordement. Pour cela, la filière a donc privilégié les zones proches des côtes présentant les meilleurs gisements de vent. La technologie de l’éolien posé est aujourd’hui et à moyen terme moins coûteuse que l’éolien flottant, car plus mature. Dans ce scénario, l’éolien posé est donc privilégié avec pour conséquence des parcs plus proches des côtes en Atlantique, et un nombre accru de parcs en Manche !




MANCHE EST - MER DU NORD Ce scénario compétitif, en privilégiant fortement le posé, conduit à une concentration plus élevée de parcs en Manche (11 parcs). Il présente des enjeux de co-visibilité pour la façade, de même que des enjeux d’interaction avec les co-usagers de l’espace maritime (pêche, tourisme) et la biodiversité locale, en raison de la concentration de parcs.

NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce scénario propose une implantation équilibrée de 5 parcs éoliens flottants en Nord Bretagne et 6 parcs éoliens posés en Atlantique.

SUD ATLANTIQUE Le scénario, en privilégiant le posé, conduit à implanter 5 parcs éoliens posés sur la façade, au large des côtes vendéennes et de la Charente-Maritime.

MÉDITERRANÉE Dans ce scénario, 6 parcs éoliens flottants sont envisagés, dont 5 au-delà de 12 milles nautiques

2) Scénario dit « Hors zones de protection réglementaire de l’environnement », NAMO sacrifié, 14 parcs éoliens flottants au-delà de 12 milles nautiques pour la façade NAMO !

Ce scénario propose une implantation des parcs excluant toute implantation en zone réglementaire de protection de l’environnement à savoir : les sites Natura 2000 (zones de protection spéciale (ZPS) et sites classés au titre de la directive Habitats) et les Parcs naturels marins. Il convient ici de rappeler que ces zones réglementaires de protection de l’environnement ne sont pas incompatibles avec le développement de projets éoliens en mer. L’exclusion de toute zone réglementairement protégée, mais également des zones d’exclusion réglementaires et des servitudes militaires et aériennes, conduit à privilégier une implantation des parcs au-delà de 12 milles nautiques (>22 km) des côtes.

MANCHE EST - MER DU NORD Ce scénario conduit à privilégier l’implantation dans la façade de parcs éoliens posés (9) par rapport aux parcs éoliens flottants (0). Les zones à fort potentiel éolien sont valorisées. Les sites Natura 2000 et sites classés par les directives « Habitats – Faune – Flore » et « Oiseaux » sont évitées, de même que le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale.

NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce scénario conduit à une concentration importante de parcs éoliens flottants sur la façade NAMO, avec 14 parcs éoliens flottants au-delà de 12 Milles nautiques , dont 10 entre le large de Belle-Île et le large de la Vendée. Cette concentration présente des enjeux d’effets cumulés pour la façade et ne permet pas d’optimiser les gisements de vent à l’échelle du territoire (effet de sillage). Enfin, les infrastructures limitées du réseau électrique présentent des difficultés techniques de raccordement à court terme.

Bref c’est étrange : qu’on m‘explique comment un scénario protection maximale conduit à une telle concentration de parcs sur la façade NAMO, avec ses corridors de migrations intercontinentales d’oiseaux et de cétacés !

SUD ATLANTIQUE Ce scénario conduit à une concentration de parcs éoliens flottants sur la façade Sud-Atlantique, notamment au large de la Charente-Maritime avec 10 parcs éoliens flottants envisagés au large des îles de Ré et d’Oléron. Cette concentration présente des risques d’effets cumulés pour la façade.

MÉDITERRANÉE Ce scénario exclut toute implantation de parcs éoliens en Méditerranée, l’ensemble de la zone étant classée au titre de l’environnement ou de servitudes aériennes et militaires. Au-delà des 20 à 24 milles nautiques

3) Scénario  «Très loin des côtes » propose une implantation des parcs excluant toute implantation de parc éolien en mer à moins de 20 milles nautiques (37 km env.). Cette hypothèse vise à minimiser la co-visibilité de l’éolien en mer avec le littoral métropolitain et à éviter les usages côtiers

MANCHE EST - MER DU NORD Ce scénario conduit au développement de 4 parcs éoliens posés et 4 parcs éoliens flottants, à volumes équilibrés vis-à-vis des autres façades. Toutefois, le rail inter DST (Dispositif de séparation du trafic) transManche présente des contraintes réglementaires fortes pour le développement des parcs éoliens au-delà des 12 milles nautiques.

NORD ATLANTIQUE - MANCHE OUEST Ce scénario conduit à implanter 9 parcs éoliens flottants sur la façade, majoritairement au large des Pays de la Loire. En raison de la limite que présente le couloir maritime inter DST dans la Manche au-delà des 20 milles nautiques, ce scénario limite le développement de parcs au large du nord de la Bretagne.

SUD ATLANTIQUE Ce scénario conduit à une concentration de parcs éoliens flottants sur la façade Sud-Atlantique, avec 13 parcs éoliens flottants envisagés. Cette concentration présente des risques d’effets cumulés pour la façade et les co-usagers de l’espace maritime (secteur de la pêche, biodiversité, etc.)

 MÉDITERRANÉE Ce scénario prévoit un développement très modéré de l’éolien en mer sur la façade méditerranéenne avec l’implantation de 3 parcs éoliens flottants au-delà de 12 milles nautiques au large des côtes d’Améthyste et camarguaise.

4)Scenario équilibre ! Celui qui sacrifie tout pour rien !

Les commentaires sont ceux du SER ; pour notre part, nous laissons chacun, enfin confronté à des propositions concrètes,  méditer sur ce tsunami éolien et les désastres inutiles qu’il entraîne : c’est tout simplement l’annihilation de cent ans d’efforts de protection du littoral et la transformation généralisée de nos côtes en zones industrielles.

« Les trois scenarios « minimisation des coûts pour la collectivité », « Hors zones de protection réglementaire de l’environnement » et « Très loin des côtes » démontrent qu’il convient d’adopter une démarche plus équilibrée de planification à l’échelle nationale, en adoptant une approche multi-enjeux. Pour ce faire, la filière a construit un scénario dit « Équilibre », qui propose une implantation possible des parcs privilégiant un déploiement mixte des scénarios précédents. Ce scénario n’est pas unique et ne représente pas, à ce stade, la proposition définitive de la filière éolienne en mer dans le cadre du débat public en cours. 



Façade Mer du Nord


Façade NAMO


« Ce scénario propose d’implanter 8 nouveaux parcs éoliens dont 1 seul parc posé au large de la Bretagne et des Pays de la Loire et à des distances majoritairement supérieures à 20 milles nautiques (>37 km) afin de minimiser la visibilité depuis la côte. »

Façade Sud Atlantique 



« Ce scénario propose de développer 4 nouveaux parcs éoliens sur la façade à plus de 20 milles nautiques (>37 km), dont 3 parcs éoliens flottants. Le Parc naturel marin de la Gironde est évité et la visibilité depuis la côte est réduite. »

Façade Méditerranée


« 5 nouveaux parcs éoliens flottants sont implantés en Méditerranée à plus de 12 milles nautiques selon ce scénario, et ce afin de valoriser les zones présentant le meilleur potentiel éolien sur la façade. La visibilité depuis la côte est réduite. »

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