La consultation RTE : RTE a engagé mi-2019 l’élaboration des futurs scénarios 2050 du Bilan prévisionnel (« futurs énergétiques 2050 »). Ce processus est public : il implique une très large concertation auprès des parties intéressées aux différents stades de construction des scénarios, jusqu’à la publication de leur analyse complète à l’automne 2021.
Introduction : on ne joue pas aux dés avec une donnée aussi fondamentale que l’énergie
Une donnée physique aussi fondamentale que l’énergie concerne toute la société et tous les citoyens, dans tous les aspects de leur vie, économiques, sociaux, sociétaux, de santé, climatiques et environnementaux, vie quotidienne, qualité de vie, paysages. L’art du scénario est difficile, mais sur un sujet aussi complexe, nécessaire. Le défi climatique posé par les émissions anthropiques de gaz à effet de serre pose des problèmes d’une telle ampleur que, s’il y est mal répondu, il peut provoquer l’effondrement de nos sociétés s’enfonçant dans une barbarie inédite. .
Cette réponse situe dans le cadre suivant :
1) la priorité est la décarbonation ; si une société plus sobre en énergie est souhaitable, une société de pénurie et de précarité énergétique étendue est inacceptable, surtout si elle résulte de choix étrangers à tout rationalité technique, scientifique et économique, comme la fermeture anticipée des deux réacteurs de Fessenheim. Les enjeux sont trop sérieux pour qu’une source d’électricité pilotable, décarbonée et à bas coût comme le nucléaire soit ignorée ou artificiellement pénalisée.
2) les valeurs du service public et la sécurité d’approvisionnement : Une attention extrême doit être portée à la notion de service public de l’électricité, notamment dans ses composantes de continuité d’approvisionnement (sécurité du réseau), péréquation tarifaire, minimisation des coûts, solidarité des usagers (la notion de communautés énergétiques autonomes semble notamment contradictoire avec ces valeurs et exigences et, dans une certaine mesure, avec la notion même de réseau)
En particulier, la crise sanitaire et les effondrements de réseau en Grande-Bretagne, en Australie, en Californie, au Texas suscitent de nombreuses questions et inquiétudes sur le taux maximal d’ENR que peut supporter un réseau sous peine d’effondrements graves et fréquents (30% parait une limite empirique). France Stratégie rappelle que le 23 avril 2020, en plein crise COVID, la France a échappé de justesse à un black out avec une fréquence descendue à 49, 8801 Hz . En cause, la priorité sur le réseau des ENR et leur brusque variation. « L’’Allemagne et le Royaume-Uni ont subi des quasi black-out respectivement les 21 avril et 23 mars 2020, en pleine crise de la Covid, les gestionnaires de réseau s’étant trouvés à court de moyens permettant de conserver l’équilibre du système. Pendant cette période, la consommation avait baissé, ce qui avait permis d’analyser in vivo l’impact d’une proportion plus importante d’ENRi »
La forte baisse des pilotables en Europe, dans de nombreux pays qui n’harmonisent pas leur politique énergétique, chacun comptant sur le développement des interconnections avec ses voisins en cas de problème, lesquels voisins font la même chose, crée une situation extrêmement dangereuse pour la stabilité du réseau européen. Cette situation préoccupante a fait l’objet d’une note très pessimiste de France Stratégie (Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à horizon 2030 ?).
Ce contexte européen inquiétant ne peut être ignoré et doit conduire à ne considérer que des scénarios gardant une part importante d’énergie pilotable décarbonée- donc de nucléaire.
3) La transition énergétique pour être réussie doit être scientifiquement fondée, techniquement réaliste, économiquement soutenable, socialement juste et environnementalement acceptable. A l’horizon 2050, elle ne pourra reposer que sur des technologies qui possèdent déjà aujourd’hui un degré de maturité suffisant. A cet égard, le rapport IEA/RTE sur les Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l‘horizon 2050 doit conduire à éliminer les scenarios à fort % d’ENR tant la réalisation des conditions cumulatives identifiées parait relever d’un alignement miraculeux de planètes. Les enjeux énergétiques sont trop vitaux pour faire l’objet d’un tel pari.
4) De tout cela, il ressort que la PPE ne doit pas être considérée comme un tabou, et qu’elle doit être remise en cause. Résultant d’un compromis plus politicien que politique, elle contredit les plus évidentes lois physiques et ne saura parvenir à répondre au défi climatique. En imposant la fermeture prématurée, sans raison rationnelle, de 14 centrales nucléaires, elle s’oppose frontalement au choix des solutions les plus économiques, possédant le moins d’impact sur l’environnement, assurant la meilleure autonomie énergétique pour la France et la pérennité d’une branche industrielle forte de 220000 emplois qui, à l’échelle mondiale a un avenir brillant devant elle.
A noter que la PPE fait régulièrement l’objet de critiques nombreuses et profondes , comme le rappelle le Compte-rendu de la CNDP intitulé Débat public « éoliennes flottantes au sud de la Bretagne ». Aux porteurs de projets qui faisaient valoir que « comme la PPE a fait l’objet d’un débat public, il pourrait être argumenté que l’opportunité du projet n’était pas en débat », la CNDP a clairement répondu : « Or il s’avère que l’opportunité des projets est bel et bien en débat lors des débats publics. Les textes comme la lettre de mission de la présidente de la CNDP le rappellent sans ambiguïté, et le public ne s’est pas privé de s’en saisir »
La
PPE brade le patrimoine nucléaire français… qui a déjà
assuré une transition climatique exemplaire que tous les scenarios présentés,
même les plus couteux ne parviennent qu’à détériorer.
5) Etudier un scénario conservateur à 70% -80% de nucléaire. Par conséquent un scenario conservateur maintenant en 2050 un mix électrique à 70-80% de nucléaire doit être étudié sérieusement , tout d’abord comme un scénario de référence ( par quel acte de censure inouï cette étude s’interdit-elle ce que toute bonne pratique conseille, prendre la prolongation de l’existant comme scénario de référence) mais aussi comme, dans l’état des connaissances actuelles, l’un des scenarios les plus efficaces pour remplir nos objectifs climatiques à moindre coût économique et social .
6) Les conséquences environnementales et sur la vie de tous les jours des différents scénarios doivent être clairement explicités. Que signifient concrètement sobriété énergétique, flexibilité de la demande ? Combien d’éoliennes dans tel scénario ? Quelle empreinte au sol, quel degré d’artificialisation des sols ? Dans le cas d’éoliennes offshore, quelle occupation de l‘espace maritime, quelle compatibilité avec les autres usages ? Quels effets sur les valeurs immobilières des riverains ? Quelle surface au sol de photovoltaïque dans tel autre ?etc. Sans une explicitation détaillée des conséquences des différents scénarios, le public ne pourra émettre un avis et sa colère risque de se manifester de manière explosive lorsqu’il y sera confronté sans avoir été correctement informé, d’autant qu’il pourra se juger trompé.
7) Un point
fondamental pose d’ailleurs question : quelle consommation électrique
en 2050, en tenant compte de l’électrification souhaitable pour raison
climatiques de nombreux usages ? Un rapport récent (Vers la neutralité climatique de l’UE d’ici 2050 Rapport des groupes parlementaires européens
ECR et Renew Europe), ne considére
que des scenarios multipliant par au moins 1,8 la consommation 2019 ( avec un scenario extrême à 400%). La discordance
avec les prévisions de la PPE et de la
SNBC interroge grandement…
D’autant
que l’Académie des Technologies dans
un rapport intitulé Perspective de la
demande française d’électricité d’ici 2050, Académie des Technologies_mars 2021,
remet sévèrement en cause ces estimations de la PPE et de la SNBC :
« La consommation annuelle d’électricité en France a
été d’environ 470 TWh, décarbonée à plus de 90% ; dans le même temps, les
consommations de pétrole et de gaz naturel ont été respectivement d’environ 900
TWh et 450 TWh, le recours à l’électricité en France devra croître
significativement pour se substituer aux consommations de pétrole et de gaz.
Diverses estimations récentes sous-estiment cette croissance. Or des
anticipations erronées affecteraient la sécurité de notre approvisionnement
énergétique et la vie quotidienne des français…
La demande d’électricité (470 TWh actuellement) pourrait aller de 730 TWh à plus de 840 TWh en 2050 si l’on intègre un doublement de la demande d’hydrogène par rapport à son niveau actuel.
8) On ne peut se dissimuler que, dans cette concertation, RTE est juge et partie. L’adaptation du réseau aux ENR (RTE plus Enedis) a déjà été estimée à plus de 100 milliards d‘euros ; or certains scénarios exigent nettement plus d ’investissements dans les réseaux que d’autres. On peut légitimement se demander si ce n’est pas une des raisons expliquant le grand nombre de scénarios à fort pourcentage d’ENR et le fait qu’aient été ignorés des scénarios à fort pourcentage de nucléaire, nettement moins gourmands en aménagement de réseaux, surtout si, comme c’est prévisible et prévu, ils sont construits sur des sites déjà existant…
Or l’extension démesurée des réseaux est un des principaux points d’achoppement du développement des ENR, qui se heurte assez légitimement à une forte résistance sociétale, compte-tenu de leur empreinte environnementale. Un retour d’expérience de l’Energiewende constituerait à cet égard un complément fort utile à la mise en perspective des scenarios. En Allemagne, sur 3600 km de réseau supplémentaire prévus pour 2015, seuls 17% étaient réalisés en 2019 ; or l’Energiewende complète exigerait 11.000 km ! En réponse, la loi a été modifiée pour limiter les recours des riverains… En attendant l’éolien du nord ne parvient toujours pas aux centres industriels du sud. Cette expérience de l’Energiewende doit être prise en compte par RTE dans la considération des différents scenarios et sans doute modérer ses appétits d’extension.
Ce cadre général étant posé, les réponses aux différentes questions seront assez succinctes, l’auteur de la contribution, par considération pour les lecteurs éventuels, souhaitant éviter la répétition trop fréquente des mêmes considérations.
Question 1 – cadrage général de l’étude des « futurs énergétiques 2050 » du Bilan prévisionnel
Ø Etes-vous d’accord avec le cadrage global de l’étude ? Partagez-vous les grandes questions auxquelles les scénarios et analyses doivent apporter des éléments de réponse ?
Trop de scenarios à fort pourcentages d’ENR de faisabilité technique plus que douteuse, à coûts etdégâts environnementaux et sociétaux maximalisés. Pas assez de scenarios à 50% de nucléaire, et absence inadmissible de scenario au-dessus de 50% de nucléaire. Pour les raisons explicitées ci-dessus, prétendre les exclure au motif de la PPE est doublement inadmissible méthodologiquement et sur le fond.
Question 2 – cadrage démographique et macro-économique
Ø Partagez-vous le cadrage démographique et macro-économique proposé pour l’élaboration des scénarios du Bilan prévisionnel ? Si non, quelles hypothèses alternatives proposez-vous ?
Ø Selon vous, quelles variantes sur le cadrage macro-économique devraient être étudiées en priorité et sur quelles hypothèses celles-ci devraient-elles être fondées ?
Les prévisions globales de consommation électriques paraissent assez irréalistes. Elles doivent être requestionnées par des études indépendantes, d’autant qu’elles conditionnent fortement la vraisemblance des scénarios étudiés.
Question 3 – analyses sur les perspectives de relocalisation de l’industrie
Ø Confirmez-vous l’intérêt de disposer d’une analyse de scénarios de relocalisation de l’industrie en France ? Partagez-vous le cadrage des deux variantes de relocalisation proposées par RTE ?
Oui, d’autant que la crise sanitaire a fait ressentir, s’il en était besoin, la nécessité de la réindustrialisation. Par ailleurs, exporter une partie trop importante de notre empreinte carbone n’est pas une stratégie très honnête, ni très acceptable. Cette étude est d’autant plus critique que la réindustrialisation devrait avoir une influence importante sur la demande énergétique, donc électrique
Question 4 – trajectoires d’évolution de la consommation d’électricité
Ø Partagez-vous le cadrage présenté pour les projections d’évolution de la consommation ?
Ø Selon vous, quelles sont les tendances et orientations de la SNBC les plus structurantes à prendre en compte pour les projections de consommation d’électricité ?
Ø Selon vous, quelles sont les variantes à étudier dans le cadre du Bilan prévisionnel ?
Ø Avez-vous des données à communiquer à RTE pour préciser les trajectoires de consommation (scénario de référence et variantes) ?
Dans la lignée des réponses précédentes, c’est probablement à refaire complètement. Il apparait que ces trajectoires sont conditionnées à de tels efforts de pseudo-sobriété qu’ils confinent à un rationnement dont les effets et conséquences doivent être clairement explicitées. A cet égard, le scenario Negawatt fait office de repoussoir très efficace..
Question 5 – cadrage global des 8 scénarios d’étude
Ø Etes-vous d’accord avec le cadrage et les six scénarios d’étude principaux proposés ?
Ø Partagez-vous la définition des hypothèses communes aux six scénarios d’étude (M1, M2, M3, N1, N2, N3) et notamment la trajectoire de déclassement nucléaire retenue ?
Ø Selon vous, quel doit être le dimensionnement des scénarios en matière de production d’électricité en France ?
Ø Confirmez-vous l’intérêt, exprimé lors de la concertation, d’étudier les deux scénarios alternatifs (« M0 » et « N0 ») proposés ci-dessus ?
La trajectoire de déclassement du nucléaire est inacceptable et ne sera pas acceptée- il n’y aura pas 12 Fessenheim 1 et 2 en France. L‘ampleur du défi est telle que nous ne devons nous passer d’aucune solution décarbonée, surtout de celles comme la prolongation des centrales existantes sous réserve de l’accord de l’ Autorité de Sûreté, qui sont unanimement considérées par les autorités et institutions énergétiques internationales comme la plus efficace et la plus économique.
Un scenario conservateur vers 70-80% de nucléaire doit être étudié. Il pourrait résulter d’une combinaison renforcée des scénarios N0 et N3
Question 6 – scénario M1 : répartition diffuse d’EnR sur le territoire
Ø Quelle configuration précise souhaitez-vous étudier à travers le scénario M1 ?
Ø Etes-vous d’accord avec les différents éléments de scénarisation présentés ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions ou les leviers (innovations techniques et technologiques, évolution des besoins en matières premières pour la construction des panneaux, cadre réglementaire, évolutions sociétales, etc.) pour atteindre de tels volumes de capacités photovoltaïques ?
Ø Selon vous, comment le développement du portage des projets par les acteurs locaux doit-il se traduire dans les scénarios ?
Ø Quelles sont, selon vous, les possibilités en matière de flexibilité pour accompagner le développement des énergies renouvelables, et en particulier du photovoltaïque, dans un tel scénario ?
Scenario irréaliste, maximisant l’empreinte au sol et les nuisances qui y sont liées, imposant des contraintes de stockage à une échelle inouïe. Par ailleurs, l’Ademe dans son rapport Le photovoltaïque : choix technologiques, enjeux matières et opportunités industrielles signale également les fortes implications en termes de dépendance et de risques sur les matières premières de ce type de scénario.
Question 7 – scénario M2 : bouquet économique d’EnR
Ø La configuration envisagée pour le scénario M2 vous paraît-elle pertinente ?
Ø Disposez-vous d’études ou d’éléments détaillés sur la répartition économiquement optimale des énergies renouvelables (répartition entre technologies et localisation géographique) ?
Ø Quelles vous semblent-être les « limites acceptables » de la logique d’optimisation économique, vis-à-vis de la société, de l’environnement et d’autres activités économiques afférentes ? Quelles données pourraient venir étayer l’analyse de ces conditions aux limites ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions pour atteindre les capacités installées envisagées dans ce scénario et pour en maîtriser le bilan économique, sociétal ou environnemental ?
Scénario irréaliste, décarbonation inefficace et coûteuse, forte résistance sociétale, empreinte maximale au sol, extension maximale solutions de stockage ou de stabilisation du réseau faisant appel à des techniques…qui restent à inventer- rien ne va !
Question 8 – scénario M3 : énergies marines renforcées
Ø La configuration proposée dans ce scénario de développement massif des énergies renouvelables marines vous paraît-elle appropriée ? Si non, quels ajustements proposez-vous, en particulier sur la trajectoire de développement de l’éolien en mer?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions requises (sur les plans technologique, réglementaire, économique, environnemental ou encore sociétal) pour atteindre les capacités envisagées dans ce scénario ?
Ø Avez-vous des contributions spécifiques à apporter sur les perspectives de développement de la filière éolienne en mer, et d’autres filières d’énergies marines renouvelables ? En particulier sur les possibilités de répartition géographique tenant compte du partage des usages de la mer ?
Jean-Marc Jancovici L’éolien offshore aujourd’hui, c’est 25 milliards d’euros qui vont partir dans ce dispositif qui a encore moins d’intérêt que l’éolien terrestre. S’il y a un truc qu’il faut arrêter tout de suite, c’est bien ça !
« La mer n’est pas vide et contrairement à l’apparence, elle n’est pas libre » (Compte rendu du débat public par la CNDP sur l’éolien en mer en Normandie)
« En mars 2017, nous avons ainsi visité le parc de Thannet sur proposition de l’Institut maritime de prévention (IMP) et nous étions une dizaine de pêcheurs. Nous sommes revenus en pleurant : le port de pêche s’est vidé, il n’y a plus que du fileyeur, nous n’avons vu aucun bateau de pêche en activité… Il n’y a plus de filière, plus de criée, plus de jeunes qui entrent dans ce métier. » (Olivier Becquet, Siant-Brieuc)
Etc, etc.
Question 9 – scénario M0 : 100% EnR en 2050
Ø La configuration proposée dans ce scénario vous paraît-elle appropriée ? Si non, quels ajustements proposez-vous ? Quel rythme maximal d’installation des énergies renouvelables vous semble-t-il pertinent de prendre en compte dans ce scénario ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions requises (sur les plans technologique, réglementaire, économique, environnemental ou encore sociétal) pour atteindre les capacités envisagées dans ce scénario ?
Ø Selon vous, quelles sont les contraintes économiques et industrielles associées à la trajectoire de déclassement du nucléaire dans ce scénario ?
Techniquement non réaliste, économiquement inepte, écologiquement destructeur, forte dégradation des paysages, des cadres de vie, dangers sanitaires des éoliennes, pertes de valeur immobilière généralisée, dangers d’effondrement du réseau non maitrisés.
Question 10 – scénario N1 : EnR et nouveau nucléaire 1
Ø L’analyse de la configuration proposée dans ce scénario vous paraît-elle pertinente, en particulier s’agissant du rythme de développement du nouveau nucléaire (1 paire de réacteurs tous les 5 ans) et du développement envisagé pour les énergies renouvelables ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions requises (sur les plans technologique, réglementaire, économique, environnemental ou encore sociétal) pour atteindre les capacités envisagées dans ce scénario ?
Ø Selon vous, quels doivent être les choix en matière de flexibilité, de modulation du nucléaire et de couplages entre les vecteurs dans ce scénario ?
Ø Quelles hypothèses considérez-vous opportun de considérer en matière de répartition géographique des nouveaux réacteurs ?
Ø Le développement soutenu des EnR tel que présenté dans ce scénario vous semble-t-il conciliable avec celui du nouveau nucléaire, et sous quelles conditions ?
Rythme de construction du nouveau nucléaire insuffisant, contribution nucléaire insuffisante, danger d’effondrement du réseau, dégradation de l’environnement, des paysages, des cadres de vie
Question 11 – scénario N2 : EnR et nouveau nucléaire 2
Ø L’analyse de la configuration proposée dans ce scénario vous paraît-elle pertinente, en particulier s’agissant du rythme de développement du nouveau nucléaire (1 paire de réacteurs tous les 2 ans) et du développement envisagé pour les énergies renouvelables ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions requises (sur les plans technologique, réglementaire, économique, environnemental ou encore sociétal) pour atteindre les capacités envisagées dans ce scénario et le rythme de développement associé ?
Ø Selon vous, quels doivent être les choix en matière de flexibilité, de modulation du nucléaire et de couplages entre les vecteurs dans ce scénario ?
Ø Quelles hypothèses considérez-vous opportun de considérer en matière de répartition géographique des nouveaux réacteurs ?
Avec
une part de 65-70% d’ENR, ce scénario présente les mêmes inconvénients sérieux
en matière économique, en matière de sécurité d’approvisionnement et d’acceptabilité
par les citoyens que les précédents. Le rythme de développement du nouveau
nucléaire n’a rien d’extravagant, il est de l’ordre de ce qui a été accompli
lors du plan Messmer.
Question 12 : scénario N3 : 50% de nucléaire
Ø La configuration proposée dans le cadre de ce scénario N3 vous semble-t-elle pertinente ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions (technologiques, économiques, sociétales, industrielles…) nécessaires pour qu’un tel scénario puisse être possible ? Quelles sont les implications du scénario en matière de capacité industrielle de la filière nucléaire à s’organiser pour répondre au rythme rapide de développement de nouveaux réacteurs ?
Ø Quelles hypothèses considérez-vous opportun de considérer en matière de répartition géographique des nouveaux réacteurs ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions permettant de moduler fortement l’effort de développement des énergies renouvelables sur les différentes périodes considérées ?
A se demander si RTE n’a pas sérieusement perdu en compétence, ou si ce scénario n’est pas l’œuvre perverse d’un membre d’une organisation antinucléaire souhaitant déconsidérer toute option nucléaire. Parce que déclasser à un rythme soutenu le nucléaire existant et prétendre arriver à 50 % de nucléaire en imposant un rythme tout aussi soutenu de construction, cela n’a strictement aucun sens.
Question 13 – scénario N0 : 50% de nucléaire avec déclassement progressif
Ø La configuration proposée dans le cadre de ce scénario N0 vous semble-t-elle pertinente ?
Ø Selon vous, quelles sont les conditions (technologiques, économiques, sociétales, industrielles…) de réussite d’un tel scénario ? Quels sont les points d’attention principaux ?
Ø Quelles hypothèses considérez-vous opportun de considérer en matière de répartition géographique des nouveaux réacteurs ?
Ce scénario apparait comme le plus réaliste et le meilleur sur tous les plans des scénarios présentés. Combiné avec une prolongation de l’exploitation de l’ensemble des réacteurs du parc existant à 60 ans sous réserve de l’accord de l’ASN, voire à 80 ans, comme accordé sur des réacteurs de technologie similaires aux USA par l’Autorité de Sûreté US, il permettrait de s’approcher d’un scénario conservateur à haut taux de nucléaire.
Question 14 – répartition géographique des moyens de production
Ø Partagez-vous les principes retenus pour alimenter les trajectoires de localisation des moyens de production nucléaires et renouvelables ?
Ø Avez-vous d’autres pistes de réflexion complémentaires ou d’autres hypothèses à proposer pour définir la répartition des principaux moyens de production ?
Dans le cadre de scénarios à fort pourcentage de renouvelable, la localisation de ceux-ci fera nécessairement appel à de fortes contraintes que nous voyons déjà se mettre en place : limitation des recours, raccourcissement des enquêtes, intimidation des opposants par instrumentalisation de la justice, partialité de l’administration, quota imposés aux préfets etc
Dans le cadre de scenarios à fort pourcentage
de nucléaire, l’installation sur des sites existant est généralement
plébiscitée par les parties prenantes et minimise les coûts et externalités
négatives (empreinte territoriale, développement du réseau, atteintes aux
paysages et cadres de vie)
Ø Partagez-vous l’approche et les hypothèses proposées par RTE pour intégrer les effets du changement climatique et tester la résilience du système électrique aux évènements extrêmes ?
Ø Partagez-vous l’approche et les hypothèses proposées par RTE pour modéliser les différentes productions ?
Ø Avez-vous des données permettant de consolider les modèles de conversion climat/énergie, pour les projections de long terme sur la disponibilité des différentes productions (éolien, photovoltaïque, hydraulique, nucléaire, thermique…) ?
Les exemples récents du Texas et de la Californie montrent la résilience supérieure du nucléaire aux évènements extrêmes, soit forte chaleur, soir froid extrême.
Question 16 – flexibilité
Ø Partagez-vous l’approche et les hypothèses proposées par RTE pour évaluer les besoins de flexibilités ?
Ø Avez-vous des remarques sur les hypothèses technico-économiques (potentiel de flexibilité, contraintes de stock et d’activation, acceptabilité, coûts…) associées aux gisements de flexibilité de la demande ?
Ce que signifie concrètement la flexibilité de la demande dans la vie quotidienne doit être clairement explicité, d’autant que les scénarios à haut pourcentage d’ENR exigent un accroissement considérable de cette flexibilité. Cela sonne un peu comme un abandon du service public, avec une continuité du service éventuellement assurée à ceux qui pourront souscrire des options privilégiées à prix fort.
Question 17 – hydrogène et interactions entre l’électricité et les autres vecteurs
Ø Partagez-vous le cadrage de l’analyse des interactions entre l’électricité et les autres vecteurs ?
Ø Selon vous, quelles sont les trajectoires de développement de l’hydrogène et des combustibles de synthèse qui doivent être étudiées dans le cadre du Bilan prévisionnel ?
Ø Avez-vous des hypothèses spécifiques à partager sur l’évolution des couplages entre l’électricité et les autres vecteurs à long terme (notamment l’hydrogène) et sur les infrastructures correspondantes (réseau, stockage, localisation des électrolyseurs…) ?
Il existe un effet mode sur l’hydrogène assez stupéfiant, d’autant que le taux de conversion « power to gas to power » est nécessairement faible. Par ailleurs, l’Académie des Technologies, dans son rapport de novembre 2020 L’hydrogène, le nouvel eldorado vert ? précise que le stockage massif d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables pour produire in fine de l’électricité doit être écarté « au regard des critères économiques et de faisabilité ». Par conséquent, la source principale d’hydrogène décarboné ne peut être que le nucléaire, ce qui renforce encore la nécessité d’étudier des scénarios à haut pourcentage de nucléaire.
Question 18 – hypothèses sur le mix européen
Ø Partagez-vous les principes proposés par RTE pour la définition des scénarios européens ?
Ø Avez-vous des remarques sur la construction du scénario européen de référence utilisé dans les simulations du Bilan prévisionnel ?
Ø Avez-vous des données, hypothèses ou références à partager pour construire les scénarios de mix européens du Bilan prévisionnel ?
La note récente de France Stratégie, Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à horizon 2030 ? Janvier 2021) amène à se méfier sérieusement des scénario à haut pourcentage d’ENR en ce qui concerne la sécurité du réseau européen, soumis à de réels risques par la baisse simultanée des pilotables dans de nombreux pays européens
Question 19 - cadrage des analyses techniques
Ø Partagez-vous les principes proposés pour l’analyse technique et notamment le cadrage en quatre blocs thématiques (adéquation, réserves opérationnelles, stabilité, réseau) ?
Ø Avez-vous des remarques ou contributions à partager permettant d’enrichir l’analyse technique des scénarios ?
Le rapport IEA/RTE sur les Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l‘horizon 2050 doit conduire à éliminer les scenarios à fort % d’ENR tant la réalisation des conditions cumulatives identifiées parait relever d’un alignement miraculeux de planètes. Les enjeux énergétiques sont trop vitaux pour faire l’objet d’un tel pari.
Question 20 – cadrage de l’analyse sociétale
Ø Partagez-vous les principes proposés pour l’analyse sociétale des scénarios d’étude à l’horizon 2050 ?
Ø Partagez-vous les principaux axes d’étude proposés pour l’analyse sociétale (acceptabilité des infrastructures énergétiques, sobriété, flexibilité) ?
Ø Avez-vous des éléments ou des références à
partager pour enrichir ces analyses
Les conséquences sociétales et sur la vie quotidienne des différentes scénarios doivent être identifiées et clairement explicitées. Des parties prenantes comme les associations s’opposant à certains projets éoliens ou solaires sous divers motifs ( dégradation des paysages, perte de valeur du patrimoine, conflits d’usages (tourisme, pêche etc), atteintes à la biodiversité, effets nocifs sanitaires et vétérinaires) doivent être consultées.
Question 21 – cadrage de l’analyse environnementale
Ø La grille d’analyse proposée par RTE, visant à
présenter pour chaque scénario une analyse environnementale quantitative sur
quatre dimensions (émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone,
consommation de ressources minérales, emprise territoriale et changement
d’affectation des terres, déchets nucléaires) vous semble-t-elle adaptée aux
enjeux de caractérisation environnementale des scénarios ?
Ø Disposez-vous de données ou éléments à
partager pour affiner la modélisation et la quantification des analyses selon
la méthodologie présentée au sein du groupe de travail, en particulier sur les
plans de la biodiversité, des ressources naturelles, et de la santé humaine ?
Même réponse que précédemment. En particulier, la question des conflits d’usages liés à l’éolien offshore doit être examinée en tirant l’expérience des projets d’implantation à St Brieuc, Dunkerque et Bretagne Sud ainsi que de l’impact observé sur la pêche au Pays-Bas, Belgique et Grande-Bretagne.
Il faudrait aussi ajouter une analyse en terme de dépendance géostratégique ( cf notamment l’étude de l’ Ademe Les réseaux électriques choix technologiques, enjeux matières et opportunités industrielles(2020)
Question 22 – cadrage et hypothèses pour l’analyse économique
Ø Partagez-vous les enjeux présentés et les principes proposés par RTE pour l’analyse économique des scénarios d’étude à l’horizon 2050 ?
Ø Etes-vous d’accord avec les hypothèses de coûts proposées et sinon, avez-vous d’autres références à proposer ?
Ø Avez-vous des propositions à formuler sur le taux d’actualisation à retenir pour l’analyse ?
L’ensemble des références suivantes montrent que la prolongation du nucléaire existant constitue de loin la solution climatiquement la plus efficace et la plus économique .D’autre part, les retours d’expériences sur les prototypes du nouveau nucléaire ( GENIII, type EPR), la reconstitution d’une filière de construction performante et une volonté politique et une continuité d’action des Etats permettront de baisser considérablement les coûts du nouveau nucléaire.
Edition 2020 des couts projetés de l’électricité (LCOE)-9ème rapport NEA/IAE https://www.oecd-nea.org/jcms/pl_51126/low-carbon-generation-is-becoming-cost-competitive-nea-and-iea-say-in-new-report
Rôle possible du nucléaire dans le futur mix énergétique néerlandais Septembre 2020 . Rapport au Parlement néerlandais, "POSSIBLE ROLE OF NUCLEAR IN THE DUTCH ENERGY MIX IN THE FUTURE 1st September 2020 https://www.laka.org/docu/boeken/pdf/1-01-0-20-23.pdf#page=2
Road to EU Climate
Neutrality by 2050Spatial Requirements of Wind/Solar and Nuclear Energy and
Their Respective Costs : https://roadtoclimateneutrality.eu/Energy_Study_Full.pdf
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