Objet de l’étude et hypothèses :
Ce rapport s’appuie sur la bibliographie existante et existants et évalue :
• S’il existe suffisamment de ressources en matières premières pour soutenir la transition énergétique.
• Si l’offre peut croître assez rapidement pour répondre à la demande.
• Les impacts environnementaux mondiaux et locaux de l’augmentation de l’exploitation minière et du raffinage des métaux.
• Les mesures qui peuvent être prises pour assurer un approvisionnement adéquat et sûr et pour réduire les incidences négatives sur l’environnement.
Les hypothèses 2050 :
- Une augmentation spectaculaire de la consommation mondiale d’électricité, passant de 28 000 TWh en 2022 à 110 000 TWh d’ici 2 050. Plus de 75% de cette somme serait fournie par l’éolien et le solaire, nécessitant environ 26 à 34 TW d’énergie solaire et 14 à 15 TW d’énergie éolienne, contre environ 1,2 TW et 1 TW, respectivement, aujourd’hui. Le reste sera fourni par un mélange de sources nucléaires, hydroélectriques et autres sources zéro carbone, ainsi que par des batteries et d’autres stockages pour répondre à environ 5% des besoins quotidiens en production.
- Une expansion majeure des réseaux électriques, passant de 75 millions de km actuellement de transport et de distribution à plus de 200 millions de km d’ici 2050.
- Un rôle majeur pour l’hydrogène à faible teneur en carbone, avec une utilisation totale d’hydrogène passant de 90 à 100 Mt aujourd’hui (dont seulement environ 1 Mt est à faible teneur en carbone) à 500-800 millions de tonnes par an, dont la forte majorité (par exemple, 85%) est susceptible d’être de l’hydrogène « vert » fabriqué par électrolyse alimenté par de l’électricité à faible teneur en carbone. Cela nécessite une capacité d’électrolyseur allant jusqu’à 7 000 GW en 2050.
- La décarbonisation quasi totale du parc mondial de véhicules de tourisme d’ici 2050, nécessitant plus de 1,5 milliard de voitures électriques et ~200 millions de camions et bus électriques. Cela nécessite une capacité totale de la batterie allant jusqu’à 150 TWh.
- Capacité de captage, d’utilisation et de stockage du carbone d’environ 7 à 10 GtCO2 par an, afin de compenser l’utilisation restante de combustibles fossiles et de traiter les émissions dans des applications spécifiques et d’éliminer le carbone.
Moyennant ces hypothèses j’ai rassemblé un certain nombre de courbes qui font la richesse de ce document.
Conclusion 2050 : à condition d’un
développement massif de nouvelles mines et industries de transformation, les ressources
en matériaux prévisible pour 2050 peuvent permettre le succès de la transition
énergétique. Pour que celle-ci s’accompagne du moins de dégâts environnementaux
possibles et d’une moindre dépendance étrangère il convient de privilégier les technologies
les plus économes en matériaux et métaux critiques, donc le nucléaire et de déprioritiser les plus
consommatrices, donc l’éolien offshore.
Conclusion 2030 : la demande en matériaux critiques pour 2030 excède les possibilités de production pour le cuivre, le nickel, le néodyme, le lithium, le cobalt, le lithium et le graphite.
Il est donc nécessaire de privilégier les techniques de production les plus
économes en ces matériaux, et donc d’éviter les plus gourmandes- laquelle est
clairement l’éolien offshore. Une urgence : déprioriser l’éolien offshore !
On rappellera la conclusion du Directeur du BRGM : en 2030, il faudra choisir entre l’éolien, le téléphone portable et le développement d’internet en Afrique. (cf sur ce blog https://vivrelarecherche.blogspot.com/2023/05/les-limites-physiques-du-developpement.html)
Graphique 1) Les matériaux et métaux importants pour 2050
Graphique 2) Augmentation des besoins en métaux et matériaux critiques pour 2050
Graphique 3) Les besoins en métaux et matériaux critiques
par technologie
Conclusion : explique les tensions sur le cuivre et l’acier, montre que le nucléaire, avec l’hydroélectricité est le plus économe en matériaux.
Graphique 4) Les performances CO2 de diverses
technologies
Conclusion : excellente performance du nucléaire dès aujourd’hui. Pour le reste les performances CO2 sont pour les meilleures techniques prévisibles en 2050. Le rôle de l’hydrogène parait surestimé selon des projections plus récentes. Pour les auteurs du rapport, la conclusion est optimiste : selon leur prévision, la décarbonation massive peut réussir !
Graphique 5) Criticité des besoins en métaux et matériaux
critiques en 2050
Conclusion : Le cuivre, le nickel, le cobalt et l’argent
sont en risque de pénurie, la demande excédant les réserves. Par contre,
elle n’excéde pas les ressources connues. La transition apparait donc soutenable,
à condition d’ouvrir suffisamment de nouvelles mines et usines de traitement
rapidement.
Graphique 8 et 9 ) Même avec un recyclage important, la réussite de
la transition en 2050 exigera l’ouverture d’un nombre important de nouvelles
mines avant 2030, en particulier pour le cuivre, le nickel et l’argent
Graphiques 12 , 13, 14) : la nécessité d’exploitation
intensive de nouvelles mines entrainera une forte augmentation de a
consommation en eau pour l’activité minière, multipliée par 4 . C’est
particulièrement le cas pour le cuivre, qui est aussi très polluant et les
ouvertures de mines peuvent faire l’objet de forte oppositions.
Même après 2050, il importera donc aussi pour des raisons
environnementales de limiter le recours aux techniques de production les plus gourmandes
en ces matériaux, - laquelle est clairement l’éolien offshore. Une urgence :
déprioriser l’éolien offshore !
Graphique 15 : Il vaut mieux investir dans le
nucléaire que dans les énergies variables intermittentes
La production d’énergie nucléaire a une intensité
matérielle bien inférieure à celle de énergies solaire et éolienne, ainsi que
des exigences beaucoup plus faibles en matière d’utilisation des terres (tant
pour l’extraction des matériaux que pour l’exploitation).
L’expansion de la capacité nucléaire pourrait être une
option pour réduire les besoins en terres et en matières premières.
NB les coûts indiqués pour le nucléaire et l’éolien sont
des comparaisons de coûts de production ( LCOE) et non pas comme ce devrait être,
de comparaisons de coût des systèmes complets intégrant les besoins de
stockage et de services systèmes ( fréquence, inertie…) au réseau et d’extensions
du réseau lui-même. Les études de RTE d’une part et de la NEA d’autre part
montrent un coût bien supérieur de l’éolien, en particulier off shore lorsque ces
coûts totaux sont pris en compte ( typiquement pour la France, plus de 20 milliards par an pour des systèmes
à forte proportion d’ENR contre des systèmes plus nucléarisés . En particulier
pour l’éolien offshore, les coûts sont plutôt de 150/200 eur le Mwh contre 60- 70
pour le nucléaire.
Graphique 16 : investir dans des technologies de
production d’électricités gourmandes en métaux et matériaux critiques
renchérira leur coût et retardera la transition vers les véhicules électriques
avec des conséquences importantes pour les émissions carbone.
Graphique 17) les goulots d’étranglement en métaux
critiques d’ici 2030
Graphique 18: la demande en matériaux critiques pour 2030
excède les possibilités de production
Conclusion : ça ne passe pas pour le cuivre, le
nickel, le néodyme, le lithium, le cobalt, le lithium et le graphite.
Il, est donc nécessaire de privilégier les techniques de production
les plus économes en ces matériaux, et donc d’éviter les plus gourmandes-
laquelle est clairement l’éolien offshore. Une urgence : déprioriser l’éolien
offshore !
Graphique 19) le
recyclage n’apportera pas de solution possible d’ici 2030 mais pourra
contribuer significativement à partir de 2040
NB c’est évident, pour recycler, il faut qu’il y ait déjà suffisamment à
recycler ! Et 2que les techniques aient été développées de manière à
devenir soutenables économiquement
Graphique 20) D’ici
2030, la demande en cobalt, cuivre,
graphite pour anodes, lithium et néodyme excédera les possibilités de
production.
Graphique 21) D’ici 2030, la production en cobalt, cuivre, graphite pour
anodes, lithium , nickel, platine, métaux rares est extrêmement concentrée et
nous expose à des risques géopolitiques majeurs.
NB ce n’est pas le cas de la demande en uranium, très diversifiée
D’ici 2030, l’utilisation des technologies les plus gourmandes en ces
métaux et matériaux, tel l’éolien offshore devra donc être limité