M.
Macron et un certain nombre d’intellectuels critiquent les régimes « populistes »
comme ceux de M. Orban en Hongrie, la cible préférée, mais aussi la Tchéquie,
la Pologne, le Danemark, peut-être bientôt l’Autriche et l’Italie ensuite en les
qualifiant de démocraties (certes ! ) mais « illibérales » !
De
qui se moquent-ils ?
C’est
pas illibéral de systématiquement couper court aux débats et aux concertations
en commençant d’emblée toute réforme par la menace d’un recours aux
ordonnances, des ordonnances que l’on signera fièrement au bureau présidentiel,
comme Donald Trump ( un grand libéral !
C’est
pas illibéral d’avoir des présidents de groupes politiques ou parlementaires
élus à l’unanimité, par acclamations, après que l’instance chargée de les élire
ait unanimement accepté de renoncer à un vote secret ? ( Vive les Soviets !)
C’est
pas illibéral un groupe parlementaire possédant une majorité écrasante qui ne
reflète nullement la composition politique du pays réel, un groupe au surplus
de super-godillots obéissant à la baguette gouvernementale, auquel on refuse
toute expression libre ? (Mieux que les godillots, Vive les croquenots)
C’est
pas illibéral, comme si tout cela ne suffisait pas, de vouloir en plus remettre
en cause au parlement le droit d’amendements ?
C’est
pas illibéral de discréditer tous les pouvoirs intermédiaires, et par exemple de
dénier aux syndicats la représentation d’une partie de l’intérêt général, de
dynamiter toutes les institutions paritaires par l’intervention de l’Etat ?
C’est
pas illibéral d’intervenir dans le choix libre d’historiens de décider qui et
quoi commémorer (et non célébrer !), au point, dans un dernier réflexe d’honneur
et de liberté d’entrainer la démission
de dix des douze membre du Comité des Commémoration nationales (Vive l’histoire
dont on peut effacer des personnages)
C’est
pas illibéral de soutenir un gouvernement (espagnol) qui organise des élections
(en Catalogne) où ses adversaires politiques principaux sont soit en prison, soit
en exil (Poutine fait-il pire !)
C’est
pas illibéral de vouloir faire voter à marche forcée une nouvelle loi réprimant les fake news alors qu’il existe
déjà dans la législation française , depuis la loi du 29 juillet 1881 un délit de diffusion
de fausse nouvelle ou de fausses informations ( mais il est vrai que
la jurispridence insiste sur le fait que le
ministère publique doit démontrer la mauvaise foi de l’auteur de la fausse
nouvelle et que le doute profite au prévenu- c’est ça qui gène ?)
C’est pas illibéral cette loi déposée en
catimini et en urgence par des députés En Marche, transcription d’une directive
européenne sur le secret des affaires et qui menace de sanctions pénales et
financières très dissuasives quiconque divulgue des informations non
connue ou pas aisément accessible à des personnes extérieures à l’entreprise ;
qui ont une valeur commerciale parce qu’elles sont secrètes ; qui ont fait l’objet de mesures de
protection raisonnables de la part de l’entreprise. C’était bien la
peine de glorifier et de voter quelques mesurettes en faveur des lanceurs d’alertes,
sans lesquels nombres des scandales financiers (luxleaks, HSBC, Panama leaks)
seraient resté ignorés.
Les journalistes dit-on ne sont pas concernés,
mais que feront-il sans sources ? Et puis la tendance a déjà été donnée
par cette action de Conforama qui a obtenu de la justice le retrait d’un
article du journal Challenge sur ses
difficultés financières- une décision qui a même fait sortit de ses gonds le
très placide Dominique Seux sur France Inter.
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