Viv(r)e la recherche se propose de rassembler des témoignages, réflexions et propositions sur la recherche, le développement, l'innovation et la culture



Rechercher dans ce blog

vendredi 18 mai 2018

Raisons de détester l’Eurokom 5 : Grands problèmes avec l’euro


Europe et Eurokom

Dans un de mes précédents blogs, je m’enflammais sur les propos de Macron à Epinal sur « l’Europe qui nous a donné la Paix ». Face aux politiciens truqueurs qui sciemment mélangent l’Europe, réalité géographique, historique, culturelle et la Communauté européenne et ses institutions (notamment la Commission européenne), vouées uniquement à construire un grand marché selon le dogme d’une véritable secte libérale, je propose donc de différencier l’Europe réelle des peuples et des nations et l’Eurokom, les institutions de la Communauté Européenne.

L’euro, c’est l’austérité

Soyons clair, dès le début, il a été entendu que l’euro devait être géré comme l’était le deutschmark, avec cette volonté de l’Allemagne, pour des raisons historiques obsessionnelles d’avoir un « euro » fort. Résultat : lorsqu’une monnaie se trouve beaucoup trop forte pour l’économie qui la sous-tend, celle de l’ensemble de la zone euro, il existe deux moyens pour y remédier et restaurer sa compétitivité :  l‘un est la dévaluation, et c’est ce qui nous est  interdit par l‘euro, l’autre est la déflation, la réduction des coûts , des salaires, des filets de sécurité sociaux. C’est cette politique d’austérité qui a été menée avec une férocité inouïe, avec les conséquences que l‘on sait en  Europe du Sud, en Grèce, en Espagne, en Italie, certes, mais aussi en Angleterre et en Allemagne, avec la multiplication des travailleurs pauvres, pour ne pas dire indigents – et c’est cela que l’on nous propose comme modèle !

Et ne parlons même pas du traitement indigne qui a été infligé à la Grèce, un traitement avec la volonté de punir et d’humilier, tellement que même le FMI  s’était indigné d’une méthode contreproductive qui a fini par coûter beaucoup plus cher à toute l’Europe. Là, l’Euro, ce n’est plus l’austérité, c’est la sauvagerie ! : forte hausse du chômage dans toutes les catégories sociales, doublement des cas de suicides, une hausse des homicides, une augmentation de 50 % des infections au virus HIV, des gens, des morts faute de soin.

Et la crise grecque a rapporté près de 8 milliards à la BCE !

 La réalité de l’euro, c’est l’explosion de l’Europe, pas la convergence      
 
Patrick Artus au Rendez-vous de l’Histoire de Blois (1017) : l’idée vendue par les promoteurs de l’euro que celui-ci entrainerait une convergence des économies n’était qu’une escroquerie, démentie par les théories économiques les plus solides. Une même monnaie pour des économies hétérogènes entraine au contraire une divergence et une spécialisation des économies. Donc ce qui était prévisible, avec l’Euro, l’Allemagne renforce son industrialisation, l’Espagne et l’Italie se désindustrialisent et se spécialisent… dans quoi : le tourisme et les primeurs et fruits à bas coût… Et la France dans quoi ? le tourisme, la viticulture, la gastronomie, quelques services publics, un peu d’agriculture.-(cf Houellebecq !)

Si des pays se spécialisent à l’excès, leurs structures économiques deviennent très différentes. Cela entraîne une divergence des niveaux de revenus entre les différents pays, prévisible et inévitable ! Il était assez naïf de croire que du moment qu’on a la même monnaie on a la même économie… c’est une terrible erreur d’analyse de ne pas avoir réfléchit à l’hétérogénéité engendrée par la spécialisation des nations membres.

Donc, le principal bénéfice attendu de l’euro, le marché unique, a en fait très mal fonctionné, et seulement au profit de l’Allemagne. L’Euro, c’est comme l’Allemagne et le foot du monde d’avant , tout le monde joue, à la fin c’est l’Allemagne qui gagne

La zone euro meurt d’un manque de solidarité et de l’égoïsme allemand

Pour remédier à l’hétérogénéité engendrée par la spécialisation des économies, il faut à l’intérieur d’une union monétaire hétérogène un mécanisme qui permet des transferts massifs et automatiques  des fonds des zones les plus riches vers les zones les plus pauvres. C’est exactement ce qu’on observe aux Etats-Unis où les transferts entre Etats sont énormes ; si un Etat perd un euro, le système fédéral lui rapporte 60 cents (en Europe, pour un euro perdu c’est un cent seulement…)

La grande crise pour l’Europe de 2011 à 2014 résulte de ce que l’Allemagne a cessé de prêter au pays du Sud. De façon brutale, le déficit extérieur de ces pays n’a plus été financé, ce qui les a obligé à le réduire en contractant les dépenses intérieures. L’austérité européenne est en fait une conséquence de l’arrêt brutal du financement allemand, soit l’égoïsme d’une des nations les plus riches qui a le plus bénéficié des avantages du marché unique sans en subir les inconvénients. Et pourtant, l’Allemagne n’a pas hésité .à ces transferts massifs pour financer sa réunification, que les autres pays européens dont la France ont aussi financés par des taux d’intérêts anormalement élevés…Mais fallait-il s’attendre à autre chose ?

L’euro a raté son internationalisation

Un des grands arguments en faveur de l’euro était la volonté d’échapper à l’hégémonie du dollar en matière de règlements internationaux.- le dollar, c’est notre monnaie, mais c’est votre problème proclamait le ministre des Finances de Nixon !

Or l’euro a complètement raté son internationalisation, et les échanges. En fait, depuis  sa création en janvier 1999, la place de l’euro dans les échanges internationaux n’a cessé de décliner ! – au point qu’il est clair aujourd’hui que la monnaie qui fera inexorablement concurrence au dollar, c’est le yuan que la Chine internationalise très progressivement et prudemment.

Sur ce plan là aussi, l’euro est un échec. Et un échec qui nous coûte cher :- En 2014, la banque BNP Paribas a ainsi dû verser 8,9 milliards de dollars pour des transactions menées hors des États-Unis, avec des pays sous embargo américain, comme l'Iran. Et nous le réalisons à nouveau, avec la rupture par les USA de l’accord avec l’Iran et, par exemple ; Total qui se voit contraint de céder ses parts de champ pétrolier …à la Chine.

Une anecdote : Poutine, lors de l’affaire Ukrainienne, au pire de ses relations avec l’administration Obama, menace Mme Clinton de transférer ses contrats pétroliers et gaziers du dollar vers l’Euro. Réponse de Mme Clinton : c’est beau, la solidarité orthodoxe, mais vous voulez vraiment utiliser la monnaie de la Grèce ! Et Poutine ne fit rien.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.