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samedi 1 décembre 2018

Baisser le nucléaire : non tout le monde n‘est pas d’accord ! (2)


Le scandale de l’éolien. Le rapport de la Cour des Comptes

121 milliards d’euros !  121 milliards d’euros !  Inéluctablement 121 milliards d’euros vont rejoindre les proches profondes des margoulins des éoliennes. Ce montant  représente en effet uniquement le montant du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus un chouïa de biométhane).

Ces 121 milliards seront distribués à un rythme annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent, selon les magistrats de la Cour des comptes dont le vocabulaire est fort poli, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées». Une autre de leurs formules en réalité assassines : «Des charges importantes, durables et mal évaluées».

Dans un éclair de lucidité, la Cour y appelle à «asseoir la politique énergétique sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des différentes technologies». Il est certain que ne pas se ficher complètement du coût des différents moyens de production d’énergie, en particulier pour l’électricité, semble une idée raisonnable.

Partie avec cette idée pour le moins respectable, la Cour des comptes fait d’incroyables découvertes dans notre politique énergétique. Parmi ces découvertes, le coût faramineux du soutien à l’électricité photovoltaïque, pour un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu’ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d’euros pour les finances publiques»,  pour… 0,7% de la production d’électricité (1), note la Cour. Ces contrats représenteront encore 2 milliards par an en 2030 et représentent une subvention de 480 € par MWh.

Les mauvais esprits ne manqueront pas de rapprocher ces presque 40 milliards d’euros de la somme quasi identique annoncée par EDF pour mettre ses réacteurs nucléaires en état de produire durant 20 ans de plus… 75% de l’électricité dont nous avons besoin.

Les contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… «2% de la production française», précise le rapport. Récemment, les appels d’offres pour l’éolien offshore flottant de 2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins de 100 MW de puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la production nationale, notent les magistrats.

Les mauvais esprits ne manqueront pas de rapprocher ce déficit commercial du solde positif de notre balance exports/imports d’électricité, dû au nucléaire, qui nous permet d’acheter… des panneaux solaires chinois.

Les 7 000 éoliennes françaises débitent 3,99% de l’électricité produite par la France sur le premier semestre 2016. De plus, nos éoliennes sont de véritables intermittentes du spectacle, incapables de délivrer une puissance digne de ce nom en continu. Ces éoliennes nous ont coûté plus de 20 milliards d’euros d’investissements, dont 75% ont consisté à importer des machines du Danemark ou d’Allemagne. Chaque année, cinq milliards d’euros sont engloutis dans les “énergies renouvelables”, sorte de veau d’or écologique. Il s’agit d’argent que nous n’avons pas puisque le budget de notre pays est chroniquement déficitaire depuis 1976.
En 2017, les consommateurs d’électricité ont payé 5,6 milliards d’euros de surcoûts liés au tarif d’achat des énergies renouvelables de source éolienne ou solaire, selon la Commission de régulation de l’Energie (CRE).

Bientôt les gilets jaunes électriques !

L’expérience allemande : le quart de l’éolien terrestre menacé de démantèlement

Non seulement l’éolien nous coûte un pognon de dingue en subventions à la construction et à la production, mais ce sera pire...ensuite. L’éolien terrestre joue un rôle important dans le mix énergétique allemand, puisque les 29 000 éoliennes du pays ont couvert près de 16 % de la production électrique en 2017. Depuis l’adoption de la loi sur les énergies renouvelables, en 2000, les exploitants d’éoliennes profitent d’un soutien leur assurant vingt ans de revenus garantis. Les équipements les plus anciens, représentant 4500 MW de puissance installée, perdront cette aide en 2020. Par la suite, de 2000 à 3000 MW d’équipements perdront chaque année l’appui financier de l’État, pour un total de près de 14 000 MW d’ici 2023… 
Eh oui, puisque l’éolien ne peut pousser  que sur de grasses subventions, quand les subventions s’arrêtent, il va falloir l’arrêter…
Et le prix du marché reste au niveau actuel, le nombre de retraits pourrait dépasser le nombre de nouvelles installations, donnant un coup de frein à cette industrie. Le démantèlement de la partie aérienne d’une éolienne coûte environ 30 000 euros par MW de puissance installée, soit 60 000 euros pour une éolienne de 2 MW. Comment financer cette dépense? La plupart des exploitants, notamment les municipalités, sont vraiment mal préparés à cette éventualité. Même si le financement du démantèlement peut être assuré, que faire de tous les matériaux récupérés? Les parties métalliques, en acier ou en cuivre, se recyclent aisément. Mais il n’en va pas de même des pales, habituellement composées d’un mélange de fibre de verre et de fibre de carbone, liées à l’aide de résine de polyester. On ne sait pas séparer et recycler ces matières, qui pourraient s’accumuler au rythme de 16 000 tonnes par année à partir de 2021. Même leur combustion est à exclure, car les résidus obstruent les filtres des incinérateurs.

Mais ce sont peut-être les socles de béton qui sont les plus problématiques. Dans le cas d’une grande éolienne, ils peuvent faire jusqu’à 20 mètres de profondeur et représenter 3 000 tonnes de béton armé. Leur présence est un enjeu environnemental, parce que l’obstacle permet souvent à plusieurs niveaux de la nappe phréatique, normalement séparés, de se mélanger. Le code allemand du bâtiment prévoit leur démolition complète. Mais cela serait rarement le cas en réalité, en raison des coûts de centaines de milliers d’euros reliés à cette mesure. Une pratique plus courante, et officiellement tolérée, serait de les démanteler sur les deux ou trois premiers mètres, voire sur un seul, puis de les recouvrir de terre. Mais cela n’aide pas les aquifères.

Et l’agriculteur à qui on a fait miroiter les richesses ruisselant des éoliennes, quand il se trouvera à devoir financer l’enlèvement du monstre, ou vivre à perpétuité avec ses tonnes de béton dans un sol devenu inutilisable…Il va faire quoi ?

Les éoliennes vieillissantes sont un problème nouveau, qui pose des problèmes de gestion du mix électrique, de finances et d’utilisation des matériaux récupérés. Il faudra peut-être songer à forcer les exploitants à mieux provisionner cette étape du cycle de vie de leur produit…

Eolien : Une PPE absurde, un désastre écologique, économique, social !

Les chiffres sont sans appel : les 7 000 éoliennes françaises débitent 3,99% de l’électricité produite par la France sur le premier semestre 2016. Pire encore, nos éoliennes sont de véritables intermittentes du spectacle, incapables de délivrer une puissance digne de ce nom en continu. Les résultats sont très en dessous des attentes.

Diagnostic de la Cour des Comptes que l’on pourrait résumer sous le titre « Politique climatique : erreur française et fraude des mots ».  En résumé le résultat de la PPE jusqu’ici, singulièrement l’effort éolien, est climatologiquement parlant dérisoire par erreur sur la cible de l’action, visant l’électricité au lieu de viser les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme le chauffage ou les transports routiers. Or, comme le système électrique français, dont le socle est constitué du nucléaire et de l’hydro-électricité, est déjà décarboné à près de 95%, il ne peut constituer une cible efficace pour l’action climatique !

Toute fermeture d’une centrale et son remplacement par de l’éolien (plus nécessairement du gaz pour la sécurité d’approvisionnement !) est écologiquement néfaste (plus de gaz à effet de serre), économiquement défavorable, socialement catastrophique ( en ce qui concerne et l’emploi, et  les consommateurs !)

En 2017, les consommateurs d’électricité vont payer 5,6 milliards d’euros de surcoûts liés au tarif d’achat des énergies renouvelables de source éolienne ou solaire, selon la Commission de régulation de l’Energie (CRE). Or si l’éolien fournit 3,99% de notre production nationale, le solaire fournit encore moins : 1,59%. Les taxes dites écologiques représentent 65 milliards d’euros par an, dont 48 milliards pour les ménages et 16 milliards pour les entreprises, selon BFM Business du 12 août 2016. Depuis 2007, la fiscalité dite verte a progressé de 40% !

Et cette fiscalité de la PPE a servi à enrichir les margoulins des éoliennes et à… aller au rebours des engagements climatiques français en augmentant le dégagement des gaz à effet de serre !
Et voilà pourquoi toue personne consciente et informée sur les enjeux écologiques, économiques et sociaux de la politique énergétique devrait soutenir les gilets jaunes !

Notre pays avait, en quatorze ans de 1990 à 2014, diminué ses émissions liées à l’énergie de 15,4%. Or depuis cette époque elles remontent chaque année, avec une accélération en 2017. Voilà qu’en 2017 par rapport à 1990, la réduction n’est plus que de 10,5% ! Notre pays est sur une voie qui, si elle de confirmait, conduirait à de graves manquements à nos engagements internationaux. Conséquence : la France a contribué à aggraver depuis trois ans le réchauffement climatique.

Comment en ait-on arrivé là deux ans après la Loi de Transition Energétique, sensée nous conduire à une énergie largement décarbonée ? Les aides publiques correspondant à la politique climatique française se portent, pour leur plus grande part sur le secteur électrique qui n’émet que 6% du total des émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2007, au niveau mondial, solaire et éolien ont reçu les 2/3 des investissements. En 2017, ces deux énergies ont reçu plus de 95 % des investissements. Cette évolution est identique en Europe. En 2017, les investissements éoliens dans l’UE ont été de 28 milliards d’euros, soit 68,5% du total. La France, en enclenchant l’éolien marin, prend la même voie. En 2018, solaire et éolien écrasent toutes les autres énergies renouvelables. Eolien et solaire ont une particularité : leurs productions d’électricité sont intermittentes. Le premier est soumis au caprice des vents, le second aux ardeurs changeantes de l’astre des jours. L’ensemble est superbement déconnecté des besoins. Et si l’on suit la PPE, cela va empirer ! solaire et éolien devront assumer la très grande part de la transition en passant à 40% de la production électrique. Cela nécessitera des centrales à gaz pour compenser l’intermittence solaire et éolienne ! cf Lionel Taccoen, Lettre Géopolitique de l'Electricité)

Il  en aurait été tout autrement si les sommes folles, le « pognon de dingue » destiné au développement des éoliennes avait été investi dans la rénovation thermique de l’habitat et les transports ! Cette  fiscalité dite verte  qui a progressé de 40% a en fait dégradé la contribution climatique de la France (sans compter sa sécurité d’approvisionnement, le coût de l’énergie, la situation sociale des Français, la situation économique de la France)

Et c’est pour cela que les gilets jaunes ont raison, bien au-delà de leur combat factuel c’est cette absurde PPE et transition énergétique à la française qui est en cause !

Conclusion : Notre politique climatique n’est pas pilotée avec comme but majeur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais la réduction de la part du nucléaire dans l’électricité ! Et ça se voit, et les conséquences en sont là ! Elle n’est qu’une médiocre manœuvre politicienne, destinées aux écologistes bigots, scientifiquement  et techniquement incultes, bobos des centre villes.

A cela s’ajoute le déni, pour ne pas dire le foutage de gueule ! Les engagements de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 ne seront pas tenus ? Hé bien, nous ferons encore mieux que prévu…en 2050 ! C’est grave, parce qu’au fond cela décrédibilise toute politique de lutte contre le réchauffement climatique.



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