Les énergies
renouvelables sont un des domaines favoris des fake sciences, des fake news, et
des manipulations très intéressées, comme celles des margoulins de l’éolien
souvent épinglés sur ce blog.
Quelques
exemples récents tirés de divers tweet, dont deux concernent une agence
gouvernementale déjà mentionnée, qui a été transformée en office de basse
propagande des énergies nouvelles, l’Ademe, qui confirment sa vocation de clown
dont les scientifiques qui y travaillent devraient avoir honte – pour leurs
méfaits précédents
cf
Et aussi
son copain allemand, le DIW, déjà épinglé,
Or,
on ne pourra baser aucune politique énergétique raisonnable sur de la Fake
science et la manipulation malhonnête des chiffres. D’où nécessité sans cesse
de debunker. Merci à tous ceux qui le font incessamment sur les réseaux.
Or,
on ne pourra baser aucune politique énergétique raisonnable sur de la Fake
science et la manipulation malhonnête des chiffres. D’où nécessité sans cesse
de debunker. Un grand merci à tous ceux qui s'y collent....
La grosse truanderie de l’ADEME sur les émissions de
carbone du nucléaire. Une erreur typographique ?
D'après un
récent sondage, environ deux tiers des Français estiment que le nucléaire
contribue au réchauffement climatique. Est-ce étonnant? Les détracteurs de
l'atome le chargent de tant de maux, avec un tel fanatisme qui confine parfois
à la terreur intellectuelle, qu'un aspect bénéfique devient incongru.
Comment-en
serait-il autrement quand le très officiel projet de Programmation
Pluriannuelle de l'Energie (PPE) pour évaluer les émissions du nucléaire
français propose deux valeurs contradictoires, et toutes les deux
fausses ? L'une provient du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental
sur l'Evolution du Climat) et conduit à une émission de 12 g de CO2 par kWh
électrique nucléaire. L'autre moins favorable à l'atome, est de 66 g de CO2 par
kWh !!! Elle émane de l'ADEME (Agence de Maîtrise de l'Energie) qui la
tire d'une étude de 2008, faisant la synthèse d'une vingtaine de
publications.
En tout état
de cause, les deux chiffres actuels indiqués dans la PPE, 12 et 66 g par kWh
nucléaire sont incompatibles, dénotent une lacune d'information et ont
provoqué des demandes d'éclaircissement. La réponse à la question posée par le
Sénateur Longuet vaut son pesant de n’importe quoi :
« Le chiffre de 66 g par kWh
"relève d'une erreur typographique" et "sera corrigée dans la
version finale de la PPE" qui "présentera deux valeurs : "12g CO2/kWh
d'après le GIEC et 6gCO2/kWh d'après la base carbone de l'ADEME".
Une simple
erreur typographique ? Eh ben, dans un document de cette importance pour
informer les citoyens, c’est ballot.
En fait c’est
sans doute plus grave : Commentaire de l’excellent Lionel Taccoen :
« Certes le simple tremblement
intempestif d'un doigt peut transformer 6 g en 66 g dans un document officiel.
Mais des esprits malveillants, se souvenant du peu d'enthousiasme de l'ADEME
pour le nucléaire, penseront que cette
Agence a mangé son chapeau et a dû enterrer son étude favorite, mal lue et
un peu ancienne, lui permettant d'affecter 66 g de CO2 par kWh nucléaire
français. » (Lionel Taccoen, Géopolitique de l'Electricité. (http://www.geopolitique-electricite.com)
Bon, enfin,
on y est, l’Ademe admet donc 6g. de CO2
par kWh nucléaire. Espérons que l’ « erreur » de l’Ademe ne
se reproduira pas, et que ce seront les vrais chiffres qui seront communiqués
au panel de citoyens chargé de dégager un avis sur la fiscalité et la
transition énergétique.
Dans une
autre réponse, cette fois donnée sur le site du débat public de la PPE, le
ministère de l’environnement donne des chiffres plus précis et explique la
différence avec la valeur des premiers rapports du GIEC :
« A
Monsieur Mezeix: Suivant le GIEC, L'énergie nucléaire, au niveau mondial émet
en moyenne 12 g de CO2 par kWh...mais au niveau
français EDF (cité par l'ADEME...) et le CEA...s'accordent sur un niveau
d'émissions moyennes ...de 5 à 6 g" car les émissions indirectes dues
aux "transports de marchandises et déchets radioactifs et
infrastructures" sont plus "faibles en France que dans les autres
régions du monde".
La réponse du
ministère présente les émissions du nucléaire et des renouvelables : 5,3 à 6 g par kWh pour le nucléaire, 10 g pour l'éolien, 32 g pour le solaire. Aucun chiffre pour
l'hydraulique n'est mentionné. Sont ajoutées les émissions de CO2 correspondant à un kWh utilisant la
combustion du charbon : 1050 g, du fioul : 778 g, et du gaz :
443 g.
Eh ben
voilà, on y est. Accord entre le ministère et les experts !
Et entre
parenthèses, vous voyez que quand on est obligé de suppléer à l‘intermittence
de l’éolien par du gaz, c’est pas bon, pas bon du tout poutrle climat.
Maintenant, si la moyenne mondiale
du GIEC (12 g de CO2 par kWh) est inadaptée au cas français, pourquoi sera-t-elle
maintenue dans la PPE? Energies renouvelables et nucléaire n'émettent pas de gaz à effet de serre
lors de la production d'électricité. Ils provoquent de faibles émissions
indirectes lors de la construction, la maintenance et le démantèlement des
installations. Pour le nucléaire, il convient d'ajouter le cycle du
combustible. Ces émissions indirectes
varient largement suivant le contexte énergétique des pays et la technologie
choisie.
Cf.Lionel
Taccoen, Géopolitique de l'Electricité. (http://www.geopolitique-electricite.com), Géopolitique de l'Electricité-Point
d'information-Nucléaire français et climat: la fin de la confusion?
Gros mensonge de l’Ademe sur l’éolien et les émissions évités
ou diminuées ?
Bon allez, pendant qu’on est sur eux, on
continue. A partir du très intéressant fil tweeter de Tanguy@Yugnat95 (https://twitter.com/hashtag/energie_est_notre_avenir_economisons_la?src=hash)
Critiquant
cette affirmation de l’Ademe : que la
filière éolienne avait permis entre 2002 et 2015 d’éviter l'émission en France de 500 à 600g CO2eq
par kWh produit.
C’est
d’emblée assez surprenant car en France, grâce à la filière nucléaire et hydro,
l’électricité est déjà peu carbonée (voire ci-dessus) et l’on ne voit pas que
l’éolien (qui, au surplus, en raison de son intermittence, doit être associé au
gaz) puisse permettre une telle économie. Entre 2005 et 2018, les émissions ont oscillé
entre 28 et 46 Mt CO2eq/an (45 et 85 gCO2eq/kWh) (en analyse de cycle de vie).
La
critique de Tanguy@Yugnat95 repose
sur la méthode même de l’étude de l’Ademe sur deux aspects : 1) la
méthode pour construire un mix de référence (= sans prod éolienne) ; 2) le bilan du calcul des émissions évitées. Et
surtout sur les hypothèses simplificatrices : 1) L’éolien ne se substitue
pas à l’hydraulique ; l’éolien ne se substitue pas au nucléaire ; 3)
L’éolien n’est pas exporté.
Pour les détails reportez-vous sur le thread et
la discussion assez riche. Mais en gros
l’éolien se substitue bel et bien parfois au nucléaire et à l’hydraulique, et
donc dans ce cas, l’éolien ne permet pas d’éviter des émissions de CO2, bien au
contraire. (d’ailleurs la substitution de l’éolien à une partie du
nucléaire est l’un des objectifs revendiqués de la PPE, un objectif absurde
purement idéologique anticlimatique et antiécologique…).
Enfin, il arrive que
l’éolien produise quand on n’en a pas besoin, donc on l’exporte, sauf que,
comme l’Europe produit en gros de l’éolien tout le monde en même temps, 1) on
l’exporte d’abord pour rien, nada, et même en payant nos voisins pour le
prendre et 2) il ne se substitue alors à rien donc augmente, même marginalement
des émissions supplémentaires.
Enfin, la conclusion de l’étude vaut son pesant, encore une
fois, de n’importe quoi : «
L’énergie éolienne permet d 'éviter de l’ordre de 500 à 600g de CO2 par
chaque kw produit (non, ça dépend à quoi il se substitue, et surtout pas s’il
est amené à se substituer de plus en plus au nucléaire)… L’éolen contribue
donc de manière significative à la réduction des émissions de GES du secteur
électrique et donc à l’effort de la France dans en matière de lutte contre le
changement climatique »
Donc l’Ademe mélange joyeusement émissions évitées et
réduction. Or, comme l’explique Tanguy@Yugnat95, «
une réduction est absolue et un évitement est relatif, il compare deux
alternatives mais ne dit rien sur les émissions qui peuvent très bien augmenter ou diminuer. Exemples:
vous n’avez pas de voiture, vous en choisissez une légère au lieu du SUV auquel
vous rêviez, vous avez évité des émissions mais vos émissions ont augmenté.
Les éoliennes ne réduisent les émissions de carbone que si
elles se substituent utilement à une production plus carbonées…sinon elles
augmentent les émissions. Pour tester ses fameux calculs, l’Ademe
pourrait d’ailleurs se demander pourquoi malgré ses 29 000 éoliennes, malgré un
soutien total pour les énergies renouvelables qui a atteint 680 milliards
d'euros, l’Allemagne n’a pas diminué d’un iota ses émissions de carbone.
Conclusion : en se choisissant ad hoc un mix
de référence très carboné qui serait remplacé par les éoliennes, l’Ademe arrive
à démontrer ce qu’elle veut, et ses chiffres faux deviendront carrément
faux et mensongers à mesure que l’éolien se substituera au nucléaire.
Conclusion de Tanguy@Yugnat95 : « Outre les hypothèses optimistes, l’étude NE démontre en RIEN que la filière
éolienne “contribue de manière significative à la réduction des émissions de
GES [...] et [à la] lutte contre le changement climatique” en France.
Pas mieux !
Les calculs bizarres de the Energy
Watch Group and LUT University :
délirant !
« La
nouvelle étude du Groupe Energy Watch et de l'Université LUT est la première du
genre à esquisser un scénario de 1,5°C avec un système mondial d'énergie renouvelable 100 % , rentable et
multisectoriel et riche en technologie qui ne s'appuie pas sur des technologies
d'émissions de CO2 négatives. L'étude de modélisation scientifique simule une
transition énergétique globale totale dans les secteurs de l'électricité, de la
chaleur, des transports et du dessalement d'ici 2050. Il est basé sur quatre
ans et demi de recherche et d'analyse de la collecte de données…Cela prouve que
la transition vers une énergie 100% renouvelable est économiquement compétitive
par rapport au système fossile et nucléaire actuel, et pourrait réduire les
émissions de gaz à effet de serre dans le système énergétique à zéro avant même
2050. »
Ou, bon, cela prouve
surtout qu’on peut raconter n’importe quoi …
Constatons
d’abord que pour arriver à ce mirifique résultat, Energy Watch Group and LUT
Univ… dézinguent tout simplement l’energiewende allemande qui fait la part
belle à l’éolien avec les conséquences que l’on sait ( pas une centrale à
charbon supprimée, pas une émission de CO2 en moins, et ceci pour un coût
pharamineux de plus de 600 milliards) et se repose quasi-entièrement sur le
solaire :
« La
production mondiale d'énergie primaire dans le système d'énergie 100%
renouvelable sera composée du mélange suivant de sources d'énergie : énergie solaire (69%), énergie éolienne
(18%), hydroélectricité (3%), bioénergie (6%) géothermie (2 %) ».
On
est ben d’accord, le soleil c’est super et ça nous envoie beaucoup d’énergie.
Sauf que personne n’a la moindre idée sur la façon de la capter, de la stocker et de l’utiliser
en quantité et en puissance nécessaire pour que le fameux scenario tout
renouvelable puisse acquérir la moindre crédibilité ; et il s’en faut de
plusieurs ordres de grandeur.
Commentaire :
« L'étude fait tout simplement l’impasse sur… les besoins en occupation du
sol ! Mais honnêtement, les auteurs fournissent les données nécessaires
pour les calculer. Pour l'Allemagne, cela nous indique que 64 % de 1771 GW et 1133
GW PV devront être construits et nous savons par la référence fournie (51) que ce type de Photovoltaïque est à une
densité de 75 MW/km2. 1133 GW / 75 MW/km2 - 15113 km2 , soit plus de 6 % de la superficie de l'Allemagne. Aïe ! »
Et
c’est pas tout !
« La
plupart des gens considéreraient déjà cela comme irréalisable, mais en outre
quelque 300 GW de photovoltaïque sur les toits" doivent être installés bien qu'il n'y ait que de l'espace que pour
161 GW selon cette étude allemande:
https://mediatum.ub.tum.de/doc/969497/969497.pdf ...
Et
c’est pas tout : « Si nous prenons les chiffres pour l'éolien terrestre,
c'est 13% du sol allemand !!! Ca
semble déjà fou, mais la réalité est encore pire parce que nos chers écolos
supposent un facteur de capacité de 37%, ce qu’on n’a jamais vu ( les chiffres
actuels sont plutôt autour de 20%). En en tenant compte, on tourne à un quart (25%) des terres de l'Allemagne.
Un « scenario »
tout renouvelable qui passe tout simplement sous silence que pour la simple production,
il supposerait une occupation de 31% du sol allemand ?? C’est comment
dire, un peu amateuriste !
(pour
plus de détails, vor Julius @JayJayJuleson, New Study: Global Energy System
based on 100% Renewable Energy)
Tiens,
pour s’amuser, un scénario entièrement éolien : « le taux de
consommation énergétique primaire de l’Allemagne est de 1.28 W/m2.
Alors, si on se base sur une puissance éolienne de 0.5We/m2 (moyenne
aux USA), couvrir d’éoliennes la
totalité du sol allemand ne permettrait que d’assurer 60% des besoins !
(2100 TWh par an) Si, par miracle, toutes les éoliennes allemandes se
comportaient comme les meilleurs 10% américaines (0.8We/m2), ce ne
serait toujours que 80% !
Bon,
on peut raffiner sur les détails, mais ça donne quand même un ordre de grandeur !