https://eolbretsud.debatpublic.fr/decouvrez-le-compte-rendu-et-le-bilan-du-debat/
Rappel :
il s’agit d’une soixantaine d’éoliennes flottantes de plus de 200 mètres de
hauteur entre Belle-Ile-en-Mer et Groix ! L’installation éolienne occupera une
large ( !!!) zone s’étendant sur 600 km2, au sud de l’île de Groix et à l’ouest
de Belle-Ile-en-Mer !
Point de vue de M. François Goulard, Président du Conseil Général du Morbihan «Il s’agirait
d’ un préjudice considérable pour notre région ; pour les pêcheurs, qui perdraient
l’accès à une ressource très riche ; pour le tourisme, ne raison de la perte
d’attractivité d’une nature défigurée… Ce projet serait un crime contre une
nature d’une beauté insurpassable. Transformer la mer côtière en zone industrielle
est tout bonnement insensé »
On
parle de ça !
1) Bilan de la présidente, assez décoiffant !
Pour sa part, la
Présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Madame Chantal
Jouanno, dresse un bilan du débat marqué à la fois par le contexte de la loi
pour un Etat au service d’une société de confiance, c’est-à-dire intervenant
avant que le projet soit définitivement arrêté, et par la crise sanitaire
consécutive au Covid.
Ce bilan pointe un
certain nombre de contradictions entre le droit, les discours et les faits qui
ont conduit une partie du public à utiliser les termes de « débat en trompe
l’œil ».
Enfin, après 9
débats publics sur des projets de parcs éoliens, la CNDP ne peut que constater,
pour le regretter, qu’une nouvelle fois, la
carence des données environnementales n’a pas permis de faire de ce facteur un
critère discriminant pour le zonage.
1a) Controverses et questionnements sur le fond et la
PPE : la
PPE n’est pas en débat ?? Ben si ! )
Les controverses et questionnements soulevés
lors de ce débat public ont été relativement classiques : opportunité et coût
de l’éolien en mer, en particulier l’éolien flottant ; scepticisme sur les
emplois et retombées économiques locales ; interrogations récurrentes sur le
bilan carbone ; conflits d’usage et possibilités de pêcher au sein des parcs ;
visibilité sur les projets de parcs futurs ; indisponibilité des données
environnementales..
Le rapport revient
plus loin sur cette question de la PPE :
« La maîtrise
d’ouvrage invoque la SNBC et la PPE à l’appui du projet présenté (dossier du
maître d’ouvrage, page 12). La PPE prévoit notamment un projet d’éolien
flottant en Bretagne sud (document de consultation du public, page 128). Comme la PPE a fait l’objet d’un débat
public, il pourrait être argumenté que l’opportunité du projet n’était pas en
débat. C’est d’ailleurs ce qui
ressort de l’exposé de la maîtrise d’ouvrage lors de la réunion de clôture
le 17 décembre ; après avoir rappelé la PPE, , il est annoncé dans la
partie « Ce que l’État va faire »
« Il est
d’ailleurs à noter qu’en plusieurs occasions le public a mis en doute la
sincérité du débat, estimant que la décision était de toute façon déjà
prise »
Sur ce point, la
position de la CNDP est claire et sans ambiguïté :
« Or il
s’avère que l’opportunité des projets
est bel et bien en débat lors des débats publics. Les textes comme la lettre de
mission de la présidente de la CNDP le rappellent sans ambiguïté, et le public
ne s’est pas privé de s’en saisir »
Commentaire sur la PPE : la
PPE n’est pas gravée dans un marbre divin, elle résulte en fait d’un compromis
bassement politicien, et en limitant la part du nucléaire à 50% dans le mix
électrique, elle va à l’encontre des objectifs climatiques et des lois
physiques. Il faudra vraiment envoyer la PPE à sa place naturelle, la poubelle.
Un certain nombre d’incohérences et, en conséquence, des
doutes sur la sincérité de l’Etat et des
porteurs de projet : un parc, deux parcs, trois parcs ?
« Grâce à la Commission,
le public a également mieux compris les procédures et parfois leurs
incohérences : un projet de ferme pilote « Groix Belle-Île » dont le retour
d’expérience n’est pas attendu pour lancer un parc « industriel » ; un zonage
annoncé comme distinct de la ferme pilote mais qui en intègre une partie ; un
débat public qui doit légalement questionner l’opportunité du projet et son
zonage mais dont les maîtres d’ouvrage n’attendent pas le compte rendu pour
annoncer la poursuite du projet et voter le maintien du zonage dans le cadre de
la CRML. !!! ( NB Conférence Régionale de la Mer et du Littoral)
Ces contradictions entre le droit, les discours et les
faits ont conduit une partie du public à utiliser les
termes de « supercherie » ou de « débat en trompe l’œil ». Le temps du débat
public est fondamental pour le décideur mais délicat. Il est fondamental dans
la mesure où il lui permet de mesurer sa conflictualité potentielle et ses
conditions sociales de faisabilité. Il est délicat car c’est un acte de
confiance réciproque où chaque contradiction est source de défiance »
Commentaire : eh ben ça,
pour un commentaire, c’est un commentaire ! Rendons hommage à la
Commission, aux Commissaires et à son président, M. Laurent Pavard dont, pour
ce je peux en constater le compte-rendu me parait honnête, et même
courageux ; même si la conclusion logique n’en est pas tirée : il faut abandonner ce projet
Le rapport revient
plus loin de façon plus précise sur ce point
« Le débat ne serait que
de principe, la décision serait de toute façon déjà prise….En outre, l’État
cacherait ses intentions à long terme : le projet en débat ne serait qu’un «
saucissonnage » d’un plan à long terme qui verra d’autres projets dans la zone.
Certaines annonces ministérielles et le précédent du projet pilote des
éoliennes de Groix Belle-Île ont pu conforter le public dans cette impression »
De fait, cette attitude de méfiance est parfaitement
justifiée par l’attitude de l’Etat et les
confusions et mensonges sur le projet EFGBI (projet
expérimental Groix Belle iles, 3 éoliennes flottantes ) : le discours tenu lors de la concertation EFGBI
(en substance : « ce projet n’est pas la porte d’entrée vers un
projet de plus grande ampleur, s’il y a un autre projet, ce sera autre chose et
plus loin ») a été démenti par le projet
mis en débat, dont la technologie est comparable et pour lequel la zone
d’étude empiète partiellement sur l‘implantation des éoliennes EFBGI.
Au-delà, le public n’a pas compris que l’on n’attende pas
les enseignements d’un projet présenté comme expérimental avant de lancer un
projet commercial, qui plus est de grande ampleur. En
fait, selon le calendrier, aucun enseignement ne sera tiré de la ferme pilote
avant le lancement de ce nouveau parc. Donc la ferme pilote n’aura aucun
intérêt.
Commentaire : moi non plus
Et il y a pire encore :
lors du débat, l’énergéticien Vattenfall
a fait valoir qu’« il est crucial que le débat permette d’identifier un
gisement total potentiel sur cette superficie de 1 300 km², c’est-à-dire non
seulement les zones pouvant accueillir des projets de 250 MW et 500 MW mais
également les zones pour des appels
d’offres qui pourront être prévus pour la période au-delà de celle couverte par
la PPE actuelle »
Ce qui donne raison
à plusieurs intervenants et à l’association Holigroix : « Le
piège : accepter un parc, c’est accepter son extension ultérieure ; « Jamais le projet éolien flottant n’est
présenté dans sa globalité d’occupation de toute la façade maritime comme un
seul projet mais comme plusieurs projets, il
y a donc supercherie pour les habitants du littoral qui en découvrent peu à peu
l’ampleur réelle »
2) Quelques autres points du rapport principal
2a)Les limites de la loi ESSOC
la loi ESSOC stipulant que le débat intervient
avant le choix d’un opérateur et donc la définition précise d’un projet, le
public n’a eu que peu d’éléments concrets sur les caractéristiques du projet.
De même, les études de caractérisation de site n’ont pas été menées, la maîtrise
d’ouvrage considérant qu’elles ne peuvent être conduites qu’à l’échelle de la
zone de projet et non à l’échelle de la macrozone. Seules des études
bibliographiques avaient été menées avant l’ouverture du débat.
Enfin, la sécurité
et les contraintes de navigation à l’intérieur des futurs parcs ne seront
précisément connues qu’une fois le projet étudié.
Pour résumer, on a demandé au public de débattre d’un projet
de projets ou même d’un projet de programme portant sur deux projets de parcs
et leur raccordement mutualisé. Ceci explique que les réponses aux questions du
public en sont parfois restées au stade des généralités, alimentant un certain
sentiment de frustration
Commentaire : Et on appelle ça la loi pour un Etat au service d’une société de confiance !
2b) Un projet controversé :
« Si la
majorité des élus qui se sont exprimés ont soutenu le projet, à l’exception
notable du président du Conseil départemental du Morbihan, ont soutenu le
projet, le public lui a réservé un accueil partagé : une majorité des contributions en ligne se déterminent sur
l’opportunité du projet, et elles se répartissent de façon à peu près égale
entre soutiens et opposants »
Commentaire : Oh Monsieur Pavard ! à peu près égale
entre opposant et partisans ??? on préférera cette formulation « La
proportion d’opposant clairement exprimés approche la moitié des expressions en
ligne, sans que l'on puisse qualifier l'autre moitié de défenseurs du projet»
(NB en raison des conditions ou restrictions qu’ils opposent au projet Bon, en
fait, ça nous fait près de 70% d’opposants en fait.
2c) Les interrogations sur le coût :
Le prix cible de
rachat de l’électricité annoncé dans le dossier du maître d’ouvrage, d’un
montant de 120 € /MWh, a suscité des interrogations de certains participants au
débat, d’autant que les résultats de l’appel d’offres de Dunkerque (44 €/MWh)
ont été fortement mis en avant durant le débat. Ce prix cible est inscrit dans
la PPE sans plus de détail et les études de l’ADEME se bornent à le mentionner
comme référence sans l’approfondir ; il paraît donc nécessaire de le
justifier pour la bonne information du public. Cette question fait l’objet
d’une recommandation, numérotée n°1, de la CPDP.
Par conséquent, en supposant un prix de l’électricité
fixé par le lauréat à 120 €/MWh (tarif cible indiqué dans la programmation
pluriannuelle de l’énergie) et des prix de marché de l’électricité de 40 €/MWh
sur 20 ans, le coût de soutien s’élèverait à 80 M€ par an, soit 1,6 Mds d’€ sur 20 ans
Le coût du
raccordement dépendant de l’éloignement de la station en mer, lui-même subordonné
à la localisation du parc, il n’a pas été possible de le fixer. Cependant le représentant de la CRE a tenté
de donner une approximation en prenant l’exemple du parc de
Saint-Nazaire : « Le budget cible pour le raccordement du parc de 500
MW était de 285 millions d’euros. Si on le ramène à l’énergie produite, ça représente 15 euros/MW.h à peu près,
qu’il faut donc ajouter au niveau du
coût de production de l’électricité »
Contribution :
« Que ce soit en mer ou sur terre, l’industrie éolienne est possible
uniquement grâce aux subventions d’argent public. Elles sont non seulement
dispendieuses, mais favorisent au travers de leur intermittence de production
les émissions de CO2 . Et cerise sur le gâteau, elles détruisent
l’environnement dans lequel elles sont construites. L’éolien est donc une
technologie qui détruit en prétendant sauver. «
Commentaire : pas mieux. Par ailleurs, Le résultat d’appel d’offres de Dunkerque (d‘ailleurs mal en point en raison de l’opposition motivée des Belges) ne saurait constituer un précédent : pour arriver à ce résultat, la pression a été très forte sur EDF …Par ailleurs, la Commission européenne a accepté des tarifs de l’ordre de 120-130 € /MWh pour les parcs français (et pour de l’éolien posé, pas flottant !) en arguant des « vents plus faibles et d’une nature de sol plus complexe ». Si l’éolien n’est pas adapté aux côtes françaises, il faudra en tenir compte dans la politique énergétique.
2d)Bilan écologique et environnemental :
A) Bilan carbone : la technologie
flottante étant encore en développement, les chiffres sont sujet à
d’importantes variations : de 24 g/kWh à 47,3 g/kWh pour les projets de
démonstration. « Le niveau pour les éoliennes flottantes de Groix et
BelleÎle, c’est 36, et le projet, on sera aux alentours de 24 g de CO2 par kWh
produit »
NB: le nucléaire, c'est 6gCO2/kw.h, jour et nuit, hiver et été. Et si l'on compte supplér l'intermittence de l'éolien par du gaz, le gaz c'est 420. Donc un système éolien offshore plus gaz, ça nous fait à la louche du 350gCO2/Kw.h. le moins qu'on puisse diure, c'est que lintérêt pour la décarbonation est douteux !
B) Bilan environnemental : « les
données environnementales sont beaucoup trop parcellaires, quel que soit le
segment étudié (avifaune, ichtyofaune, habitats benthiques…), pour pouvoir être
utilisées comme critères de localisation des projets. »
L’association
Holigroix confirme, ainsi que certains intervenants : « Comment
peut-on lancer un projet aussi pharaonique, sans aucune étude d’impact sur
l’environnement, avant d’avoir au moins le retour pilote des 3
éoliennes ? … C’est donc un public peu averti qui participe à
la concertation. Les vertus du parc
éolien de Bretagne Sud lui sont vantées. Les vulnérabilités et incertitudes
d’un projet si novateur et d’une telle envergure ne lui sont pourtant pas
présentées. L’évaluation et la maîtrise des risques demeurent le territoire
d’initiés, d’où le public est bien exclu.
Le Centre permanent
d’initiatives pour l’environnement (CPIE) de Belle-Îlel ance un avertissement :
« la zone concernée par l’implantation des parcs est une aire de
reproduction ou de nourricerie pour les juvéniles d’une dizaine d’espèces de
poissons. La fonction biologique de cette aire est donc d’importance et
tout particulièrement… pour ces premiers stades de vie qui s’avèrent être les
plus fragiles » (Cahier d’acteur n° 4). Ainsi, alors que les zones
fonctionnelles sont considérées comme d’intérêt essentiel, les frayères et
nourriceries qui en font partie pour ce compartiment couvrent non seulement la
totalité de la macro- zone mais vont aussi bien au-delà, jusque dans les
estuaires et les habitats côtiers, ce qui est important pour le tracé du
raccordement. ».
Avertissement
confirmé par l’Ifremer : « Sur l’aspect localisation de la zone de
projets, l’Ifremer, tout en réaffirmant sa bonne connaissance de ces espèces,
note en réunion que les cartes descriptives des poissons, mollusques et
crustacés montrent « une sensibilité très forte au niveau du sud de la
zone, ce qui est finalement contraire à ce qui ressort des oiseaux »
On terminera sur
cette note tragicomique de l’’OFB (Office Français de la Biodiversité ): « les sites Natura 2000, […], cela
n’exclut pas un projet éolien ; il y a même des projets éoliens qui sont
déjà autorisés dans des sites Natura 2000 en mer »
Commentaire : donc, on
résume : impact majeur pour les poissons et pour les oiseaux mais pas dans
la même zone ! ça va pas aider ! Et une confirmation : face aux très puissants lobbys de l’éolien,
l’OFB se couche et envoie balader les Zones Natura 2000
Le problème du raccordement. Raccordement et zones
protégées
« La zone d’étude terrestre du débat public est
particulièrement vaste ; elle s’étend de Concarneau aux limites de Vannes, et
du littoral jusqu’à la ligne 400 kV à une vingtaine de km à l’intérieur des
terres. Ont été souvent évoqués : la nécessité
d’éviter totalement ou non les zones Natura 2000 et ZNIEFF qui sont situées
principalement sur la zone d’étude du raccordement, dans sa partie à terre ou
en mer, proche du littoral. « Là, toute la plage en fait est protégée parce
qu‘il y a des espèces d‘oiseaux, des gravelots à collier interrompu ou
ininterrompu ; mais il est évident que là, si vous faites un raccordement sur
ces zones qui sont hyper protégées, c‘est complètement contradictoire. La
sagesse voudrait d‘éviter toutes les zones qui sont au moins des zones
d‘habitats » « « Les rivages sont largement classés Natura 2000 ce qui
semble incompatible avec le passage de gros câbles électriques »
« RTE et l’OFB ont précisé que les zones
Natura 2000 ne présentaient pas de zone d‘exclusion et donc pas d’obligation
d’évitement, mais qu’une étude d‘évaluation des incidences du projet sur le
site Natura 2000 devra être menée. »… On a évité également une partie du
Blavet et de la petite mer de Gâvres, puisqu‘en fait, la petite mer de Gâvres
bénéficie d‘un arrêté de protection biotope. On a évité également les zones
densément agglomérées de Lorient, Ploemeur et Caudan, et on a évité également
une partie du Scorff, de la vallée du Scorff et donc de ses rives importantes.
On évite aussi la Laïta, c‘est une zone Natura 2000. Bien que ce ne soit pas
interdit de passer dans une zone Natura 2000, on se propose de l‘éviter.
Commentaire : L’empreinte
au sol ou en mer des câbles de raccordement a été souvent négligée : pour
les parc anglais, c’est 66% d’encombrement de l’espace maritime en plus qu’il
faut considérer ! (https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/02/vers-la-neutralite-climatique-de-lue.html)
2e) Impact majeur du facteur visuel : une révélation
du débat !
« Les
réactions vives et nombreuses du public sur l’impact visuel des parcs, très peu
anticipées dans le DMO, ont été une des
principales révélations du débat… Une partie du public a contesté la
sincérité des photomontages, en mettant en avant le fait que certaines photos
avaient été réalisées en contre-jour avec un soleil bas pour certaines : ils
sous-estimeraient la visibilité des installations
Même imparfaits,
ces photomontages réalisés par la maîtrise d’ouvrage nt contribué à mettre en évidence une forte sensibilité du
public à l’impact visuel des parcs
éoliens. De fait, toutes les associations de riverains et propriétaires de ces zones se sont en effet
prononcées contre le projet, et ce
très largement en raison de son impact visuel….
La maîtrise d’ouvrage ne saurait
négliger ce facteur si elle donne suite au projet.
Commentaire : C’est quand
même bizarre que cette sensibilité au facteur visuel soit considérée par la Commission comme « une
révélation du débat » ! Par ailleurs, la minimisation de l‘impact
visuel par les organisateurs du débat ‘ pas été que contestée, elle a été
sérieusement argumentée (cf. les arguments de l’association Gardiens du Large.
Par ailleurs cette
minimisation systématique de l’impact éolien par les documents, illustrations,
photomontages fournis par les porteurs de projets est une plainte récurrente
des associations et des riverains. Les débats se déroulent sous la garantie de
l’Eta, il faudra trouver un moyen pour qu’il assure la sincérité de ces
documents extrêmement importants
Cf. https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/01/eoliennes-geantes-de-bretagne-sud-groix.html?m=1
2f) La localisation du projet : l’accord
impossible !
« la CPDP a constaté
l’impossibilité d’aboutir en l’état à une zone consensuelle de projet d’une
taille suffisante pour l’accueil des deux parcs éoliens » (en effet, entre
le rejet par une grande majorité du public des zones les plus proches de Groix,
Belle-Île-en-Mer et de la presqu’île de Quiberon, la préférence des promoteurs
pour une zone « centreouest » et leur refus de considérer des fonds
rocheux qui renchérirait l’ancrage, ; la préférence des pêcheurs bretons pour
une zone à cheval sur la zone territoriale et la zone économique
exclusive) ; la préférences des pêcheurs ligériens pour une autre zone
complétement incompatible, c’est assez difficile !
Notons aussi ceci :
La Région Bretagne s’est fortement investie dans la préparation comme dans la
présentation du projet…le Conseil Général du Morbihan est farouchement
contre !
Commentaire : Féroce : ce n’est plus NIMBY (Not in my backyard), mais Oui, dans le backyard des autres !
( je laisse totalement libre la traduction de backyard)
2g) Emploi et Fiscalité : des promesses qui n’engagent
que ceux qui veulent bien les croire !
« À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur le territoire
national » …
Commentaire : Ben, pas
grand nombre n’y croit , et ii faudrait faire un bilan global…comprenant
aussi les emplois détruits. Pour mémoire, La Cour des Comptes dans son rapport
sur les ENR de 2018 corrige sévèrement les projections de l’Ademe chiffres d’emplois
dans les ENR, rappelant que seulement 15% sont des emplois industriels pérennes..
« Cette
capacité de l’économie locale à bénéficier des retombées du projet a été mise
en doute à la lumière de l’expérience du parc de Saint-Brieuc : « J’ai
l’impression de revivre le débat public de Saint-Brieuc… c’était Areva avec
Iberdrola, aujourd’hui c’est Siemens-Gamesa avec Iberdrola, et la plupart des
travaux sont faits ailleurs qu’en Bretagne. Une bonne partie en Espagne, 1000
emplois, 250 emplois à Brest temporaires, c’est-à-dire une fois que ce sera
fini, s’il n’y a pas un relais pour un autre parc, ces emplois disparaissent,
donc on est très loin des promesses qui avaient été faites » (CGT, réunion
publique du 9/10/2020)
« L’exemple
du projet de Saint-Brieuc atteste en effet de l’écart entre les promesses de
création d’emploi dans la phase de concertation préalable au projet et la faiblesse
des retombées une fois le projet lancé. La Cour des Comptes a par ailleurs
exprimé de fortes réserves sur la réalité du potentiel de développement de
l’industrie française à l’export, considérant récemment que les objectifs
industriels étaient devenus secondaires » (Cahier d’acteur n° 14 - Horizon
groisillon).
Les conséquences
possibles sur l’activité touristique, avec des retombées négatives sur l’emploi
de ce secteur, sont également évoquées, le bilan net risquant en définitive
d’être négatif : « Créer des emplois “éoliens” au détriment de ceux liés
au tourisme sous toutes ses formes est un marché de dupe, le rapport est
clairement sur ce point en défaveur de l’éolien »
Fiscalité : « Il est
impératif que le territoire le plus impacté par l’implantation des éoliennes
bénéficie à plein de cette base. Les élus(es) de Lorient Agglomération seront
très attentifs à ce que ce point soit éclairé favorablement »
Commentaire : la course aux
retombées fiscales, un sport hasardeux. Demandez aux communes déjà impactées
par l’éolien…
2h) Les conflits d’usage : pêche, plaisance
Les usagers : Au-delà de confirmer sa volonté de favoriser
la cohabitation des usages, la maîtrise d’ouvrage n’a apporté que peu de
réponses aux questions des usagers… Les représentants de l’État ont affiché
tout au long du débat leur volonté de favoriser la cohabitation des usages à
l’intérieur des futures installations. Mais cette position est restée de
principe… Le retour d’expérience des parcs posés n’est en effet que peu
transposable au flottant (à cause, entre autres, de l’incidence des dispositifs
de mouillage et des câbles électriques)
Commentaire : ben encore
une fois, le commentaire du compte-rendu est assez saignant !
Pêche : le problème n’est pas réglé : Le CRPMEM estime le nombre de navires pêchant dans la zone
entre 211 et 228 suivant les années dont 110 de longueur inférieure à
12 mètre. Les comités des pêches ne contestent pas les chiffres de
fréquentation figurant dans l’étude CEREMA fournie par la maîtrise d’ouvrage
mais ils en rappellent les limites : ces chiffres ne sont représentatifs
ni de l’ensemble des flottilles de pêche,
en raison des limites des méthodes de recensement, qui sont limitées aux
navires dotés d’AIS, soit de plus de 12 mètres, ni de la valeur économique de l’activité.
«On pratique la
pêche au filet et au casier, aux nasses principalement pour pêcher les congres.
Toutes ces zones au niveau de ce qu’on appelle la barrière, toute cette zone
représente un quart de mon chiffre d’affaires, et même plus, et on y passe
entre trois et quatre mois par an en fonction du temps. On nous impose des
éoliennes. De toute manière, on n’a pas le choix, on nous les impose. »
Les comités des
deux régions ont rappelé le risque d’un Brexit qui fait planer la menace d’une
concurrence accrue sur la ressource.
Les comités des pêches breton et ligérien ont défini des
zones différentes, correspondant aux moindres conséquences pour l’activité de
leurs pêcheurs. Le comité breton a présenté son zonage comme non négociable :Les comités bretons (CRPMEM et CDPMEM 56) ont présenté lors des
réunions des 20 et 27 novembre consacrées aux usages une zone de moindres
contraintes de 226 km² pour l’ensemble des 2 parcs projets (250 MW et jusqu’à
500 MW), à l’intérieur de laquelle la recherche de l’implantation du parc
pourra être poursuivi…Le comité des Pays de Loire (COREPEM), tout en jugeant le
projet inopportun, propose de son côté une localisation dans le coin nord-ouest
de la macrozone, qui est la moins fréquentée par les pêcheurs des Pays de la
Loire.
Par ailleurs, La proposition des pêcheurs bretons
correspond grosso modo aux fonds de roche où les arts traînants,
incompatibles avec l’existence d’un parc flottant, ne sont pas pratiqués
(présentation du Comité des pêches le 20 novembre), mais que les développeurs souhaitent au contraire
éviter en raison des travaux de fondation plus importants et des surcoûts
associés !
Commentaire : c’est pas
gagné ! les deux zones sont complètement différentes et exclusives
Plaisance : le grand flou «
La région maritime (Finistère Sud, Morbihan, LoireAtlantique et Vendée)
représente plus du tiers de la France métropolitaine. La zone est considérée comme « le berceau » ou aussi « le paradis de la
voile » et reçoit de nombreux navigateurs étrangers ». « On est
très étonné de voir des cartes, des arguments extrêmement intéressants de la
part des pêcheurs professionnels ou des énergies maritimes renouvelables, mais
rien sur la plaisance en matière de chiffres ».
Sans être
totalement affirmative, la préfecture maritime a précisé lors des réunions
publiques que la traversée des parcs ne serait pas interdite à la plaisance
(hors grands gabarits et hauteurs) mais que les manifestations nautiques y
seraient, sauf exceptions, interdites. « il y aurait probablement des mesures
d’exclusion, en tout cas ces distances d’exclusion minimales sont posées dans
une des notes techniques, 50 mètres autour de chacune des éoliennes, 200 mètres
autour de la station électrique. »
L’importance de la route de navigation allant des îles de
Glénan à Belle-Île est également soulignée. Elle conduit la FNPAM à
préconiser une installation des parcs à plus
de 10 milles au large de cette ligne. Au total, une convergence des points
de vue se dégage pour localiser des parcs au-delà des eaux territoriales, les
plus pratiquées par le nautisme.
Conclusion : Désormais, le
maître d’œuvre bénéficie de trois mois pour répondre ou rejeter les conclusions
des débats. Le calendrier est déjà connu : premier résultat d’appel d’offre en
2021, le second en 2024. Les éoliennes devraient être en marche vers 2028
Commentaire …Compte-tenu de ce qui précède, il vaudrait peut-être mieux l’arrêter tout de suite !
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