A Saint-Brieuc, à Lorient, la campagne des Vents de la colère est lancée !
A
Saint-Brieuc, Sea Shepherd se retrouve aux côtés des pêcheurs pour lutter
contre la zone industrielle éolienne : « Nous avons commencé à
aborder le sujet de l’éolien, il y a seulement quelques mois. En creusant, on
s’est rendu compte qu’on est face à un enjeu majeur. Tel qu’il est conçu en
France, il va y avoir un impact catastrophique sur le littoral et la vie
marine. Nous faisons les efforts nécessaires dus à l’urgence d’agir. En baie de
Saint-Brieuc, c’est maintenant ou jamais. »
« On aimerait un moratoire sur les projets éoliens. Que l’on se pose, qu’on revoie toute la copie, et qu’on exclue d’emblée certains sites de ces projets industriels, comme ici en baie de Saint-Brieuc. »
Et à Lorient, Sea Shepherd a commencé à lutter contre le parc Bretagne Sud, 60 éoliennes de 260 m de haut entre les iles de Groix et Belle Ile, au large de Lorient. D’abord 20 éoliennes sur 50 km² à 15 km de Belle-Île, 20 km de Groix, puis 40 sur 100 km2 plus au large.
« Dans
le cadre de la campagne "Les Vents de la Colère" lancée en Aout 2021,
nous tiendrons un stand d'information et de sensibilisation du grand public sur
les projets industriels d'usines éoliennes en mer et les ambitions françaises
en la matière.
https://ms-my.facebook.com/events/1164043134157114
Les vents de la colère ! La campagne de Sea Shepherd contre l’éolien en mer
1) Les raisons d’un engagement : une menace imminente d’une ampleur telle qu’elle hypothèque l’avenir de la vie marine côtière
La France est le deuxième plus grand espace maritime mondial. Seul pays présent sur tous les océans de la planète, elle a en matière de protection de la biodiversité marine une responsabilité planétaire qui devrait l’inciter à être exemplaire…
S’estimant en retard dans la course à l’armement éolien maritime, le gouvernement français a accordé à des promoteurs éoliens et des fonds de pension étrangers les plus beaux sites naturels de son littoral et a autorisé des projets d’usines dont l’impact va être colossal, impossible à compenser et irréversible pour la biodiversité marine, première régulatrice du climat, première productrice d’oxygène et premier puits de carbone de la planète. Le sujet des usines éoliennes en mer et plus globalement des EMR est particulièrement complexe et constitue un enjeu majeur pour l’avenir de l’océan.
Sea Shepherd se mobilise tardivement sur le sujet car il n’est pas dans notre champ d’action habituel et nécessite un important investissement humain et financier afin d’en acquérir une maîtrise suffisante et pour lancer en urgence les actions nécessaires en mer, sur le terrain juridique et médiatique. Si notre mobilisation sur ce sujet paraît de prime abord surprenante aux yeux de certains, Sea Shepherd est une ONG de défense de l’océan et face à une menace imminente d’une ampleur telle qu’elle hypothèque l’avenir de la vie marine côtière, notre engagement nous paraît d’une nécessité évidente. Malgré quelques vents contraires et quelques incompréhensions parmi certains de nos sympathisants, nous remplissons ici notre contrat moral avec nos donateurs et nos équipes, mais surtout avec l’océan. Ce dossier qui sera amené à s’étoffer dans le temps a pour but de mieux expliquer les raisons de notre mobilisation.
2) La lutte contre le changement climatique ne peut se faire en sacrifiant la biodiversité
Notons que l’on cherche souvent à comparer la France avec les autres pays d’Europe qui ont déjà développé l’éolien offshore. Mais la France, dont les 3 façades maritimes représentent un enjeu fondamental pour la survie des oiseaux et mammifères marins en Europe, est à la traine et n’a pas pris les mesures mises en place dans d’autres pays, pourtant d’importance moindre pour la biodiversité, afin de s’assurer que ses ambitions énergétiques ne mettent pas en péril les populations marines.
C’est particulièrement inquiétant, car la politique gouvernementale est irresponsable et indigne de notre rang de grande puissance maritime mondiale qui voudrait que nous montrions l’exemple. Nous ne sommes pas à la hauteur des responsabilités qui nous incombent et les conséquences vont être cataclysmiques : elles vont s’étendre bien au-delà de nos frontières et nous devrons en répondre devant les générations futures.
Il est urgent d’établir un moratoire sur tous ces projets mortifères pour leur imposer les limites nécessaires, car la lutte contre le changement climatique ne peut pas se faire au détriment de la protection de la biodiversité. L’opinion publique doit s’emparer de ce dossier avec à sa disposition, des informations complètes et transparentes, seul moyen pour elle de prendre la mesure des enjeux et de se faire un avis éclairé. Ce dossier tente modestement de contribuer à cet objectif;"
3) L’avis du CNPN : le développement des EMR (Energies Marines Renouvelables) a jusqu'ici échoué à intégrer développement économique, transition énergétique et préservation de l'environnement dans une démarche vertueuse
Voir
aussi sur ce blog https://vivrelarecherche.blogspot.com/2021/09/conseil-national-de-la-protection-de-la.html
« Les impacts potentiels sur la biodiversité représentés par le développement de l’éolien offshore en France (…) peuvent être très importants sur la biodiversité marine, en premier lieu sur l’avifaune reproductrice, migratrice et hivernante provenant de l’Europe entière »
« Par facilité technique et financière, tous les parcs français actuellement décidés l’ont été dans la zone des12 miles, entre 10 à 20 km des côtes, alors que la moyenne en Europe est de 41 km. Pour atténuer l’impact sur les oiseaux marins et les chauves-souris, il faut absolument s’éloigner de la zone des 12 miles, sans être trop au large non plus pour ne pas impacter les cétacés.» (autosaisine CNPN,page 46/69)
« La démarche ERC doit être faite en amont alors que la France l’applique in fine lorsqu’on ne peut plus revenir sur le choix de la zone. La transgression de ce principe de non installation de parcs éoliens en zones NATURA 2000 par la France (à notre connaissance il n’y a qu’un seul parc éolien dans une ZPS en Europe, en Allemagne) et d’absence d’étude d’incidence préalable au niveau des macro-zones, contredisent toutes les positions ministérielles antérieures au ministère Ségolène Royal. Trois projets de parcs sont en infraction à ce principe, Dunkerque, Port-Saint Louis du Rhône (face à la Camargue) et le projet d’Oléron. (auto-SaisineduCNPN,p.22)
« On ne peut pas compenser la perte d’habitat causée par la disparition des zones d’alimentation pour les oiseaux locaux (nicheurs ou hivernants) et encore moins pour les migrateurs provenant de l’Europe entière.» (auto-saisine,cnpn page 47)
« La compensation est quasi impossible en milieu marin, sauf à proposer comme actuellement des mesurettes doublonnant des suivis de populations sur terre qui sont d’ailleurs de l’accompagnement et non de la compensation, il faut privilégier le E d’ERC dans le choix des emplacements des macro-zones» (auto-saisineCNPN,page70)
« Contrairement à certains pays européens où la biodiversité est prise en compte en amont dans le choix des localisations de parcs, comme l’Allemagne, ce n’est pas le cas jusqu’à présent en France où ce choix s’est fait en fonction des contraintes socio-économiques ou militaires, la réduction des impacts sur la biodiversité n’est pas la priorité des promoteurs éoliens et ces derniers s’abritent derrière un intérêt public majeur de lutte contre le réchauffement climatique, sans que l’on sache d'ailleurs la contribution réelle de l'éolien en mer à celui-ci, compte tenu de l’intermittence et du nécessaire complément par d’autres sources d’énergie notamment du gaz fortement émetteur de gaz à effet de serre». Auto-SaisineCNPN,page69.
« Les études d’impact ne sont pas indépendantes car financées, relues et commentées par le développeur éolien lui-même (avant le dépôt auprès de l’Administration). Pour une vraie indépendance, les bureaux d’études devraient plutôt relever d’un service de l’État » (Employée d’un bureau d’études travaillant entre autres pour le secteur éolien)
« À ce jour, les politiques de réduction de gaz à effet de serre et de protection de la biodiversité semblent se mener indépendamment les unes des autres. C’est la cata, nos décideurs n'entendent rien. On est gouverné par des fous. » (Déclaration de l’un des auteurs du rapport du CNPN à Médiapart)
3) Un très fort risque pour les oiseaux
«Les impacts sur les oiseaux rapportés dans la littérature concernent jusqu’à présent de petites éoliennes de moins de 2 MW de puissance et de moins de 100 ou 150 m de hauteur en bout de pales… Nous n’avons aucune expérience de l’impact des éoliennes de 8 MW en cours de pose en France ni a fortiori des éoliennes monstrueuses de 14 ou 15 GW atteignant 260 m de hauteur voire davantage. » Auto-saisine CNPN, page 36. »
« L’objectif de la Commission Européenne qui pourrait se traduire par l’équivalent de 34 000 éoliennes offshore en 2050 dont 7100 pour la France semble clairement incompatible avec la survie de nombreuses espèces d’oiseaux marins dont la dynamique de population est liée à un taux de mortalité très faible des adultes.».. .« Une augmentation de 5 % de mortalité est jugée incompatible à terme avec la survie des espèces d’oiseaux marins (Dierschke et al. 2003), voire même 1 % pour les espèces vulnérables ou en déclin » (Auto-saisine CNPN,page 40)
« On ne peut pas compenser la perte d’habitat causée par la disparition des zones d’alimentation pour les oiseaux locaux (nicheurs ou hivernants) et encore moins pour les migrateurs provenant de l’Europe entière.» (auto-saisine,cnpn page 47)
4) Le bruit, une menace négligée : danger imminent pout les dauphins
Eh oui, le milieu sous-marin est un très bon conducteur des ondes sonores, dont certaines peuvent facilement se propager sur des centaines de km.
« La surveillance de l’impact du bruit sous-marin continu généré par les turbines en fonctionnement sont des exemples de domaines (...) dont nous ne pouvons pas encore rendre compte. Les effets à long terme sur les populations de poissons et la manière dont les changements de comportement observés affectent la condition, le succès de la reproduction et la survie des animaux, ne sont pas encore connus.» (auto-saisineCNPN,page34)
Le bruit d'origine anthropique est une menace pour les baleines et les dauphins dont la survie dépend de leur audition. Sont également impactés, les poissons, les crustacés et les calamars. La pollution sonore augmente le stress des cétacés et impacte leurs capacités à : - Communiquer - Se reproduire - Se déplacer - Se nourrir & chasser - Échapper aux prédations
« Une population sédentaire de grands dauphins, unique, la plus importante d’Europe, proche du chantier de Saint-Brieuc, sans possibilité de fuite, pris entre la côte et des projets EMR qui l’encerclent.»(GECC, GECC (Groupe d’Études des Cétacés du Cotentin)
5) Des dérogations trop facilement accordées
(et ça va pas s’arranger
avec le projet de loi d’ accélération des ENR)
« Selon
le code de l’environnement, afin d’obtenir une dérogation de destruction
d’espèces protégées, trois conditions incontournables sont à respecter : – Le
projet doit se fonder une raison impérative d’intérêt public majeur – Il
n’existe pas de solution alternative de moindre impact – La dérogation ne nuit
pas au maintien de l’état de conservation des espèces concernées dans leur aire
de répartition naturelle
Or,
par exemple à Saint t-Brieuc, la demande de dérogation inclut le Puffin des
Baléares, une espèce en danger critique d’extinction. Pourtant, la Directive
communautaire et la jurisprudence interdisent le recours à des mesures de
compensation pour des espèces en danger critique d’extinction
Et
Iberdrola (Ailes Marines ) a obtenu l’appui de la LPO 5ligue de Protection
des Oiseaux) ! comme le montre cette lettre publiée sur le site de Sea-Shepherd :
Le
positionnement de Sea Shepherd dans ce dossier a surpris beaucoup de monde, y
compris parmi ses propres sympathisants. L’image
vertueuse des usines éoliennes est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif
et a contrario, l’image catastrophique du nucléaire empêche tout débat
rationnel. Le simple fait de soulever des problèmes liés au développement
anarchique des éoliennes vous vaut souvent d’être catalogué de « pro nucléaire
». Or, si les dangers du nucléaire sont bien connus, ceux de l’éolien en
revanche sont passés sous silence…force est de constater que les grosses
associations nationales qui ont les moyens financiers et la visibilité
nécessaires pour peser dans le débat et être le porte-voix des alertes
scientifiques, sont soit aux abonnés absents soit de fervents défenseurs des
projets en cours, aussi destructeurs du vivant soient-ils
« Au prétexte de lutter
contre le changement climatique, les promoteurs de l’industrie éolienne en mer
se voient accorder des passe-droits qui seraient refusés à n’importe quelle
autre industrie.
Ils agissent comme un véritable rouleau compresseur autorisé à détruire le
littoral et l’État, en les soutenant, se rend coupable d’un écocide. Nous ne gagnerons
pas cette course contre la montre pour enrayer le changement climatique si nous
sacrifions la biodiversité au passage. Ce qui s’amorce avec les EMR en France
est un crime contre la Nature et contre
les générations futures. »
Lamya Essemlali Présidente deSea ShepherdFrance
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