Après avoir déjà mis en place des licences sur certains produits, le pays interdit désormais l'exportation de technologies de fabrication d'aimants. La Chine, premier producteur mondial de terres rares, a interdit jeudi l'exportation de technologies permettant de fabriquer des aimants à base de terres rares, en plus de l'interdiction déjà en vigueur concernant les technologies d'extraction et de séparation de ces matériaux essentiels.
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Viv(r)e la recherche se propose de rassembler des témoignages, réflexions et propositions sur la recherche, le développement, l'innovation et la culture
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mercredi 27 décembre 2023
dimanche 24 décembre 2023
Contribution de l‘association PIEBÎEM à la consultation publique sur la Stratégie française pour l’Energie et le Climat-21 décembre 2023
Conclusion : Pour toutes les raisons exposées ci-dessous, PIEBÎEM considère que nous n’avons nul besoin de cette ceinture de 50 zones industrielles proches de nos côtes (moins de 20 km en moyenne contre 40 km en Europe), qui annihile 100 ans de protection du littoral, constitue une menace d’une ampleur inégalée contre la biodiversité, en particulier dans le couloir atlantique, zone majeure de migrations d’oiseaux de cétacés et de poissons, met en péril la pêche côtière, le nautisme, le tourisme et remplace pour des dizaines de millions d’habitants et de visiteurs la vision apaisante du grand large par celle d’un horizon barré d’éoliennes.
Et tout cela pour une production électrique très coûteuse, décorrélée des besoins, d’une variabilité telle qu’elle menace la stabilité du système électrique et qui ne sera disponible, pour l’éolien flottant qu’à l’horizon 2040 où le nouveau nucléaire devrait commencer à prendre le relais. En sus, PIEBÎEM souligne que la méthode proposée par le ministère dans sa Stratégie française pour l’énergie et le climat est inacceptable à bien des égards et comporte de sérieux risques juridiques.
Extraits
1 - Remarque sur l’évolution de la consommation électrique : De façon générale, l’association PIEBÏEM qui a participé à plusieurs ateliers RTE sur les Futurs énergétiques 2050, appelle à la prudence devant les projections de demande électrique des scénarios RTE...
En 2021, RTE présentait une estimation de l’évolution de la demande d’électricité avec une hypothèse de référence à 645 TWh en 2050, critiquée comme sous-estimée par des institutions comme l’Académie des Sciences (700-900 TWh) et différentes parties prenante.
RTE considère aussi maintenant que les « perspectives d’électrification augurent d’une consommation d’électricité en très forte augmentation d’ici 2035 », avec une trajectoire moyenne à 450 TWh et une trajectoire haute vers 550 TW. Cette forte réévaluation de la demande, en particulier à l’horizon 2035 nous semble critiquable, et comme d’autres parties prenantes, notamment EDF et certains syndicats, nous pensons qu’il faut rester prudent sur la vitesse de cette croissance de la demande d’électricité.
De façon réaliste, en accord avec les parties prenantes mentionnées, nous privilégions l’hypothèse d’une croissance de la demande plus forte sur la période 2035- 2050 que sur la période 2023-2035, ce qui devrait conduire RTE à ne pas surestimer la « très forte augmentation d’ici 2035… et par conséquent les besoins de développement de l’éolien en mer.
Nous sommes donc en désaccord complet avec la conclusion suivante du document présenté par le ministère pour la consultation publique sur la Stratégie française pour l’Energie et le Climat- : « Au-delà de cette relance du nucléaire, la stratégie française repose sur le développement des énergies renouvelables qui sont désormais rentables et compétitives"
2 - Les raisons de notre opposition au programme éolien en mer
PIEBÎEM s’oppose de manière résolue au projet insensé de déploiement d'éolien offshore de 18 GW en 2035 et 40 voire maintenant 45 GW en 2050 (ce qui correspondrait à plus de 50 zones industrielles éoliennes off shore de la taille de 1,5 fois Belle-Ile et 4 fois sa hauteur) dont plus de 30 (25GW) pour la seule Bretagne) Ou encore à 90 équivalents Saint-Nazaire pour les côtes françaises, dont plus d’une cinquantaine pour la Bretagne.
Ce serait une transformation généralisée de la mer côtière en zone industrielle, une accaparation et une privatisation sans précédent d'un bien commun, pour une triple absurdité : climatique, électrique, écologique :
- Les côtes françaises se prêtent très mal au développement de l’éolien en mer...Le résultat, c'est l’annihilation de plus de 100 ans d'effort de la protection du littoral...
-Sur la côte atlantique, la position de ces parcs formant une véritable barrière de migration dans des couloirs de migration intercontinentaux d'importance majeure...
- L’intérêt climatique est nul : compte-tenu de l'intermittence et de la forte variabilité, qui exigent des back-up fossiles...
- L’intérêt électrique est nul : de nombreux scenarios (émis par les think-tanks Cérémé, Sauvons Le climat) montrent que l'on peut largement se passer de l'éolien offshore avec notamment prolongation du nucléaire existant à 60 ans pour la plupart des centrales existantes (voire à 80 comme aux USA, pour certaines) et à un développement accéléré mais réaliste du nouveau nucléaire entre 2035 et 2050 pour arriver à l’équivalent d’une vingtaine d’EPR2 en 2050
- La technologie éolienne nous impose une très forte consommation de matériaux, métaux critiques, terres rares et une très forte dépendance étrangère (en particulier chinoise). Les tensions sur le cuivre, les terres rares, l'aluminium, les câbles électriques... se manifestent déjà 3 par une explosion des coûts et des goulots d'étranglement.
- Ces limites physiques du déploiement de l'éolien offshore conjuguées à un mensonge généralisé sur les coûts (des appels d'offres à 50 euros, moins chers que l'éolien terrestre !) se manifestent déjà par l'absence de réponse à l'appel d'offre éolien offshore en Grande Bretagne de septembre 2023, ainsi que par les difficultés très graves des industriels du secteurs....
Visiblement ces données récentes n’ont pas été prises en compte dans le document proposé par le ministère sur la Stratégie française pour l’énergie et le climat car elles rendent difficilement compréhensibles l’assertion sur « le développement des énergies renouvelables désormais rentables et compétitives »
- L'éolien flottant, qui permettrait de s'éloigner des côtes n'est pas technologiquement mature.
- La préservation de la pêche durable est purement et simplement incompatible avec le développement de l'éolien offshore prévu le long des côtes françaises.
- le ministère reprend sans critique, ni même recul les promesses d’emplois des industriels du secteur ENR...Nous tenons à rappeler qu‘il y a dix ans, le gouvernement écossais proclamait qu’il visait à devenir” l’Arabie Saoudite des Energies renouvelables” et le leader de l’Europe et promettait la création de 28 000 emplois rien que dans l’éolien offshore. En réalité, dix ans après, l’éolien off-shore n’a fourni qu’un dixième des emplois alors promis par les dirigeants écossais
- Objectifs de moyens et objectifs réels de décarbonation: Rappelons enfin que la France se bat (maintenant, enfin !) au niveau européen pour que soient pris en compte des objectifs réels pertinents (pourcentage de décarbonation) et non des objectifs de moyens (pourcentage de renouvelables, en fait énergies variables intermittentes) dont le manque de pertinence quant au problème du dérèglement climatique est révélé jour après jour par la situation allemande et sa comparaison aux performances françaises en matière de décarbonation de l’électricité. Il serait pour le moins paradoxal que la France s’applique en interne des engagements de moyens (éolien en mer), aux surplus inopérants, qu’elle met à juste titre en question au niveau européen.
3 - Les raisons de notre opposition aux méthodes proposées pour le développement de l’éolien marin
Ne souscrivant pas à l’objectif de développement de l’éolien marin présenté par le ministère dans ce document sur la Stratégie française pour l’Energie et le Climat, PIEBÏEM s’oppose donc également très fortement à la méthode proposée...
Cette accélération du processus s’apparente, en ce qui concerne la protection de la biodiversité, à un saut dans un inconnu inquiétant en plaçant une telle chaine quasi-continue de parcs dans des couloirs de migrations transcontinentaux très fréquentés et très importants pour l’avifaune et les cétacés, alors que toutes les autorités environnementales soulignent que nous n‘avons aucun recul sur l‘effet cumulé de parcs. Il y a là un risque imminent d’une ampleur totalement inédite pour la vie et la biodiversité marine côtière qui justifie, au nom du principe de précaution, un moratoire et non une accélération,
Outre ce très grave enjeu de protection de la biodiversité, PIEBÏEM met en garde l’administration française contre un processus d’accélération qui, très clairement ne respecterait la démocratie locale et contreviendrait aux obligations de la convention d’Aarhus....
Par ailleurs, PIEBÏEM rappelle que les autorisations de dérogation « espèces protégées » (59 pour le seul parc de Saint-Brieuc !) doivent répondre à trois critères : absence de solution alternative satisfaisante,maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle et existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)
Comme le note le juriste Laurent Bordereaux : « la notion de « raison impérative d’intérêt public majeur 5 » comporte une part évidente de subjectivité et nous emmène, concernant les Energies Marines Renouvelables, sur le terrain sensible et complexe de la juste proportion du nucléaire et des énergies renouvelables dans la production d’électricité, dans un contexte national et européen… Comment le juge pourrait-il échapper à cette « controverse sociétale ?
Pour la contribution complète, cf PIEBÏEM ( Préserver l'Identité Environnementale de la Bretagne Sud et des Îles contre l'Eolien en Mer )
https://piebiem.webnode.fr/consultations-et-courriers/
https://piebiem.webnode.fr/piebiem
https://6c235661d6.clvaw-cdnwnd.com/e49789b9b85d0e6024c00e24b0cd330c/200000545-4381243814/PIEBIEM_consultation_Strat%C3%A9gie%20fran%C3%A7aise%20Energie%20Climat_21dec2023.pdf?ph=6c235661d6
Contribution du CEREME à La stratégie française pour l’énergie et le climat_18 dec 2023
Extraits et remarques
1) Le ministère de la transition
énergétique n’a joint aucune évaluation environnementale au dossier soumis à la
consultation du public alors même que la loi l’y oblige
En vertu de l’article L.
122-4 du code de l’environnement, les plans et programmes relevant du domaine
de l’énergie doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale. En droit
européen, la directive 2011/42/CE prévoit, de surcroît, que les Etats membres
sont tenus de mettre à disposition du public l’évaluation environnementale
ainsi que les conclusions qu’ils en retirent.
Or, dans le dossier qui a été soumis à la consultation
du public, il n’est mentionné à aucun moment que la stratégie française énergie
climat a fait l’objet d’une évaluation environnementale, que ce soit par
l’Autorité environnementale ou par toute autre institution.
NB : C’est
totalement regrettable surtout en ce qui concerner les 45 GW d’éolien en mer à
proximité des côtes françaises, qui représentent une menace imminente d’une
ampleur inédite pour la vie côtière et des activtés comme la pêche, le nautisme
etc.
2) Le dossier soumis à la
consultation du public repose sur une méthodologie incomplète
L’article 100-1 du code
de l’énergie fixe à la politique énergétique de la France sept grands objectifs
: la compétitivité de l’économie française et la création d’emplois, la
sécurité d’approvisionnement, la maîtrise des coûts, la lutte contre la précarité
énergétique, la contribution à la politique européenne de l’énergie, la
préservation de la santé humaine et de l’environnement ainsi que la garantie de
la cohésion sociale et territoriale.
Le ministère de la
transition énergétique n’a nullement tenu compte des objectifs de préservation
de la santé humaine et de l’environnement ainsi que de garantie de la cohésion
sociale et territoriale pour élaborer sa stratégie climat…-La prise en compte
de l’objectif de garantie de la cohésion sociale et territoriale aurait, par
exemple, très probablement réduit les ambitions gouvernementales en matière
d’éolien terrestre, cette technologie étant rejetée par 60% des populations
vivant dans des zones rurales.
NB : idem
pour l’éolien en mer…
3) Des
chiffres insuffisamment étayés
Ainsi « le ministère
reconnait que « les chiffres de consommation et de production de biomasse font
l’objet de modélisations en cours de finalisation, dans le cadre la préparation
de la SNBC, qui pourront conduire à réviser les trajectoires ci-dessus. ».
Le dossier ne présente aucun graphique de consommation
finale d’énergie par secteur, sauf pour la biomasse, dont les chiffres sont
sujets à caution.
La faisabilité technico-économique des H2 et e-fuel
n’est pas démontrée : Inscrire ces objectifs dans la SFEC 2050 et dans la
PPE n’a de sens que si leur prix est acceptable, ce qui requiert pour le H2
qu’il soit produit par une électricité à la fois décarbonée durablement
compétitive. Or, le dossier présume cette compétitivité mais sans la démontrer. »
Au total, le ministère reconnaît donc que le dossier
présenté au public n’est pas abouti.
4) Les objectifs de
production d’énergies renouvelables sont fondés sur des postulats non
démontrés, voire erronés
Les affirmations sur la
compétitivité ne sont pas étayées: Il est mentionné que «
En 2022 et 2023, après plus de 15 ans de soutiens publics à l’émergence
d’énergies renouvelables, celles-ci sont pour la plupart devenues compétitives
sur notre sol. ». La compétitivité des énergies renouvelables, en particulier
les électricités renouvelables intermittentes, n’est ici aucunement démontrée.
En outre, l’intermittence
des électricités éoliennes et solaire conduit inéluctablement à des coûts
d’investissements complémentaires dans des capacités pilotables pour pallier
les périodes durant lesquelles il n’y a ni suffisamment de vent, ni suffisamment
de soleil.
Le Cérémé invite le ministère à se référer aux
différentes études qu’il a consacré à ce sujet
Le postulat de recettes
fiscales supplémentaires générées par l’éolien est contestable :Il
est mentionné que l’éolien a « généré 6,5 Md€ de recettes nettes
supplémentaires dont 6,2 Md€ cumulés pour l’éolien terrestre au titre de 2022
et 2023. »
« Cette affirmation
est d’autant plus inexacte que le ministère ne pouvait ignorer, au jour de
lancement de la consultation du public, la décision du Conseil Constitutionnel
QPC du 26 octobre 2023
https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2023/20231065QPC.html par
laquelle celui-ci a annulé les dispositions règlementaires qui permettaient
d’espérer obtenir des recettes fiscales supplémentaires de la part de la
filière éolienne … laquelle a pourtant bénéficié de dizaines de milliards
d’euros de subventions publiques pendant deux décennies ! »
Eolien terrestre : Les
objectifs de développement de l’éolien terrestre fixés dans le dossier soient
très supérieurs aux engagements pris par le Président de la République à
Belfort, alors que rien ne le justifie, ni sur le plan climatique, ni sur le
plan économique ;
Eolien en mer : L’objectif
de 18 GW qui prévoit « d’attribuer de l’ordre de 10 GW supplémentaires d’ici
fin 2025, à l’issue de l’exercice de planification des quatre façades maritimes
qui sera conduit entre fin 2023 et mi 2024. » est un pari audacieux.
Ce pari audacieux est
aussi un pari hasardeux, compte tenu de la sous-estimation des enjeux
environnementaux directs (fonds marins) et indirects (flux migratoires
aviaires) de l’éolien en mer, sur lesquels la Commission européenne elle-même
attire l’attention des pouvoirs publics.
Cet objectif est fondé
sur une sous-estimation des coûts de production de l’éolien, a fortiori sur des
scénarios qui seront de plus en plus éloignés des côtes et feront donc appel au
très onéreux modèle flottant. Onéreux et non complètement maîtrisé au plan
technique, une contrainte à laquelle s’ajoutent les difficultés financières de
cette filière.
Le Cérémé considère qu’il
n’y a pas de nécessité de se précipiter sur une solution aussi hasardeuse
reposant en partie sur un facteur de charge moyen retenu par le ministère de
44,4 %, supérieur à la réalité connue de 38 à 40% dans notre pays.
Au final, le Cérémé propose donc de
tempérer fortement les capacités prévisionnelles en éolien en mer figurant dans
le dossier, au bénéfice de capacités renforcées dans le programme nucléaire.
Solaire : Le Cérémé approuve le développement d’un solaire photovoltaïque industriel « … en privilégiant le développement compétitif sur des espaces déjà artificialisés »… Cette orientation est cohérente avec le recensement par l’Ademe, en 2019, d’un potentiel de 49 GW à ces différents titres, auxquels s’ajoutait un potentiel de 4 GW sur ombrières de parkings, soit un total de 53 GW représentant à soi seul la moitié de l’objectif présidentiel de Belfort en matière solaire.
En revanche, le Cérémé appelle à la prudence concernant les objectifs de développement du solaire en zones naturelles, agricoles, et forestières . Un objectif qui « ouvre la porte à une potentielle déstabilisation du monde rural et à des destructions intenses de biodiversité, sans parler de ses impacts paysagers. En tout état de cause, cet objectif mériterait de faire l’objet d’une évaluation environnementale approfondie. »
5) Le potentiel de
développement du nucléaire et des énergies renouvelables thermiques n’ait pas
été pleinement optimisé.
Nucléaire : Le
Cérémé observe que le dossier ne met pas suffisamment en avant auprès du public
les avantages décisifs du nucléaire et sa contribution massive à quatre
objectifs figurant à l’article L 100-1 du code de l’énergie : une électricité
totalement décarbonée, pilotable et donc concourant à la sécurité
d’approvisionnement, compétitive et permettant un accès des ménages à une
énergie à coût non excessif, et respectant l’environnement.
Le Cérémé désapprouve à
ce titre l’orientation de prolonger à seulement 50 ou 60 ans le parc existant.
Le Cérémé désapprouve
également le caractère trop prudent de l’orientation sur les EPR2 traduit par la confirmation du programme de
construction de 6 EPR2 et la poursuite de l’étude d’un éventuel second palier
d’au moins 13GW, correspondant à la capacité de 8 EPR2.
« L’adjectif «
Eventuel » ici ajouté au discours de Belfort où il ne figurait pas 5 n’est
pas porteur. Il ne donne pas aux filières et branches professionnelles
impliquées dans ce programme la visibilité sur le temps long afin qu’elles
investissent sur le plan industriel mais aussi sur le plan des compétences,
dans un moment où le président d’EDF affirme désormais être en mesure de mettre
en service 1,5 EPR2 par ans »
Cet objectif est éloigné de l’appel d’une vingtaine de pays
incluant la France à tripler les capacités le nucléaire dans le monde d’ici à
2050 afin d’obtenir la neutralité carbone à cet horizon.
Le Cérémé demande donc au
ministère de mettre son dossier en accord avec les nécessités ainsi reconnues,
et de s’engager plus nettement dans les axes suivants : remotoriser, prévoir
la prolongation à 70 ans de la majorité des réacteurs existants, lancer
un programme massif de construction d’EPR 2 sur la base d’une mise en service
de 1,5 réacteurs par an à partir de 2035 ou 2036.
Le Cérémé déplore, enfin,
le manque de fermeté et le manque d’engagement du dossier concernant la
fermeture du cycle du combustible, souhaitable à la fois au plan technique,
économique et environnemental.
Géothermie : Le
dossier ne témoigne pas d’un intérêt élevé pour les PAC géothermiques, ce qui
n’est pas cohérent avec les publications du ministère 7: 10 TWH en 2030 sont
trop éloignés du potentiel officiel de 100 TWH en 2050, qui représenterait près
de 10% de la demande en énergie finale.
Production de chaleur et
biomasse ; Le potentiel volontariste de chaleur
renouvelable affiché pour les échéances si proches de 2030 et 2035 en p. 55
pourrait manquer de réalisme. En effet, si l’on excepte les déchets, le
potentiel de biomasse accessible à ces échéances n’a pas encore été consolidé,
étant rappelé que nos forêts doivent être exploitées en privilégiant des
utilisations en bois d’oeuvre. Et il serait fâcheux pour notre empreinte
carbone de recourir à des importations.
samedi 23 décembre 2023
Le projet fou Ker'Oman commence à faire des vagues dans la presse nationale
"Participer à la création d'un port de pêche industriel au sultanat d'Oman, en importer des tonnes de produits de la mer par avion-cargo ou par bateau, et ainsi alimenter la criée de Lorient, dans le Morbihan… L'initiative de la société d'économie mixte (SEM) Keroman, détenue à près de 60 % par Lorient Agglomération et à 4 % par la ville de Lorient, commence à faire des vagues, à l'heure où le président Emmanuel Macron annonce vouloir consacrer 700 millions d'euros à la transition énergétique de la pêche française. "
Le Monde du 23 décembre 2023 dénonce à juste titre ce projet fou que PIEBËM ne cesse de combattre (cf. notre communiqué de presse du 28 octobre 23)
Mais ce que ne dit pas l'article du Monde, c'est que les écologistes ne sont pas les seuls à s'opposer à ce projet fou ! Les pêcheurs, très mal représentés par les Comités des Pêches qui les trahissent sont aussi vent debout et justement inquiets pour leur avenir. Et c'est à vrai dire tous les ceux qui s'intéressent à la mer et à son avenir qui doivent s'inquiéter et protester !
Et ce que l'article cache soigneusement, c'est que la pêche côtière traditionnelle, la plus respectueuse de la ressource et durable est menacée de disparition par le développement de l'éolien en mer, pourtant sans intérêt climatique, dangereux pour la sécurité d'alimentation, économiquement et socialement insoutenable et ravageur de nos littoraux et de leur biodiversité... C'est de 90 Saint-Nazaire-Guérande le long des côtes françaises dont une soixantaine le long des côtes bretonnes qu'il s'agit. La vie marine côtière et la pêche n' y survivront pas !
Un programme éolien que certains "écologistes" soutiennent ; mais enfin, Dieu se rit de ceux qui déplorent les conséquences de ce dont ils chérissent les causes
Car enfin le plan est bien celui-ci ; Remplacer les pêcheurs bretons que les zones industrielles éoliennes comme Bretagne Sud auront chassées de la mer par des pêcheurs d'Oman !
Merci de nous soutenir
https://piebiem.webnode.fr/piebiem/
https://www.facebook.com/groups/pebiem
NB : L'article du Monde met en cause, à juste titre, la représentativité des Comités des Pêches, qui représentent très mal les véritables intérêts des pêcheurs :
Olivier Le Nézet, président de la SEM Keroman : "L’homme est censé parler au nom des pêcheurs français, puisqu’il préside aussi le comité national des pêches et de l’aquaculture, le comité régional des pêches de Bretagne, ainsi que le comité départemental du Morbihan. Deux autres actionnaires, privés, sont présents à ses côtés : l’ancien vice-président de l’agglomération chargé de l’économie, Freddie Follezou, qui a démissionné de ses fonctions électives en janvier 2023, puis est entré au capital de la SAS Ker-Oman ; ainsi que Maurice Benoish, qui a présidé la SEM Keroman pendant vingt-deux ans. Tout comme Olivier Le Nézet, il n’a pas répondu aux sollicitations du Monde."
jeudi 14 décembre 2023
Le virage d’ENEL : moins d’énergies variables intermittentes, plus de nucléaire
Enel (Ente nazionale per l'energia elettrica) était, jusqu'à sa privatisation en 1999, la société nationale italienne d'électricité ; elle reste le principal producteur d'énergie électrique du pays. Elle est également devenue un groupe italien multiservice (électricité, eau, gaz), tout en étant un des poids lourds de la production électrique à l'échelle mondiale, avec 283,1 TWh d'électricité et 7,8 milliards de mètres cubes de gaz vendus en 2014. ( NB EDF : 431,7 TWh)
Et
ENEL effectue une manœuvre brutale dans le domaines des ENR !
Enel,
22 novembre 2033 : le géant italien Enel freine sa course aux énergies
renouvelables
https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-geant-italien-enel-freine-sa-course-aux-energies-renouvelables-231122#
Sous
l'égide de son nouveau PDG Flavio Cattaneo, le géant italien de l'énergie Enel
compte ralentir ses investissements dans les énergies renouvelables dans les
trois ans à venir, préférant se concentrer sur la rentabilité.
"Les investissements dans les énergies renouvelables ne seront retenus que s'ils créent de la valeur", a fait valoir M. Cattaneo lors de la présentation de son plan stratégique 2024-2026 à Milan. La rentabilité des investissements dans les énergies renouvelables "n'est pas celle attendue, mais plutôt inférieure aux attentes"
En matière
d'énergies renouvelables, les décisions d'investissement seront "plus
sélectives en se concentrant sur l'éolien terrestre, le solaire et les
batteries de stockage", selon le groupe. Ce virage amorcé par Enel
survient dans le sillage de décisions similaires prises par les géants
pétroliers Shell et BP qui sont revenus en partie sur des engagements pris en
matière de transition énergétique. –
NB : donc pas d'éolien offshore ?
"Maximiser
la rentabilité" - M. Cattaneo s'est également montré ouvert à un
rôle croissant du groupe dans le développement de l'énergie nucléaire de
nouvelle génération. "Nous exploitons des centrales nucléaires en
Espagne et en Slovaquie et avons des décennies d'expérience dans ce secteur.
S'il y a une entreprise prête à partir demain matin, c'est bien Enel",
a-t-il affirmé.
« En
matière d'énergies renouvelables, les décisions d'investissement seront
"plus sélectives en se concentrant sur l'éolien terrestre, le solaire et
les batteries de stockage", indique Enel.
Et
pourtant, au début de l’année
Enel ,
30 janvier 2023 : ENEL accélère dans les énergies renouvelables
« Malgré
une année marquée par des «conflits géopolitiques», Enel Green Power «poursuit
sa croissance avec l'objectif ambitieux d'atteindre 75 gigawatts de capacité
d'énergies renouvelables» d'ici 2025, a commenté Salvatore Bernabei, patron de
cette filiale d'Enel spécialisée dans les énergies renouvelables. »
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-italien-enel-accelere-dans-les-energies-renouvelables-20230130
mercredi 13 décembre 2023
Menaces sous-marines sur les éoliennes : "Toutes les infrastructures offshore sont des cibles",
Menaces sous-marines sur les éoliennes : "Toutes les infrastructures offshore sont des cibles", rappelle l'amiral Coldefy
Eh
oui, la production très décentralisée et donc très difficile à protéger efficacement qu’est l’éolien en mer
rend notre approvisionnement électrique très sensible à des intentions hostiles
Ancien
chef d'état-major adjoint des Armées, l'amiral Alain Coldefy a été à la tête de
la Revue de défense nationale et travaillé en tant que directeur de recherche à
l'Institut de relations internationales et stratégiques. Selon lui, les menaces
qui pèsent sur les installations en mer et notamment celles qui produisent de
l'énergie, ne sont pas suffisamment prises en compte aujourd'hui.
« Personnellement,
cela fait plus de 15 ans que j’alerte sur le sujet. Mais le temps du monde
politique, de ceux qui décident, est différent
Tout
le monde sait où sont posés les câbles sous-marins, sans protection, par
lesquels passent désormais toutes les communications et données
intercontinentales ou l’électricité générée au large »
Éoliennes en
mer : la menace sous-marine venue de Russie
« Le
sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le 16 septembre 2022 a soudain révélé
à l’Europe la vulnérabilité de ses infrastructures offshore. Les éoliennes
n’échappent pas à cette menace, selon une enquête des chaînes nationales
scandinaves »
« Le
GUGI (armée russe)Direction principale de la recherche en eaux profondes) a
également méthodiquement relevé les gigantesques champs d’éoliennes scandinaves
et britanniques
https://piebiem.webnode.fr/l/menaces-sous-marines-sur-les-eoliennes-toutes-les-infrastructures-offshore-sont-des-cibles/
mardi 12 décembre 2023
Les déboires de l'éolien offshore_Verbatim Finon_ Beeker
"La crise
actuelle de l'éolien offshore n'est pas celle d'une entrée dans la maturité,
comme certains la voient, mais d'abord une crise structurelle »
1)
La crise actuelle de l'éolien offshore n'est pas celle d'une entrée dans la
maturité, comme certains la voient, mais d'abord une crise structurelle »
1a)Le
temps des illusions disparues
« L'éolien
offshore a été perçu comme la solution miracle pour assurer de manière
décarbonée la sécurité d'approvisionnement électrique du continent d'ici dix
ans, notamment dans les pays qui rejettent l'option nucléaire, en se basant sur
des anticipations de baisses de coût spectaculaires. L'illusion des prix bas de
l'éolien offshore est un phénomène collectif qui s'est joué dans les
interactions entre les différents types d'acteurs »
« Les
pouvoirs publics, confiants dans les vertus indiscriminées de la concurrence,
ont accéléré la fréquence des appels d'offre et engendré une course à la
subvention zéro en se confortant de voir les prix demandés par les développeurs
baisser à chaque appel d'offres pour lancer rapidement le suivant. »
« Les
banquiers et fonds d'investissement ont prêté à des taux très bas, en se basant
sur les affichages de projets et les prix demandés, et non les réalisations
effectives. Les fonds, à la recherche de diversification de leurs
activités, cherchaient à prendre pied à n'importe quel prix dans un secteur
vert présenté comme extrêmement prometteur, en candidatant de façon agressive
tout en cherchant à écarter des concurrents ayant de moindres capacités
financières. »
« Ces
coûts si bas ne sont en fait que des anticipations sans références »
« Cette
illusion a été amplifiée par les ONG et l'International Renewable Agency
(IRENA), aux publications orientées et, il faut le dire, trop souvent dénuées
d'objectivité »
1b)Les
mirages des courbes d’apprentissage
« La
croyance dans des courbes d'apprentissage rapide semblables à celles du solaire
PV a conduit à la course en avant dans les sauts de taille et le gigantisme qui
ont grippé les chaines d’approvisionnement »
« La
croyance dans la possibilité d’apprentissages industriels rapides dans la
fabrication de turbines et autres (nacelles, mats, pales, fondations) lors de passage
à des tailles plus importantes relève du mirage »
2)
« Il s’agit de l’échec d’une politique volontariste de développement d’une
option technologique aux contraintes prononcées conçue dans un environnement
idéologique d’optimisme technologique et d’utopie verte »
« La
production de câbles pour relier les éoliennes entre elles et à la terre devra
être multipliée par 20 avant 2030 »
« La
disponibilité de navires de toutes tailles. Rien qu’en Allemagne, Richard
Lüken, directeur de l'Association de la construction navale (VSM), a évalué le
besoin à environ 1 000 navires pour atteindre l'objectif allemand de 30 GW
d'ici 2030. »
« La Cour des comptes européenne
constate dans son rapport de 2023 que la
durabilité sociale et environnementale du développement des énergies marines
renouvelables est loin d’être garantie »
Démantèlement
: « aucun encadrement juridique n’est
pour l’instant prévu pour ces
installations, au contraire des infrastructures pétrolières et gazières
en mer »
« On
peut affirmer que les objectifs très ambitieux d’installation d’éolien en mer
d’ici 2030 sont inatteignables. »
Selon
Standard & Poors, il y a une sous-offre de 20 à 50 % selon les maillons de
la supply chain qui devrait se prolonger sur les années à venir. Les
fabricants en difficulté viennent de fermer certaines de leurs usines et
réduire leur main d’œuvre de plusieurs centaines d’employés.
« La
stratégie chinoise ( surproduction éolienne) : « tout laisse à penser
que ce pays est en train de développer une filière complète avec la maîtrise de
tous les segments de la chaîne de valeur. Ce pays dispose non seulement d es
moyens technologiques mais aussi organisationnels de livrer des produits « sur
étagère », voire « clés en mains », qui auront été de fait normalisés. »
Verbatim :
Étienne Beeker, « Après le boom de
l’éolien offshore en Europe : quelles conditions pour un redémarrage ? », Notes
de l'Ifri, 23 octobre 2023
Etienne
Beeker, Dominique Finon : L’éolien offshore européen dans un trou d’air, https://www.telos-eu.com/fr/economie/leolien-offshore-europeen-dans-un-trou-dair.html
Dominique
Finon, Eolien en mer, Après son envol
spectaculaire, un « retour sur terre » difficile, Enerpresse, 11 decembre 2023
vendredi 8 décembre 2023
Relocaliser en décarbonant grâce à l'énergie nucléaire
w.fondapol.org/etud/relocaliser-en-decarbonant-grace-a-lenergie-nucleaire/
Remarquable article de Valérie Faudon de la SFEN ( janvier 2021) :
Extraits
Le nucléaire est en France un outil de souveraineté permettant de résister aux chocs énergétiques, un facteur de compétitivité-coût favorisant l’attractivité internationale du pays pour les industriels et un vecteur de compétences, terreau d’une possible réindustrialisation au cœur des territoires. Finalement, la filière nucléaire française est un opérateur clé de la décarbonation en France et présente des atouts certains, non seulement parce que l’empreinte carbone des produits et services est amenée à devenir un nouveau facteur de compétitivité mais aussi parce qu’elle permet à notre pays de se placer dans la course au carburant vert (l’hydrogène) et de se positionner dans les secteurs de demain gros consommateurs d’électricité, tels celui des data centers.
Avec son électricité
décarbonée nucléaire et renouvelable, la France dispose d’un avantage
compétitif exceptionnel pour produire de l’hydrogène bas carbone moins cher sur
son propre sol
Le nucléaire, en tant qu’énergie bas carbone et en tant que troisième secteur industriel français, est source d’avantages comparatifs clés sur lesquels le pays peut s’appuyer dans ses stratégies de relocalisation et de réindustrialisation.
1)Le nucléaire a permis de répondre au premier choc pétrolier
2)La France doit
se préparer à de nouveaux chocs énergétiques
3) Le socle
nucléaire français doit être sécurisé sur le long terme
Dans les années qui
viennent, la sécurité d’approvisionnement française pourra être assurée par la
rénovation et la prolongation des réacteurs nucléaires existants pour cinquante
ou soixante ans d’exploitation… Au-delà, à l’horizon 2040, la France peut
être confrontée à un important « effet-falaise » lié au calendrier historique
extrêmement rapide de construction des réacteurs dans les années 1980.
Face aux enjeux et dans le contexte d’incertitude actuel, il est nécessaire d’anticiper le renouvellement du parc nucléaire en préparant la mise en service de nouveaux moyens de production nucléaires dès le début de la décennie 2030. Ne pas prendre la décision de renouveler le parc nucléaire en temps et en heure peut exposer notre pays à des risques très importants. Ainsi, en Belgique, début octobre 2020, le nouveau gouvernement a confirmé, dans un accord de coalition avec le parti écologiste, la fermeture de ses centrales nucléaires pour 2025, alors qu’elles représentent plus de la moitié de l’électricité du pays. Le gestionnaire du réseau a souligné le risque que le pays ne puisse alors s’approvisionner chez ses voisins, comme la France ou l’Allemagne, qui n’auront pas nécessairement la capacité excédentaire disponible au moment elle en aura besoin. Alors que les seuls moyens de remplacement susceptibles d’être construits rapidement ne pourront être que des centrales à gaz, très émettrices de CO2, on voit que la fermeture du parc nucléaire représenterait une régression à la fois en matière de sécurité d’approvisionnement et en matière climatique.
4)Un facteur de compétitivité
La production et la distribution d’électricité sont, d’une manière générale, l’une des infrastructures clés d’une économie. C’est un facteur différenciant pour attirer les investisseurs étrangers : une étude de 2017, réalisée dans 81 pays, a ainsi montré que la disponibilité de l’électricité était le premier facteur en termes d’impact pour attirer les investisseurs, devant la liberté économique.
Les principaux clients : il s’agit des plus gros sites industriels français regroupant la quasi- totalité des électro-intensifs des secteurs historiques (sidérurgie, métaux non ferreux, chimie lourde, papier, automobile ou encore transport ferroviaire)
5)La France est internationalement reconnue pour la qualité de son électricité
Aujourd’hui, grâce à son parc nucléaire, son parc hydroélectrique et son réseau de transport d’électricité, la France bénéficie d’une excellente réputation internationale. Selon le Choiseul Energy Index : « En termes de qualité, de disponibilité et d’accès à l’électricité, la France arrive en tête du classement, ex æquo avec la Corée du Sud. Cela s’explique notamment en raison d’un parc nucléaire important. » Par qualité de la fourniture d’électricité, on entend en général deux facteurs : la continuité de l’alimentation électrique et la qualité de l’onde de tension (absence de perturbations sur la tension et la fréquence)
6) Les prix de
l’électricité industrielle en France sont parmi les plus bas
Malgré des progrès
très importants en termes d’efficacité énergétique, les industriels restent de
grands consommateurs d’électricité. Pour certains, la question du prix de
l’électricité comme facteur de production est même un point clé de leur
compétitivité, donc de leur décision d’investir, ou de rester en France.
Aujourd’hui, la France fait partie des pays d’Europe où le prix de
l’électricité industrielle est le plus bas, avec les pays scandinaves, la
Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie.
Ces industries se sont développées en s’appuyant sur le parc hydroélectrique et nucléaire, qui garantissait une électricité avec des prix à la fois prédictibles et bon marché…Ainsi, le site Aluminium Dunkerque, implanté historiquement par le groupe Pechiney dans les Hauts-de-France, sur le site même de la centrale nucléaire de Gravelines, n’a jamais fait l’objet d’une délocalisation, et il est aujourd’hui le plus grand producteur européen d’aluminium primaire
7) Un vecteur de compétences : Avec le nucléaire, la France dispose d’une filière de haute technologie encore complète
La filière nucléaire est la troisième filière
industrielle française, derrière l’aéronautique et l’automobile, avec plus de
3.000 entreprises, dont 63,8% de PME et 12,5% d’entreprises de taille
intermédiaire (ETI) ; elle représente 6,7% de l’emploi industriel en France
avec plus de 220.000 emplois (directs et indirects) : Les activités du
secteur nucléaire ont un effet d’entraînement important sur le reste de
l’économie : une étude récente estime que, d’ici à 2050, en Europe, chaque euro
issu des taxes payées par l’industrie nucléaire générera 2,50 euros de recettes
publiques
8) Un opérateur clé de la décarbonation
Grâce au nucléaire et
aux énergies renouvelables, la France dispose d’un mix décarboné à plus de 90%,
soit une des électricités les moins carbonées du monde. Les émissions moyennes
de CO2 en France sont inférieures à 50 g/kWh, bien en dessous de celles des
pays voisins (environ 400 g/kWh pour l’Allemagne et 260 g/kWh pour l’Italie,
par exemple) 54. Alors que la neutralité carbone devient un impératif pour les
entreprises, la France dispose, avec son électricité décarbonée, d’un nouveau
facteur d’attractivité essentiel.
Une étude de Deloitte
pour l’Uniden sur plusieurs secteurs
(acier, aluminium, ciment, papier, PVC, sucre et verre plat) montre que le
décrochage français de 1995 à 2015 dans ces industries s’est traduit non
seulement par une perte de 13.000 emplois, mais aussi par une augmentation de
50% de l’empreinte carbone associées à ces productions substituées. L’Uniden
parle d’un effet « double peine » et met en valeur que la localisation
industrielle est à la fois une donnée économique et environnementale : ces deux
dimensions ne sont plus autonomes. La même étude présente un scénario de
reconquête industrielle dans ces secteurs, avec la création de 9.600 emplois et
une baisse des émissions de 5 millions de tonnes de CO2 équivalent, avec une
contribution positive de toutes les filières.
9)Un atout pour le développement de l’industrie 4.0
La transformation numérique de l’industrie est reconnue comme l’un des leviers pour changer le modèle industriel et économique de nombreux secteurs. Dans l’industrie 4.0, les nouvelles technologies de l’information (robotique, impression 3D, big data…) permettront, selon Olivier Scalabre, directeur associé au bureau de Paris du Boston Consulting Group, le développement de « petites usines dites intelligentes, automatisées, capables d’une grande flexibilité dans la production et situées au plus près des clients ou consommateurs
10) Un avantage dans la course au nouveau carburant vert : l’hydrogène bas carbone
Aujourd’hui, de
nombreuses institutions estiment que l’hydrogène bas carbone pourrait jouer un
rôle important pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. À court
terme, il s’agira de décarboner l’hydrogène utilisé actuellement dans
l’industrie, produit à base d’énergies fossiles très émettrices de CO2.
Surtout, il pourra
être un vecteur de décarbonation pour d’autres usages existants, difficiles à
décarboner par l’électricité, comme le transport lourd (de manière très
complémentaire aux solutions électriques). À terme, certains voient le vecteur
hydrogène contribuer à des solutions de stockage intersaisonnier dans des mix
électriques comportant une part importante d’énergies renouvelables variable
Le fonctionnement en période d’excédent (prix bas de l’électricité) conduit à des facteurs de charge faibles pour les électrolyseurs et nécessite de déployer rapidement une très grande capacité d’électrolyseurs, au point de poser une question de faisabilité. Ce fonctionnement constitue donc un enjeu important pour l’aval de la chaîne qui doit trouver les solutions afin d’assurer la continuité de son approvisionnement en dehors des périodes de production (le stockage, par exemple).
La solution avec électricité en base permet d’atteindre des facteurs de charge significatifs pour les électrolyseurs (entre 3.000 et 6.000 heures/an). Elle permet ainsi de répartir les électrolyseurs près des lieux de consommation industrielle, Du fait de la disponibilité de l’électricité sur tout le territoire. Il est de cette façon possible d’économiser sur la chaîne logistique associée à l’hydrogène vaporeformé. Enfin, elle offre des possibilités de services systèmes (effacement) lors des périodes de tension.
mercredi 6 décembre 2023
L’éolien offshore le long des côtes françaises sera très peu français et beaucoup plus cher
Le gouvernement veut limiter la domination d'EDF dans l'éolien en mer ( Les Echos, 6 décembre 2023)
« Les prochains appels d'offres devraient permettre au gouvernement de limiter en puissance ou en nombre le cumul des projets gagnés par un seul candidat. C'est une demande récurrente des concurrents d'EDF. C'est aussi une exigence de la Commission de régulation de l'énergie, qui a pointé en début d'année la « concentration élevée du marché de l'éolien en mer en France » dans les mains d'EDF. Et le gouvernement a décidé d'y répondre favorablement."
Remarque : les 50 parcs le long de nos côtes dont trente le long des côtes bretonnes, le gouvernement fera tout pour qu'ils ne soient ni public, ni français. Cette privatisation sans précédent de notre mer côtière se fera au profit de consortiums étrangers à l'actionnariat non contrôlable. Ça pose quand même de gros problèmes économiques et de sécurité nationale !
« L'idée est de mettre en place plusieurs lots pour attribuer les 8 à 10 GW d'appels d'offres annoncés par Emmanuel Macron à l'horizon 2025 et de les découper afin qu'un même candidat ne les remporte pas tous »
Remarque : on fait un « gros lot » (c'est le cas de le dire) éventuellement sur plusieurs façades maritimes et ensuite on le redivise.. Comment d'ailleurs ? Autour d'une table entre amis ? On peut toujours compter sur la CRE pour faire simple et pour préserver les intérêts français… (cf. article joint)
Le même jour, la presse financière annonce : Iberdrola/Masdar (un gigantesque promoteur émirati) : Accord pour investissement de 15 Md€ dans l'éolien en mer et l'hydrogène. Les requins se préparent…
De son côté, Bruno Bensasson, en charge des ENR chez EDF réclame dans les Echos ( 6 decembre 2023) : "Parmi les conditions d'une exécution accélérée de l'éolien off shore, on doit citer des bonnes procédures d'autorisation mais aussi de bonnes enchères. … Une alternative aux subventions directes pourrait être de donner, dans les appels d'offres publics, une prime à la valeur ajoutée européenne. »
Il n'est pas sûr du tout que la Commission Européenne et l'Allemagne soient d'accord. Donc, on a compris ; l'éolien offshore le long des côtes françaises sera très peu français et beaucoup plus cher
https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/opinion-energie-mettons-les-encheres-au-service-du-climat-2039584