Intéressant article de l'Usine Nouvelle intitulé « La filière française de l'éolien en mer se met en ordre de bataille sur un marché semé d'embûches » . Il y est notamment fait mention dès le début de Bretagne Sud, de la pression chinoise et des difficultés de l'éolien offshore en général.
Extraits : « Philippe Thieffry, chef de mission du cluster breton d'entreprises de l'éolien offshore Ocean Power Bretagne, attend nerveusement l'annonce du lauréat de l'appel d'offres 5 (AO5). Le champ d'éoliennes en mer sera situé au sud de la Bretagne pour une puissance de 250 mégawatts (MW) et le promoteur élu sera déclaré en février. «Je suis inquiet», souffle le chef du réseau breton.... Car l'ancien ingénieur garde un souvenir encore amer de l'annonce du lauréat de l'appel d'offres précédent, fin mars 2023, pour un parc éolien de 1 000 MW dans la Manche. Les lauréats, EDF Renouvelables et son partenaire Maple Power, remportaient le projet AO4 en brandissant un prix historiquement bas : 45 euros le mégawattheure (MWh) »
«Un prix aussi bas est un choix risqué pour la filière, fustige Philippe Thieffry. Soit le promoteur jette purement et simplement l'éponge, soit on met en service coûte que coûte le parc en acceptant de choisir une partie de nos fournisseurs en Asie.» Ken Ilacqua, responsable des projets éoliens en mer du promoteur Océole, abonde : « Si on veut produire 100% des composants en Europe, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, des tarifs si bas après avoir vécu la vague d'inflation me semblent assez utopique.»
« Les pressions de l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement – provoquées par la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine – ont eu raison de la rentabilité des projets de parc d'éolien offshore. Le coût de l'électricité d'un projet de champ en mer américain subventionné est ainsi passé à 114 dollars (104 euros) par MWh en 2023, soit une augmentation nominale de près de 50% par rapport à son niveau de 2021, selon les calculs de Bloomberg . »
« Le prix bas de l'AO4 a d'autant plus étonné que la filière traverse une crise. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les abandons de projets de parc éoliens en mer s'accumulent. Au total, les promoteurs ont annulé 5,5 GW de contrats éoliens offshores outre-Atlantique en 2023, soit 25% de tous les contrats signés ou attribués dans le pays, d'après une étude de Bloomberg NEF. Dernier en date : le 3 janvier 2024, lorsque les promoteurs européens Equinor et BP ont annoncé avoir mis fin à leur accord de vente d'électricité à l'État de New York à partir de leur futur parc éolien offshore de 1 260 MW, Empire Wind 2 »
Tout ceci confirme largement les nombreux avertissements que nous émettons sur ce programme éolien offshore cf notre onglet technoéconomie. : accélérer dans l'éolien offshore aujourd'hui, c'est créer de la valeur et des emplois en Asie !
Ce programme éolien en mer d'intérêt climatique nul dans le contexte français, dangereux pour la sécurité d'alimentation électrique, économiquement insoutenable, avec des promesses fallacieuses d'emploi et de fortes dépendances étrangères et ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité doit être stoppé !
Eric SDartori, PIEBÏEM
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