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dimanche 16 juin 2013

Teva, furosémide, somnifère – Etrangeté médiatique et administrative

Dans l’affaire du remplacement d’un diurétique (Furosémide) par un somnifère – un accident rarissime- dans une installation du laboratoire Teva, géant des médicaments  génériques, il existe une vraie étrangeté médiatique et administrative.
L’Agence du médicament (ANSM)  n’a relevé « aucun dysfonctionnement dans l'usine de Sens ». Les media n’ont pas mis ce diagnostic en cause et ont rapporté de façon peu critique l’hypothèse d’un acte de malveillance mis en avant par la direction de l’usine.
Sur un site pharmaceutique, il y a une personne responsable légalement, administrativement, c’est le pharmacien responsable, mission lourde, difficile, stressante.
Or que dit le pharmacien responsable du site de Teva ? Ou plutôt, que disait-il, car il a démissionné. Dans un article du mardi 11 juin, Le Figaro a révélé que dans un courrier adressé en novembre 2011 au président du laboratoire, l'ancien pharmacien responsable indiquait  qu'il ne peut plus « accepter d'être associé aux pratiques de l'entreprise en matière de qualité qui sont insuffisantes au regard de la taille de celle-ci ». Le Figaro évoquait également un rapport d'expertise réalisé par le cabinet Capital Santé et remis à la direction de Teva début 2013. Ce document soulevait le problème d'un « malaise général » notamment dû à l'expansion rapide du groupe qui n'a pas été sans conséquence. Face à la surcharge de travail, des horaires à rallonge, les salariés souffrent de leurs conditions de travail. Résultats : les démissions représentaient 20% des départs de l'entreprise en 2011 et le taux d'absentéisme (16%) y est quatre fois élevé que la moyenne nationale dans le privé (3,84%).
Ce seraient donc bien le fonctionnement et le management de l’entreprise qui sont en cause. Et aussi, la pression intense à la baisse sur les prix des médicaments et la politique de génériques obligatoires, même si dans certains cas, les patients les supportent moins bien.
Si ces informations sont avérées, alors cela signifie qu’un pharmacien responsable peut dire au directeur d’usine que ses pratiques sont dangereuses, peut refuser de les approuver, peut même démissionner pour les dénoncer, et que l’agence du médicament l’(ANSM) et ses pharmaciens inspecteurs trouvent que c’est un fonctionnement normal !
Si j’avais envie d’être ironique, je dirai quel manque de confraternité ! Mais comme je suis en colère, je dirai  plutôt qu’a l’ANSM, malgré le troisième changement de nom, ces gens n’ont toujours pas compris et pas changé et que des comptes doivent être rendus.


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