Jusqu’au
huit juin, le Musée des Arts Décoratifs accueille une exposition intitulée « Les
secrets de la laque française, les vernis Martin ». En un temps, le
XVIIIème siècle, où Chine et Occident s’émerveillaient réciproquement, les
laques chinoises et japonaises atteignaient des prix faramineux et les quatre frères
Martin, installés au faubourg Saint Antoine, ont su développer un vernis qui
eut un immense succès (1710-1770 environ). Si la laque chinoise est obtenue à partir
de résines de latex, le vernis Martin était à base de copal, résine fossile
proche de l’ambre que l’on trouve en Afrique et en Inde. Enfin, semble-t-il, car
Guillaume Martin tenta d’obtenir un privilège (ancêtre du brevet) sur « un vernis de sa composition »,
composition qu’il se garde bien de décrire. C’est Watin dans l’Art de faire le
vernis qui souligne que la réputation « du fameux Martin » s’est établie sur ses
vernis blancs faits au copal, mais le recensement des matières premières
présentes dans les ateliers lors des inventaires rédigés après les décès des
Martin ne mentionne jamais de copal ; mais diverses gommes : « carabé
», « goutte », « sandaraque », « lacque ». (cf le catalogue ou le site internet
de l’exposition). Sans doute peut-on regretter qu’une analyse scientifique plus
récente ne précise le secret des frères Martin, qui leur permit, non seulement
d’imiter les laques orientales au point de tromper les connaisseurs de l’époque,
mais d’innover considérablement
L’exposition
réunit près de trois cents objets superbes, témoin de ce que les fécondations
croisées entre l’art et la science, entre l’Orient et l’Occident peuvent
apporter.
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