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lundi 2 novembre 2015

Réchauffement climatique, COP21, Verdier, la Chine

Merci à Stéphane Foucart
 
 Ce blog ne saurait se limiter au commentaire des articles de Stéphane Foucart dans sa chronique  Planète du Monde, le chroniqueur avec qui j’adore être en désaccord (seulement parfois, mais il est assez constamment intéressant). Mais, je ne peux pas y résister : merci ! pour la chronique Verdier contre Lorius (Le Monde, 26 octobre 2015), et ce pour plusieurs raisons ; parce qu’il commence par prendre la défense de Philippe Verdier, chef du service météo de France télévision, mis à pied et menacé de licenciement pour avoir écrit un livre climatosceptique ; parce qu’il prend la peine de réfuter certains de ses arguments et de montrer sans complaisance à quel point ils sont scientifiquement faux et ridicules ; parce qu’il parle de Claude Lorius, un grand monsieur discret d’une recherche climatique française plutôt brillante ( cf. mon article sur Mercator).
 
Liberté, liberté totale d’exposition, de discussion, d’appréciation
 Les fautes de Philippe Verdier relevées par Stéphane Foucart ; qualifier le Giec de scientifiques politisés qui gomment sciemment les incertitudes de leurs rapports est d’abord faux, ensuite mensonger. Les rapports complets sont impressionnants et exhaustifs, les discussions libres… et le document assez illisible pour les non spécialistes ; dans les documents de synthèse, les conclusions sont clairement exprimées et expliquées ; peut-être ne plaisent-elles pas à M. Verdier, moi, il m’arrive aussi que le fait que deux et deux font quatre ne me plaise pas, ça dépend du contexte. Un exemple, précis, également relevé par M. Foucart, éclaire sur certains points l’ignorance de M. Verdier : lorsqu’il affirme que « le protoxyde d’azote, qui ne représente que 6% des gaz à effet de serre générés par l’homme est presque 300 plus nocif que le CO2… Il est émis en grande quantité pour parfaire l’entretien des pelouses… Pourquoi n’a-t-on pas vu un protocole pour interdire le protoxyde d’azote ? ». Réponse a) le rapport du GIEC précise que le protoxyde d’azote ne représente que 6 % du potentiel de réchauffement et non des gaz émis, autrement dit le rapport de 300 par rapport au CO2 a été déjà pris en compte ; b) le protoxyde d’azote, à ma connaissance, n’est utilisé qu’en anesthésie (et encore, est-ce encore le cas ?) ; c) ce n’est pas le protoxyde d’azote qui est directement en cause, mais les engrais azotés dont il est un produit de décomposition. Ce n’est donc pas un protocole sur l’utilisation du pauvre NO qu’il faut, mais, éventuellement, si c’est pertinent du point de vue climatique, une réflexion sur l’emploi des engrais. Ce qui peut être un vrai problème, mais abordé par une voie singulièrement détournée….
Pour autant, M. Philippe Verdier a le droit de s’exprimer, sans autre sanction que celle éventuelle du ridicule. Pour une raison liée au sujet : n’a-t-il pas raison lorsqu’il met en cause l’action de véritables margoulins qui prospèrent sur le thème du réchauffement climatique ? La promotion et l’implantation des parcs éoliens, par exemple, s‘est-elle toujours faite dans la transparence et l’honnêteté ? La réponse est connue : non !
Pour une raison de principe aussi, qui me ramène à un de mes thèmes favoris. Pour le Positiviste que je m’efforce d’être, le GIEC est un exemple quasi-parfait de ce que Comte appelait le pouvoir spirituel dont le but est de régler l’opinion à partir de principes démontrables. Une des conditions de son fonctionnement est la liberté complète des pouvoirs spirituels et temporels, et la « Liberté, liberté totale d’exposition, de discussion, d’appréciation », slogan positiviste ; par conséquent, nulle sanction temporelle ne doit être appliquée à M. Verdier, même s’il a tort. Pour le dire autrement, il s’agit de savoir si la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique est une connaissance scientifique, ou une croyance. Si c’est une connaissance (ce qui est le cas), alors elle n’a aucun besoin d’un bras séculier pour la défendre – c’est même contre-productif ; si c’est une croyance, alors là, ce n’est pas la première fois qu’une croyance aurait besoin d’une Inquisition pour s’imposer. Pour terminer sur ce sujet, une autre citation du grand Auguste  (Comte, évidemment), parmi mes préférées : «  Les opinions non démontrables et les autorités non discutables s’appuient mutuellement ». Et quant à l’attitude de la direction de France Télévision selon laquelle la position  de présentateur de M. Verdier  engage l’entreprise sur ce qu’il écrit dans un livre, alors là, il va y a avoir du travail ! Mme Ernotte commence décidément assez mal son mandat.
 
Plus d’accroissement sans limites : un prix Nobel de la paix pour le peuple Chinois
 Au fond le réchauffement climatique n’est qu’un exemple des problèmes qu’aura maintenant l’Humanité à résoudre - un problème d’ailleurs que les Positivistes avaient déjà entrevu.  Auguste Comte avait déjà indiqué que pour l’Humanité, « le prochain grand problème à résoudre serait qu’un accroissement continu n’est pas forcément, et, dans le cas de l’humanité, ne peut pas être un accroissement sans limites :  Il est évident que les dimensions propres de notre planète assignent d’insurmontables limites générales à l’extension ultérieure de la population humaine, ce qui doit être pris en grave considération dans le système positif des spéculations politiques »  (Système de Politique Positive).
Et les disciples d’Auguste Comte ont pris très au sérieux cette réflexion, en particulier Pierre Laffitte, dans sa théorie du gouvernement, et ceci les a conduit à la conception de bien communs de l’Humanité que sont par exemple, certaines ressources rares, ou les forêts, ou le climat. La nécessité d’une action internationale pour  préserver ces bien communs de l’Humanité est  bien présent  chez les Positivistes dès les années 1880 : Pierre Laffitte :  «  on verra s’établir des opérations planétaires par l’intervention des divers gouvernements comme pour la conservation des forêts , par exemple, et de certains gisements inorganiques. Ces opérations cesseront d’être, dans une certaine mesure, non seulement individuelles, mais aussi nationales, pour devenir pleinement planétaires ; enfin, à mesure que la météorologie prendra le caractère de généralité que j’ai indiqué dans le système de philosophie troisième, elle donnera lieu à des opérations de précision et de renseignement, mais aussi à des actes directement positifs ».
Reste que la survie de l’Humanité exigera non seulement un accord global sur le réchauffement climatique, mais aussi un accord sur la limitation totale de la population, diont l’accroissement est la première cause du réchauffement climatique. Et pour cela, pour la lutte contre le réchauffement climatique, et bien plus encore, un Prix Nobel de la paix devrait déjà être accordé au Peuple Chinois pour la politique de l’enfant unique, politique trop brutale sans doute, imposée dans des cruautés, des souffrances et des malheurs inouïs, parfois criminelle dans sa violence. Mais si la Chine n’avait pas drastiquement limitée la croissance de sa population dans la phase très délicate de transition démographique, où en serions-nous ? Oui, un Prix Nobel de la paix pour le peuple chinois ne serait pas immérité.
 

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