Le corporatisme judiciaire de l’affaire Calas
à l’affaire Sauvage
Lors
d’un précédent blog, à propos d’une critique d’une décision sur les cordons ombilicaux,
j’ai évoqué la qualité douteuse de la justice rendue en France, le droit que les juges s’accordent de ne pas
respecter les lois, en l’occurrence de bioéthique, leur refus d’être mis en cause
et de rendre des comptes au peuple français, au nom duquel pourtant la justice
est censément rendue. Et ceci, au nom bien sûr de l’indépendance de la justice,
en réalité d’un corporatisme qui devient insupportable et tyrannique. Je me sens
d’ailleurs de moins en moins seul dans cette exaspération, puisqu‘au moins les
deux derniers présidents de la République ont tenu des propos très critiques
sur la magistrature.
Rappelons
tout de même que c’est contre le corporatisme judicaire, et non contre le
pouvoir royal, que Voltaire a protesté lors de l’affaire Calas et lors de
celle du Chevalier de la Barre, (contre les bœufs tigres) … Et que nous
sommes dans un pays ou récemment encore un certain nombre de magistrats n’ont
pas admis que le juge et le procureur qui ont si gravement failli dans l’affaire
d’Outreau aient dû s’expliquer devant la Représentation Nationale –et qu’en
définitive le tragique juge Burgaud ait subi la plus légère sanction de la part
de ses collègues.
De
même lors de la récente affaire Jacqueline Sauvage, où l’opinion publique n’a
pas admis le très sévère jugement rendu
en son nom (dix ans de prison) contre cette femme martyre…et les magistrats n’ont
pas admis la grâce partielle accordé par le Président François Hollande en
janvier 2016, et par deux fois, refusé la mise en
liberté conditionnelle qu’elle aurait dû normalement entraîner, maintenant Mme
Sauvage en prison pendant encore un an, jusqu’à ce que M. Hollande décide d’une
grâce totale et impose sa mise en liberté, après la Noêl 2016 ! Et encore,
certains de leurs représentants ont-ils protesté et multiplié les tribunes dénonçant
cette décision qui constituerait selon eux une atteinte à l’indépendance de la
justice.
Eh
bien je dis que les magistrats qui, au nom de peuple français, ont, contre la
volonté claire du Président de la République, représentant le plus légitime du
peuple français, maintenu Jacqueline Sauvage en prison, je fis, au nom du soixante
millionième que je représente que je suis pas satisfait de leur justice, que je
les méprise, et que je souhaite qu’ils soient sanctionnés.
Démocratie et justice : le corporatisme
judiciaire comme tyrannie
Allons
plus loin ; il est parfaitement licite qu’en démocratie, le pouvoir politique
donne, de façon totalement publique, des instructions aux juges, de manière
générale ou même dans des affaires particulières, quitte à ce qu’il en soit
comptable devant les électeurs.
Ainsi,
dans l’affaire d’Outreau, lorsque même les policiers chargés de l’enquête ont
compris qu’ils se sont fait tromper par des accusations de plus en plus invraisemblables
des coupables, qu’ils l’ont dit et que le juge a maintenu des innocents en prison
dans des circonstances terribles et avec les conséquences les plus graves pour
leurs enfants, je dis qu’il aurait été normal que le pouvoir politique puisse donner théoriquement
et pratiquement l’ordre de libérer les détenus faussement impliqués- rappelons
que la détention préventive doit être l’exception au cas où un prévenu risque
réellement de fuir la justice ou de la fausser.
Dans
l’affaire Jacqueline Sauvage, il serait parfaitement licite que le pouvoir
politique ait, en théorie et en pratique, le droit d’imposer la mise en liberté
immédiate de Mme Sauvage, en expliquant qu’il ne s’agît pas d’une amnistie
donnée à ce qui reste un meurtre, même accompagné des circonstances atténuantes
les plus fortes, mais d’affirmer que le jugement rendu et la sévérité de la sanction
sont en contradiction avec la volonté
politique et du peuple français et combien justifiée de lutter contre les
violences conjugales, et que celles-ci doivent prévaloir.
Autre
exemple : un certain nombre d’associations, tels le Collectif contre l’Islamophobie
en France mènent de façon évidente des campagnes qu’il faut bien appeler d’intimidation
judiciaire ; ils se moquent des intentions réelles ou de la véracité des propos
tenus ou des écrits, et même de leur chances de gagner leurs procès. Non, leur
but est véritablement d’harcèlement et d’intimidation de façon à réduire au
silence tous ceux qui défendent des idées contraires aux leurs ; car même
s’ils n’obtiennent pas condamnation, ils obligent leurs adversaires à consacrer
du temps et des moyens non négligeables à défendre leur liberté d’expression.
cf récemment « le procès honteux fait à George Bensoussan, Marianne 20
janvier 2017)).
Eh
bien, les magistrats français qui jugent ces plaintes recevables, les procureurs
qui font mécaniquement leur métier de procureurs, en digne successeurs du grand
Mornet, et requièrent des peines se font
tout simplement les complice de ces tentatives d’intimidation. Et intimidation
est encore un euphémisme, car dans un certain nombre de cas (les éditeurs de
Salman Rushdie, Charlie Hebdo), l’intimidation judiciaire s’est terminée par l’assassinat !
Là aussi, les magistrats qui se font complices de ces intimidations de varient
pouvoir être sanctionnés.
Et
je dis que dans ces cas là, le pouvoir politique devrait légitimement pouvoir,
en théorie comme en pratique, imposer le rejet de ses plaintes au nom de la
défense de la liberté d’expression.
Restaurer la légitimité de la justice
Qu’on me comprenne bien. Il ne m’a pas échappé que tous les régimes totalitaires ont supprimé
l’indépendance de la justice- ce qui fait d’ailleurs que l’argument peut se
retourner : l’indépendance de la justice est donc une bien faible garantie contre le totalitarisme puisqu’on la
supprime si facilement ! Si l’on veut avoir une idée des vraies valeurs
humaines et morales qui protègent contre le totalitarisme, relire Soljenitsyne
et Zinoviev !
Mais
dans une démocratie, l’indépendance de la justice ne saurait servie de
protection à tous les abus judiciaires, ni au corporatisme le plus absolu et au
refus de rendre des comptes sur l’administration de la justice et la légitimité
final et celle du peuple et de ses représentants démocratiquement élus.
Le
mécontentement, l’écœurement voire le
mépris des Français envers la justice devient problématique et est entretenu
par un corporatisme judiciaire sans limites.
Deux
pistes pour que la justice retrouve la légitimité nécessaire qu’elle doit
avoir. 1) que Le Conseil Supérieur de la Magistrature ne soient pas composés de
magistrat mais de représentants désignés par l’Assemblée Nationale, le Sénat et
la Présidence de la République pour un mandat donné, de façon à ce que les juges
ne soient pas jugés par leurs pairs exclusivement 2) A défaut, ou peut-être en sus, que comme aux
USA ou en Suisse, les juges soient élus.(cf
le blog d Aurane Reihanian sur Huffington Post)
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