Taxer l’immobilier-
ISF, impôt sur le patrimoine et loyers fictifs
Dans un premier
blog consacré à ce sujet je m’inquiétais de la mauvaise qualité des émission politiques,
type la Grande Emission, qui ne permettent pas un vrai débat mais l’opposition
de vérités alternatives, et qui par mépris, insuffisance ou manque de travail
des journalistes ne permettent pas de mettre en évidence les immenses failles d’une
Marine Le Pen bien rompue à l’exercice médiatique.
Je souhaiterais
ici mentionner un autre sujet d’inquiétude qui est, me semble-t-il que des
candidats comme Macron ou Hamon n’ont pas tiré les conséquences d’autres
élections inquiétantes, qui est que l’écrasement
des classes moyennes produit des monstres politiques.
Ainsi, nous
avons entendu Hamon dire qu’il allait financer son revenu universel par une
fiscalité sur le patrimoine ; et Macron expliquer que, pour le salut de l’économie
française, il fallait supprimer l’ISF sur les actions pour en faire un impôt
portant uniquement sur la « rente
immobilière » – ce qui sous-tend son aggravation pour les propriétaires immobiliers.
Ce ne devrait d’ailleurs pas être une surprise, car Macron s’était déjà déclaré
intéressé par une invention diabolique de Bercy, celle d’un impôt taxant la
propriété immobilière sur des revenus fictifs qu’elle pourrait générer ;
ainsi, si vous êtres propriétaires habitant, vous serez imposé sur les loyers
que vous pourriez toucher de la location de votre habitation, au motif que l’Etat
n’a pas à favoriser la propriété par rapport à la location et que c’est un
choix de vie individuel. Le genre de monstruosités qu‘on envoie comme ballon
d’essai, et qui finit toujours par ressortir.
On comprend bien
la logique derrière cela ; pour augmenter les impôts, on ne peut plus
taxer la grande fortune et son patrimoine très mobile qui s’enfuit si
facilement ; non il faut taxer le patrimoine qui ne peut pas fuir, celui
des classes moyennes. Donc, les classes moyennes et leur aspiration à la propriété
qui n’est pas, comme même l’avait compris Proudhon le vol, mais une des meilleurs
garanties de liberté !
Et, effet, pour Macron qui rêve de salariés ultra mobiles
et précarisés, et pour Hamon qui surjoue l’animosité contre les propriétaires en
pensant que ça fait de gauche ( au fait, n’est-il pas propriétaire lui-même ?),
la taxation de l‘immobilier apparaît comme une bonne recette.
Mais c’est aller
contre les désirs de beaucoup de Français et c’est surtout oublier cette leçon
politique très simple : l’écrasement
des classes moyennes produit des monstres politiques. Qu’ils se méfient :
les scores de Marine Le Pen au deuxième
tour augmentent dangereusement. Macron par exemple serait sans doute un adversaire
très à sa portée : le souvenir de la li travail et encore quelques
déclarations comme « Il n’y a pas une culture française, il y a une
culture en France et elle est diverse.
» et il se fera exploser.
Il y a pourtant besoin d’une forte politique d’investissement immobilier
Alors que tant
de nos compatriotes sont mal ou pas du tout logés, que le droit au logement est
une aimable plaisanterie, il y a un immense
besoin d’encourager l’investissement immobilier. Ainsi, la différence entre
les dépenses immobilières (emprunt ou location) contraintes des ménages en France
et en Allemagne ont été longtemps signalées par les économistes comme un
facteur très important et négatif pour l’économie française aux
conséquences graves et multiples : moins de croissance et de marge pour les autres dépenses,
pression sur les salaires nominaux, éloignement des salariés de leur lieu de
travail, augmentation des prix des loyers pour les entreprises…
Et il a aussi une
incidence forte sur le chômage : selon une étude de Pôle Emploi de 2016, les difficultés d'accès au lieu de travail - et donc un trop grand
éloignement du logement par rapport au site d'emploi - constituent un problème
de recrutement dans 24% des cas ! Et aussi le prix des logements ou des
locations celui des transactions immobilières en cas de déménagement.
Le mal logement
résulte aussi du fait que les logements sociaux restent occupés par des
salariés des classes moyennes qui ne parviennent plus à se loger de manière
acceptable dans le parc privé.
Taxer et
décourager la construction et l’investissement immobilier, décourager la
propriété immobilière constitue non seulement un danger politique extrême, mais
aussi une absurdité politique… d’autant que les emplois concernés sont largement
locaux…
Donc ni Macron, ni Hamon !
Alors qui , Un Fillon bien affaibli qui sera dans
l’incapacité- tant mieux ! – de réaliser son programme ultra libéral ?
Bayrou ?
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