Viv(r)e la recherche se propose de rassembler des témoignages, réflexions et propositions sur la recherche, le développement, l'innovation et la culture



Rechercher dans ce blog

mardi 21 février 2017

Perplexités politiques et présidentielles : 2) dangers imminents : l’écrasement des classes moyennes fait naître des monstres politiques.

Taxer l’immobilier- ISF, impôt sur le patrimoine et loyers fictifs

Dans un premier blog consacré à ce sujet je m’inquiétais de la mauvaise qualité des émission politiques, type la Grande Emission, qui ne permettent pas un vrai débat mais l’opposition de vérités alternatives, et qui par mépris, insuffisance ou manque de travail des journalistes ne permettent pas de mettre en évidence les immenses failles d’une Marine Le Pen bien rompue à l’exercice médiatique.
Je souhaiterais ici mentionner un autre sujet d’inquiétude qui est, me semble-t-il que des candidats comme Macron ou Hamon n’ont pas tiré les conséquences d’autres élections inquiétantes, qui est que l’écrasement des classes moyennes produit des monstres politiques.

Ainsi, nous avons entendu Hamon dire qu’il allait financer son revenu universel par une fiscalité sur le patrimoine ; et Macron expliquer que, pour le salut de l’économie française, il fallait supprimer l’ISF sur les actions pour en faire un impôt portant uniquement  sur la « rente immobilière » – ce qui sous-tend son aggravation pour les propriétaires immobiliers. Ce ne devrait d’ailleurs pas être une surprise, car Macron s’était déjà déclaré intéressé par une invention diabolique de Bercy, celle d’un impôt taxant la propriété immobilière sur des revenus fictifs qu’elle pourrait générer ; ainsi, si vous êtres propriétaires habitant, vous serez imposé sur les loyers que vous pourriez toucher de la location de votre habitation, au motif que l’Etat n’a pas à favoriser la propriété par rapport à la location et que c’est un choix de vie individuel. Le genre de monstruosités qu‘on envoie comme ballon d’essai, et qui finit toujours par ressortir.

On comprend bien la logique derrière cela ; pour augmenter les impôts, on ne peut plus taxer la grande fortune et son patrimoine très mobile qui s’enfuit si facilement ; non il faut taxer le patrimoine qui ne peut pas fuir, celui des classes moyennes. Donc, les classes moyennes et leur aspiration à la propriété qui n’est pas, comme même l’avait compris Proudhon le vol, mais une des meilleurs garanties de liberté !

Et, effet,  pour Macron qui rêve de salariés ultra mobiles et précarisés, et pour Hamon qui surjoue l’animosité contre les propriétaires en pensant que ça fait de gauche ( au fait, n’est-il pas propriétaire lui-même ?), la taxation de l‘immobilier apparaît comme une bonne recette.  

Mais c’est aller contre les désirs de beaucoup de Français et c’est surtout oublier cette leçon politique très simple : l’écrasement des classes moyennes produit des monstres politiques. Qu’ils se méfient : les scores de Marine Le Pen au deuxième tour augmentent dangereusement. Macron par exemple serait sans doute un adversaire très à sa portée : le souvenir de la li travail et encore quelques déclarations comme « Il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse. » et il se fera exploser.

Il y a pourtant besoin d’une forte politique d’investissement immobilier

Alors que tant de nos compatriotes sont mal ou pas du tout logés, que le droit au logement est une aimable plaisanterie, il y a un immense besoin d’encourager l’investissement immobilier. Ainsi, la différence entre les dépenses immobilières (emprunt ou location) contraintes des ménages en France et en Allemagne ont été longtemps signalées par les économistes comme un facteur très important et négatif pour l’économie française aux conséquences graves et multiples :  moins de croissance et de marge pour les autres dépenses, pression sur les salaires nominaux, éloignement des salariés de leur lieu de travail, augmentation des prix des loyers pour les entreprises…

Et il a aussi une incidence forte sur le chômage : selon une étude de Pôle Emploi de 2016, les difficultés d'accès au lieu de travail - et donc un trop grand éloignement du logement par rapport au site d'emploi - constituent un problème de recrutement dans 24% des cas ! Et aussi le prix des logements ou des locations celui des transactions immobilières en cas de déménagement.
Le mal logement résulte aussi du fait que les logements sociaux restent occupés par des salariés des classes moyennes qui ne parviennent plus à se loger de manière acceptable dans le parc privé.

Taxer et décourager la construction et l’investissement immobilier, décourager la propriété immobilière constitue non seulement un danger politique extrême, mais aussi une absurdité politique… d’autant que les emplois concernés sont largement locaux…

Donc ni Macron, ni Hamon !
Alors qui , Un Fillon bien affaibli qui sera dans l’incapacité- tant mieux ! – de réaliser son programme ultra libéral ?

Bayrou ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.