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samedi 21 décembre 2019

Le nucléaire est la plus sûre des énergies (2) Accidents nucléaires : Il faut savoir ne pas évacuer !


Le nucléaire est la plus sûre des énergies

Dans le blog précédent, je reprenais le bilan de Tchernobyl et expliquai les données publiées sur Statitisca : Mortality rate worldwide in 2018, by energy source (in deaths per thousand terawatt hour) (https://www.statista.com/statistics/494425/death-rate-worldwide-by-energy-source/) montrant que le nucléaire est de loin la plus sûre des énergies. Pour mémoire :

La mortalité due à l'électricité nucléaire est de 90 décès par billion (= mille milliards) de kWh
100 000 pour le charbon (toujours par billion de KWH.),
36 000 pour le pétrole,
4.000 pour le gaz naturel,
1 400 pour l'hydroélectricité,
440 décès pour le solaire photovoltaïque
150 décès pour l'éolien




A Fukushima, l’évacuation a plus tué que les radiations.

Dans un autre précédent, https://vivrelarecherche.blogspot.com/2019/11/tchernobyl-et-fukushima-quand-les-fake.html, je rappelais qu’à Fukushima : ce n‘est pas l’accident nucléaire, c’est l’évacuation qui a tué ! (après bien sûr le tsunami. 

Tsunami :  18 079 morts, Evacuation : 1,600 morts, Accident nucléaire : 2 morts par épuisement, non radiation).

Ce qui est assez logique : pour l'UNSCEAR (Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants), les doses reçues par la population étaient  trop faibles pour entraîner un risque significatif de cancer ou un impact sanitaire quelconque, y compris pour les populations non évacuées qui n'auront été exposées qu'à quelques milli-sieverts.
Or, la grande majorité de ces évacuations étaient inutile. J’ai rappelé dans ce blog précédent la résistance remarquable du maire de Soma, qui a refusé toute évacuation « Mais nous ne nous rendions pas compte que nous serions assaillis par un deuxième « démon » Ce démon était l'anxiété causée par la peur des radiations. Alors que la catastrophe nucléaire s'intensifiait sans relâche, les reportages frénétiques qui ont duré toute la journée ont suscité la terreur » et ainsi sauvé la vie de nombre de ses administrés.
Même à Tchernobyl, l’évacuation a plus tué et plus créé de morbidité que les radiations.

Les Anglais en tirent la leçon : l’évacuation peut tuer plus que la catastrophe

C’est la leçon retenue par une équipe de chercheurs  anglais, qui s’interroge sur ce qu’il faudrait faire en cas d’accident nucléaire majeur à Hinkley Point . Traduction

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0957582017300782 (J-value assessment of relocation measures following the nuclear power plant accidents at Chernobyl and Fukushima Daiichi)

« Les habitants à proximité de la centrale nucléaire de Hinkley Point feraient  mieux de rester sur place que d’évacuer vers Bristol en cas de catastrophe nucléaire.  Evacuer à Bristol leur enlèverait statistiquement plusieurs mois d’espérance de vie, alors que rester sur place dans le cas d’une catastrophe de type Fukushima n’aurait aucune conséquence.
C'est la conclusion d'une recherche menée par un professeur de l'Université de Bristol, qui remet en question la politique d'évacuation de dizaines de milliers de résidents après une catastrophe dans une centrale nucléaire..
Les chercheurs ont étudié les résultats à long terme pour les dizaines de milliers de personnes évacuées à la suite des catastrophes de Tchernobyl en Ukraine, et la catastrophe plus récente de Fukushima Daiichi, à la suite du tsunami au Japon en 2011. Et ils ont conclu que si les radiations auxquelles ils pourraient être exposés s'ils restaient sur place ne pourraient que réduire de quelques mois leur espérance de vie, il ne fallait pas entreprendre un vaste programme d'évacuation de masse. (Ce calcul statistique peut sembler un peu raide, mais il compare deux situations, avec et sans évacuation, et l'article propose aussi un seuil d'irradiation pour lequel l'évacuation est justifiée, mais c'est un peu plus complexe- moins de 555 kBq /mne justifient surement pas une évacuation).



Les chercheurs, dirigés par Philip Thomas, professeur de gestion des risques à l'Université de Bristol, ont déclaré que les risques devraient être pesées contre le risque accru de problèmes de santé de simplement de respirer dans la pollution «régulière» dans une grande ville.

Leurs résultats suggèrent maintenant aux gouvernements nationaux que peu de gens, le cas échéant, devraient être invités à quitter leurs maisons après un grave accident nucléaire.  L'équipe du professeur Thomas a utilisé le « Jugement » ou la « valeur J » pour équilibrer le coût d'une mesure de sécurité par rapport à l'augmentation de l'espérance de vie qu'elle atteint. Cette « valeur J » est une nouvelle méthode mise au point par le professeur Thomas qui évalue le montant à dépenser pour protéger la vie humaine et l'environnement.
La recherche a conclu qu'à Fukushima, où 111 000 personnes ont été déplacées, il était « difficile de justifier  la relocalisation de toute personne qui vivait à proximité. Quatre ans et demi après l'accident de mars 2011, 85 000 personnes ne sont toujours pas rentrées chez elles.

La relocalisation massive est coûteuse et perturbatrice », a déclaré le professeur Thomas, du département de génie civil de l'université. Et le véritable danger est que ces mesures d’évacuation et de relocalisation sont en train de devenir  le choix politique principal après un grand accident nucléaire. Cela ne devrait absolument pas être le cas. L'assainissement devrait être le mot d'ordre du décideur, et non la relocalisation

Le professeur Thomas a déclaré que ses recherches ont montré que seulement quelques milliers de personnes auraient dû être évacuées de Tchernobyl, ceux qui risquaient en restant de perdre plus de  neuf mois d'espérance de vie  Quant à Fukushima ( comme discuté plus haut), l’évacuation a été tout simplement largement injustifiée

Les résultats de la méthode de la « valeur J » ont été mis à l'épreuve dans une série de tests de modèles informatiques effectués par d'autres universités. Les mathématiciens de l'Université de Manchester ont effectué une simulation informatique de centaines d'accidents possibles de grands réacteurs nucléaires à travers le monde. Ils ont trouvé que l’évacuation n'est pas une politique raisonnable dans aucun des scénarios qu'ils ont examinés.

Des spécialistes de l'énergie à l'Open University utilisant le logiciel de Public Health England ont étudié les effets probables sur le public d'un grave accident sur un réacteur nucléaire fictif situé sur South Downs en Angleterre. Même après avoir appliqué un principe de retour de sécurité assez strict, ils ont constaté que le nombre prévu de personnes devant être relogées de façon permanente n'était que de 620.

Des dizaines de milliers de personnes vivent à quelques kilomètres de Hinkley Point, principalement à Bridgwater et jusqu'à la côte du Somerset vers Bristol. Ce que montrent ces recherches c’est que les personnes qui vivent mêmes à quelques miles d’une  centrale nucléaire en cas d’accident majeur ne doivent pas être systématiquement évacuées. La probabilité statistique des effets éventuellement négatifs de rester sur place doit être pesée par rapport à d'autres facteurs qui déterminent l'espérance de vie. Les calculs d’espérancence de vie potentiellement perdues permettent une approximation  corrcet de la décision d’évacuation

Maintenant pourquoi Bristol ? Parce que c’est près de Hinkley Point et que la moitié des gens qui y vivent souffrent de problèmes de santé dus à la pollution atmosphérique. À titre de comparaison, le Londonien moyen perd quatre mois et demi en raison de la  pollution de l'air, tandis que le résident moyen de Manchester vit 3,3 ans de moins que son homologue à Harrow, au nord de Londres…  les garçons nés à Blackpool perdent en moyenne 8,6 ans de vie par rapport à ceux nés dans le quartier londonien de Kensington et Chelsea. »

Ces effets sont très très supérieurs à ceux qu’entraineraient une exposition radioactive faible, comme ce fut le cas pour la quasi-totalité des évacués de Fukushima !!! D’où le titre de l’article ; en cas d’accident de type Fukushima à Hinkley Point , ne surtout pas évacuer vers la plus proche grande ville, Bristol !

Marchands de peur, créateurs de paniques, donneurs de mort ( Greenpeace et les écolos bigots)

Rappelons le bilan ;  Tsunami :  18 079 morts, Evacuation : 1,600 mort, Accident nucléaire : 2 morts. L’évacuation de Fukushima a été une décision catastrophique qui a coûté la vie à des milliers de personnes fragiles ( sans compter les dépressions) qui n(auraient subi aucun dommage si elles (‘avaient pas été évacuées.

Conclusion de l’étude : L’évacuation était injustifiée pour 75% des 335,000 évacués de Tchernobyl ; L’évacuation était injustifiée et injustifiable pour la totalité des 160.000 évacués de Fukushima

Les autorités de tous pays doivent en être maintenant conscientes. En cas de catastrophe nucléaire, l’évacuation ne doit être décidée qu’en cas de danger d’irradiation relativement élevé. Et la première chose à faire c’est d’écouter et de faire confiance aux autorités qui disposent de ces données, plutôt qu’aux marchands de peur qui sont aussi des donneurs de mort.

(NB : A noter que la question de l’évacuation et de son coût humain largement sous estimé par rapport à d’autres mesures se pose aussi dans le cas de catastrophes non nucléaires, tel le cyclone Katrina à la Nouvelle  Orléans)

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