Conférence
de presse hallucinante de Borne et Brottes, jeudi 11 juin 20 : Le black
out approche
Soit la ministre de quoi au fait, de « la
transition écologique et solidaire » ( en passant, c’est quand même un peu
fort de café qu’il n’y ait pas de ministre de l’énergie compte tenu de
l’importance multiforme de l’énergie, essentielle à toutes les autres
activités, et il n’y a même pas le mot énergétique dans on ministère et
François Brottes, le président du Réseau de Transport Electrique ont tenu
conférence de presse commune !
C’est qu’à force de faire n’importe quoi, les deux
zouaves commencent à vraiment s’inquiéter d’un risque de blackout, c’est-à-dire
d’effondrement du réseau dont ils devront porter la responsabilité politique.
Un black out, c’est je rappelle l’électricité sur toute une région ou un pays, qui pouf,
disparait : les transport en commun
s’arrêtent, comme ça, en plein tunnel, plus d’ascenseurs, plus de codes, plus
de lumière, plus de respirateurs, plus d’hôpitaux ( oui, normalement un groupe
de secours est censé fonctionner, en théorie ; dans la pratique, les
chirurgiens tentent de finir leur intervention à la lueur de leurs portables,
comme c’est arrivé en Australie du Sud) plus de wi-fi,…
Et le black out en France arrive. Le risque, on le
connait depuis longtemps, et c’est pas une découverte. Mais la crise du Covid
est passé par là et a encore aggravé la situation.
Le
quasi black out du Covid : les dénégations de François Brottes
Le
23 avril 2020, en plein crise COVID, la France a échappé de justesse à un black out avec une fréquence
descendue à 49, 8801 Hz à 10 heures et
10 secondes ! En cause, exactement ce qui était annoncé, la priorité sur le
réseau des ENR et leur brusque variation.
Commentaire désinvolte du très politique président du
réseau, François Brottes : c’est « une sorte de nouveau sport » consistant à «
éviter les surtensions » en raison du risque d'écroulement"…."Cette
situation a amené quelques surprises car on n'avait jamais connu une telle
profondeur".
Le mot black out n’a pas été prononcé, mais c’est bien ce
qui a failli se passer, en plein Covid ! Avec les hôpitaux fonctionnant à
plus que flux tendu !
Et
c‘était parfaitement prévisible ! La
cause : l’intermittence et les fortes et rapides variations des énergies
renouvelables et leur priorité d’accès au réseau. Peu avant, Fatih Birol
Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), avait attiré
l’attention sur le risque accru de blackout en période de faible consommation,
telle que celle entraînée par les mesures de confinement. Pour la raison que la
part d’énergies intermittentes est augmentée du fait de leur priorité sur le
réseau et qu’on peut d’autant moins compter sur la flexibilité de la
consommation industrielle pour rétablir l’équilibre que cette consommation est
réduite.
La logique du fada (François
Brottes)
Alors, cette déclaration de François Brottes est
proprement ahurissante, lorsqu’il annonce fièrement : « « Le 11 mai dernier, 30% de la consommation
électrique assurée avec l'éolien. Ca n'est plus anecdotique»
Ohé
Fada, justement c’est bien le problème et c’est bien de là que vient le risque
de black out !!
Bon d’abord, ce qui était vrai
le 11 mai ne l’était plus du tout le 21 mai où la
production éolienne représentait à tout péter 5 % de la consommation (Merci
@AStrochnis https://twitter.com/AStrochnis/status/1271090727502700545?s=09)
Heureusement que le nucléaire était là et bien là !
Et si on prend tout le mois d’avril (Merci Sylvestre Huet), on voit que le
production éolienne a été constamment médiocre et vraiment intermittente
Heureusement que le nucléaire était là pour compenser . Il a vaillamment
fait du suivi de charge, ce qui est un peu une aberration technique et
économique, il n’est vraiment pas fait pour ça, mais il peut le faire ( et, en
passant, l’EPR le fera encore mieux !)
Bon, c’est passé pendant la crise du Covid, de justesse,
grâce au nucléaire, pas à l’éolien. Alors quand François Brottes se vante de ses
30% d’éolien le 11 mai, soit il est incoscsient, soit il se moque du monde. Car
aller au-delà de 30% d’éolien , comme les Anglais et les Australeins du Sud
l’ont expérimenté, c’est courir le risque certain d’un effondrement massif du
réseau, un black out vrai de vrai , et un sévère !
Un black out cet hiver ?
Chronique d’un désastre annoncé !
On a échappé au black out en plein Covid, mis cet hiver, ça risque d’être
beaucoup plus tendu. Et c’est pas non plus une surprise, ça a été plutôt bel et
bien annonce.
La France a un problème historique de pointe hivernale :
en raison du fort équipement en chauffage électrique ( NB c’est bon pour lutter contre le réchauffement climatique, ça évite
de brûler du gaz et de dégager des tonnes de CO2), lorsque la température baisse de manière
importante, il faut mobiliser tous les moyens disponibles du réseau électrique
et importer de l’électricité depuis nos voisins européens – alors que la France
est d’habitude exportatrice le reste de l’année !
Par hiver froid, en période normale, on est
ric-rac !
Or déjà, avant la crise du Covid, et en prévision de la fermeture de Fessenheim,
le RTE avait averti -le RTE, les subordonnés de François Brottes)
« Extrait du Bilan prévisionnel 2019 de RTE : «Or,
au cours des 15 dernières années, la France est passée de cette situation de
surdimensionnement à une situation de respect strict du critère de sécurité
d’approvisionnement. Ceci est principalement le fait de fermetures d’installations au fioul et au
charbon. De nombreuses centrales de ce type (pour une puissance cumulée de près
de 12 GW) ont été mises à l’arrêt depuis 2012, pour des raisons
environnementales (ces moyens étaient parmi les plus émetteurs de gaz à effet
de serre du parc) et économiques (ils fonctionnaient très peu). »
Mais depuis, il y a eu 1) la
fermeture du premier réacteur de
Fessenheim, puis celle du second prévu cet été. 2 fois 800 MW qui vont bien
manquer !!
Et 2) il ya eu la
crise du Covid. Pendant la crise du Covid,, EDF a tenu, le nucléaire a
tenu, et c’est heureux, l’électricité étant un bien essentiel. Mais EDF a fonctionné avec deux tiers des
effectifs habituels, mesures sanitaires oblige ; et les visites décennales de
centrales nucléaires (6 prévues en 2020 et 7 en 2021) vont prendre trois mois de
plus que prévu - certains réacteurs seront donc arrêtés plus longtemps. Et ils
vont cruellement manquer cet hiver .
D’où l’inquiétude des deux compères, Borne et
Brottes, dont la responsabilité est
engagée.
Premier réflexe ; mettre en cause EDF :
Borne :
« «La crise que nous vivons nous
montre les difficultés que nous avons à mener les grandes opérations de
rechargement de combustibles et de maintenance de nos centrales nucléaires»,
déclarait le mois dernier la ministre de la Transition écologique Élisabeth
Borne. »
Menteuse !
Non, madame, EDF sait très bien faire ses arrêtes de tranche, elle est l’une
des entreprises les plus performantes et les plus efficaces en ce domaine, au
point de servir de modèle à ses homologues étrangers.
Borne :
« Du fait de la crise sanitaire, les travaux de maintenance habituels des
centrales nucléaires ont été décalés. J’ai demandé à d’optimiser leur
calendrier pour assurer le strict respect de la sûreté des centrales et le
meilleur approvisionnement électrique cet hiver »
Menteuse !
La crise du Covid a contraint à retarder les arrête de tranche et EDF ne vous a
pas attendu pour les replanifier autant que faire se pouvait : le groupe a reporté en 2021 la maintenance de huit réacteurs nucléaires prévue cette
année, afin de pouvoir compter sur eux pendant la vague de froid.
Au-delà, c’est pas trop possible !
Brottes
et Borne, message martelé dans leur conférence conjointe du jeudi 11
juin. ; « Il n’y aura pas de
black-out l’hiver prochain en France ». Autrement dit : pas de risque de
coupure généralisé du courant.
Ben tiens, mais c’est pas du tout l’avis du député (pourtant
LREM) Anthony Cellier, rapporteur de
la loi énergie climat votée en 2019. « Suite au #Covid_19, il y a un risque
pour la sécurité d’approvisionnement électrique pour les hivers 2021 et 2022 en
France. Pour moi, nous ne pouvons
ignorer l’hypothèse d’un Blackout ! » (Twitter)
En prévision de production, « on passerait alors d’une
production de 380 terawatts-heure (TWh) en 2019 à quelque chose de l’ordre de
300 TWh en 2020, détaille François Brottes. La différence est notable. Nous
serons donc cet hiver dans une situation "dégradée", avec 6 GW [de
capacités nucléaires disponibles] en novembre/décembre et 3 GW en moins en
février par rapport au planning prévu avant la crise sanitaire, observe
François Brottes, président de RTE, en charge de l’équilibre du réseau
électrique.
La
première réaction , c’est déjà fallait pas fermer Fessenheim et ses 1.8GW
Commentaire de Sylvestre Huet : « oui, cette
électricité est utile…il aurait donc été raisonnable de prévoir, dès
maintenant, l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim à l’horizon 2040
au plus tard dans le cadre d’un plan général organisant la fin de
l’exploitation de tous les réacteurs de cette génération afin de lisser dans le
temps leurs mises à la retraite. » https://twitter.com/HuetSylvestre/status/1271158836842377217?s=09)
Elisabeth Borne a exclu de retarder la fermeture du
second réacteur de Fessenheim : « « On ne change pas de trajectoire
et de politique énergétique du jour au lendemain », De fait, je laisse aux
spécialistes la question de savoir si ce serait possible et si l‘Autorité de
Sureté l’accepterait, et quels investissement seraient nécessaires. De fait, il
paraot très difficile de revenir sur ce processus bien enclenché.
Encore une fois, c’était pas fermer Fessenheim du tout
qu’il aurait fallu, une fermeture purement pour motif de basse politique,
complaire aux écolos bigots et anti nuc ( ils e le sont pas tous)
Mais alors comment Borne et Brottes compte s’y prendre
pour éviter le black out ?
1)
le charbon !!
Les quatre dernières centrales à charbon encore en
activité en France pourraient rendre des services précieux cet hiver en cas de
pic de consommation. « Celles-ci
doivent fermer d'ici 2022 – « le calendrier reste inchangé », indique Elisabeth
Borne
Tiens,
on fait comme les Allemands, on ferme du nucléaire pour remettre du charbon en
route. Ca, c’est de la politique climatique, cocotte !
2)
Les coupures ciblées
- Chez les
industriels : Si la température venait à descendre nettement en
dessous des moyennes de saison, le gouvernement et RTE ont mis en place un
bouquet de leviers pour tenter de faire baisser la consommation dans les
moments difficiles. Il existe des contrats avec des grands industriels qui sont
rémunérés annuellement pour accepter des coupures très rapides qui permettent
d’économiser l’’énergie.
Ca
c’est bon pour la production, cocotte ! déjà qu’elle est en
berne avec la crise Covid,
-Chez
les citoyens : on demandera aux citoyens de faire des efforts en
généralisant un dispositif appelé EcoWatt, déjà testé en Bretagne et en région
PACA. Les volontaires reçoivent un SMS les invitant à décaler leur consommation
d’électricité lorsque le réseau est en tension.
Bon, va falloir s’acheter des couvertures ! Et les
efforts seront-ils volontaires ? Après tout, avec Linky, on peut facilement
à distance vous effacer du réseau si on juge que vous consommez trop !
3)
les thermostats : un « coup de pouce » pour l’installation de
thermostats qui permettent ne pas chauffer au-delà d’une certaine température
ou de ne pas chauffer du tout en cas d’absence. Ce « coup de pouce » prendra la
forme d’une aide de 150 euros en certificats d’économie d’énergie à partir du
1er juillet
Ben, si ça se passe comme l’isolation des combles à 1
euros, il y a de sérieux doutes sur l’efficacité !
4)
Une campagne de l’Ademe (Agence de l’environnemnt et de l’énergie) démarrera en
septembre pour sensibiliser les citoyens aux écogestes.
Bon, moi je serais plutôt partisan d’une campagne
citoyenne pour sensibiliser l’Ademe aux réalités physiques et technologiques de
la production d’électricité et au calcul du coût réel des ENR. La Cour des
Comptes peut les aider…
La
logique du fada (Elisabeth Borne)
Coup
de pied de l’ânesse : « La situation me conforte dans l’idée qu’il faut avoir un
mix électrique diversifié. Tout en saluant l’extrême professionnalisme des
agents d’EDF, force est de constater que dépendre d’une source d’électricité à
70 % n’est pas la façon d’être le plus résilient »
Alors là, on hésite entre l’imbécillité ou le cynisme
politicien et prendre les gens pour des imbéciles ?
C’est
en supprimant des sources d’électricité pilotables, du nucléaire, et en les remplaçant
pas des sources intermittentes ( et plus
carbonées, surtout lorsqu’on les complète par du gaz ou pire du charbon) que l’on
devient plus résilient ??? Et plus climatique ???
Il va
nous manquer cet hiver entre 3 et 6 GW de nucléaire, et c’est dramatique parce
que cela va mettre, en plein hiver, notre pays en danger de black out.
Et
la conclusion, c’est : il nous faut moins de nucléaire ??
Tiens, un avis de recherche assez drole @Tristan Kamin :
pour compenser ces 3 à 6 GW nucléaire manquant, nous sommes à la recherche des 25 GW d ENR essentiellement éoliens
installés à coup de dizaine de milliards d’aides et subventions diverses ( 120
milliards selon la Cour des Comptes, soit plus de 10 EPR)
Eh ben,
on peut simplement pas compter dessus ! Puisqu’ils sont intermittents !
La
conclusion, c’est : il nous faut moins de nucléaire ??
Ben non, plus de nucléaire ! C’est d’ailleurs l’avis
de l’Agence internationale de l’Energie (cf. le thread de Tristan Kamin
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